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Joan Titus-Carmel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782864320531
98 pages
Verdier (01/03/1990)
3.98/5   25 notes
Résumé :
Le haiku, "sorte de balafre légère tracée dans le temps", comme dit Roland Barthes, réussit à exprimer en peu de mots ce que l’encre suscite en quelques traits de pinceau dans la calligraphie ou la peinture : un moment privilégié, un instant de lumière, un éveil. L’un et l’autre naissent d’un même souffle, d’un même élan, au terme d’un intense recueillement. Tenu au bout des doigts, le pinceau, gorgé d’encre, est suspendu verticalement au-dessus du papier puis, d’un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si j'ai lu cet ouvrage à ce moment précis, ce n'est pas sans raisons. Il est vrai que j'ai toujours été attirée par la philosophie et la littérature japonaise mais à peine hier, j'ai ou assister à une initiation à la calligraphie japonaise organisée à la médiathèque de ma ville par le vice-consul du Japon à Marseille (eh oui, rien que ça !). Dans quelques jours, j'assisterais (étant donné que je suis en congés, j'en profite) à une initiation sur l'écriture des haïku et encore après, à un atelier origami. Pourquoi tant de festivités autour du Japon me demanderez-vous ? Tout simplement parce que ma ville (enfin certaines services plus précisément) organise actuellement un festival "Couleurs Japon en février"...et tout cela pour mon plus grand plaisir ! C'est donc dans cette ambiance très particulière que j'ai eu envie de découvrir cet ouvrage et là encore, je ne suis pas déçue ! Certes, tout comme pour un recueil de poésie, il est tout autant difficile de rendre compte (voire de vous faire un résumé) de ce que j'ai lu et des émotions que j'ai ressenties car elles sont propres à chacun. Je peux cependant vous dire qu'en introduction, j'ai beaucoup appris sur la langue japonaise et ses origines ainsi que sur la manière dont un haïku se compose : soit 5 syllabes, puis 7 et de nouveau 5 mais peut-être saviez vous déjà tout cela. le poète écrit également en respectant les cinq saisons (la période de Noël comptant pour une saison supplémentaire) et il y a donc beaucoup de thèmes se reflétant à la nature dans ce recueil mais aussi à l'amour et au temps qui passe. Trop de petits moments magiques que nous ne savons pas apprécier à leur juste valeur et c'est réellement dommage ! Tout cela, Ryokan, ce moine du XIII e siècle la rappelle sans cesse au lecteur en le mettant en garde que demain, il sera probablement trop tard !

Sur la page, vous pourrez trouver la version originale en japonais, sa traduction phonétique et sa traduction en français...de quoi vous ravir à la fois les yeux, peut vous permettre de jouer an lisant le japonais version phonétique à voix haute et enfin vous combler avec ces merveilleuses choses simples de la vie qui sont pourtant si simples et que l'on a trop souvent tendance à oublier ! A découvrir !
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« Un calme parfait
sur un oreiller d'herbe
loin de ma cabane »

En japonais l'expression Kusamakura (草枕), « oreiller d'herbes » suggère un voyage sans destination particulière. Dans les haïkus de Ryokan, c'est le voyage de corps et d'esprit du moine zen, qui fait de la nature le lit de ses pensées. Et nous voyageons avec Ryokan que ce soit en empoignant un bâton de pèlerin pour gravir les pentes des montagnes, ou bien en se reposant et en observant les saisons, qui défilent dans une retraite d'ermite où le paysage s'anime parfois, comme lors d'une série de trois haïkus consacrés au dégel progressif d'un pré.

Ryokan place l'ensemble du vivant sur un pied d'égalité, jusqu'à chercher la cohabitation harmonieuse de l'homme et de la puce. Une attitude qui inspire directement son pseudonyme, dont le sens littéral est « grand benêt bien gentil ». Un peu plus long que le bananier qui donnait son nom à Basho… dont le goût pour le double-sens et l'allusion subtile est partagé par son héritier :

« Pleine lune d'autumne
au bananier dans le jardin
je me mesure »

Ryokan ne possède rien hormis le don d'examiner attentivement ce qui se trouve sous ses yeux, et fait ainsi de sa poésie une information transitoire, dont les images paraissent pourtant intemporelles.

« le voleur parti
n'a oublié qu'une chose -
la lune à la fenêtre »
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Ce qui touche chez Ryokan, c'est sa simplicité. Il n'y a pas de mystère à percer, de symbole à décrypter, c'est une poésie très concrète. Il célèbre la nature et son quotidien d'ermite. Il s'émerveille du vent, des fleurs, du rossignol, des crapauds et même des puces. On l'entend frapper son écuelle de mendiant , on le voit profiter de son bain et de son oreiller d'herbe.
La traduction de Joan Titus-Carmel est d'une remarquable fluidité. La transcription des vers en écriture romane permet aussi de percevoir le rythme et les jeux de sonorités. L'introduction est très éclairante pour le néophyte.
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Un moine zen du XVIII° qui est, peut-être, un père spirituel de ce genre poétique comme le fut auparavant Basho. Une véritable volonté de croiser les connaissances livresques avec l'expérience de la vie et de la nature habite toute l'oeuvre poétique.

Utilisant les mots et expressions de saison, clichés de la forme, les syllabes enchainées par Ryokan gardent les saveurs et le poids des choses et des êtres. Un bel ouvrage qui met en regard texte français et japonais.

