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++++++++++ PRINTEMPS ++++++++++

Ce livre vient de gagner le Prix Européen du Livre 2020, ensemble avec celui de David Diop "Frère d'âme", qui a reçu 232 appréciations sur Babelio.

Ali Smith, 58 ans, la Virginia Woolf de notre temps (selon le journal britannique "The Observer") est probablement l'Écossaise qui a gagné le plus de prix littéraires de son Écosse d'origine.
Dans son jugement final le jury du Prix Européen du Livre a estimé que l'auteure "guide le lecteur à travers la Grande-Bretagne qui avec le Brexit se trouve en plein chaos mental ... et où le populisme s'acharne contre tant les nouveaux arrivants que les migrants enracinés..."

La toute première phrase est révélatrice de l'esprit de l'ouvrage : "Now what we don't want is Facts." (Ce que nous ne voulons pas aujourd'hui ce sont des faits - F majuscule en Anglais ). Ce qui nous intéresse c'est la confusion ("bewilderment"). Puis, en quelques pages de ce premier chapitre, elle résume ce qui actuellement n'est plus souhaité, voire supporté même. Ce sont les étrangers et en particulier les femmes musulmanes, qu'il convient de cacher, cars nous préconisons la "tolérance zéro". C'est vrai, comment osent-ils ces étrangers ? Ce qu'il nous faut c'est plus de patriotisme et un slogan convenable "l'Angleterre d'abord" par exemple. Un peu plus loin l'auteure prône la fin de la démocratie libérale et capitaliste.

L'auteure note aussi que les rues sont comblées de sans-abri et conclue "Tories back in, people back on the streets" ou en d'autres termes : les Conservateurs de retour au Parlement, les SDF de nouveau à la rue.

Après son "Automne" en 2016 et "Hiver" en 2017, suit logiquement la saison de l'espoir, mais le "Printemps" d'Ali Smith, paru en 2019, est une description féroce de la nouvelle Grande-Bretagne, qui arrange son Brexit pour le plus grand bonheur de son peuple et l'immense satisfaction de ses voisins du continent.

Le comble c'est bien que le présent Premier ministre de sa glorieuse Majesté, Borris Johnson, soit un homme intelligent et cultivé, mais qui souffre d'un besoin intense de vedettariat, se laisse inspirer trop facilement par des coups d'éclat de son génial homologue outre-Atlantique et, le pire, ne prend aucune peine pour approfondir ses dossiers, y compris ceux de base, tel celui des conséquences économiques du Brexit.

En plus, il a comme bras droit un petit rigolo, Dominic Cummings, maître en idées farfelues, qui s'amuse à renvoyer des hauts fonctionnaires avec de l'expérience dans la chose publique pour les remplacer par des potes du même genre que lui !

Ali Smith possède un considérable talent littéraire et est une observatrice hors-pair.
Son ouvrage vaut donc la peine d'être lu pour ses observations sur la situation fort changée à Londres, en Écosse et en Irlande du Nord depuis cette vaste fumisterie du Brexit.
Mais la grande valeur de ce livre réside cependant dans sa qualité littéraire exceptionnelle.

Je dois toutefois signaler que la richesse de la langue, la tournure artistique des phrases et son aisance à créer mots et images, font qu'il s'agit d'une lecture pas facile pour celles et ceux dont la langue maternelle ne soit pas l'Anglais.

Avec un peu de chance les traductrices et/ou traducteurs sont en train de mettre la dernière main à la version française que l'éditeur Grasset publiera très prochainement.

