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sur 2941 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des chemins dissimulés aux regards, des chemins en marge de la civilisation urbaine brutale et envahissante, tels sont les chemins noirs empruntés par Sylvain Tesson pour ses retrouvailles avec la marche, la nature, la géologie et lui-même après l'accident qui le meurtrit.
Pendant ces mois éprouvants, l'esprit chercha, se souvint, découvrit une proximité aguichante : traverser la France de la Provence au Cotentin.
Ce récit en raconte la genèse, le déroulement et l'aboutissement.
Sylvain Tesson avec sa singularité attachante, lucide, piquante, ses belles métaphores qui n'appartiennent qu'à lui, narre les chemins croisés, les lieux, leur histoire, les rares rencontres, la place et l'évolution de la ruralité en France, la ville, le grignotage malsain des campagnes, les départs provoqués, les différentes politiques et l'avenir d'un noir bien différent de celui de ces chemins parcourus.
En filigrane continu, il y a l'homme blessé, une chair meurtrie, un visage différent (supporter les regards), le découragement parfois, la bataille contre ce corps en péril et enfin la relève.
Une reconstruction que l'on suit avec inquiétude, espoir, soulagement et joie.
Pari réussi. La marche aide l'homme à se dépasser. La marche sauve l'homme.
Il y a une force qui surgit, claquant nos faiblesses d'un revers de mots puissants, sans concessions ni avec lui-même, ni avec notre pauvre monde qui s'en va... on n'ose imaginer où.
Merci Monsieur Tesson pour ces voyages que nous faisons grâce à vous et merci pour cette leçon de vie qui fouette.
"De quoi se plaindre?"
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J'ai eu un coup de coeur pour ce livre. Je suis cet auteur depuis plusieurs années et la quête qu'il conte dans ce livre, ou plutôt devrais-je dire la reconquête, de son corps, de son âme, de son envie d'avancer, a fait écho avec ce que je traverse actuellement. Sylvain Tesson pose des questions fondamentales sur notre société actuelle tout au long de son périple qui lui fait traverser les territoires qualifiés "d'hyper-ruraux" par des auteurs du rapport sur la ruralité en France, et sur ce que l'aménagement du territoire et la façon dont nous avons de vivre dit de notre époque. J'ai beaucoup aimé ce livre tenu à la façon d'un carnet de bord, détaillant à la fois les paysages et les pensées (philosophiques ou non) qui ont traversé l'auteur. La marche comme remède aux maladies de notre siècle, comme baume sur nos maux.

Un livre inspirant.
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Après une chute de plusieurs mètres qui aurait pu s'avérer fatale, Sylvain Tesson a préféré se jeter à corps perdu - c'est le cas de le dire - dans une randonnée au coeur de la France hyper-rurale plutôt que de passer de longues heures sur un tapis roulant. Habitué des grands espaces, il redécouvre une France oubliée, réaménagée par des années de politique agricole désastreuse et de mondialisation.