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Dans « Un bruit de balançoire » Christian Bobin adresse plusieurs textes à ce poète ermite japonais . Cela m'a amené à reprendre le recueil que je possédais et à retrouver la beauté fulgurante mêlée à la plus extrême simplicité qui caractérise ce maître du haïku . L'édition « Verdier » que je possède donne le texte en japonais à la fois en caractère occidentaux et en calligraphie japonaise (car Ryôkan fut aussi calligraphe » .

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ah ! si tout le jour
je me sentais aussi bien
qu'au sortir du bain !
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"Le voleur part
n'a oublié qu'une chose -
la lune à la fenêtre"
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Sortant de mes rêves
le coassement lointain
des grenouilles vertes
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Le temple de Suma
pour connaître son histoire
cerisiers sauvages
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L'automne prend fin
A qui pourrais-je confier
Ma mélancolie ?
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Videos de Ryōkan Taigu (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ryōkan Taigu
INTRODUCTION : « j'habite au pied du mont Kugami la porte s'ouvre sur la montagne émeraude si la solitude ne te rebute pas, viens donc frapper à ma porte au milieu de la forêt » (Ryôkan, poèmes chinois.)
« Ryôkan, de son vrai nom Yamamoto Eizô, est né en 1758 dans le bourg d'Izumozaki […], sur la côte ouest du Japon. […] L'endroit est très prisé par les artistes et les poètes. […] Eizô, qui est un enfant plutôt taciturne et solitaire, passe une jeunesse calme et studieuse dans une famille aisée où l'atmosphère est lettrée et religieuse. […] Les villageois le surnomment « Lampe allumée en plein jour » pour signifier son inutilité. […] En tant que fils aîné il est destiné à succéder à son père comme prévôt du village. Mais il se rend vite compte qu'une telle fonction publique, qui oblige à prendre parti dans les conflits et les rivalités, ne lui correspond guère. […] À dix-huit ans il décide d'entrer au monastère zen Kôshôji […] […] Il continue à étudier avec ferveur la poésie classique chinoise et japonaise, et pratique assidûment la calligraphie. […] Il va passer dix années à sillonner les provinces du Japon, de temple en auberge et d'auberge en temple, moine itinérant, unsui en japonais (littéralement libre comme « les nuages et les eaux »). Avec pour tout bien un chapeau de laîche, sa canne en glycine, un havresac et un bol pour mendier sa nourriture. […] […] a trente-huit ans, il décide de retourner vivre à Echigo, sa région natale. […] Ryôkan, maintenant âgé de quarante-deux ans, finit par trouver un ermitage inoccupé sur le versant ouest du mont Kugami, à neuf kilomètres au nord d'Izumozaki. Il va y rester vingt années. […] Ryôkan est continuellement souriant, il émane de lui une grande pureté, une immense joie et une profonde compassion. le rencontrer, c'est, dit-on, « comme si le printemps arrivait par une journée d'hiver obscure. » Un de ses contemporains qui le connaît bien, Kera Yoshishige, le décrit ainsi : « Le maître déborde d'esprit divin qui jaillit de lui comme des étincelles. Sa silhouette et son visage sont ceux d'un saint. Il est grand, longiligne, maigre et pur. Son nez est haut, ses yeux ceux d'un oiseau. » Kera Yoshishige raconte encore : « Le maître a séjourné chez moi plusieurs jours. Tous les membres de la famille se sont apaisés naturellement, une ambiance de paix a rempli la maison, et ce plusieurs jours encore après son départ. Si l'on parle avec lui, on se sent le coeur purifié. le maître ne prêche les soutras ni ne recommande de faire le bien. Il attise le feu ou s'assoit en méditation dans la salle de séjour. Ses propos ne touchent ni à la poésie ni à la morale. Doux et à son aise, sa seule vertu transfigure les gens. » […] Au sixième mois de 1830, l'été est caniculaire, Ryôkan tombe malade. […] le 4e jour du 1er mois de 1831 Yûshi (son frère) est de retour. Ryôkan est très faible. le 6e jour, entouré de Teishin (une jeune bonzesse), Yûshi et Henchô, un jeune disciple, assis en contemplation se termine, à soixante-douze ans, le séjour de Ryôkan dans ce monde flottant. Il laisse ce poème en adieu :
que laissé-je en héritage ? les fleurs au printemps le coucou en été les feuilles rouges en automne »
CHAPITRES : 0:00 - Titre Poèmes chinois: 0:06 - 1er poème 1:03 - 2e poème 1:27 - 3e poème 1:58 - 4e poème Wakas : 2:21 - 1er waka 2:36 - 2e waka 2:53 - 3e waka 3:09 - 4e waka Haïkus : 3:23 - 1er haïku 3:34 - 2e haïku 3:47 - 3e haïku 3:58 - 4e haïku
4:10 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Hervé Collet et Cheng Wing Fun, Ryôkan, moine errant et poète, Paris, Albin Michel, 2012.
IMAGE D'ILLUSTRATION : Hervé Collet et Cheng Wing Fun, Ryôkan, moine errant et poète, Paris, Albin Michel, 2012.
BANDE SONORE ORIGINALE : Kinshi Tsuruta et Katsuya Yokoyama, Japon - Musique Millenaire - Biwa Et Shakuhachi. https://archive.org/details/lp_japon-musique-millenaire-biwa-et-shaku_kinshi-tsuruta-katsuya-yokoyama/disc1/02.02.+San+An.mp3
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