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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vue cavalière.définition : perspective, plan, vue selon l'angle visuel d'un observateur placé en un point élevé.
Joseph Allston ex agent littéraire de New-York pourrait passer une retraite heureuse en Californie mais la perspective de vieillir le rend bougon. « Vieillir, c'est un peu comme de se tenir dans une longue queue qui progresse lentement. A danser d'un pied sur l'autre, on sombre dans une espèce de torpeur dont on ne se réveille que lorsque la file vous permet d'avancer.. »
Sa vie est comme ces lignes de fuites dans un dessin. Elle s'éloigne. le moindre tracas la moindre douleur le rendent insupportable au grand désespoir de son épouse Ruth.
Une carte postale venant du Danemark va réveiller des souvenirs de voyage, et la relecture à voix haute de trois carnets vont replonger Joe et Ruth plus de vingt ans en arrière.
La découverte d'un auteur ou autrice est toujours passionnante et j'ai été gâté avec Wallace-Stegner.
J'ai aimé son style ironique, son auto dérision, ça parle beaucoup dans « vue cavalière « c'est ce qui rend l'histoire intéressante, un récit sur le temps qui passe, sur la relation père fils . Un très beau roman que je recommande à celles et ceux qui ont envie d'une lecture reposante. Merci à la maison d'édition Gallmeister pour ses rééditions.
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Si heureuse d'avoir découvert sur le tard dans Wallace Stegner un grand écrivain américain, dont j'ai envie de tout lire.
On retrouve ici le héros de la vie obstinée, toujours aussi cynique et dépressif, plus encore avec la vieillesse qui s'annonce, les rhumatismes qui font souffrir et humilient, la culpabilité de n'avoir pas su sauver son fils faute de le comprendre, et le sentiment mortifère d'être passé à côté de sa vie.
Il faudra un long retour dans le passé, par la lecture partagée avec sa femme d'un carnet de voyage oublié d'où ressurgira le fantôme d'un amour non vécu et la possibilité d'une bifurcation non suivie dans son chemin de vie, pour comprendre de quelle richesse il bénéficie pour accepter le temps qui passe et l'absurdité de l'existence.
Une merveilleuse ode à la vie, douce amère et d'une profonde intelligence.
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Magnifique roman de cet auteur américain que je découvre par la même occasion.

J'apprends sur le net qu'il a eu Edward Abbey et Ken Kesey comme étudiants à l'université. Incidemment, je signale que Kesey figure justement parmi mes grands coups de coeur de ces dernières années avec son remarquable "Et quelques fois, j'ai comme une grande idée".

Pour revenir à Stegner, j'ai vraiment apprécié son style et sa sensibilité. Il relate avec un grand réalisme le phénomène de vieillissement, tant physique, qu'amoureux ou encore social. Un livre émouvant car chacun s'y retrouvera. Un vieux en devenir, ou un vieux déjà vieux, ou encore un nostalgique de vieilles amours!

A mes yeux, Stegner est incontestablement un grand de la littérature américaine du XXème siècle, bien injustement oublié en langue française.
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Autant vous le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé le cheminement dans les pages de ce livre : s'y mêlent de l'humour, de l'auto-dérision, du réalisme et une grande nostalgie ou mélancolie selon les pages.

Je ne crois pas que l'on puisse dire que le narrateur a raté sa vie, il a juste eu, comme tout un chacun, des choix à faire... Et celui de venir prendre sa retraite à l'extérieur d'une grande ville dans un quartier "quasi campagne-nature", n'est peut-être pas le meilleur !

le début du roman est plus accès sur la constatation que l'augmentation des années n'améliore pas les performances sportives même s'il ne s'agit que de ratisser le jardin....Beaucoup de malice face à une vieillesse redoutée et aussi beaucoup de nostalgie de l'absence.

La lecture des carnets entreprise un soir pour partager avec sa femme les récits d'un voyage au Danemark est passionnante : outre L Histoire, la nature, la nature humaine dans son ensemble et les relations, nous sont décrits les sentiments du narrateur et ses perceptions de ce qui l'entoure hommes et paysage....

Un beau voyage à l'intérieur d'une âme dans une langue qui enchante.