A la fois récit de voyage et réflexion sociologique, Sur les Chemins Noirs vaut avant tout pour la plume inimitable de l'auteur, que je découvre ici. Je n'ai jamais autant du laisser un livre de côté pour consulter le dictionnaire. Puech, combe, agreste, borie,... il me semble désormais être devenue une experte de la topographie et du relief.Mais c'est plus que ça, évidemment, c'est aussi un style, une magie des mots qui transforme le moindre bosquet, le moindre passereau en envolée poétique. Chaque phrase est un bijou délicatement ouvragé qui tinte à l'oreille et éblouit le regard. Une magnifique découverte.
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Magnifique pour l'écriture et la poésie qui en découle.
Sylvain Tesson est un écrivain qui nous emmène sur des chemins noirs qui le sont véritablement au fur et à mesure des pages. Et ce pour quoi il manque une demie étoile.
Autant la description des paysages est magnifique, autant la morosité vous tient après le premier tiers.
Comment lui en vouloir puisque la vie lui a offert ce physique qu'il faut accepter et se détourner du regard surpris des autres.
C'est magnifiquement écrit et si je n'ai sorti que deux citations, d'autres babéliots (es) en auront repéré plein d'autres car il y a des pépites.
Joli voyage en tout cas !
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Dimanche après-midi, je finis de suivre Sylvain Tesson sur « (S)es chemins noirs » après avoir emprunté ceux du film éponyme qui m'a donné envie de lire ce carnet de voyage.
Quel émerveillement face à cette langue vivifiante, vivante, renouvelée par le style de l'écrivain, les images souvent poétiques révélant en particulier les pouvoirs de la personnification ! Des expressions fulgurantes, des images percutantes pour avancer sur le chemin de la découverte de la France, de sa nature, de ses humbles, riches de bon sens et de philosophie vraie. C'est l'éloge de la ruralité, la condamnation du productivisme qui a abîmé, appauvri terres et hommes. C'est le bonheur des échanges brefs mais pleins, de l'amitié. C'est aussi un chemin intérieur, celui de l'écrivain qui relève le défi qu'il s'est lancé, qu'il a lancé à la vie, celle dont il peut encore jouir en vérité, loin de ce qu'il était avant son accident, et sans avoir besoin de s'expatrier.
C'est aussi une réflexion sur notre France, son évolution, les choix politiques et sociétaux que l'on paye avec une consommation débridée, des diktats mortifères et changeants. Une réflexion nourrie d'une culture littéraire musicale, picturale, géologique, botanique, ornithologique,… Bref, la réflexion d'un humaniste, un vrai.
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Je suis la 223ème personne qui poste une critique sur ce livre, je n'en ai lu aucune mais je pense qu'il y en a de formidables, alors je vais me contenter d'une petite "bafouille".

Voici déjà cette citation de l'auteur à la page 16 pour dire le pourquoi de ce livre très certainement :

" On m'avait ramassé. J'étais revenu à la vie. Mort, je n'aurais même pas eu la grâce de voir ma mère au Ciel. Cent milliards d'êtres humains sont nés sur cette Terre depuis que les Homo sapiens sont devenus ce que nous sommes.
Croit-on vraiment qu'on retrouve un proche dans la cohue d'une termitière éternelle encombrée d'angelots ?".

J'ai relevé énormément de citations, tellement en fait qu'il vaut mieux lire le livre tout entier .

J'ai parcouru les chemins avec Mr Sylvain Tesson, certaines régions m'ont parlées d'autres que je ne connais pas, forcément beaucoup moins.

Mais j'ai franchement apprécié cette longue aventure, avec tout un tas de sujets et de références, et surtout des pensées qui bien souvent se rejoignaient avec les miennes.

Je salue le courage de l'écrivain d'avoir fait un tel périple et de ne pas l'avoir abandonné en chemin, malgré ses défaillances physiques involontaires.

Et je le remercie pour ce livre très intéressant ; que je trouve d'une grande humanité et d'une belle intelligence.



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Ses lecteurs savent que Tesson est tombé d'un toit, alors qu'il était totalement saoul, et qu'il aurait pu y rester.
Comment envisager sa longue rééducation quand on est accro aux grands espaces et à l'aventure ?
Tesson imagine une traversée de la France à pieds, du sud-est au nord-ouest, via les chemins noirs. Soit les quelques parcelles épargnées par l'urbanisation dévorante.

