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Citations sur Un été avec Homère (324)

Pourquoi ne pas laisser infuser en nous un poème d'or, d'une modernité électrique, éternel parce que originel, un chant de bruit et de fureur, riche de leçons, et d'une beauté si douloureuse que les poètes continuent aujourd'hui à le murmurer en pleurant?
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Les Grecs nommaient kairos l'art de saisir une occasion, au bon moment, et de prendre une décision limpide et assumée.
(p.136)
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Comme Homère rirait s’il apprenait que nous parlons d’« augmenter la réalité », de repousser les limites, d’explorer des planètes, d’atteindre des espérances de vie de mille ans. Comme ils grinceraient, les dieux grecs, en s’apercevant que des chercheurs de la Silicon Valley se félicitent de recomposer un monde technologique au lieu de se contenter de celui dont ils disposent et d’en protéger la fragilité. Quel étrange phénomène ! On assiste à un enflammement du désir de créer une autre réalité au fur et à mesure que la réalité immédiate se dégrade autour de nous. Plus l’homme salope ses alentours, plus les démiurges du monde virtuel promettent des lendemains technologiques et plus les prophètes annoncent les paradis d’outre-vie. Quelles sont la cause et la conséquence de l’usure du monde ? Ceux qui veulent augmenter la réalité cherchent-ils une solution à la dégradation du monde ou en sont-ils les accélérateurs ? C’est une question homérique, car elle renvoie à la vénération simple des richesses réelles du monde, au danger de se prendre pour un dieu, à la nécessité de mesurer ses forces, de restreindre ses appétits, à l’impératif de se contenter de sa part d’homme
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Une théorie existe même dans les traditions d'exégètes affirmant que Zeus voulait plaire à Gaïa en débarrassant la surface de la Terre de quelques milliers d'hommes devenus encombrants. (p. 203)
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"Il n'est rien de plus naturel à l'homme que de tuer." Cette phrase, sanglot d'un dieu tombant du haut de l'Olympe, est de Simone Weil. La philosophe appelai l'Iliade " le poème de la force".
(p. 189)
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Pendant des millénaires, l'affaire de l'homme fut de ne pas bouger. « Que chacun reste à sa place et l'embellisse», devise antique.

Un jour Ulysse prend la mer. Il renverse la leçon : naviguons, il en restera quelque chose ! Au retour, «je» sera un autre. Dès lors, l'homme comprit que le voyage était une école. Deux millénaires plus tard, tout passe, tout se déplace. L'homme a initié l'épanchement général.
Sur la mer actuelle, c'est la valse des peuples, des biens, des idées. La Terre un globe ? Non! Un rondpoint. Quatre-vingts pour cent des marchandises consommées en Europe proviennent d'un conteneur. Sur notre voilier, nous croisions chaque jour vraquiers et cargos. Ils charriaient vers l'Europe les breloques chinoises. Au port, ils déversaient les tombereaux. Nous-mêmes vivions équipés de la tête aux pieds de produits venus d'ailleurs.

L'enjeu de l'époque : que tout circule, sans répit. sans repos.
La constance du flux fondera sa légitimité. Que la frénésie ne s'arrête jamais! Et les nations de toujours mettre une pièce dans le juke-box global.

Sic transit gloria mundi. "Ainsi passe la gloire du monde" , disaient les Romains.
En 2020, nous avons inversé les termes de la maxime : La gloire du monde, c'est le transit! Serait-ce là l'hybris des Anciens : la circulation totale de toute chose, partout et sans cesse ?
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Les dieux sont toujours là, prêts à seconder le"héros endurant". Ils lui offrent l'antidote aux périls mêmes qu'ils lui font éprouver .(p. 94)
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Tout se conquiert, rien n'est acquis à l'homme, rien ne saurait universellement lui revenir. (p. 88)
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Dernier axe de l'Odyssée : la constance d'âme. Le principal danger consiste à oublier son but, à se déprendre de soi-même, à ne plus poursuivre le sens de sa vie.
Se renier, indignité suprême. (p. 78)
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Message d'Homère pour les temps actuels : la civilisation, c'est quand on a tout à perdre ; la barbarie, c'est quand ils ont tout à gagner. Toujours se souvenir d'Homère à la lecture du journal, le matin. (p; 58)
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