Il y a des soirs d'oubli, des soirs de lassitude, des soirs de médiocrité où tout parait mesquin, inutile, où les objets sont ridicules, les meubles ennuyeux, les livres illisibles, où le paysage qu'encadrent les rideaux est décidément insupportable, où l'air est irrespirable.
Que ceux qui ont suivi ou qui voudront suivre le sillage qu'il a tracé sur le grand espace vide qui nous entoure, et mesurer cette lumière et ce son, subir cette odeur si forte et ce goût si amer qui, des Chants de Maldoror aux Poésies, demeurent les invincibles obsessions, s'approchent et qu'ils entendent le conseil d'Isidore Ducasse, de Lautréamont, de Maldoror, qu'ils viennent voir eux-mêmes s'ils ne veulent pas le croire.
Ducasse. Un univers apparaît dans une chambre close, sous le cercle lumineux d'une lampe chanteuse, dans le silence de la nuit.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, un groupe de jeunes poètes, traumatisé par le conflit et animé par un fort désir de révolte, se lance dans l'exploration de nouveaux territoires de création.
Parmi eux, André Breton et Philippe Soupault vont écrire, au début de l'année 1919, Les Champs magnétiques. Rédigé dans des conditions inédites et radicales, ce texte va bouleverser les conventions littéraires de l'époque et constituer un jalon important de l'histoire du surréalisme. Découvrez pourquoi avec Olivier Wagner, conservateur à la BnF et commissaire de l'exposition « L'Invention du surréalisme », présentée à la BnF du 19 mai au 14 août 2021.
Du 19 mai au 14 août 2021 | François-Mitterrand
En savoir plus sur l'exposition « L'Invention du surréalisme : des Champs magnétiques à Nadja » : https://c.bnf.fr/L7t
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