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EAN : 9782381400242
Viviane Hamy (17/08/2022)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Quand, chaque matin, tu te levais sans rechigner pour te coucher, chaque nuit, sans soupirer, tu te brisais ; tu perdais les étincelles qui avaient forgé tes rêves. Et ce, dans l'espoir que tes enfants puissent atteindre un environnement social qui t'était inaccessible. Tu t'acharnais à vouloir leur bâtir la vie que tu aurais désiré avoir. Tu te donnais du mal pour leur offrir une éducation différente de celle qui avait été la tienne, au moyen d'un travail qui t'ass... >Voir plus
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Cela commence par un vertige, suscité par une relation ambiguë avec les personnages : le tutoiement crée un flou et le voile se lèvera plus tard, lorsque le « je » sera identifié.

En fait, et pour résoudre cette question, le personnage à qui la narratrice s'adresse est son père, dont elle imagine dans un premier temps, peut-être au gré des histoires familiales rapportées, l'enfance dans le pays natal, l'école quittée à regret, pour travailler dans les champs de coton, les soeurs que l'on marie selon la tradition, mais aussi la maladie du père, qui ne sera pas soignée, le condamnant à une mort rapide.
Viendront le départ pour la France, les travaux pénibles puis les souvenirs communs de la petite fille, totalement fascinée par ce père élevé au rang de héros. Cette idéalisation ne quittera jamais la narratrice.

C'est un amour, sans concession, éternel et irrévocable, que nous confie la narratrice et sans doute pour une part non négligeable l'autrice. C'est aussi le parcours rude d'une famille pauvre, appartenant à une ethnie exposée à la haine aveugle. L'immigration est à peine un choix, et à nouveau les années galère, les emplois précaires et usants, puis l'amour d'une famille, et le lien distendu mais tenace avec le pays originel.

Ce chant d'amour est suffisamment sincère pour oublier l ‘écueil de cet artifice qui consiste à tutoyer un personnage, qui nécessite toujours un temps d'adaptation pour se repérer.


247 pages Viviane Hamy 17 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La plume épurée, élégante et pudique déclare l'amour d'une fille à son père, immigré kurde en Belgique. Ses mots sont délicats, doux, tendres et bienveillants. Ses mots portent une lumière qui réchauffe et attendrie. Et on a envie de dire Merci! Merci à Mehtap Teke de rendre hommage à tous ces pères qui ont fui leur pays pour offrir à leurs enfants une vie plus confortable, plus épanouie ; une vie qui rend possible les rêves qu'ils avaient mais qu'ils n'ont jamais su, n'ont jamais pu réaliser. Merci à elle de rendre une dignité à ses papas qui se sont écrasés pour assurer la liberté de leurs filles; qui ont fait comme ils pouvaient avec les moyens qu'ils avaient pour leur garantir une vie loin de la misère, de la violence et de la pauvreté. Merci à Mehtap Teke d'écrire nos pères exilés, immigrés qui ont des parcours plus ou moins similaires.

En lisant son roman, j'ai pensé à mon père, en effet. Forcément. Kurde lui aussi, originaire de Dêrsim, il a fui sa terre natale pour assurer à ses enfants une vie loin de la pauvreté et de la violence qui sévit au coeur de ses montagnes (répression de la Turquie sur les Kurdes). Il s'est exilé pour leur offrir une Liberté qu'il n'a pas eu, qu'il n'a pas connu dans ce pays que l'on appelle la Turquie. Et à l'image de la narratrice, j'aurais voulu lui écrire une déclaration d'amour pour le remercier car qui sait ce que ma vie aurait été au pays, qui sait ce que je serais devenue. Mais il n'est plus... Mehtap Teke a écrit le texte que beaucoup de filles auraient pu dédier à leurs pères. 

Ce roman est à lire. Bien sûre. Il fait du bien au coeur, à l'âme car il pose une dignité, une sensibilité, une humanité. Et tous les enfants d'immigrés, de réfugiés sont susceptibles ici de se retrouver; de voir en ce père, leur propre père et en cette fille, la fille qu'ils ont été ou qu'ils sont toujours: reconnaissante et plein d'amour pour leur père fort et humble.  

