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EAN : 9782304033144
376 pages
Manuscrit (24/09/2010)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Pour David Kellerman, alias Spinoza, rien ne va plus. Troublé par un étrange et récurrent cauchemar qui le mine depuis des années, cet ex-prof de philo devenu flic enquête sur l’assassinat d’un chef d’entreprise, par ailleurs responsable politique de premier plan, Louis Gallach. Bientôt il découvre chez lui le cadavre de sa jeune voisine. La scène de crime ressemble trait pour trait à celle de son cauchemar.

Pour Spinoza, le lien ne pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tout d'abord, merci à mon ami Jacques Teissier pour sa confiance et ainsi d'avoir accepté de me compter parmi les chroniqueurs de "Un polar". Je vous invite d'ailleurs à visiter et découvrir ce site "blog" qui regroupe une dizaine de chroniqueurs de romans policiers, principalement, avec des articles d'une grande qualité, objectivité et pertinence.

Je le remercie aussi pour m'avoir procuré, par le biais de son roman, cette sensation que j'ai lorsque je lis un bon polar, plus vrai que nature, un polar qui me prend aux tripes! Et je peux franchement affirmer que c'est plutôt rare...

"Le cauchemar de Spinoza" m'a donné cette émotion et cela va être dur pour moi de le commenter. Plus l'oeuvre me touche, moins je trouve les mots pour la décrire. Allez savoir pourquoi...

Le cauchemar de Spinoza... Comme vous le savez peut-être, ou pas, Baruch Spinoza est un philosophe néerlandais influent né en 1632. Je stoppe déjà ici la biographie de ce personnage plein d'idées car Spinoza c'est surtout le surnom du capitaine David Kellerman qui vient d'intégrer la police criminelle de Montpellier. Et oui, chaque membre de la brigade a hérité d'un surnom qui lui est propre. Comme pour sa coéquipière esseulée Agnès Deutsch qui porte fièrement son sobriquet la Diva.

Le premier point que je vais relever concerne les personnages. Celles et ceux qui suivent mes chroniques remarqueront que j'attache une importance particulière pour cet aspect-là. Jacques Teissier m'a remarquablement bluffé par la profondeur, le côté réel, vivant et touchant des personnages de ce polar. A commencer par le capitaine David Kellerman - Spinoza - le narrateur principal. Je dis principal car une partie de l'oeuvre est exposée directement par les propos de Spinoza mais elle est aussi racontée de l'extérieur, avec un narrateur dit observateur. Dès lors, plusieurs points de vue s'offrent au lecteur.

David Kellerman est un flic tourmenté, poursuivi par des démons incontrôlables. Toujours le même cauchemar, chaque nuit, depuis de longues années. Toujours cette scène de violence, le corps d'une jeune femme découpé, les morceaux éparpillés un peu partout, toujours dans le même ordre. La tête posée sur une table semble le regarder. Pourquoi ce cauchemar récurrent, répétitif? David cherche des réponses en suivant des thérapies, mais n'arrive pas à définir quelle est la source de ce qui le hante depuis si longtemps. Où faut-il aller chercher?

Son ancienne compagne, jeune étudiante à l'époque où David était encore professeur de philosophie, s'est suicidée après leur rupture et cet évènement s'accroche à lui en permanence, comme une sangsue, et ne le quitte plus. La dépression lui tombe dessus comme un rhinocéros lâché du haut des 76 mètres de la cathédrale de Fribourg. Il porte cette mort sur la conscience, évidemment. Un homme devenu bien seul par la force des choses et salement perturbé par son passé, avec sa part d'inconscience. Mais c'est aussi un flic intelligent, malin, perspicace et adroit.

Je ne vais pas vous présenter chaque personnages de ce roman, ce n'est pas le but, mais je dois admettre que l'auteur a su leur donner à tous un caractère, une image, une sensibilité et une finesse incomparables. A l'image de la coéquipière de Spinoza, la Diva - Agnès Deutsch, qui porte lourdement sur ses épaules les séquelles d'une affreuse agression sexuelle ainsi que sa solitude qu'elle doit affronter chaque jour lorsqu'elle quitte son boulot.

Jacques Teissier nous emporte brillamment dans l'intimité des personnages, dans leurs secrets et leurs douleurs. On s'y accroche et peut-être même qu'on s'y identifie... L'auteur relate le passé de certains protagonistes de l'histoire à des moments bien choisis, ce qui permet au lecteur de les connaître un peu plus et de les suivre plus intensément.

