Les audacieuses

Il ne suffit pas de donner des prénoms originaux à ses personnages pour en faire des héroïnes marquantes.
La preuve, j'ai arrêté ma lecture à la page 63.
Tennessee, Zola et Berenice n'auront pas réussi à m'intéresser. Ces trois étudiantes d'une université américaines m'ont semblé bien fades.
Le style est pauvre, l'histoire est longue à démarrer, les personnages sont insipides, les trois étudiantes sont caricaturales...bref, pas du tout mon style de lecture.
Si vous voulez un bon roman d'amitié entre filles qui se déroule sur un campus, je vous conseille plutôt « les débutantes » de Courtney Sullivan.

Les Audacieuses; trois jeunes filles âgées de vingt ans, très différentes et pourtant liées à vie. Elles se rencontrent en 1972, sont toutes trois étudiantes en langue française. Elles se prénomment Tennessee, Bérénice et Zola. La première est une rebelle aussi magnétique que solitaire; la deuxième, une nouvelle riche un peu potelée qui doit sans cesse subir les critiques de sa mère et la dernière, une bourgeoise névrosée. Si Tennessee et Bérénice se connaissent déjà, elles vont très vite apprendre à connaître Zola. En marge des autres étudiantes, elles forment un groupe soudé et décident de créer leur propre sororité. Elles seront les Audacieuses, ces filles qui connaissent leur chance, qui savent la saisir et bousculent leur destin. Elles auront pour devise « Faire de la chance son alliée ». Et pour sceller leur clan, elles se lancent un défi que chacune devra réaliser. Pour le meilleur…et pour le pire.

Nous les retrouvons dix ans plus tard. Âgées de trente ans, leur vie est-elle conforme à leurs rêves de jeunesse? le récit s'ouvre avec Tennessee. La jeune femme de 1982 n'a plus rien à voir avec celle de 1972. Elle qui était si charismatique, si solaire, semble désabusée. Elle vit dorénavant à Myrtle Beach où elle s'occupe d'une grande roue (la bien-nommée Cassandre) dans une fête foraine. Zola mène la grande vie auprès de son mari, sénateur et Bérénice est devenue une photographe réputée.


Que s'est-il passé ces dix dernières années? Dès les premières pages, nous savons que chacune cache un secret, que ce soit en 1972 ou en 1982. Nous sentons également rapidement que chacune est mal dans sa peau, névrosée. Ahava Soraruff dévoile très peu d'éléments. Ce n'est que grâce à l'alternance du récit entre le passé et le présent que l'on apprend à découvrir ces jeunes filles. le passé va peu à peu éclairer le présent.

J'ai été totalement happée par ma lecture, je ne pouvais plus lâcher ce roman! J'ai aimé l'histoire de ces audacieuses, ces amies qui se promettent d'être liées pour toujours. Toutes trois sont en rupture avec leur famille et décident, à travers cette sororité, de se créer une nouvelle famille. Elles ont chacune une faille, un problème avec leur mère, voire pas de figure maternelle du tout à qui se rattacher. Elles sont paumées, perdues. Leur clan, leurs règles, ce sera leur ligne de conduite, ce qui va les pousser à se dépasser, à oser, à faire des choix. Leur union est leur force, leur audace, leur courage. En aurait-il été autrement sans ce Cercle?

Fort, puissant, bouleversant. Je n'ai pas lu ce roman, je l'ai dévoré. Tennesse, Bérénice et Zola sont aussi troublantes qu'attachantes. L'écriture de l'auteure est à la fois intelligente, poétique et brillante. Tout dans ce roman s'enchaîne à la perfection tout en conservant une part de mystère. Et jusqu'au bout, j'ai été surprise. Je ne m'attendais pas du tout à ces dernières pages. Et c'est là la force de ce récit: en dévoiler un peu tout en nous captivant, nous surprendre sans cesse, faire en sorte que l'histoire ne s'arrête jamais.


Je conseille?

Gros coup de coeur! Ce roman ne relate pas seulement une histoire d'amitié. Il est poignant, bouleversant, dérangeant. Ces trois personnages sont aussi rayonnantes que fragiles, toujours ambiguës, complexes. Elles se cherchent, se lancent des défis, s'inventent des vies. Dix ans plus tard, elles sont à nouveau là l'une pour l'autre. « Les Audacieuses » est un formidable roman d'amour sororal, de liens indéfectibles. A lire!

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Chère Ahava,


Lorsque tu nous présente Bérénice, Tennessee et Zola à leur entrée à l'université, elles sont à ce stade de leur existence où tout est à construire, où ce qu'elles vont entreprendre va déterminer l'adulte qu'elles seront. C'est ce moment où elles vont se faire audacieuses, avides d'un destin qu'elles commencent à envisager.
Et en parallèle, tu vas nous faire vivre ce qu'elles sont devenues, dix ans plus tard, impactées par ces décisions d'autrefois…

Et je dois dire, que tes personnages se révèlent fascinants au fur et à mesure que l'on apprend à les connaître, que tu nous délivres une intrigue étonnante, surprenante et que je n'avais rien vu venir, que tout n'est pas toujours ce que l'on croit, plus complexe que ce que l'on peut voir. Je me suis laissée emportée, j'ai observé ces portraits de femmes aussi divergentes l'une de l'autre qu'il est possible de l'être , et en même temps si complémentaires lorsque nécessaire.
Et j'étais si bien avec elles, que je ne voulais pas que cela s'arrête, tout en étant impatiente de lire la suite…Parce que ton récit est parfaitement construit, parce que tu nous bouleverses, que tu nous fais passer par toutes les émotions, avec passion, et que l'on se prend à aimer chacune d'elles, avec leurs imperfections, leurs espoirs, leur courage…Et qu'en refermant la dernière page, alors que mon coeur faisait des boums et des bangs, j'ai pensé : mais quel roman !!!

