Cobra the Space Pirate, tome 3 : Legend of Mandrad

Après "Black Knight BAT" (inspiré d'"Alice au pays des merveilles"), "Midnight Eye Gokû" (un polar cyberpunk), "Karasutengu Kabuto" (inspiré de la légende du Roi Singe) et "Takeru", le mangaka Buichi Terasawa revient à ses premières amours en revenant à sa série fétiche, qui passe définitivement à la couleur et au DAO (why not ? mais je reste attaché aux hauts niveaux de qualité atteint par les derniers tomes de la série d'origine en noir & blanc, d'autant plus que les créations originales se distinguent visuellement bien trop des recolorisations des épisodes d'origine).
"Space Adventure Cobra" devient ainsi "Cobra, The Space Pirate", qui alterne histoires inédites et reprises en couleur de la 1ère série so eighties. L'auteur, très/ trop en avance sur son temps a appris de ses « erreurs » et a mis de l'eau japonaise dans son dans vin occidental en piochant plus largement dans la geek culture des années 1990-2000 que dans la pop-culture des années 1960-1970. du coup on retrouve très souvent dans des univers arcanepunk d'inspirations vidéoludiques, mais force est de constater que les mangas/animes ne se sont jamais aussi bien vendus qu'en ce moment et les goodies se multiplient pour faire face à la demande nippone. Tant mieux, tant pis… Je kiffe moins qu'avant, mais je kiffe encore bien quand même ! ^^


"Les Mandrades"
Une histoire courte sombre, fantastique voire horrifique… La super-vilaine Elisabeth Tucker a enlevé Secret et consent à la rendre à Cobra a condition que celui-ci se rendent sur la planète Nasca lui récupérer des graines de Mandrades, une plante dont la fleur contient des diamants
Cobra doit donc faire équipe avec Nez, Oreille et Oeil pour affronter la faune et la flore hostiles d'une jungle extraterrestre à la Stefan Wul (piranhas supersoniques, champignons explosifs, insectes géants mimétiques…)
ATTENTION SPOILER Fin terrible dans laquelle on apprend que les Mandrades sont des plantes vampires qui survivent en parasitant les humains attirés par les diamants de leurs fleurs qui prennent les visages de leurs victimes…

"La Légende des beautés errantes"
Une histoire à l'ancienne, assez film noir voire hard boiled… Cobra contacté par son vieil ami Johnny constate l'assassinat de ce dernier et enquête sur ce qui lui est arrivé, ce qui l'amène à s'interposer entre une innocente mais très séduisante archéologue à lunettes et une bande de pillards cyborgs sans foi ni loi. Tout le monde est à la recherche des beautés errantes, des bimbos couvertes de joyaux naguère sacrifiées aux dieux des océans et Cobra se fait bien vamper comme il faut… Comme dans tous les récits de ce genre une question se pose fatalement : demoiselle en détresse ou demoiselle traîtresse ? ^^

"Or et Diamants"
Petit détour par la planète Asphalt Hill, célèbre pour ses ressources en or et en diamants mais aussi pour sa faune et ses indigènes qui se sont adaptés au milieu avec des roues remplaçant les pattes/jambes… Cobra prévoit de braquer le Fort Condor surveillé par la septième de cavalerie, mais il va devoir faire équipe avec Mario le Marionnettiste (appelé à revenir dans Magic Doll !), faiseur de génie capable de fabriquer n'importe quel objet à partir de n'importe quel matériau, puis avec la sculpturale lieutenante Schmitt (décidément très seyants ces uniformes féminins ^^) pour affronter les Indiens de Crazy Bull qui veulent récupérer le sang de dieux au nom de leur shaman véreux qui s'avère être SPOILER
Buichi Terasawa réussit le petit exploit de réussir un court Planet Opera réunissant le western classique, le western spaghetti et le western pro-indien ! Si j'ai levé les yeux au ciel quand Cobra patauge dans les rivières de mercure reconnu comme hautement toxique depuis le scandale de Minamata, ATTENTION SPOILER le train en or roulant aux diamants m'a bien fait rire ^^

"Le Bateau magique"
Hevda City a été rasée, et les rares survivants dans le camps des vaincus ont été transformés en machines de guerre cybernétiques obligées de défendre éternellement les ruines de leur ancienne civilisation. Mais il en faut plus pour effrayer Cobra qui n'est pas venu pour voler mais pour tenir une promesse : déposer une rose sur la tombe de la chanteuse Natasha à qui il avait promis de revenir fêter son anniversaire avec elle… Un récit court et un récit à chute, ici magnifique mais aussi tragique que mélancolique, qui nous renvoie aux plus grandes heures de la Science-Fiction et aux plus belles oeuvres de ses pères fondateurs : qu'elle la frontière entre l'homme et la machine ?

C'est cher payé, mais c'est bien rendu !

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on part vers l'infini et au-delà avec le tome 3 des aventures de Cobra, Legend of mandrad.

-Comment ça, le tome 3 ? C'est pas mieux de commencer par le tome 1 ?

-Si, mais le Papa Noël en a décidé ainsi, alors à cadeau offert on ne regarde pas… euh… on ne critique pas, quoi.

-Mais tu vas le critiquer, là non ?

-Si, je critique le livre, pas le cadeau.

-Je ne comprends pas, c'est pas le cadeau, le livre ?

-Aaaah, tu m'embrouilles, là !

Or donc… euuuh…

-Vas-y Déidamie, personne ne voit que tu n'y connais rien sur Cobra.

-Merci, les encouragements font toujours plaisir.

