Hazerka : Des larmes au succès

Une nouvelle bande dessinée sur le thème du harcèlement scolaire. Celle-ci prend la forme d'un témoignage car elle est basée sur le harcèlement qu'a subi l'artiste Hazerka durant le collège. Ainsi, le lecteur est un témoin de ce qu'a vécu le jeune homme, les cases étant une succession de moments de harcèlement. Contrairement à d'autres bandes dessinées sur le sujet, on parle ici d'une histoire vraie où le jeune a fait le choix de taire les sévices subis. N'allez donc pas chercher d'intervention bénéfique d'adultes ou d'un autre tiers, ou bien ne déplorez pas leur absence. Car, même si cela est toujours triste de voir les jeunes s'enfermer dans le silence alors qu'ils vivent l'enfer au quotidien, mais aussi révoltant de voir que cela continue sans cesse, cette situation reflète sûrement et - malheureusement – de nombreux cas de harcèlement. C'est en cela que ce récit est bénéfique : montrer la retranscription d'une situation de harcèlement gratuit et combien elle est pesante au quotidien quand on a personne à qui se confier. En tant qu'adulte, je déplore que personne n'ait rien fait pour aider Marving mais, dans ce contexte de témoignage d'une histoire vécue, je l'accepte alors que j'ai du mal à le faire dans d'autres récits fictifs. Car, ici, cela s'est passé comme cela dans la réalité. C'est très triste mais cela reflète sans aucun doute la situation vécue par Marving. Malgré ce constat bien sombre, la bande dessinée n'en reste pas moins porteuse d'un message d'espoir car elle montre que Marving a pu s'en sortir, notamment en échangeant via un blog, avec d'autres victimes de harcèlement. Une histoire qui évolue bien donc mais qui n'empêche pas de faire le constat, alarmant, suivant : combien d'autres enfants dans cette situation, qui intériorisent autant leur mal-être, parviennent à s'en sortir ? Car malgré la présence d'un mini dossier documentaire, la bande dessinée ne prétend pas donner les clés pour se sortir sans séquelles d'une situation aussi grave. Elle montre juste que Marving a pu y arriver car il est parvenu à trouver un échappatoire via les mots et à faire ce qu'il aime. Et même si la bande dessinée, via les passages dédiés au travail et au succès d'Hazerka, donne de l'espoir, j'aurais aimé que Marving conclue son oeuvre en adressant une lettre aux lecteurs de cette bande dessinée. J'aurais trouvé cela beaucoup plus précieux qu'un nouveau dossier documentaire, certes nécessaire, mais assez impersonnel.
Cette bande dessinée a l'avantage de reposer sur une figure connue des ados ce qui peut les pousser à lire l'histoire de Marving et à s'intéresser au sujet du harcèlement. de plus, je trouve qu'en dehors du titre « Des larmes au succès » et du début de résumé mettant l'accent sur la « star » qu'il est maintenant, la bande dessinée ne joue pas trop la carte du succès facile à obtenir. Car le risque, légitime, de biais en lisant ce sous-titre et ce résumé serait de montrer qu'il suffit de devenir connu pour se sortir tout seul d'une situation de harcèlement. L'oeuvre parvient donc assez bien à éviter cet écueil car le succès d'Hazerka n'est évoqué que via des situations de travail de l'artiste et pas via la « starification » de sa personne.
Pour conclure, cette BD témoignage permet d'aborder une situation de harcèlement qui s'est réellement passée via la retranscription de moments vécus par un ado lambda pris pour cible car ayant des boutons. Il ne faut pas y aller pour trouver des solutions miracles afin de s'en sortir, elle témoigne juste du fait que cet ado a su relever la tête même quand il y avait peu d'espoir.

Marving, un jeune garçon abandonné par son père , rentre au collège. C'est le début de l'enfer pour lui parce que les deux gros bras du collège commencent à le harceler.

Un BD intéressante de par son sujet et son contenu.
Outre le fait qu'elle ait pour point de départ la vie d'un chanteur youtubeur français, elle parle surtout de harcèlement. Mieux, le lecteur trouvera un petit dossier à la fin pour l'aider à identifier le harcèlement et lui donner les billes pour aider une personne harcelée.

A côté de cela, la BD est facile et rapide à lire. le dessin n'est pas désagréablement même s'il ne se maintient pas tout au long de la lecture. Je conseillerai facilement cette BD !

Personnellement, je ne connaissais pas Hazerka. Erreur vite rattrapée grâce à ce one-shot qui met savamment l'enregistrement de son titre « Seule » en avant sans pour autant s'attarder sur les paroles, mais bien le « pourquoi » d'une telle chanson.

De son vrai nom Marving Darmon, le jeune homme n'a pas eu une adolescence facile. Divorce houleux entre ses parents, maman qui trime comme une folle pour apporter le confort nécessaire à son fils, … il ne manquait plus que le harcèlement pour noircir encore plus le tableau ! À l'heure où encore un jeune de 13 ans s'est donné la mort à peine cette nouvelle année 2023 entamée, gonflant le nombre (déjà bien trop gros) de ces suicides : il reste toujours important de crier – chanter – haut et fort combien le harcèlement est intolérable !

C'est le contenu mis en scène par Fabien Fernandez dans « Hazerka, des larmes au succès ». On y découvre, à force de mots dans la tête de ce gamin, combien la vie d'un collégien harcelé peut être équivalente à l'Enfer. Parce qu'il a de l'acné au visage, pas bien costaud à coté de ses bourreaux : ceux-ci se moquent, le maltraitent physiquement et verbalement. Or, comme beaucoup de jeunes dans son cas, il n'en dira rien aux adultes, pas même à sa maman, pour ne pas l'accabler plus qu'elle ne l'est déjà pour joindre les deux bouts.

Le graphisme de Francesca Siviero, accompagnée de la colorisation dans des tons naturels de Connie Daidone, appuie la situation tout en dépeignant chaque protagoniste avec une certaine beauté physique – même les boutons de Marving sont infimes – comme pour accentuer l'absence de justification pour le harcèlement. Aucune différence physique, psychologique, visible ou invisible ne devrait inciter à la haine, et c'est ce que ce titre démontre grâce à la victoire des mots d'Hazerka sur son calvaire ; pour aider les autres victimes à oser s'exprimer.

Comme un certain slogan le dit si bien « la peur doit changer de camp » !
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