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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A travers le destin croisé de Paul et de sa demi-soeur Vincent, nous sommes embarqués dans un roman hypnotisant.
Des histories qui s'entremêlent et des allers-retours dans les époques permettent de rentrer dans la psychologie fine des personnages.
Il est question des choix que nous faisons et de leurs conséquences.
L'écriture est fluide ; l'ambiance sombre et nostalgique.
La narration est parfaitement construite provoquant chez le lecteur une fascination malgré un sentiment d'étrangeté.
J'ai vraiment aimé.
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Une femme, Vincent, tombe de nuit d'un porte-conteneurs malmené par la tempête. Treize ans plus tôt, elle travaillait avec son frère Paul à l'hôtel Caiette, un luxueux établissement isolé sur l'île de Vancouver. Son destin basculait le soir où, juste quand le milliardaire new yorkais Jonathan Alkaitis pénétrait dans l'hôtel, un mystérieux et inquiétant tag apparaissait sur la façade vitrée : « Et si vous avaliez du verre brisé »…


Le récit commence là où il finira, dans un plongeon à pic et un tumulte d'images ultimes. Happé par la frénésie de l'incipit, le lecteur apprendra bientôt ce qui s'est enclenché un quart de siècle plus tôt, préparant Vincent à se laisser emporter par une illusion qui la perdra, en même temps que presque tous les personnages. Ce mirage a un nom et un visage : Jonathan Alkaitis, alter ego romanesque de Bernard Madoff, organisateur d'une gigantesque escroquerie construite sur le principe de la pyramide de Ponzi.


Comment une arnaque aussi massive, que d'aucuns avaient pourtant publiquement percée à jour, a-t-elle pu prendre autant d'ampleur et durer si longtemps ? Emily St John Mandel met en évidence les mécanismes humains qui ont conduit les protagonistes à se laisser enfermer, plus ou moins consciemment, dans une vulnérable mais séduisante bulle d'irréalité, à l'image de cet hôtel de verre, cocon douillet et exclusif à l'écart du monde, dont on en vient à oublier qu'il pourrait voler en éclats comme du cristal. Choisissant de ne voir que ce qu'il veut bien, selon l'opportuniste principe qu"'il est possible de savoir quelque chose et en même temps de ne pas le savoir", chacun s'aveugle en jouant du flou entre réel et virtuel, entre mensonge et apparences, pour apprendre à s'arranger avec ses craintes et ses scrupules, dans un complexe jeu de dupes où l'illusion finit par prendre corps.


Cette exploration psychologique construit peu à peu une galerie de portraits nuancés, souvent ambivalents, d'une grande humanité. Il s'en dégage une mélancolie de plus en plus prégnante, au fur et à mesure que s'estompe l'effet hypnotique du mirage qui maintenaient les personnages dans leurs illusions et leurs faux-semblants. Bientôt ne subsistent plus que la réalité crue du malheur et de la déchéance pour les uns, l'insupportable hantise de la culpabilité pour les autres, dans une évocation où affleurent émotion et poésie.