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Ayant terminé Les Audacieuses à 3h30 cette nuit après l'avoir lu d'une traite entre le petit-déjeuner et mon oreiller, ce sera sans grande surprise que vous découvrez à quel point j'ai aimé.

J'avais déjà dévoré le premier roman de Soraruff, Baby Jane à Broadway. Après un coup de coeur on attend souvent beaucoup du second ouvrage d'un auteur et j'ai trouvé celui-ci encore plus abouti et réussi que le premier.

L'auteure nous raconte Zola, Tennessee et Bérénice, entre les années 70 et 80.

L'auteure nous raconte une formidable amitié, une vraie amitié, une amitié indéfectible. de celle qui pardonne, qui accepte les différences des unes et des autres, qui ne juge pas, qui est authentique, qui fait fi des travers.

L'auteure nous raconte le passage à l'âge adulte, celui qui est douloureux, celui qui nous arrache de l'enfance et nous met face à nos propres choix.

L'auteure nous raconte la complexité des rapports humains, les méandres émotionnels, la mélancolie, sans basculer dans les larmoiements ni le pathos.

L'auteure nous plonge dans une ambiance qui mêle "Le cercle des poètes disparus », « The Virgin Suicide » et « Délicieuses Pourritures » .

En bref, un roman qui m'a plu sur tous ses aspects. Que ce soit l'histoire, les personnages extrêmement bien travaillés (coup de coeur pour Zola) ou la fluidité de l'écriture.

L'année dernière, j'ai fait la connaissance de l'auteure grâce à son premier roman Baby Jane à Broadway. J'ai tout simplement adoré ma lecture du début à la fin et j'étais impatiente de découvrir sa prochaine histoire. Je ne pouvais pas passer à côté des Audacieuses. Il faut avouer que son résumé est intriguant.

Lecture du prologue est déjà une ambiance s'installe. Un cercle. Un mantra. Des défis. Des gages. Pour se soutenir. Pour se dépasser. Pour s'ouvrir à la chance. Être Audacieuse. C'est à quoi vont s'atteler Tennessee, Bérénice et Zola durant leur année à l'Université. L'ambiance va s'intensifier au fil des chapitres, de leur défis. Et elle sera malsaine, dangereuse et toxique. L'ambiance est à l'image de leur amitié, selon moi. C'est oppressant et limite angoissant, mais surtout hautement addictif. Je me suis réellement demandée jusqu'à où elles allaient aller, jusqu'à quel point elles étaient prêtes à se détruire, à se réduire à néant pour réaliser leur dessein. Ahava Soraruf manie le suspense tout le long du roman. La tension monte petit à petit, les questions se multiplient jusqu'à l'événement. le point de non retour. Explosion du groupe.

L'auteure joue avec son lecteur et pour cela elle s'appuie sur l'alternance des temps. Dix ans après le drame, elles ne se parlent plus. Elles ont pris des chemins différents et n'ont plus aucun contact. Mais pour se venir en aide mutuellement, elles sont prêtes à se réunir à nouveau. Nous suivons donc Tennessee, Bérénice et Zola avant l'événement et 10 ans plus tard. J'ai adoré cette construction, en premier parce qu'elle participe fortement à la tension du récit et ensuite, cela nous permet de voir leur évolution, de les comprendre et d'être plus proche des personnages.

Nos trois protagonistes sont diamétralement opposées et pourtant unies par la même ambition : parvenir à leurs fins, réussir à n'importe quel prix, n'importe les conséquences. J'ai beaucoup aimé le personnage de Zola. Je me suis tout de suite prise d'affection pour elle. Elle m'a attendrie par sa personnalité et sa "particularité". Bérénice m'a beaucoup plu également. Il n'y a qu'avec Tennessee que j'ai eu beaucoup de mal. Je n'ai pas aimé son caractère, ni sa manière d'agir. Il n'y a qu'à la fin que j'ai réussi à ressentir de la compassion. Et malgré ça, la fin n'a pas eu l'effet que j'aurai voulu... Autour de ce trio gravite d'autres personnages. Et comment dire, la plupart sont tout autant malsains, voir carrément plus sombre que nos trois protagonistes. Cela fait vraiment froid dans le dos. Ahava Soraruf nous met en scène des personnages qui sont à l'image de l'ambiance du roman : toxiques et dangereux. L'auteure a pris le temps de travailler et de soigner leur psychologie ainsi que celles de nos trois héroïnes. On voit tout leur cheminement, leur histoire personnelle, leur caractère qui font qu'elles s'attirent et ne peuvent qu'être majoritairement attirées par des gens venimeux.

La fin du roman est vraiment surprenante et révèle tout l'ampleur psychologique du roman. Je ne m'attendais pas à de telles révélations. C'était très bien joué ! Et à la fois, en y réfléchissant elle est d'une certaine façon évidente. Je ne pourrais pas vous expliquer pourquoi en chronique, je ne veux absolument pas vous spoiler. Même si je ne l'ai pas vu venir, elle ne pouvait être autrement.
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En conclusion, Les Audacieuses, est un roman sombre et addictif. La dimension psychologique de l'histoire est travaillée et maniée avec brio par Ahava Soraruf. L'autrice nous amène là où on ne l'attend pas.
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