Bémol, toutefois. J'aurais aimé que l'auteure raconte davantage ce père. J'aurais aimé qu'elle sorte parfois de la déclaration d'amour pour raconter un peu l'histoire de ses personnages. le rythme monotone finit un peu par lasser. Il lui manque une diversité.
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Alerte pépite ! Si vous cherchez un roman d'une grande puissance rempli d'émotions vous avez trouvé votre prochaine lecture !

Mehtap Teke raconte la vie de son père, né pauvre près des champs de cotons d'Anatolie. de son travail débuté très jeune dans les champs de coton à son immigration en Europe pour devenir travailleur dans des chantiers de construction, sa vie est semée d'embûches qu'il surmonte toujours la tête haute et le coeur ouvert aux autres.

Quelle beauté ! Quelle douceur ! Cette lecture fut pleine d'émotions puissantes et de douceur en même temps. Quel plaisir de suivre ce père, incarnation de la force tranquille et de la bonté même durant les pires moments de sa vie. J'ai plus d'une fois dû arrêter ma lecture tant l'émotion me submergeait. Plus d'une fois j'ai eu les larmes aux yeux car ce père qui se sacrifie pour que sa famille ne manque de rien et puisse faire tout ce qu'il n'a jamais pu faire me renvoyait de manière terriblement puissante à mon propre père qui, père célibataire avec deux enfants, s'est, lui aussi, sacrifié pour qu'on ne manque de rien et qu'on réussisse dans la vie.

Le style d'écriture de Mehtap Teke est d'une beauté et d'une puissance à toute épreuve. En seulement quelques lignes vous voilà transporté dans les souvenirs de ce père puis les propres souvenirs de l'auteure comme si vous les aviez vécu vous-même. Vous sentez l'amour et la reconnaissance qui transpirent à travers chacune des lignes. Vous sentez la bonté et la force de cette famille unie.

Ce roman est une véritable déclaration d'amour pour son père mais aussi et surtout un immense remerciement à ce père qui lui aura tout appris. Un roman doudou à garder dans son coeur.
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J'avais beaucoup entendu parler de ce livre à sa sortie, notamment par les recensions de mes amies blogueuses.
J'ai donc profité de la dernière masse critique pour le lire.
Je remercie Babelio et Viviane Hamy pour cette opportunité.

Comment terminer ce roman les yeux secs? Comment ne pas être ému et sous le charme de cette jeune fille amoureuse de son père, son héros, son modèle... mais aussi quelque part son double.

"Tu perdais les étincelles qui avaient forgé tes rêves. Et ce, dans l'espoir que tes enfants puissent atteindre un environnement social qui t'était inaccessible. Tu t'acharnais à vouloir leur bâtir la vie que tu aurais désiré avoir. Tu te donnais du mal pour leur offrir une éducation différente de celle qui avait été la tienne, au moyen d'un travail qui t'asservissait."

Comment ne pas s'identifier à ce père, construit de souffrances et de fuites, de renoncements et de chagrin, qui souhaite le meilleur pour sa fille.
Qui n'a jamais souhaité que ses enfants réalisent ces propres rêves ?

Roman d'amour merveilleusement écrit: amour familial et fraternel, amour du pays, amour de la vie.

"N'est-ce pas la seule manière de survivre, après tout ? Accepter les déboires de l'existence quand ils vous frappent; apprécier le bonheur chaque fois qu'il se présente. Et cette leçon de vie, c'est toi qui me l'as apprise. Car nous sommes indéfectiblement liés, toi et moi".

Une plume épurée, sensible et pudique.
un style poétique et envoutant.
Certes, le début surprend avec ce tutoiement. Cependant, je m'y suis vite habitué et ce n'est en rien dérangeant.

La vie du père reste mystérieuse, peut-être l'opportunité d'un futur roman?

Je recommande Petite, je disais que je voulais me marier avec toi.
Un roman puissant et pudique.