Attention, la lecture de ce récit donne envie de tout plaquer pour partir avec un sac et un bâton de marche !
Tesson raconte sa reconstruction et sa victoire sur les défaillances de son corps. Il livre aussi, évidemment, les pensées qui lui viennent sur la société, la nature, ce qu'il reste du monde paysan ou la mort, parsemées de références littéraires.
Comme toujours c'est brillant, plein d'ironie (y compris envers lui-même) et tellement bien écrit ! Jusqu'à présent, mon livre préféré de cet auteur.
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"Ma mère était morte comme elle avait vécu, faisant faux bond, et moi, pris de boisson, je m'étais cassé la gueule d'un toit où je faisais le pitre. J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre"....
Cette Terre qu'il avait traversée presque dans tous les sens, qu'il aimait voir défiler sous ses pieds, venait en un dixième de seconde de lui fracasser le corps, de lui briser les jambes, de réduire à néant ses rêves de marcheur
"J'avais pris cinquante ans en huit mètres." . Quatre mois plus tard, il quitte l'hôpital, sa paralysie faciale fait peur, sa colonne vertébrale tient le coup grâce à des vis...Tout va de guingois...D'autres se seraient lamentés devant les feuilletons de télé, ou la tête dans des bouquins. Lui choisit, sur les conseils de son médecin, de traiter le mal par la rééducation, par la marche...en traversant la France, depuis la frontière italienne et le col de Vence jusqu'à la presqu'île du Cotentin.
Alors il se lance dans des marches d'une quarantaine de km par jour, des marches qui prennent soin d'éviter routes, autoroutes et villes. Pour cela, il emprunte ces chemins tracés en noir sur les cartes d'état-Major, ces chemins anciens abandonnés depuis, souvent bordés par des ronces, ceux qu'on emprunte en levant les barrières des pairies... ces chemins parfois disparus, labourés au nom des remembrements, ces chemins noirs sur les cartes.
Des chemins qu'on emprunte en refermant les barrières derrière soi, en ouvrant les yeux sur les paysages, en ouvrant son coeur aux rencontres, si rares que chacune en devient importante. Journées solitaires, nuits à la belle étoile, le nez dans les bruyères, et aussi journées en compagnie d'amis de marcheurs qui ont partagé d'autres terres plus lointaines et qui accompagnent sa solitude.
Ils s'appellent Thomas Goisque ou Arnaud Humann. Quelques jours avec eux, des journées de partage de souvenirs, des journées qu'on imagine également de silence..Et puis ils repartiront, puis reviendront. Sa soeur, l'accompagne également...Des amis utiles surtout le jour où le corps faiblit, que Sylvain tombe en panne, inconscient, et est hospitalisé...
Sylvain nous conte tout le bonheur de cette solitude, le bonheur de parcourir la France qu'on dit profonde, loin des routes, la France qui n'a pas été défigurée. Mais aussi il nous fait partager ses coups de gueule, jetés à la face de tous ceux qui détruisent cette France au nom de la productivité agricole, au nom du tourisme de masse ! Il ne porte pas dans son coeur les commissaires européens, ni ceux qui décident et imposent l'Aménagement du territoire...et l'uniformisation de leurs identités.
ZUP, ZAD, tracteurs, canons à neige et sable ratissés sur les plages ont remplacé le charme de notre pays, la typicité de territoires ruraux. Les villages se meurent, les hangars agricoles côtoient les fermes traditionnelles acquises par les Anglais, les Hollandais, l'âme traditionnelle de la France fout le camp...Mais au fait que pèse la France dans le monde dorénavant ? Il nous interroge !
Des pages d'émerveillement et de tristesse, d'amitié et de coups de gueule.... Marcher permet de penser, de s'émerveiller, de rêver, mais aussi de s'indigner, de nous émouvoir...
Presque 80 jours de marche, environ 80 nuits la belle étoile, entrecoupées de repos...et des heures de bonheur de lecture et de nostalgie pour nous.
Il a marché et a pu réparer son corps...Et il nous confirme, page après page, que la marche en avant au nom du modernisme et de la productivité, détruit irrémédiablement nos territoires, et fait perdre à la France qu'il aime une grand partie de son charme, de ses spécificités.
Oui, il ne porte pas dans son coeur, loin de là, tous ces technocrates européens et ces politiques, responsables de tout ceci!
Je le comprends !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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« On m'avait ramassé. J'étais revenu à la vie. Mort, je n'aurais même pas eu la grâce de voir ma mère au ciel. Cent milliards d'êtres humains sont nés sur cette Terre depuis que les Homo sapiens sont devenus ce que nous sommes. Croit-on vraiment qu'on retrouve un proche dans la cohue d'une termitière éternelle encombrée d'angelots? ... »