Savamment enchevêtrés, les éléments narratifs de cette histoire s'assemblent en un tableau désenchanté d'une société tellement obsédée par l'argent, qu'elle en arrive collectivement à se convaincre de la réalité de fantasmes insensés. Une lecture troublante sur la plasticité de nos représentations mentales, lorsque l'intérêt parvient à ce point à distordre notre perception du réel.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Caiette à l'extrême nord de l'île de Vancouver, un hôtel de verre au milieu d'un univers de forêts.
Une verrue architecturale ? Pas du tout.
Si l'hôtel est incongru dans cet environnement, il a quelque chose d'enchanteur, d'hors du temps et offre un luxe incroyable à des clients qui souhaitent pour quelques jours échapper au rythme trépidant de leur vie, sans réseau, entourés d'un nature préservée, dans un très grand confort.
Tout commence, ou presque, quand en 2005, un message est inscrit au marqueur à l'acide sur une des paroi de verre de l'hôtel : « Et si vous avaliez du verre brisé ? »
Qui a bien pu écrire une chose pareille ?
Vincent, la barmaid qui est revenue travailler sur l'île qu'elle avait fui ?
Son frère Paul, musicien toxico, qui a rejoint l'équipe d'entretien grâce à l'intervention de Vincent ?
Un client comme cet industriel qui noie son insomnie dans un whisky ?
Et à destination de qui ?
Jonathan Alkaitis, l'investisseur réputé, propriétaire des lieux ?
Ceci n'est pas une enquête. C'est plutôt une manière ingénieuse de nous présenter les personnages mêlés à cette histoire, l'histoire d'une arnaque monumentale dont la référence à celle orchestrée par Madoff n'est pas fortuite, des personnages clés auxquels vont s'en ajouter d'autres, qui à eux tous, vont construire cette pyramide de Ponzi sur laquelle repose la fortune supposée d'Alkaitis au sommet de l'édifice.
Et quand la crise de 2008 grippe les bases plus que fragiles de ce bel édifice, c'est la catastrophe pour ceux qui ont eu envie de lui faire confiance, ont cru arrondir facilement et rapidement leur pelote, ou pire qui ont cru être des privilégiés dans le secret du génie Alkaitis.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
J'ai compris grâce à elle non seulement la combinaison d'arrangements des Madoff et autres combinards sans scrupules, mais aussi et peut être surtout, j'ai aimé cerner la séduction que peut exercer un homme qui étale sa réussite et laisse croire qu'il peut en faire profiter quelques élus.
Le verre brisé sera alors très difficile à avaler.
Une 1ère rencontre pour moi avec Emily St John Mandel mais certainement pas la dernière.
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Ce roman noir aborde avec intelligence les conséquences de la crise des subprimes, s'intéresse aux dommages collatéraux, à ces hommes et à ces femmes pris dans l'engrenage... En mêlant les perspectives et les époques, Emily St. John Mandel parvient à ménager un certain suspense et à ne révéler que tardivement les liens qui unissent les bribes de son récit (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/07/25/lhotel-de-verre-emily-st-john-mandel/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Un roman très difficile à résumer car c'est un véritable puzzle : toutes les pièces sont parfaitement dispersées dans les chapitres. Tout ce que vous lisez à un moment est un indice qui va faire lien a un autre moment avec l'intrigue principale. L'autrice nous fait faire des allers-retours sur une chronologie de 19 ans. En avançant dans l'histoire on commence à remplir les blancs du destin des personnages, les pièces se positionnent au bon endroit.

Une atmosphère de narration assez fascinante. L'autrice avec un sens aigu des dilemmes moraux à affronter dans une vie dessine des personnages hantés par les choix qu'ils ont faits et qui sont confrontés aux fantômes de leurs erreurs passées.

Un roman vraiment singulier sur les manières infinies dont nous cherchons un sens à notre vie. Ça ne plaira pas à tout le monde mais ça a plutôt bien fonctionné sur moi.

Traduit par Gerard de Cherge
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Un début chaotique et des flash-back constants entre époque rebutent. Où veut en venir l'auteure? Qui sont ces personnages présentés qu'on ne comprend pas. Mais, passés les 70 premières pages (oui, il faut s'accrocher), la magie opère. On comprend petit à petit qui sont les protagonistes, même si leur destinée semble opaque. Tout part d'un hôtl, d'un mot gribouillé sur une vitre, de rencontres. Un frère/une soeur, on pense lire leurs relations. Emily St. John Mandel entraîne avec elle le lecteur dans un dédale financier, amoureux, relationnel tous ses personnages. On ne sait pas où le récit nous mène, c'est une grosse surprise de découvrir au fil des pages ce qu'ils deviennent. D'une relation entre frère/soeur, à un scandale financier en passant par le récit d'un homme dans une cellule, L'hôtel de verre est fulgurant de charme. le roman ne se range pas dans une case « thriller » ni « roman d'anticipation » ni « fiction romancée ». Il trace sa route sans étiquette. La plume est efficace, on en demande presque plus pour tenter de déchiffrer ces personnages ambivalents. le mystère reste le roi pour l'auteure, et des zones grises prouvent son éclatant talent. Transmettre des images et des pensées à travers des non-dits et des parts d'ombres. Bravo.
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L'hôtel de verre est celui dans lequel Paul et Vincent, sa demi-soeur, travaillent. Il appartient à Jonathan Alkaitis, milliardaire américain, homme plutôt fascinant, arnaqueur de génie.

Vincent devient sa compagne, quitte son job de barman pour tenir le rôle de la parfaite jeune épouse d'un homme riche.
Jusqu'à la chute.

J'ai énormément aimé ce livre. L'auteure réussit la prouesse de nous parler d'argent avec poésie. Elle ne juge pas, ne prend pas partie. Elle décrit avec justesse les passages d'une vie à l'autre, quand on perd tout ou quand on se retrouve privé de liberté.
Le livre est construit à la manière d'un puzzle. On comprend très vite qu'il n'y aura pas de happy end et l'auteure nous conduit au dénuement avec talent, tout finit par faire sens.