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1974, Joseph Allston est douillettement installé avec Ruth, sa fidèle épouse, en Californie. Après une carrière heureuse et bien remplie d'éditeur, il apprivoise la grande vieillesse qui se profile. A l'aube de ses soixante-dix ans, il a beaucoup de mal à accepter les maux de l'âge. Une carte postale qui arrive soudain l'entraîne dans la relecture de ses carnets intimes rédigés vingt ans auparavant, lors de leur voyage au Danemark. Et s'il avait tout raté, finalement ?….
C'est un véritable festin de se plonger dans un roman de Wallace Stegner. C'est érudit, vivant, élégant, drôle, mélancolique, du plaisir à ne pas bouder.
Ah, tenter de se souvenir de la cérémonie danoise qui consiste à skaaler sa voisine de gauche, ou de l'expression latine Absit omen, pour toucher du bois; constater la fondamentale modification de la place des seniors dans la société depuis les années 70 ; trouver que décidemment, Hubert Nyssen a de nombreux points communs dans l'écriture avec cet écrivain qu'il admire tant ; frémir devant l'histoire d'Astrid…
Et se laisser tournebouler par le charme de Jo, malgré son âge, grâce à son formidable humour, entre autres.
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"M'est revenu une observation de Willa Cather (*Romancière nord américaine 1873-1947) : on ne peut pas peindre la lumière du soleil, mais seulement ses jeux d'ombres sur un mur. Quand on examine sa vie comme Socrate nous y engage depuis des siècles de façon un tantinet appuyée, n'examine-t-on pas plutôt les ombres qu'elle projette sur d'autres vies? Une chose en soi ou bien des interférences? Une réalité objective ou bien le point de fuite d'un exercice aux multiples perspectives? le prisme ou bien les couleurs de l'arc-en-ciel qu'il réfracte? Et si l'on était soi-même le mur en question? Et si l'on ne projetait jamais d'ombres ou d'arc-en-ciel à soi, qu'on ne fit que capter ceux des autres?" p204
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Une lecture magique, l'écriture est superbe, le rythme est lent et le ton change peu, l' atmosphère est empreinte de mélancolie sans que celle-ci toutefois ne parvienne à occulter le bonheur tranquille de ce couple.
Les souvenirs danois bien qu' essentiel dans le déroulement de l' histoire ce sont loin d' être les passages que j' ai préféré. le présent de ce couple m' a semblé mieux décrit, plus fort et bien plus prenant. Ce sont les sentiments amoureux de toute une vie qui s'expriment entre eux, leur relation est particulièrement émouvante et touchante. Quand à la fin, à mon goût, elle apporte plus de question que de réponse, pour un charme supplémentaire.
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1974.
Joe Alston a une vie que bien de nos contemporains rêveraient d'avoir...
Vie active au sein de l'Edition, contact avec des auteurs, une femme aimante et fidèle, un confort financier et une retraite paisible, mais...

La retraite, dans un joli coin boisé de la Californie, où il pleut tout de même un peu trop souvent, c'est bien qu'en on est jeune...
A 70 ans, les rhumatismes et autres fourberies vous gâchent le quotidien...
Et puis le quotidien avec Madame est un peu, comment dire ? ronronnant...
D'ailleurs, même le chat, préfère dormir que vivre ça..
Ruth, sa femme vieillit, elle aussi, c'est rassurant, mais elle vieillit mieux, et c'est agaçant...
Elle est presque encore belle, et désirable...

Et les amis ? pff... Un médecin plus âgé que ses artères, qui vous parle plus de prostate et autres examens à venir et à faire que de pêche à la truite et autres plaisirs....
Quoique les "plaisirs de la table" n'en sont plus... tout ces préparatifs pour ce temps si vite passé...
Un couple d'ami, aussi, mais le mari vit ses dernières lueurs...

Bref, Joe Alston l'a un peu mauvaise..

Et puis un matin, il reçoit une carte postale du Danemark...
Non mais quelle idée !...
Alors il déterre de ses papiers, dont il n'a jamais le temps de s'en occuper, 3 carnets dans lesquels il relate son voyage au Danemark avec sa jolie Ruth et, tout d'un coup, l'oxygène remplit son être intérieur...

Une vie brisée....
Des rencontres....
Une vue différente de ce que fut sa vie, leur vie...

Sublime livre...
Ce livre vous donne envie d'aimer ce que fut ou ce qu'est votre vie... de la voir, d'une certaine hauteur, comme cet oiseau sur la couverture du livre...
Même si le temps est mauvais...
La liberté de penser et de se souvenir donne encore de la place pour aimer, et l'inverse marche aussi...


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Une belle réflexion sur le temps qui passe, la vieillesse et nos "actes manqués"...
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Une belle découverte de cet auteur. Une écriture riche et magnifique. Des personnages touchants.
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