Or donc… Cobra… en fait, ce sont comme des nouvelles… et…

-Bon, ça va, je vais m'en occuper. le tome 3 des aventures de Cobra, the space pirate, regroupe quelques nouvelles dessinées autour de son héros, Cobra, sorte de voleur-mercenaire moulé dans une combi rouge du plus bel effet. Bien entendu, nous nous trouvons dans un récit de SF avec force vaisseaux et autres… gros engins. Très gros engins.

-Ah, merci. Tu me tires une fière chandelle du pied, on va pouvoir continuer.

-Je t'en prie *sourire démoniaque*

-Attends… comment ça, « gros engins » ?

-Rhôôôh, Déidamie. Tu vas quand même pas voir des sous-entendus partout. Tu as lu la BD comme moi, tu as bien vu ce que ces demoiselles ont entre les jambes !

-Non, non, non ! J'ai un profil décent, moi !

-Mais elles ont réellement des machines, m'enfin ! Bon, j'exagère, il s'agit surtout de la fliquette, celle qui monte un splendide cheval mécanique, j'y peux rien si tu interprètes tout mal ! Et t'as vu la taille de la locomotive ! de la SF avec de grosses machines, voilà.

-Bon, d'accord, d'accord… reprenons.

Alors, euuh… c'est beau, de belles planches colorisées, bien claires…

-Ah, on ne perd aucun détail. J'ai jamais lu une BD de fesses aussi chaste.

-Arrête, c'est pas porno, tu peux pas dire que c'est une BD de fesses !

-Je décide que si, je peux le dire, vu le nombre de plans fessiers (j'aimerais dire plan c*l, mais ça signifie autre chose). Des fesses, des seins, des tenues sexy, voire pas de tenue du tout (c'est la crise du textile pour les femmes ou quoi, dans le futur ?). Des re-fesses, des re-seins, re-tenues sexy, prisonnières sexys, cadavres sexys, victimes sexys, femmes fatales… Et la clarté du dessin ne te laisse en rien ignorer jusqu'où va le string*.

Tout en titillant les je-suppose-fantasmes de son lectorat, il ne se passe pas grand-chose côté sexuel, c'est pourquoi je tiens à dire que pour de la fesse… ça reste chaste. C'est très étrange, cet érotisme constant qui n'aboutit jamais.

-Bon, il n'y a pas que ça non plus… Les idées de scénar' sont excellentes !

-Mmbof. Oui, les mandrades, c'était une idée brillante. Pour le reste… le bain dans le mercure (surtout ne le faites pas chez vous !), la bimbo victime, la binoclarde canon… je garde surtout l'impression que les bonnes idées sont tristement gâchées par des clichés ineptes sortis de mauvais érotiques.

C'est dommage, je trouvais à Cobra un côté Lupin pas désagréable, drôle, beau parleur, séduisant en fin de compte… hélas, cette surabondance de femmes en tenue improbable me sort sans cesse de l'histoire à chaque page ou presque.

-Ah, ça te sort de l'histoire, carrément ?

-Oui. Imagine, on te raconte l'histoire comme ça : Cobra va à un rendez-vous avec Elizabeth Tucker (SEXY !), elle lui propose un marché (SANS CULOTTE !), et Cobra doit accepter parce qu'elle (SUPER CANON !) retient en otage une de ses amies (A POIL !!!). Voilà, ça casse un peu l'immersion. Et quand je dis « un peu », merci de noter qu'il s'agit d'une litote.

Donc, je suis désappointée : un dessin superbe, des idées intéressantes, bien qu'inégales, un perso attachant… hélas, rien ne prend, la stimulation visuelle non seulement reste inefficace, mais a un effet franchement repoussoir sur moi. Dommage.

*J'ai failli ajouter « encore un qui n'en a jamais mis, surtout pour faire du cheval », mais j'ai pensé qu'après tout… on n'en savait rien.

Le tome 3 de "Cobra, the space pirate" est, une version colorisée flashy appréciable pour un manga comme l'est d'ailleurs toute cette série rééditée.

Cobra apparaît dans deux histoires dans lesquelles l'auteur a su allier l'ancien au nouveau. La première histoire est une attaque de la diligence digne des vieux western avec la cavalerie, les indiens, le fort, le désert, les vautours, les buffles et les loups ! Bon, normalement, ce sont des chacals et des bisons mais bon on est au XXIVeme siècle et pas forcément sur Terre. Alors... coupé ! Elle est bonne ! On la garde !
L'auteur a aménagé ses diligences version Empire dans Star Wars et la cavalerie se déplace sur des montures ressemblant aux chevaux mais... en métal ! Les indiens, pour eux, ça roule comme sur des roulettes... Ils sont motorisés version centaure !
La seconde histoire, c'est plutôt visite sous-marine pour découvrir l'Atlantide et ses trésors. On y apprend que Cobra sait skier et qu'il l'a fait à Chamonix ! Bien content d'apprendre qu'à cette époque, le réchauffement climatique n'était pas envisagé !

Les personnages sont sexy, surtout les femmes qui sont peu habillées et c'est d'ailleurs ce qui trahit le côté vintage du manga qui ne serait pas toléré sous cette forme de nos jours puisque les attitudes du héros sont fortement connotées misogynie.

Les histoires sont simples et les protagonistes manichéens. Les héros comme les salauds n'ont pas forcément l'apparence qu'ils devraient avoir dans leurs attitudes... Ce qui occasionne certaines surprises.

A lire en se laissant porter... Pas inoubliable... Mais de bons moments de détente..