Dans ma bouche

Entre abats et ébats, entre tarte aux pommes et tarte aux poils, le coeur du critique gastronome du Figaro, François Simon balance…
C'est que ce critique ne se contente pas de décrire ses expériences gustatives en tant que professionnel aguerri de la fourchette, il évoque très largement ses rencontres galantes et ceci est un euphémisme…Disons qu'il est aime la baise tout simplement et les coups de fourchette sont aussi fréquents et habiles que les flèches de Cupidon lancées à ses conquêtes…
Nombreux, d'ailleurs, sont les passages érotiques qui sont évoqués comme des repas gastronomiques…
C'est donc de manière générale un récit qui libère les sens…
Le tout n'est pas sans humour, ni sans prétention d'ailleurs, à moins que l'auteur se joue vraiment de nous. C'est une des critiques que j'aurais à faire… le côté Don Juan épicurien qui voyage aux 4 coins du monde de manière un peu pédante a tendance à lasser un peu (ni voyez aucune forme de jalousie…).
Quant au style, il est plutôt télégraphique. Les phrases très courtes s'enchaînent… avec quelques envolées et recherches lexicales, ce qui fait parfois penser qu'on est à la fois dans un roman, mais aussi dans un journal engagé ou même une critique gastronomique histoire de cohérence avec la thématique…
Intéressant, vif, drôle, mais en moins de pages, le résultat aurait été sans doute aussi convaincant…

J'ai découvert François Simon par l'intermédiaire de son instagram. Je suis particulièrement attiré par les belles voix. François Simon a une sonorité particulière, une chaleur, qui captent directement.

L'auteur est un critique culinaire qui manie élégamment l'art de monter et démonter une réputation.

lorsque j'ai appris qu'il avait écrit de nombreux ouvrages, je me suis précipité dans l'achat de l'un d'entre-eux.

Le titre "Dans ma bouche". m'a interpellé. Je m'attendais à des textes ciselés, préparés, et servis dans un plat élégant.

Il y a de "ça", dans ses textes. Je retrouve son souffle, sa voix résonne dans les plus belles pages. Toutefois, j'aime moins quand il parle de ses rencontres sensuelles et ses pérégrinations physiques. J'apprécie les littératures intimistes, mais là, particulièrement... je trouve que sa voix s'essouffle. J'ai le sentiment qu'il cherche les antagonismes, de joindre le cru au sensuel. ça ne marche pas.

Je me suis laissé la liberté de sauter des pages, à la recherche de ce que j'aime en lui: ses critiques culinaires.