Ainsi s'exprime Sylvain Tesson, globe-trotter aventureux, qui parcourut le monde avant de s'écraser bêtement alcoolisé au pied d'une maison de dix mètres de haut. En miettes, le visage de travers mais les idées bien en place, il raconte comment avec ou sans l'autorisation des médecins il a traversé la France de part en part, à la recherche d'une reconstruction, à la recherche de lui-même, sur les sentiers à peine dessinés sur les cartes IGN au 25000ème.

Écrivain doué, fin observateur de l'évolution de notre monde, il nous fait ouvrir les yeux sur ce que devient notre environnement, géographique, historique, politique social.
Par la grâce de l'aménagement du territoire, toute la nature est mise en coupe réglée par l'Homme. « Même le bleu du ciel était strié du panache des longs-courriers.Le paysage était devenu le décor du passage ». Là où l'homme dessinait le décor de son activité agricole, nous en voilà réduits à « une géographie du loisir » !

Ce livre est un régal d'intelligence, de culture, d'ironie et d'auto-dérision. Tesson convoque peintres, musiciens et auteurs - dont l'illustre Braudel - pour étayer son propos d'analyste de l'évolution des paysages. Il y a « trop, trop de tout ». le progrès ? Un ennemi déguisé sous les traits d'un bienfaiteur. « L'escargot lui, ne recule jamais . » Nous, si.

Il décrit comme un botaniste ou un entomologiste plantes et insectes qu'il s'applique à ne pas déranger. Il a la chance, du fait de ses connaissances, de pouvoir désigner ce qu'il voit, quasiment de le dessiner à la manière des savants des siècles passés. On ne profite bien que de ce qu'on peut nommer et Sylvain Tesson semble être un puits de science pour tout ce qui touche à la nature. Et quand à la connaissance on ajoute l'art de savoir dire, on offre au lecteur des minutes de grâce, un peu comme si on l'autorisait à cheminer parmi les lignes poétiques du paysage, à planter sa tente avec vous, à apprendre à se taire et à écouter le monde.

Un grand, un beau livre, foisonnant, riche et plein de beauté qui donnerait envie de prendre un sac à dos et, à son tour, de tracer son itinéraire par les sentiers secrets de notre pays, ou d'ailleurs.

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La carte et le territoire.... (comme un clin d'oeil)

La ligne noire de la carte IGN symbole du chemin et du sentier ;
La ligne noire faite d'oscillations comme celle d'un électrocardiogramme synonyme de murs en pierre sèche ou en ruine, de soutènement ou en maçonnerie ;
Une référence au titre du roman de René Frégni ;
Les chemins parcourus par l'auteur avec ces crises, ou ses crises, surnommées "mon mal noir"...

Dès l'exergue, le ton est donné :
« Je vais sortir. Il faut oublier aujourd'hui les vieux chagrins, car l'air est frais et les montagnes sont élevées. Les forêts sont tranquilles comme le cimetière. Cela va m'ôter la fièvre et je ne serai plus malheureux dorénavant ». Thomas de Quincey 

Avec la lucidité qui est sienne, Sylvain Tesson nous emmène sur ces chemins noirs à moins que ça ne soit sur ses chemins noirs.
Une lettre qui fait toute la différence ou toute la convergence.
Un accident qui le transformera, mais sur lequel sa vision est, comme à son habitude, d'une terrible réalité : "J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre. Il avait suffi de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J'étais tombé sur un tas d'os."
Une rémission comme un défi : « Si je m'en sors, je traverse la France à pied. »

Et nous voilà partis avec lui, à traverser la France à pieds de Tende, dans les Alpes-Maritimes au point le plus septentrional du Cotentin : le sémaphore de la Hague..
Un peu à l'instar de ce qu'il fera dans ce livre plus récent intitulé sobrement Blanc.