Le second point que je veux mettre en évidence, c'est la précision et la qualité de l'enquête de police. Là Jacques, tu m'as totalement impressionné. Nous nous retrouvons rapidement dans l'action avec ce meurtre de Louis Gallach, dirigeant influent d'une entreprise de Travaux Publics. Homme puissant avec des appuis politiques solides qui ne s'est pas fait que des amis. Un homme mauvais, sadique et dur en affaire qui a été empoisonné puis étranglé. Les ennemis ne manquent pas, autant dans le milieu professionnel que dans le cadre familial. Louis Gallach avait également des penchants plus que douteux.

Les premières mesures prises par Spinoza et son équipe sont précises, logiques et justes. Au niveau purement technique, l'auteur nous en met plein la vue! Les interrogatoires sont pertinents, adroits, subtiles et bien conduits. le hasard n'a rien à faire dans cette enquête et c'est brillant. Les moyens scientifiques utilisés sont rigoureusement bien présentés et expliqués d'une manière professionnelle, ce qui manque d'ailleurs dans bien des polars. Les moyens de preuves et les indices recueillis sont judicieux, appropriés et donnent ainsi une constance et un suivi logique dans l'enquête. Les pièces s'assemblent, le puzzle se construit petit à petit avec cohérence, avec méthode et sans laisser une seule place aux coïncidences. Les coïncidences sont présentes dans les mauvais romans policier lorsque l'auteur ne sait plus comment faire pour se dépatouiller! Jacques Teissier semble bien documenté sur le sujet...

Soit dit en passant, l'auteur ne semble pas s'être documenté que sur les procédures policières. Dans le cadre de l'enquête de Spinoza sur l'empoisonnement de Louis Gallach, nous avons droit à une présentation précise, drastique et minutieuse sur la botanique! Ou alors Jacques Teissier aurait-il simplement la main verte?

Je reviens sur l'histoire qui va prendre une toute autre dimension. Alors que Spinoza continue son enquête difficile sur l'assassinat de Gallach, il va découvrir dans son appartement le corps de sa jeune voisine de palier qui s'occupait de nourrir Lilith - son chat - durant son absence. L'adolescente est retrouvée éparpillée sur le sol, en morceaux, la tête posée sur la table de la cuisine. le cauchemar de Spinoza.

Prémonition? David Kellerman n'y crois pas une seule seconde. Ce deuxième assassinat va l'amener à fouiller dans son passé, sa famille, son enfance et ce qu'il va découvrir pourrait bien ébranler le cours de sa vie. Est-ce qu'un évènement dur, marquant et traumatisant pourrait revenir sans prévenir comme un cauchemar?

J'ai apprécié l'écriture de Jacques Teissier, que je qualifie de fluide et sans accrocs. Par sa plume bien acérée, il garde le lecteur dans une tension passablement soutenue et l'accompagne sans ménagement vers un aboutissement intolérable où il en profite pour nous achever. Quelques touches d'humour tout de même, toujours subtiles et bien placées.

"... Ses yeux verts me semblèrent assez grands et profonds pour y faire un double saut périlleux carpé avec vrilles et y rester en apnée pendant plusieurs minutes."

Les évènements se déroulent dans la région du Languedoc, respectivement à Montpellier et ses alentours. Jacques Teissier nous décrit les endroits avec moult détails croustillants, ce qui donne au lecteur la possibilité de se créer une image parfaite des coins, recoins, rues et paysage de l'environnement de l'intrigue. Ah les Cévennes, Jacques... Tu les aimes non...? Pas besoin de répondre, cela se remarque lorsque tu décris ce chemin caillouteux qui mène péniblement vers un col que tu sembles bien connaître... avec au bout une magnifique petite maison isolée. Bonne lecture...
Lien : http://passion-romans.over-b..
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Comme l'indique Jacques Tessier à l'issue de ce polar, l'ombre tutelaire du philosophe plane sur le roman. Spinoza c'est le surnom de ce flic ex philosophe, qui a du renoncer à sa carrière pour des raisons très personnelles qui ne sont pas sans influence sur les comportements névrotiques de notre enquêteur. Ajouté à cela une part d'ombre sur son enfance, et un cauchemar récurrent : voilà de quoi proposer au lecteur un flic tendance, un peu cassé mais attachant et cortiqué. Ajoutons à cela une collègue que la vie n'a pas non plus épargnée , et nous avons un duo idéal pour cheminer dans une histoire à tiroirs : le meurtre d'un type assez abject pour s'être fait des ennemi(e)s partout où il a sévi, et présence d'un tueur psychopathe qui s'attaque aux proches de Spinoza en cercles concentriques de plus en plus étroits...