Entretemps, Ali Smith a terminé ses 4 saisons, car "Summer" (été) vient de paraître chez Penguin à Londres, le 6 août 2020. Il paraît que le dernier volume constitue une hymne à l'espoir.
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Le renouveau est possible pour tous.
Ali Smith, que je découvre, m'a d'emblée interpellé par son écriture. L'écriture m'a semblé comme sortie de son cerveau quasi comme des boulets de canon tirés les uns après les autres, sans relâche, sans temps mort. Au début c'est plus marquant que par la suite où elle va modifier la structure et le style en y faisant entrer la douceur. Ali Smith a su faire évoluer l'écriture au fur et à mesure de la métamorphose du psychisme de ses personnages, des variations des paysages. C'est subtilement fait.
L'autrice s'empare en connaisseuse de la misère cachée de nos sociétés contemporaines ; c'est indéniablement vécu, éprouvé.
Les cinq personnages principaux partent d'existences très différentes les unes des autres, pour finalement essayer d'atteindre ce que tout un chacun se souhaite, à savoir un monde plus lumineux qu'il ne l'est en apparence. Oui, car pour Smith tout n'est qu'une question d'apparence, la réalité se sculpte.
Je précise que ce roman n'a rien à voir avec un livre type feel good,
Trois mots sur les personnages.
Patricia dite Paddy, meurt bien trop tôt d'une saloperie de maladie, ce qui va entrainer Richard vers un début de dérive. Il quitte Londres et son monde de scénariste pour le nord de l'Ecosse. Sa femme l'a quitté vingt ans plus tôt, emportant sa fille dans la foulée. La mort de Paddy est comme le choc de trop.
Il va croiser Bretagne, dite Bret, surveillante d'un centre de migrants à l'ambiance absolument insupportable.
Puis entre en jeu deux personnages par qui le salut de tous est possible. Florence, la fillette secoue par sa maturité et son élan à vouloir réveiller cette société qui ne sait plus se tenir, qui ne sait plus se comporter en humain.
Alda, la bibliothécaire vivant dans une camionnette à café, arrive à insuffler le changement. Elle les éloignera loin de ce monde trop moche, trop rude pour eux.
J'aurais presque oublié un sixième personnage : les paysages. Personnage noble et somptueux.
Tout est ici au rendez-vous, le social, le sexuel, l'esthétique, la possible beauté humaine, la nature.
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Parfois, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle essayait de faire. de devenir essentielle, supposait-elle."
Il me reste "Été" à découvrir et je m'en réjouis immensément (en plus il paraît que c'est le meilleur) et j'aurai enfin lu ce cycle des saisons d'Ali Smith qui me faisait de l'oeil depuis bien longtemps. Une vraie révélation que la prose de cette autrice indéfinissable, parfois assez opaque mais qui nous offre des fulgurances constantes et qui me semble toucher à la nature même de la vérité dans ses contournements d'histoires. Histoires difficiles à évoquer et qui ne comptent pas tant, en réalité. C'est ce qui transparaît à travers elles qui séduit, ça raconte notre époque. Un coup de coeur (et pourtant j'avoue ne pas avoir tout tout compris, notamment dans "Printemps"....)
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Au lendemain du Brexit, Ali Smith a initié son quatuor des saisons. Cette oeuvre poétique porte un regard politique sur notre société, et notamment celle du Royaume Uni. La parution des traductions françaises coïncide avec les saisons. Après Automne puis Hiver, laissons-nous porter par le Printemps, la saison de l'éclosion avec les jours qui s'étirent et la vie qui renaît.
En cet automne 2018, Richard Lease, un réalisateur sexagénaire profondément accablé, souhaite en finir avec sa vie. Là, sur le quai de gare d'une ville paumée au pied des montagnes. Sa femme l'a quitté vingt ans plus tôt, en emmenant sa fille. Depuis, il converse avec une enfant imaginaire. La mort récente de Paddy, sa grande amie scénariste, le plonge dans une profonde tristesse.
Bretagne Hall est surveillante dans un centre de rétention pour migrants. Les conditions de vie y sont pires que dans la plus horrible des prisons. Mais, Florence, une étrange fillette entrée comme par magie dans le bureau du directeur, parvient à exiger le nettoyage des lieux et des sanitaires. Bretagne la rencontre à la gare et, intriguée, la suit dans le train en direction des Highlands.
Là, ils rencontrent Alda Lyons, une bibliothécaire vivant dans une camionnette à café. Elle les emmène tous les trois à Inverness.
Richard et Bretagne sont des personnages perdus dans la brutalité du monde actuel. Florence est la magicienne qui les emmène vers le renouveau.