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📓Le titre :
Très beau et émouvant.👰🏻‍♀️

📓 L'histoire :
Au travers de ce témoignage, l'autrice rend un magnifique hommage vibrant à son père.❤️



Ce père, émigré kurde, qui, toute sa vie s'est sacrifié pour les autres : d'abord pour ses parents et sa fratrie, puis pour sa propre famille (sa femme et ses filles).

Mehtap dépeint au travers de ce livre toute la vie de son père, de sa plus tendre enfance à aujourd'hui.

Elle nous raconte son parcours parsemé de sacrifices, de dévotion et de courage.

Tout le long du récit, j'ai ressenti l'amour inconditionnel qu'elle éprouve pour son père, mais aussi son admiration, sa reconnaissance et tout ce que cela a forgé chez elle.

Elle nous narre cette relation si particulière et privilégiée qu'elle a avec lui, presque une relation de fille unique, ce qui n'est pourtant pas le cas.

J'ai beaucoup aimé sa plume délicate, épurée, pleine de tendresse et tout en pudeur. Cet hommage n'est pas voyeuriste mais juste, digne et sincère.🥰

Alors qu'elle est désormais adulte, Mehtap reste face une petite fille à son père, à l'affut du moindre geste d'amour et de tendresse. J'ai trouvé cela extrêmement touchant 😍.

J'imagine l'émotion de son père en découvrant tout ce qu'elle raconte dans ce livre 😢.

Tout au long de ma lecture, le style adopté m'a donné une impression de temps suspendu, de sérénité.

C'est un hommage qui transpire l'amour pour un père à toutes les pages, mais aussi de manière plus large à tous ces immigrés qui ont fui leur pays et qui se sont sacrifiés pour leur famille pour élever leurs enfants à un statut social supérieur au leur.

Envie d'un livre témoignage empli de douceur et de bienveillance ? Ce livre peut vous plaire !
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Tout est fait pour atténuer sa tristesse et son chagrin. Bien sûr, c’est peine perdue : elle ne s’en remettra pas. Et elles ont beau répéter que c’est la volonté du ciel ; elles peuvent bien la forcer à conserver, dans la paume de sa main, ce morceau de terre qui recouvrira le corps du bébé qu’il y a encore quelques mois elle portait dans son ventre, ses sanglots redoublent d’intensité. Elle lutte, résiste ; elle veut contester cette décision céleste, comme si elle pouvait gagner en s’opposant à la vie.  
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De l’index, il te montre une étoile qui brille plus que les autres dans le noir. Il affirme qu’il s’agit de l’étoile Polaire, et tu observes l’astre qu’il te désigne avec d’autant plus d’intérêt que tu connais son nom, à présent. Elle indique le nord. Longtemps, elle a offert aux navigateurs un moyen de s’orienter. Tu la scrutes, séduit par son histoire, tandis que la belle s’évertue à illuminer l’obscurité de la nuit, comme si elle était consciente de l’adoration qu’elle suscite autour d’elle.
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Elle est venue t’apporter le réconfort dont tu as besoin. Elle n’est qu’une enfant, pourtant. Elle est jeune, encore. Au fond, tu n’es pas certain qu’elle soit capable de remplacer l’amour de ta mère. Tu t’accroches cependant à ce mirage, comme si ta vie en dépendait ; tu te laisses gagner par la plénitude qu’elle s’évertue à créer autour de toi. Et tu es prêt à t’abandonner à tes rêves, quand deux autres bras – robustes, ceux-là – t’encerclent et te dérobent à elle.
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Ton regard est figé sur l’homme, qui tient le sien rivé sur ton panier. Tu rougis à l’idée qu’il jauge ta récolte. Elle est faible, comparée à celle des autres. Tu en as conscience. D’ailleurs, l’enfant derrière toi, bien qu’il soit plus jeune – et qu’il ait commencé le travail aux champs après toi –, a déjà rempli le sien une première fois.
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Qu'il est douloureux d'avoir conscience de ce que l'on est amené à perdre au fil du temps ! Il semble que la vie soit faite pour être rejetée, afin que le dénouement qu'elle offre soit plus facilement accepté.
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