Vénéneux, troublant, jouissif, ce sont les qualificatifs qui me restent de ce roman lu il y maintenant plusieurs années, attiré par les plaisirs de la cuisine et
de la Toscane.
Je regrette qu'il ne soit dans ma bibliothèque pour y retrouver ces saveurs piquantes.
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C'est vrai, je me souviens, reprit Fulvio le visage baigné de ferveur, j'avais des legumi (des légumes secs) de côté. Des pois chiches. J'ai fait un saut sur le port. J'ai pu ramener trois cents grammes de gamberi. Il n'était pas question d'ouvrir le restaurant. Comme ce n'était qu'un repas, autant aller à la maison. J'ai appelé ma femme, Emanuela : "Le marquis arrive !" Emanuela a dressé la table, trouvé une belle nappe de famille pour y déposer de vieilles assiettes anglaises. J'ai réalisé que nos amis étaient dans un état de nerfs assez avancé. De surcroit, le directeur financier était affligé d'une entorse. Il marchait difficilement. Il fallait faire quelque chose de beau à voir, de simple, de grand pour emporter cet instant, faire le lit d'un moment majeur. Je me souviens bien, la discussion était terrible, mais l'arrivée du plat fut comme un instant biblique. J'avais réalisé une crème avec les pois chiches, saisi les gamberi, versé un ample filet d'huile d'olive. A cet instant, il y eut comme un ange sur la tablée.
-Et voila, coupa le professeur, le résultat est devant vous, et ce bougre d'âne me parle du Palio!
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