Les frontières ne sont plus des murs mais des lieux qui unissent. Richard Lease ne peut accepter la niaiserie d'une adaptation sur la rencontre supposée de Katherine Mansfield et Rilke dans un hôtel suisse. Son talent peut le projeter sur une reconstitution historique de la bataille de Culloden. Bret, la machine, ouvre les yeux et devient plus humaine.

Cette fillette contraint les gens à se comporter comme ils devraient, ou comme s'ils vivaient dans un monde meilleur.
Chaque partie commence par un focus sur notre monde. Un monde sous la cacophonie de la communication, un monde connecté qui brise toute vie privée, un monde où certains sont insignifiants en raison de leur âge ou de leur couleur de peau, un monde sous le joug du dérèglement climatique.
Ali Smith porte un regard éclairé sur notre environnement et elle y glisse la piste de l'optimisme par la magie et l'optimisme d'un personnage.
Au printemps, tous les espoirs de renaissance et de lumière sont possibles. Florence, enfant légendaire, est le guide vers un monde où tout devient possible. Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir les autres et les lieux chargés d'histoire.
Une plume poétique, une pointe de mystère, des personnages qui se révèlent, des lieux lumineux créent une mosaïque pleine de charme et d'intelligence.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Troisième volet du projet d'Ali Smith sur les quatre saisons.

Chaque roman est autonome, mais de petites références sont disséminées ici et là et relient les personnages entre les romans. Il est amusant de les repérer.

Ce nouvel opus met en scène Richard Lease, un cinéaste malheureux qui pleure la perte de son ancienne collègue et amante Patricia, surnommée Paddy. Noyé par le chagrin, il décide de quitter Londres et de partir pour un périple en train. Destination inconnue, Richard, tel le Périclès de Shakespeare, entame un voyage au bout duquel il envisage de mettre fin à ses jours. le lecteur croise la route de Brittany (Brit pour les intimes), qui travaille dans un centre de détention pour migrants, de Florence, une fillette mystérieuse qui peut entrer librement dans des espaces interdits, et d'Alda Lyons, une bibliothécaire impliquée dans une opération secrète pour aider les immigrants détenus. Ils s'engagent tous dans un certain nombre de conversations et racontent des histoires les uns aux autres. Smith nous rappelle que nous faisons toujours partie d'un récit plus large, peu importe à quel point nous nous sentons isolés.

« Et si, dit la fillette, au lieu de dire cette frontière sépare ces endroits, on disait cette frontière unit ces endroits. Cette frontière tient ensemble ces deux endroits si différents et si intéressants. »

Richard est un personnage qui engendre de la sympathie. L'auteure dépeint avec force ce qu'il ressent après avoir subit la perte immense de Paddy. Il se retrouve isolé, il n'a pas vu sa fille depuis des années. Il en est venu à nouer des conversations fréquentes avec une version imaginaire d'elle dans son esprit, ce qui renforce encore un peu plus son sentiment d'isolement. Pourtant, tout comme le printemps apportant avec lui un regain d'espoir, Richard retrouve de l'énergie.

La construction est intéressante dans le sens où le roman contient plusieurs histoires courtes superposées, un peu comme des nouvelles, présentant des arguments sur un sujet sociétal, permettant de croquer un instant T de notre manière de vivre. Ali passe habilement des intrigues principales des personnages à d'autres commentaires sur la société qui se connectent à ce dont elle parle. Elle aborde le racisme, la façon dont les gouvernements gèrent les réfugiés et les migrants, la montée des médias sociaux et la disparition de la vie privée individuelle. Sans prendre de pincettes, parfois de manière austère, elle nous livre un constat sur notre société, enfin, plutôt la société britannique post-Brexit. Ali navigue entre présent et passé, tentant d'expliquer comment un événement majeur (que ce soit le Brexit ou encore l'assassinat de Michael Collins en 1922) peut avoir un impact sur l'actualité de nos jours.

