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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Certains cadeaux ont du bon . L'un d'eux m'a permis de découvrir ce livre que rien ne m'aurait incitée à acheter : ni la couverture déconcertante, ni le nom de l'auteur, Sébastien Spitzer, puisqu'il s'agit d'un premier roman, et encore moins le titre plutôt évocateur d'une quelconque romance. Je serais passée à côté d'un livre qui m'a beaucoup plu.
Nous sommes dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale. Tandis que Berlin croule sous les bombes, qu'Hitler et son dernier carré de fidèles vivent terrés dans leur bunker, un groupe de déportés du camp de Stöcken est conduit à marche forcée à travers champs et forêts où seront commises les dernières exactions du nazisme. Regroupés dans une grange pour y être brûlés vifs, une dizaine d'entre eux arrive à s'enfuir dont Judah, Fela et sa petite fille Ava née au camp.Ils transportent avec eux un rouleau contenant les lettres écrites par un prisonnier mort en déportation.
Dans le bunker d'Hitler plus personne ne croit aux miracles, l'armée rouge est à Berlin, mais on maintient les apparences comme on peut : on écoute un concert, on débouche les dernières bouteille de champagne pour l'anniversaire du Fürher, et son mariage avec Eva Braun, tandis que Magda Goebbels déroule le fil d'une vie dont elle sait que la fin approche inexorablement.
Son enfance de fille illégitime au prénom de pécheresse, Maria Magdalena rapidement transformé en Magda, tenue éloignée dans un pensionnat flamand d'un père allemand marié ailleurs. le remariage de sa mère avec Richard Friedländer, riche commerçant juif, qui en plus de son affection lui donnera la meilleure éducation faisant d'elle "une jeune fille aux manières parfaites". Son grand amour de jeunesse, Viktor, juif et sioniste que les nazis poursuivront jusqu'en Palestine pour le tuer. Un premier mariage raté avec Günther Quandt, richissime industriel de 20 ans son aîné, appartenant à la clique de ceux si bien évoqués dans le livre d'Eric Vuillard "L'ordre du jour", qui mettront leur fortune à la disposition du parti nazi, qui lui laissera un fils Harald et une confortable pension.
Son engagement pour le National Socialisme d'Adolf Hitler, celui qu'elle aurait sans doute aimer épouser mais qui lui préfèrera Eva Braun "sa petite danseuse idiote", l'obligeant elle, pour rester dans son proche entourage, à jeter son dévolu sur son ministre de la propagande, ce Joseph Goebbels au physique disgracieux mais au verbe éloquent qui, tout en lui faisant 6 enfants pour parfaire l'image d'une famille exemplaire, continuera à la tromper tout au long de leur mariage.
Magda, " la première dame du Reich", celle qui fut "la plus grande mère du Reich", n'en a plus pour très longtemps, elle le sait, et elle a décidé qu'elle ne partirait pas seule, elle ira avec ses 6 enfants rejoindre tous ceux que sa soif de pouvoir a écrasés en chemin et notamment ce beau père juif déporté pour lequel elle n'a pas levé le petit doigt.
Cette biographie romancée oscille habilement entre vérité historique très documentée et fiction émotionnellement forte par l'alternance des récits croisés des différents protagonistes. Celui de Magda Goebbels à l'ambition dévorante malgré ou à cause de ses fêlures, celui des fugitifs emportant avec eux l'histoire concentrationnaire et celui de Lee Miller la première à avoir photographié l'horreur des camps. L'auteur rend également un hommage subtile et sensible à l'oublié dont on sait si peu de choses, Richard Friedländer par le biais des lettres contenues dans ce rouleau qui passe de Judah à Fela, puis à Ava, ultime petite survivante pour finir entre les mains de la photographe américaine.
Ces lettres qui commencent par "ma fille", et qui s'adressent à celle qui, si elle ne fut pas la plus heureuse fut l'une des femmes les plus puissantes du troisième Reich.
Un livre qui fut pour moi une belle découverte et pour lequel son auteur Sébastien Spitzer, journaliste de son état reçu le prix Stanislas du premier roman.
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J'ai adoré ce roman historique qui nous replonge dans une période troublante de l'Histoire.
Avril 1945, la fin de la seconde guerre mondiale est proche... Deux histoires s'entrecroisent : celle de Magda Goebbels dans une Allemagne qui s'effondre et celle d'Aimé, un juif prisonnier des camps de concentration. Magda Goebbels est la femme de Joseph Goebbels, ministre de la propagande sous le troisième Reich. Cette femme ambitieuse est prête à renier sa famille et ses souvenirs d'enfance. En effet, ce que l'on sait moins d'elle c'est qu'elle est la fille de adoptive d'un commerçant juif. Son père sera parmi les premiers raflés et malgré l'indifférence de sa fille, il continuera de lui écrire.
Un récit passionnant, émouvant d'autant plus qu'il n'est pas fictif. Une belle écriture, directe, épurée, des phrases courtes.
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Quelle prouesse de la part de Sébastien Spitzer qui parvient à entremêler la petite et la grande histoire, les derniers jours de Magda Goebbels confinée dans un bunker, et la cohorte de survivants des camps de concentration qui vont tenter d'avancer vers un avenir plus clair. C'est un roman aussi dense que les événements qui se sont vraiment déroulés, l'écriture est précise, chirurgicale et Sébastien Spitzer est parvenu à tisser un récit haletant, un compte à rebours cruel mais passionnant d'un côté, et une course vers la vie de l'autre, avec des ponts inattendus entre les personnages. Il réussit aussi admirablement à rendre justice à tous ces êtres oubliés, coincés entre deux états, qui marchent vers la délivrance, à travers une galerie de personnages secondaires essentiels, comme cette photographe de guerre qui va se retrouver à faire le lien entre les deux côtés du conflit.
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Montage alterné pour ce roman mettant en scène la fin de la Seconde Guerre mondiale: tandis que sont engagées les marches de la mort, Martha Goebbels et six de ses enfants se terrent avec quelques dignitaires nazis dans le bunker berlinois d'Hitler.
L'occasion de revenir sur le parcours de cette femme qui a bâti sa vie sur un mensonge (son père était juif) et a embrassé sans barguigner les thèses du nazisme pour livrer cours à ses ambitions.
L'occasion aussi de brosser un portrait saisissant et puissant des derniers massacres, tant par les soldats que par les populations civiles, des survivants des camps de la mort.
Faisant le lien entre les deux, les lettres (imaginées par l'auteur) qu'un père a adressées à la fille qui n'a rien fait pour le sauver.
Si le style de l'auteur est à la fois très évocateur mais sans pathos, je suis malheureusement restée à distance de ce texte, un peu pour me préserver et aussi parce que j'avais déjà lu plusieurs romans sur cette période historique .Ce dernier en a sans doute pâti.
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On sait que les dictateurs sont fous et on se demande pourquoi ils ont pu être plébiscités voire élus. le roman de Spitzer centré sur Magda Goebbels nous montre que le pouvoir attire parfois les personnalités border line et encourage leurs pires penchants. Magda Goebbels est un cas d'école. Comment a-t-elle pu empoisonner ses six enfants (dont le prénom commençait par un H), abandonner et renier son beau-père juif qui lui avait offert une enfance agréable ? Mystère.
C'est un roman fascinant qui alterne la réalité des prisonniers des camps et la fin des dignitaires du régime nazi. Cette alternance met bien en évidence la cruauté, l'égoïsme et la mégalomanie des choix de Magda.
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Une lecture captivante portée par une très belle plume. Une véritable redécouverte historique. A la fois romancé et très documenté, le propos est intéressant et pique notre curiosité. Une très belle découverte sur le sujet même pour un connaisseur accompli de cette période.
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Ces rêves qu'on piétine fut une très belle lecture, très original du point de vue qu'il nous sert, et surtout servi par une plume brutale et particulière qui a parfaitement fonctionné sur moi.

