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EAN : SIE260949_474
Aubier Montaigne (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Tout autant qu'une critique lucide et virulente, la révolte contre l'ordre "knoutocratique" est un refus du dolorisme et un hymne de confiance aux possibilités humaines.
Wanda Bannour a fait un large choix parmi les pages fulgurantes que ces auteurs ont réussi à mettre au jour dans une vie de travail harassante, malgré les harcèlements de la censure.
Ce livre n'est pas seulement le témoin d'une lutte exemplaire, il révèle un des soubassements de l'oeuv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
I
La révolution russe est partie de loin.
Dès les années 60, ça grenouillait sévèrement. Des intellectuels russes vitupéraient contre le régime par des déclarations radicales appelant ni plus ni moins à son renversement. Ils étaient journalistes, critiques, écrivains, scientifiques, parfois brillants. Et tout ce qui indisposait le bon peuple leur paraissait sujet à caution quand ce n'était pas le recours envisageable à la violence. Des dignitaires du régime en feront les frais. le Tsar Alexandre II sera assassiné en 1881 par le groupe terroriste Narodnaïa Volia, alors qu'il prônait l'ouverture ..
Parmi ces nihilistes, un des plus menaçants vis-à-vis de l'intelligentsia russe était un des leurs : Dimitri Pissarev qui s'en prenait radicalement à tout comportement bourgeois au sens large : il dénigrait Pouchkine, Lermontov, Tourgueniev .. En gros c'étaient des gens qui méprisaient le peuple et dévaluaient l'art, avec l'art pour l'art ..Dans sa gazette Rousskoïe Slovo, ils recevaient régulièrement un bon bouillon d'injures. Grossièreté, négation apparaissaient dans le langage de cet apôtre indélicat, à même de séduire une partie de la jeunesse qui se mit à l'imiter. Un jour cependant, il sera moins cynique, c'est lui qui boira la tasse puisqu'il mourra noyé dans le golfe de Riga en 1868, il avait 28 ans.,
Toujours est-il que toute une théorie se conçut sur l'art à cette époque, son utilité pour le peuple, comblait-elle son ignorance, et la conclusion fut que non. On parla alors de "jouissance esthétique pour les riches". Seul Nekrassov trouvait grâce aux yeux des révolutionnaires. Tolstoï trouvera grâce à leurs yeux puisqu'il se prêtera à cette dénonciation de l'art pour l'art. Il fut même considéré comme plus hardi que les émules de Pissarev et Nekrassof, puisqu'il osa s'attaquer à Shakespeare et à Goethe.
Ces nihilistes, dira Chestov, cherchaient le droit de nier tout art Raphaël, Beethoven, Shakespeare, Dante ..parce qu'en effet ceux-ci ne se croyaient pas appelés à "chanter les souffrances du peuple étonnant par sa patience, comme parlait Nékrassof, ou comme Tolstoï quand il appelait à la conscience religieuse du vrai christianisme, la conscience de la fraternité des hommes". Chestov ajoute qu'à cette époque, Tolstoï offensa les révolutionnaires par Anna Karénine, c'est-à-dire par ce Lévine qui, dès qu'il cessa de penser au salut de la Russie, au salut de toute l'Europe, s'enfonça dans une terre comme une charrue".

Bon tout ce qui est excessif nuit ! Décidément ces révolutionnaires étaient imbuvables à cause de cette surenchère permanente et de cette démagogie. Il fallait que tout soit à l'image de Pissarev. L'idéologie faisait déjà rage. Tolstoï donnera certes des gages à la théorie contre l'art pour l'art, mais prendra aussi ses distances avec les révolutionnaires..


II
Un survol historique ou un point de vue exogène ne suffit pas à comprendre in situe ce qui agite l'intelligentsia russe passée la moitié du 19 e siècle, il est des éléments endogènes dont il faut parler et regarder par exemple à partir de Tourgueniev qui est un occidentaliste libéral qui va pourtant et finalement être brocardé par les révolutionnaires en barbichette. Il est bon à cet effet de lire Pères et fils de Tourgueniev qui explicite son dessein.

D'ailleurs, j'ouvre ici une parenthèse : il me paraît nécessaire pour bien comprendre les interactions des uns et des autres qui ont jalonné tout le 19 e siècle littéraire russe de manière géante et nouvelle, ce fameux âge d'or qui est parfois déroutant à comprendre. Classer ou sérier ce mouvement entre slavophiles et occidentalistes ne règle pas la question. Il est une constante cela dit qui est l'extrême pauvreté, dénuement du peuple, ignorant, mystique, fataliste, sujet aux famines qui compose à 85% la population qui elle-même va se complexifier avec l'arrivée d'un prolétariat issu des campagnes à l'aulne de l'ère industrielle, phénomène essentiellement urbain. Il est une autre constante tout autant qui entre comme un postulat dans la configuration ethnographique de l'époque, ce sont les guerres qui vont développer ou plutôt exacerber le sentiment patriote de la Russie, et réguler les passions.
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