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Critiques filtrées sur 2 étoiles  

Un chant du cygne. Ce furent d'abord, -ainsi j'ai lu ainsi je raconte-, un tramway, quelques mines patibulaires autour d'un watman, personnage mystérieux exécutant le rituel d'un transport de ligne menant bon tram les passagers de la ville à la mer, ou vice versa, mais surtout un enfant au coeur du récit, spectre innocent émanant du bilan d'une vie longue et intense.

Ce furent ensuite, -ainsi j'ai compris ainsi je raconte-, la figure maternelle prédominante et tant aimée, les couloirs froids d'un hôpital comme dernier rails de vie, la maison d'enfance, Thérèse la domestique, le tennis, l'inquiétude, la nonchalance, la tristesse et les petits bonheurs.

Ce furent enfin, -ainsi s'acheva le livre, ainsi je raconte-, un homme qui ne veut renoncer à la vie et qui s'assure qu'elle fut dense, sous son anodine quotidienneté, sorte de flambeau qu'il passe quand il se fait spectateur de la vie des autres, plus encore en rédigeant ce court roman.

D'aucuns s'extasieront de ces phrases à l'infini, entrecoupées d'incursions digressives, faisant perdre le fil du récit puisqu'elles sont le fil de la vie. Ou encore de cette mécanique de mots qui, une fois assemblés, donnent une impression de mouvement, de réel. « le tramway », et c'est une constante chez Claude Simon l'un des chantres du nouveau roman, est palpable, vivant, imagé.

Mais moi, la stylisation ne m'impressionne pas, et si je suis heureux d'avoir terminé ce roman, je n'en garderai qu'un souvenir contrarié. Contrarié car il aura fallu trois tentatives pour l'achever, contrarié car je ne prise guère le côté mécanique et presque glacial de l'ensemble. Bien plus qu'un roman de vie, « le Tramway » est un roman de mort. Et moi je poursuivrais avec d'autres lectures d'auteurs qui sont plus dans l'éveil. (*)

(*) pardon à Aloysius Bertrand pour avoir emprunté la forme littéraire de son poème « Un rêve »
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Le Tramway, écrit en 2001, est une oeuvre de Claude Simon (1913-2005), prix Nobel de Littérature 1985.

Le livre m'a déçue et ne correspondait pas à ce que j'attendais. le Tramway est l'occasion de partager les souvenirs d'enfance de l'auteur. Cette partie est très bien écrite et agréable à lire (dans le style Claude Simon, càd de longues longues phrases sans ponctuations très joliment tournées). On y découvre le Tramway, le chemin vers l'école, la maman malade, le terminus du Tramway près de la plage, les journées de vacances à la plage, la description des dames de la famille et leurs petites habitudes. Tout ceci aurait suffit pour moi à faire le contenu d'un très bon livre.

Mais la narration est entrecoupée du séjour à l'hôpital du narrateur et ses réflexions sur le cabinet de toilette, sur son voisin de chambre, sur les infirmières et les médecins - un monde en total opposition au reste du livre, et qui change radicalement l'atmosphère de la narration. Cela m'a complètement gâché la lecture.

Il y a d'autres digressions, comme cette parenthèse sur un extrait de Proust que je n'ai pas comprise, suivie d'un commentaire sur l'homosexualité et même pédophilie d'un personnage connu de son entourage. Et son insistance répétée à parler du nez de ses personnage, celui du vieillard à l'hôpital, celui de sa maman mourante (un nez "en lame de couteau") ; comme si la première chose qu'il voyait chez les gens était le nez, alors que pour moi ce n'est qu'un détail qui n'apporte pas grand chose à la situation de la personne.



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La vie n'une longue séries de voyages quotidiens sur le même circuit du service municipal de tramway. Quand on devient vieux et malade, on quitte les transports publique et rentre dans l'hôpital où après des souffrances atroces et de multiplies indignités on s'éteint. On se rend pas l'âme parce que dans ce monde sans sens, Dieu n'existe pas. Voilà la thèse du "Tramway" le dernier roman de Claude Simon.
Simon annonce ses couleurs avec une épigraphe de Marcel Proust avant le commencement du texte du roman:
"l'image étant le seul élément essential, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif". (p. 9)
En d'autres termes, Simon nous donne sa version d'"À la recherche du temps perdus" sans personnages traditionnels; on y trouve seulement des images des êtres fictifs. Il n'y aucun souvenir des moments d'amour out d'amitié. À la place le narrateur évoquent des gestes équivoques au mieux et parfois macabres. le passage le plus fort du roman décrit le meurtre des chatons par une bonne.
Le lecteur a l'impression que Simon est obsédé par sa propre imminente mais cette obsession fournit un axe au roman. Mon problème est que le narrateur ne voit pas de beauté dans la vie seulement la banalité et l'horreur.
Parce que "Le tramway" est très bref on le met au programme dans les universités anglophones pour représenter le nouveau roman. Je ne vois pas d'autre vocation pour ce livre désolant.
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