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EAN : 9782913465190
79 pages
La Dragonne (18/11/2002)
4/5   1 notes
Résumé :
Livre des gens simples
émargé à chaque feuille d'une ride sèche
- terre avant l'orage.

Sans autre prétention, nous y forçons la pluie
attendant le meilleur du jour
sous la pelisse de nos remords

avec l'espoir
d'une ode découverte sous la pierre
avant de nous perdre,
mendiants magnifiques,
dans le requiem du poème.
- - -
Jean-Claude Tardif est né en 1963, et vit ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Être le greffier du temps,
Quelconque assesseur que l'on voir rôder
Lorsque se mélangent l'homme et la lumière."

Voilà. Ce sont ces quelques vers en exergue des âmes grises de Philippe Claudel qui m'ont conduite à l'homme de peu de Jean-Claude Tardif.

Parfois cela tient à pas grand chose, la découverte d'un auteur : un chemin tracé, une résonance entre deux livres, deux écrivains... et puis surtout, cette promesse de bonheur, que l'on devine entre les mots.

"mots-jetés, brindilles entre deux amis
consolés par leurs gestes."

J'ai commencé la lecture, et très vite, je me suis retrouvée aux côtés de l'auteur, l'écoutant me raconter cet homme de peu, me présentant certains de ces compagnons de voyage, d'accueil et de partage : poètes et amis...

Petit à petit, sont remontées doucement :

"des odeurs d'enfance séchée
que l'on tient au secret
dans une armoire de chêne."

En ce temps où l'enfant écoutait, apprenait autant des silences que des mots, petite main enserrée dans celle calleuse et ample de l'ancien ; en ce temps où

"Un livre prêté...
Nous l'appelions lucarne
d'où les mots s'envolaient,
s'étiraient telles nos grasses matinées de printemps.

Nous n'osions pas même le refermer
quand nous faisions l'obscurité."

Et puis, il y a les douleurs fantômes de la guerre d'Espagne, si savamment tues qu'elles ne dupent personne : ni les vieux qui peinent à effacer leurs bleus, ni les "enfants-petits" qui savent

"que les morts du jardin prolongeaient d'autres morts
sous les paupières d'Antonio."

J'ai repris la route plusieurs fois, relisant encore et encore

"La parole jusqu'à l'écho"

Libre d'aller, sans boussole ni plan, je me suis sentie plus légère, délestant de mes épaules tout ce que je croyais essentiel et qui tombait sans peine jusqu'à trouver trace de l'homme de peu. le mien. Ni tout à fait le même, ni tout à fait différent de celui de l'auteur.

"Il me ressemble
lorsqu'il se regarde dans les flaques. "

Ce ne sont pas des souvenirs égrainés au fil des pages que vous trouverez dans ce recueil de Jean-Claude Tardif ; c'est la moelle d'une vie.

"Demain se fera en silence"
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Parler petitement, comme l'on vit,
serrés l'un contre l'autre
de peur qu'une parole ne nous échappe,
ne trahisse notre condition
ou mieux l'enjolive.
Nous n'avions que les mots du quotidien,
leurs odeurs de travail, de lessives,
leurs remugles de pauvreté contenue
et cela s'entendait jusqu'en nos peines ;
leurs accents rugueux, sales à d'autres,
nous étaient seule vérité.
Un livre prêté... Nous l'appelions lucarne
d'où les mots s'envolaient,
s'étiraient telles nos grasses matinées de printemps.
Nous n'osions pas même le refermer
quand nous faisions l'obscurité.
C'est le dos brisé comme mon père
qu'il achevait de nous conter
le périple de Philéas Fogg,
les aventures de Sir Conan Doyle.

Autour de la table, les jours suivants,
les mots avaient un autre poids.
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Reprendre sa route,
progresser en aveugle
sous le regard des plus passants que soi.
Avoir perdu l'ami
jusqu'en son ombre - savoir pourquoi -
rompre son souffle parfois,
le retenir par effraction, de l'intérieur.
Chercher toujours
et n'écrire qu'à l'infinitif
par joie du commencement.
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Arpenter ce soir la Juderia
seul, mains poches,
c'est serrer en mes poings
les restes d'une enfance
qui me vint
aux détours d'odeurs enchevêtrées
telles les venelles de Santa Cruz.
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