Les deux intrigues se mêlent, ce qui donne du rythme au récit. L'une d'elles est assez transparente pour que le lecteur la résolve assez rapidement mais le suspens est préservé malgré tout.

C'est donc un bon polar, qui se tient. Vite lu. Sympa.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Alors que David Kellerman vient de débarquer à Montpellier, affecté à la police de la ville, ainsi que la jeune flic Agnès, on découvre le cadavre de Louis Gallach, un notable du coin, responsable politique important dans la région et dirigeant de la plus grosse entreprise de travaux publics du Languedoc. Bizarrement, il semble avoir été empoisonné, puis étranglé.

Toute l'équipe du commissariat se met au travail pour tenter de retrouver l'assassin de Gallach, qui après enquête s'avère être un bien sale type que pas mal de gens détestaient. Les soupçons se portent aussi bien sur la famille que sur ses relations, et l'équipe cherche également des raisons d'avoir supprimé le bonhomme dans le projet La Porte d'Héméra, complexe immobilier à énorme budget, ayant pour but de construire une résidence ultra chic, moderne et sécurisée pour clients très fortunés, comme il en existe déjà aux Etats-Unis.

En plus de l'énigme de la mort de Gallach à résoudre au plus vite, Spinoza doit affronter ses propres démons. Un cauchemar récurrent hante ses nuits et le mine depuis des années et il a du mal à sortir de la dépression qui l'a terrassé après son histoire avec son ancienne amie. Quand il découvre chez lui le cadavre tout frais de sa jeune voisine, mis en scène exactement comme dans son rêve, il comprend qu'il va devoir plonger dans son passé, avec l'aide de Diva et de la grand-mère qui l'a élevé et chercher en lui et dans sa famille les raisons de ce meurtre abominable et le meurtrier.

J'ai beaucoup aimé cette équipe de flics très sympathique, ne serait-ce que par les surnoms dont ils s'affublent. Ainsi, David est dès son arrivée surnommé Spinoza, parce qu'il fut autrefois professeur de philosophie, et Agnès, Diva. Les personnages sont hauts en couleurs et les deux héros de l'histoire cachent tant bien que mal de nombreuses blessures liées à leur passé, qui les rapprocheront pour finalement les aider à dénouer les fils du mystère. Cependant, j'ai trouvé les relations de cette brigade de police un peu irréalistes, trop sympathiques pour paraître crédibles, comme par exemple le chef Letripal, qui me semble bien humain, compréhensif et proche de ses hommes. J'ose espérer qu'il en existe de tels exemplaires dans la réalité, mais je n'y crois pas trop...

Cette double enquête s'avère aussi être un voyage à la recherche de ses origines pour Spinoza, et une façon également pour Diva de surmonter ses traumatismes. Intelligemment, les deux s'entraident dans le respect des angoisses et des phobies de l'autre et j'ai trouvé leur relation très belle. L'intrigue de ce roman à double mystère est fort bien construite et je l'ai dévoré à toute vitesse, séduite autant par l'histoire que par les personnages, de même que par le style de l'auteur, très agréable à lire.

Un très bon polar !

Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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L'avis de mon conjoint :
Un excellent bouquin. Je suis un fondu de polar et pour le coup, j'ai été servi. L'auteur est clairement inspiré de Thilliez mais y apporte une touche personnelle exceptionnelle. Rares sont les fois où je ne découvre pas l'assassin avant la moitié du livre et, avec lui, il m'aura fallu attendre les quarante dernières pages. Même si le volume se suffit à lui-même, j'attends la suite avec impatience. Merci.

Le mien :
Une victime aux nombreux ennemis, les investigations s'annoncent longues et compliquées pour ce duo de flics au vécu douloureux. Puis survient un autre meurtre. Et si le premier se retrouve résolu presque par hasard, le second demandera un difficile retour vers le passé pour l'un des deux policiers. Folie, narcissisme, mais aussi tolérance et humanité se côtoient dans ce livre qui, comme le dit mon conjoint, mène le suspens jusqu'au bout, surprend le lecteur.
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Après t'avoir rencontré ainsi que Nicole, et merci de votre accueil.
j'ai lu sans m'arrêter ton livre prête parMartine et Pascal : les cauchemars de Spinoza.
J'ai été tenue en haleine jusqu'aux dernières pages.

C'est bien mené, bien écrit, fluide à lire et plein de rebondissements.
Merci pour ce bon moment de lecture.
À un our prochain.
Catherine
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