Ma critique sera rapide, car j'ai beau avoir insisté, j'ai pas réussi à finir ce livre. une centaine de pages sur 300 écrites tout petit.
Alors soyons clair, ce livre est bien écrit mais comme le dit en préface son auteur :
"ceci est un ouvrage de fiction, mais ne prétend point être un roman.[...]Comme son but n'est pas de décrire des être humains particuliers, on n'a fait aucun effort pour doter les quelques personnages de personnalités précises."
Résulta, j'ai pas accroché du tout, puis ce côté "nous les homme du futur ont est tellement supérieur, et vous les hommes du XXe siècle si primitifs, ma saoulé car trop répété.
De plus, on ressent bien l'époque où il a été écrit, les années 30, car cela parle trop de race. Alors, certes, ce terme ne désigne pas ici des humains de couleurs ou d'ethnies différentes, mais les différentes évolutions humaines compté entre l'homme préhistorique et la "race" des Derniers Hommes, celle d'où vient le narrateur; mais quand-même, pour une personne de notre époque, cela est un peu dérangeant.
Commenter  J’apprécie         50
En une vision miraculeuse, je lui fis choisir parmi la myriade d'autres, un soleil autour duquel tournaient des planètes infinitésimales. Son regard perçant examina minutieusement l'une d'elles. Il en vit la surface bouillir, bouillonner puis se calmer, se répartir en continents et océans. Puis, de ses yeux d'une pénétration surnaturelle, il aperçut dans les raz de marée des continents sans cesse fluctuants à la dérive, l'écume vivante, notre ancêtre. Il le vit se reproduire, grandir, prendre mille formes, envahir les océans et les terres. Il vit des forêts s'avancer sur les plaines et, de sa vue magiquement perçante, il décela parmi la verdure une poussière clairsemée d'animaux. Des reptiles se mirent debout, coururent, s'envolèrent, ou tendirent le cou pour croquer les cimes des arbres. En un clin d'oeil, ils disparurent. Alors, sous ses yeux, une poussière plus délicate, plus vivante, les mammifères, fut soufflée en chaque terre. Sa vision prit un tempo plus lent. L'homme, super-simien, éparpilla dans les vallées ses masures, sur les hauts-fonds des lacs ses huttes, au sommet des collines ses mégalithes. Il incendia les forêts, laboura les plaines, bâtit des villes, des temples, des pyramides nilotiques, des acropoles. Le long de filiformes routes impériales s'infiltrèrent les légionnaires, comme des globules sanguins. Sur une minuscule colline, près du mur d'une cité, une foule minuscule exista, disparut. Bientôt, il y eut une éruption d'églises, les petits nuages de fumée des guerres et des révolutions, puis brusquement un réseau de voies ferrées, de pustules fuligineuses.
Dans la guerre que je vais décrire, la guerre européenne, la guerre pour mettre fin à toutes les guerres, qui a tant aidé à pousser votre déclin, chaque événement fut noté par des présences invisibles, mais ces observateurs inaperçus n'étaient ni divins ni partisans. Comme sur les plaines de Troie, sur les plaines de Flandres, les plaines de Picardie, de Champagne, et d'Argonne, les monts sauvages du Tyrol, les marécages et steppes de Russie, en Arabie, en Mésopotamie, à Salonique, sur mer et dans les airs, partout où se fit sentir directement ou indirectement la guerre, des présences invisibles et insoupçonnées veillèrent, observant tout.
Toute sa vie, ce contraste entre les mondes du jour et de la nuit forma l'arrière-plan de ses pensées et sentiments, l'influença, le troubla. En avançant en âge, cependant, ces deux mondes parurent s'interpénétrer de plus en plus, jusqu'à ce qu'il découvrit enfin que sur toute chose il y a un point de vue diurne, et un nocturne. Mais quel était le bon ? Celui de la nuit n'était peut-être en fait qu'un cauchemar, un mauvais rêve. Ou peut-être était-ce le contraire ? Et l'univers diurne ne serait qu'un rêve absurde de l'éternel fœtus emprisonné dans la matrice éternelle.
Du premier tailleur de silex aux derniers survivants de Patagonie, on trouve en vous, comme condition fondamentale de votre existence, le conflit entre la nature simiesque primitive et l'authentiquement humain (ou surhumain, de votre point de vue). En Paul, la vieille nature simiesque se révélait franche, exigeante, alors que la nature humaine plus récente s'affirmait nettement, avec force. Le conflit était donc clair.