« J'ai traversé le monde pour venir chercher de l'aide ici, lui a dit un dét kurde. Et vous m'enfermez dans cette cellule. Je dors chaque nuit dans des toilettes avec quelqu'un que je ne connais pas et dont je ne partage pas la religion. »

Nous avons également un très beau passage sur Tacita Dean, artiste contemporaine britannique, qui aime mettre la nature en avant dans ses oeuvres, ou encore un clin d'oeil à Charlie Chaplin. L'art est toujours présent dans cette série, ce que j'apprécie particulièrement.

La plume d'Ali est très poétique, je l'ai retrouvée avec plaisir, me laissant porter dans son printemps relativement sombre, qui m'a poussé à la réflexion. Les choix que nous faisons aujourd'hui vont-ils encore nous mener sur le chemin de l'indifférence et de la division ? Elle utilise de longues phrases qui se construisent comme de la rhétorique politique. On reste dans le thème puisqu'à la lecture de ce roman, en France, nous étions abreuvés de discours politique, les élections présidentielles approchant à grands pas.

Un roman fascinant que je vous conseille, attention toutefois, le style, très particulier, peut perturber. Pour ma part, j'attends « Été » avec impatience !

« Mars. le mois de l'éclosion qui peut aussi être celle de la neige, le mois de la floraison de ces têtes de jonquilles aux airs de parchemin. le mois des soldats, car ce nom vient de Mars, le dieu romain de la guerre ; en gaélique, ça veut dire hiver-printemps et en vieux saxon, le mois âpre à cause de l'âpreté de ses vents. »

Je remercie les Editions Grasset et NetGalley pour cette lecture.

#Printemps #AliSmith #Grasset #NetGalleyFrance
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Je commence le livre et me dis, cela ne va pas être simple.

Quatrième de couverture, je lis réflexion poétique. Aïe, je vais encore ne pas y comprendre grand-chose.

Donc un style abscons, des personnages dont des éléments de compréhension tardent à venir ou absents. Des personnages en chair et en os, d'autres relevant d'ils n'existent pas et d'une symbolique laissant place aux hypothèses dont vous êtes sûrs de vous tromper, pardon, dont vous ne serez pas sûrs de tomber pile. Enfin un contexte historique écossais se limitant presque au mur d'Hadrien me concernant. Cela n'aide pas.
Ps. j'ai quand même fait un tour à Glasgow.

Revenons au printemps où la vie reprend ses droits ce que j'attends en conclusion.

Trois parties.

1 - Richard, 60 ans, en bout de course allez savoir pourquoi, son amie Paddy est morte. Ils écrivaient tous les deux des films télé, très bons, pas comme ceux des autres forcément moins bons. Va t il passer sous un train ou trouver une autre inspiration.
Inspirer – expirer. N'expirons pas, chaque chose en son temps.

2 - Bretagne, une gardienne d'un centre de rétention pour émigrés. Ps : Angleterre, Ecosse, elle s'appelle Bretagne, il y a aiguille sous roche mais je ne sais pas coudre.
Une fillette, Florence, 12 ans, qui a semé la zizanie au centre de rétention. Bretagne la poursuit. Ou plutôt la suit.
Florence n'est pas faite de chair et d'os à moins que je ne me fourvoie, elle est la mauvaise conscience des quidams qui aspirent à rester tranquilles dans leur coin, à l'instar de cette jeune suédoise, tiens on n'en parle plus nous culpabilisant à outrance. Je sais, je sais, il faut savoir dénoncer.

3 – tout ce petit monde se rejoint dans une gare, ajoutons, autre vision de l'esprit Alda, porte glaive de ceux qui dénoncent et essaient de faire quelque chose.
Et enfin atterrissage dans une sorte de Gergovie ou Alésia écossais pour : je n'ai pas compris pourquoi.

Fin de livre : la nouvelle vie est déjà à l'oeuvre, l'usine du temps.
Je vous avais prévenu pour le printemps.