De très belles pages sur la folie qui gagne un homme en prison, sur les agissements d'hommes coupables au moment de leur arrestation, Sur la peur panique de ceux qui perdent tout du jour au lendemain.

J'avais beaucoup aimé « Station Eleven », je suis également sous le charme de celui ci, décidément Emily St John Mandel est une romancière à suivre de près.
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Tel un château de cartes patiemment échafaudé qu'une petite pichenette vient détruire, cette histoire raconte le destin bouleversé de personnes reliées entre elles par l'audace crapuleuse d'un homme , Jonathan Alkaïtis .

Étonnante Emily St John Mandel , un petit bout de femme canadienne, toute frêle , mais au talent immense qui m'avait déjà transporté aux anges avec Station Eleven .

Celui-ci est plus âpre , il se mérite plus , mais quelle audace de mélanger les années, les vies de ces femmes et de ces hommes, qui, comme les cartes du château se retrouvent à terre quand l'arnaque financière d'Alkaïtis éclate...

On s'attache à Vincent, jeune femme au passé tourmenté par la disparition de sa mère et qui navigue dans la vie au gré des courants sans se laisser dériver , sa caméra au bout de son bras comme un miroir de son âme brisée .

Mais , si elle est l'élément central de l'histoire , tous les fils la reliant à un lieu ou un événement, les autres ne jouent pas que des rôles de faire valoir , c'est vraiment très bien mené.

L'hôtel de verre , propriété de l'homme d'affaires apparait comme un symbole de la fausse transparence , paquebot isolé sur son ile , blessé dans son orgueil par un graffiti étrange : "Et si vous avaliez du verre brisé ?" une phrase qui tourne dans la tête du lecteur jusqu'à ce qu'il en comprenne le sens .
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J'aime beaucoup Emily St John Mandell parce qu'elle est jeune , a vécu au Canada et écrit Station Eleven. Je n'ai pas vraiment accroché à L'hôtel de verre même si elle essaie de faire percevoir la distance qu'il y a entre le continent de l'argent et les bas-fonds de Détroit, la vie à Dubaï et celle en pleine nature d'une bourgade de l'île de Vancouver où sa poétesse de mère l'a élevée. Que vient faire Madoff dans tout ça ? le vertige du mensonge et de la fraude s'ajoute aux vertiges de ce monde et de ces mondes qui se côtoient. Pas vraiment convaincant ! mais je continuerai à suivre Emily St John Mandel car sa vision du monde m'interpelle
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Emily St John Mandel avait été pour moi une révélation de l'année 2016 avec « Station Eleven ». J'avais été ébloui par ce roman atypique et envoutant. Vous comprendrez aisément que j'ai accueilli la sortie de ce nouveau opus avec une certaine euphorie.

Comme elle l'avait si bien fait dans son précédent livre avec la fin du monde, Emily St John Mandel est capable de rendre poétique une histoire de faillite financière. S'appuyant sur ce thème pas du tout sexy, elle nous dépeint le portrait de personnages hors du commun. Ils ont tous des vies différentes, des passés différents, ils auraient pu ne jamais se rencontrer mais ce sont eux qui créent la toile romanesque de ce livre.

Une nouvelle fois, la construction de son récit est originale. L'écrivaine canadienne nous offre un puzzle éparpillé qu'elle se propose de reconstruire avec habileté, naviguant entre hier et aujourd'hui. Cette présentation complexe parait déstabilisante mais elle est parfaitement maitrisée. Tout finit par s'emboiter à la perfection et le rendu final est excellent.

L'écriture magnifique renforce la force hypnotique de cette aventure. Elle met en relief les émotions des acteurs et déclenche une forte empathie pour eux. le lecteur est embarqué à leurs côtés et est captivé par leurs destins.

« L'hôtel de verre » est aussi inclassable dans sa forme que dans ses personnages. On ne souvient pas de ce genre de livre grâce à son scénario mais grâce à l'expérience qu'il nous a fait vivre. L'autrice nous fait entrer dans son univers imaginaire et celui-ci reste longtemps imprégné dans notre esprit. Même si « L'hôtel de verre » est moins puissant que « Station Eleven », je suis ravi d'avoir assisté encore une fois à la magie d'Emily St John Mandel. Je vous recommande donc chaudement de vous laisser tenter par ce moment littéraire suspendu.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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