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EAN : 978B008RKQZU4
Calmann-Lévy (30/11/-1)
3.55/5   10 notes
Résumé :
L'Occident a longtemps considéré la littérature japonaise comme l'expression d'une esthétique raffinée, d'un art de vivre délicat.

Avec Terayama, la belle image de marque s'efface. Le vacarme des juke-boxes a remplacé le son grêle de la musique traditionnelle et l'éclat des néons fait oublier celui des cerisiers en fleur.

Prisonniers de leur destin misérable, conditionnés par un environnement envahissant, les héros de Terayama apparai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'auteur est un peu barré et le livre (premier roman paru en 1966) est à l'image de l'auteur, Inclassable. Quelques personnages embarqués dans une histoire, avec comme décor un quartier populaire de Tokyo et pour fil rouge la boxe. Chacun suit sa tranche de vie comme s'il chorussait dans un orchestre de Jazz. Avec un style très libre, très fluide et très cru (et une bonne traduction) on prend plaisir à suivre chaque personnage dans ses turpitudes et ses mésaventures, sa solitude et son mal-être. Il est difficile d'en dire plus sans dévoiler le fond.
Surprenant et inattendu, ce livre est un OVNI.
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A travers le destin de deux apprentis boxeurs, c'est une chronique révoltée du mythique quartier de Shinjuku à Tokyo que nous donne à lire Shuji Terayama, où l'on voit la solitude côtoyer la prostitution, et la misère s'allier aux rêves de gloire.
Une prose vive et cinglante se mêle à quelques poèmes ultra-violents et comptines ironiques. L'ensemble est très rythmé, très libre. On passe d'un personnage à l'autre sans stratégie narrative, et pourtant le récit est tenu, jusqu'à sa fin cruelle. Terayama déploie toute une galerie de personnages, et tous sont émouvants, même le plus vil a priori, comme ce père de famille aux propos ennuyeux, cet homme d'affaires impuissant, ou ces étudiants qui essaient d'inventer une machine pour se suicider. Plus ils sont affreux, plus ils sont complexes et blessés.
L'ignorance sexuelle est l'un des thèmes majeurs de l'auteur. Chaque personnage se pose cette question : "comment est-ce que je désire ?" Et nul n'a vraiment la réponse. La boxe est un révélateur : il s'agit de suffisamment haïr son adversaire pour le vaincre. Mais La Tondeuse (l'un des deux héros de ce livre) ne parvient jamais qu'à aimer. Et c'est peut-être bien ce qui arrive à Terayama : son style drôle et cruel laisse une impression de profonde empathie, d'amour sans faille.
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Les damnés de la terre, versant Japon des années 60.

Un coiffeur bègue soignant son handicap par la boxe, et dont le père, voleur à la tire, veut faire commerce de son suicide. Un type fréquentant assidûment les cinémas érotiques, surnommé « Grande Gueule », et qui en pince pour Tarzan.

On pense à Bukowski ou à Fante en lisant ce livre de Shuji Terayama. Même sens du rythme, du phrasé qui swingue, des répliques cinglantes.

Il y a de l'humour, beaucoup de poésie, dans ce roman social plein de bruit et de fureur.

Une écriture dense, pour une balade noire et poisseuse dans Kabukicho, quartier de Tokyo.

On se laisse embarquer dans ces rues mal famées, où tous les laissés pour compte semblent s'être donnés rendez vous, où aucune rédemption ni aucun avenir ne paraît possible.

Merci aux éditions Inculte d'avoir rééditer ce texte explosif.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un trompettiste qui, ne pouvant répéter pendant la journée, s'est enfermé dans un garage, joue une musique assourdie dont la résonance est poignante dans l'air matinal. Du coté de la mairie, derrière le dépôt des trams, un ivrogne dort encore contre un pylône en serrant dans sa main pendante la voiture miniature qu'il avait achetée pour son petit garçon. L'aube est sublime parce que la nuit résiste jusqu'au bout. A propos de liberté, les discothèques de jazz finissent la nuit avec le JAZZ AND FREEDOM GO HAND IN HAND de Thelonious Monk.
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Devant mes yeux le désert est mon premier roman. Pour l'écrire, j'ai voulu emprunter sa technique à la musique de jazz. La méthode consistait à traiter les personnages comme les instruments d'une petite formation, à prendre appui sur un schéma grossier comme une grille harmonique, et à meubler avec des parties totalement improvisées. C'était donc partir vraiment au petit bonheur, exempt de tout souci d'organisation ou de composition préalable.
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