Printemps. Une saison qui ne se laisse pas lire facilement. Une dimension poétique dont les finesses ne vous échapperont pas. Des bons sentiments, ici les conditions de vie dans un centre de rétention, des culpabilisations que vous prendrez ou pas à votre compte et trois autres saisons à découvrir si le coeur sur la main vous en dit.

Citons également Rilke et Mansfield et un peu de Chaplin, pour agrémenter votre lecture.

Richard : il ouvre au hasard un livre de nouvelles de Mansfield. Des petits bourgeois reçoivent à dîner. Ces gens sont ridicules, délicats, imbus d'eux mêmes et de leur suffisance, de ce qu'ils pensent de la vie. Dans le jardin, il y a un poirier en fleur. Ils ne le remarquent même pas.

Pas terrible d'être un bourgeois de nos jours. Allez laissons les manger tranquillement ou faire du jet ski sans se faire traiter d'assassin. Quoique ?
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Un réalisateur dévasté par la mort de sa meilleure amie et qui ne supporte plus la médiocrité de certains projets professionnels, une surveillante dans un centre de rétention de migrants, une petite fille au pouvoir de persuasion sans pareil, une femme vivant dans une camionnette à café qui ne sert pas de café...
Ces quatre personnes qui n'ont a priori rien à faire ensemble vont se retrouver liés le temps de quelques heures.

Par petites touches, par petites histoires, Ali Smith nous pousse à réfléchir sur divers sujets et notamment la notion de frontières et d'accueil des personnes cherchant un refuge. Les médias ne sont pas épargnés non plus.

J'ai apprécié le style de l'autrice, poétique et direct à la fois, que je découvrais avec ce roman. le ton est parfois léger, parfois plus grave et j'ai traversé plusieurs émotions bien différentes au cours de ma lecture : amusement, indignation, tristesse...
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En lisant cette troisième partie du cycle saisonnier de Smith, j'ai souvent perdu le fil: Smith entrelace différents intrigues, insère des passages séparés avec, par exemple, des discours de haine à la Trump, des dialogues apparemment absurdes, etc. Mais surtout, son livre regorge d'extra- références textuelles, et cela nuit au plaisir de la lecture. Par exemple, je ne savais pas que Florence, l'enfant prodige de 12 ans, faisait référence à ‘Périclès' de Shakespeare (je ne savais même pas qu'il avait écrit une pièce sous ce nom).

En lisant, j'ai cherché deux clés: où sont les références à la saison printanière, et y a-t-il des renvois aux parties précédentes Automne et Hiver? Je dois dire que je m'attendais à des allusions classiques à la vie résurgente, à la lumière au lieu de l'obscurité, aux éléments d'espoir au lieu de désespoir. Et il y en a certainement, mais ce livre contient un nombre frappant de références à la mort et à la misère, et les points lumineux sont plutôt rares. J'ai l'impression que Smith a surtout voulu mettre en avant les fameuses premières lignes d'Eliot's Wasteland («Avril est le mois le plus cruel), et cela est également souligné dans les dernières pages de ce volume:« Avril nous apprend tout. Les jours les plus froids et les plus méchants de l'année peuvent tomber en avril. Ce n'est pas grave. C'est avril ».

Comme dans les volumes précédents, Smith est très explicitement politique: Trump et le Brexit passent le revue, à un moment donné une critique dévastatrice du capitalisme tardif est présentée, mais le thème le plus central est clairement le traitement hypocrite des réfugiés. Pas de choses revigorantes.

Bref, pas un livre simple. Je dois admettre qu'après le énième chapitre apparemment énigmatique, contenant de scènes ou dialogues mystérieux, parfois carrément absurdes, j'étais perdu. Heureusement, il y avait le style: le flair littéraire que Smith utilise vous réconcilie avec les tâtons dans le noir. Cela vous invite à vous asseoir et à jouir, pourrait-on dire, mais ce n'est pas comme ça que je fonctionne. En d'autres termes, ce fut une épreuve. Je suspendrai mon jugement final sur ce cycle jusqu'à ce que j'aie également terminé la quatrième partie, 'Eté'.
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