En parallèle de ces chemins noirs les voies ferrées et leurs TGV, les voies routières et leurs autoroutes, les voies câblées et leur haut-débit, les voies des ondes et leurs fréquences 4G ou 5G. Là où tout va vite, trop vite...

Sur ces chemins noirs, nous voilà au coeur du pays perdu, dans les zones grises de « l'hyper-ruralité », dans les zones blanches de « l'hyper-connectivite », à moins que... Car ceux que l'on appelle ces néo ruraux qui cherchent le déconnexion et pour qui la première question avant de savoir si il y a une école est de savoir si il y a du haut débit.

Cet itinéraire est aussi pour lui source de reconstruction, de réflexion comme dans cette maison d'hôtes d'Azay-sur-Indre, où l'auteur tombe "sur une histoire du bagne de Cayenne. J'y découvris l'antienne des condamnés : « Le passé m'a trahi, le présent me tourmente, l'avenir m'épouvante. » La marche dans les bois balayait ces effrois. J'aurais pu recomposer la ritournelle : « Le passé m'oblige, le présent me guérit, je me fous de l'avenir. »".

Et pour nous lecteurs, c'est un bien plus qu'un simple voyage, c'est partager bien plus qu'un chemin, c'est se glisser dans ce que Tesson appelle ces interstices, c'est partager un rêve :
" Un rêve m'obsédait. J'imaginais la naissance d'un mouvement baptisé confrérie des chemins noirs. Non contents de tracer un réseau de traverse, les chemins noirs pouvaient aussi définir les cheminements mentaux que nous emprunterions pour nous soustraire à l'époque. Dessinés sur la carte et serpentant au sol ils se prolongeraient ainsi en nous-mêmes, composeraient une cartographie mentale de l'esquive. Il ne s'agirait pas de mépriser le monde, ni de manifester l'outrecuidance de le changer. Non ! Il suffirait de ne rien avoir de commun avec lui. L'évitement me paraissait le mariage de la force avec l'élégance. Orchestrer le repli me semblait une urgence. Les règles de cette dissimulation existentielle se réduisaient à de menus impératifs : ne pas tressaillir aux soubresauts de l'actualité, réserver ses colères, choisir ses levées d'armes, ses goûts, ses écoeurements, demeurer entre les murs de livres, les haies forestières, les tables d'amis, se souvenir des morts chéris, s'entourer des siens, prêter secours aux êtres dont on avait connu le visage et pas uniquement étudié l'existence statistique. En somme, se détourner. Mieux encore ! disparaître. « Dissimule ta vie », disait Épicure dans l'une de ses maximes (en l'occurrence c'était peu réussi car on se souvenait de lui deux millénaires après sa mort). Il avait donné là une devise pour les chemins noirs."

En voilà une idée merveilleuse, cette idée de confrérie.... Tel le Petit Poucet il dépose des cailloux au fil de ses livres que chacun est libre ou non de suivre, ou de ramasser tels des souvenirs de promenades littéraires.

Pour conclure cette critique de ce livre qui a tout de l'ADN de Tesson, le mieux est de lui laisser la parole, la page ou l'écran :
" J'avais rêvé cette balade de France dans un lit, je m'étais levé pour l'accomplir, elle s'achevait. C'était un voyage né d'une chute. Certains chemins avaient été suffisamment labyrinthiques et solitaires pour mon goût. Y flottait encore l'odeur des aubépines et des écorces fraîches. J'avais assorti ma balade de quelques trébuchements. Mon arrivée consistait à m'approcher des parapets pour y solder mes comptes et oublier les infortunes. Désormais, s'ouvraient de nouveaux chemins noirs : ceux que je devais inventer, hors du 25 000e. Des fuites, des replis, des pas de côté, de longues absences lardées de silence et nourries de visions. Une stratégie de la rétractation."
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Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

Dans quelles circonstances Sylvain Tesson est-il tombé du toit ?

Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

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