Ce roman ne ressemble à aucun autre roman sur la Seconde Guerre Mondiale qu'il m'a été donné de lire jusqu'à maintenant. Il nous propose en effet deux points de vue : celui de déportés, et celui de Magda Goebbels. Deux points de vue évidemment opposés, extrêmes, et parfaitement mis en opposition par la construction alternée du récit. Chaque point de vue nous émeut ou nous révolte, le contraste est très fort entre les histoires qui nous sont racontées.

J'ai trouvé ce roman extrêmement fort, très brutal. Sébastien Spitzer n'épargne pas son lecteur. En plus d'une plume très acerbe, loin d'être romanesque, il nous plonge au coeur de la fin de la Guerre, dans le blocus nazi qui verra la fin des sympathisants à la tête de l'état, et au coeur de la dernière marche des déportés après la découverte des camps. Deux voyages, deux mères, entre espoirs et résignation, amour et dégoût.

Le roman met en scène des éléments inconnus de l'Histoire, comme certaines « fonctions » de déporté(e)s dans les camps, des héros méconnus, la collaboration des peuples, les journalistes sur place lors de la libération des camps, etc. Et en comparaison, nous suivons la glaçante Magda Goebbels… le tout donne un récit effroyable, mais aussi rempli d'espoir.

Rempli d'espoir car ce roman parle également de l'espoir des déportés, de la mémoire des camps qu'ils transportent avec eux et qu'ils attendent de pouvoir dévoiler au monde, de l'amour filial qui unit une mère à sa fille, du courage d'une petite fille venue au monde dans des conditions atroces. Des petites bulles d'espoir et d'amour au coeur d'un chaos total, qui donnent un livre profondément humain.

Le tout est servi par la plume si particulière de Sébastien Spitzer, qui ne peut pas plaire à tout le monde. Une écriture très particulière, qui s'attarde davantage sur les sensations des personnages que sur les actions qu'ils effectuent, ce qui peut parfois donner une lecture un peu étrange. J'ai par exemple eu un peu de mal à suivre les « scènes d'action », et d'autres scènes dures sont passées sous silence, ce qui peut donner un peu de mal à la bonne compréhension de l'histoire. Mais clairement, ça ne m'a pas tellement gêné, car j'ai davantage retenu de ce roman les émotions que l'action.

Je vous conseille de découvrir Ces rêves qu'on piétine, roman historique original, qui ne ressemble à aucun autre !
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C'est avec un angle d'approche original et une écriture précise et riche que Sébastien Spitzer décrit les derniers jours du nazisme par le biais du personnage de Magda Goebbels et d'une enfant née à Auschwitz. Entre force et écoeurement, ce livre est une vraie réussite et un premier roman très intéressant.

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Sébastien Spitzer nous offre un voyage pour l'enfer, celui de la libération de 1945. La déroute allemande qui accélère l'horreur de l'extermination et de la participation du peuple français.
Que s'est- il passé au cours de ces quelques mois de déroute de l'armée du Führer, comment la femme du sinistre Goebbels, petit, infirme et laid, a-t-elle accepté de dégringoler du pied d'estale sur lequel elle avait réussi, pensait-elle, à se hisser ?
L'Histoire est connue, Magda Goebbels a empoisonné ses six enfants, alors que l'armée russe entrait dans Berlin.
L'Histoire est connue, les survivants des camps ont été révélés par des photographies courageuses des journalistes de guerre. Lee est l'une d'entre eux. Et le regard qu'elle pose sur une enfant rescapée, assise dans une jeep, devant un décor de cimetière, révèlera l'inhumanité de son existence.
Ava est une enfant, de quatre ou cinq ans, qui peut savoir avec certitude ? Élevée dans le silence qui sauve dans le baraquement, et par les poèmes de Yeats récités en langue anglaise par une mère qui la maintient à bout de bras au-dessus du niveau de la mort. Ava, si petite, sait qu'elle doit transmettre le témoignage issu des anonymes, des écrasés, des oubliés.

Cette histoire est terrible, c'est la nôtre.
Cette histoire est simple, c'est l'horreur révélée.
Cet auteur vous propose son premier roman, quand le prochain paraît-il ? A ne pas manquer assurément !!
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En lisant ce résumé, vous vous dites peut-être "Encore un roman sur la Seconde Guerre Mondiale !". C'est vrai, mais c'est un livre qui aborde la chose sous un angle un peu différent.

Nous allons y découvrir plusieurs destins de femmes : Ava, trois ans, survivante des camps, qui va rencontrer la photographe Lee Miller et a qui ont a confié des lettres et messages enfermés dans un rouleau de cuir ; et Magda Goebbels, femme de Joseph Goebbels (qui est ministre de la propagande), avec qui elle a eu six enfants. La première est une enfant anonyme, la seconde une femme assoiffée de pouvoir et de haine.

Rencontrer Magda à travers la plume de Sébastien Spitzer a été un voyage à la fois terrifiant et fascinant, deux mots qui représentent bien celle qu'on pourrait comparer à la Première dame du IIIe Reich. Son passé est sombre, et elle a ses secrets, comme celui de son père adoptif, Richard Friedländer, juif. Dans ce roman, nous allons découvrir les lettres - fictives, mais si réalistes - que ce dernier lui adresse. Des mots qui nous font découvrir l'horreur des camps.

Ava est également un personnage très intéressant, avec son histoire personnelle. Née dans les camps, sa mère a décidé de la protéger, de faire en sorte qu'elle vive... Et l'enfant va survivre, envers et contre tout, et va faire preuve d'un courage et d'un déterminisme tel que cela ne peut forcer que l'admiration. Fela, sa mère, est également un personnage que j'ai aimé découvrir, et j'ai ressenti beaucoup de peine face à tout ce qu'elles ont dû traverser.

Pour revenir à Magda, je ne la connaissais pas du tout, alors même qu'elle a réellement existé. Je suis allée faire quelques recherches sur Internet sur elle, pendant et après ma lecture. J'aimerais tant réussir à la comprendre, elle, ainsi que ses actes.

Pour conclure, c'est une histoire très bien écrite, dans laquelle on plonge pour découvrir des destins et les horreurs de la Guerre. Un livre que j'ai été ravie de découvrir, d'autant plus que je rencontre Sébastien Spitzer demain. Je sens que ça va être un très bon moment, qui permettra d'éclaircir plusieurs choses. L'auteur m'a donné envie d'en savoir plus sur Magda Goebbels, et je vais noter dans un coin de ma tête les références littéraires citées.

Un roman de la rentrée littéraire que je vous recommande chaleureusement.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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