AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782355925825
250 pages
Editions Ki-oon (10/10/2013)
3.92/5   93 notes
Résumé :
Élevée par un père absent et une mère violente, la jeune Hiroko a fini, petit à petit, par se renfermer complètement sur elle-même et se mure désormais dans un silence total. Son seul lien avec le monde extérieur : une paire de lunettes de motard ayant appartenu à son grand-père, qu’elle porte jour et nuit et refuse obstinément d’ôter.
Recueillie provisoirement par une connaissance de ses parents, Hiroko cohabite dans son nouveau foyer avec Kôichi, un jeune c... >Voir plus
Que lire après GogglesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 93 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce manga de Tetsuya Toyoda est constitué de six courts récits.

Dans Slider, une partie de baseball entre trois jeunes désoeuvrés et fauchés, Koichi, Kenbo et Kohei tourne à l'insolite lorsque Kohei renvoie la balle dans une maison, cassant un carreau. Il y pénètre, mais découvre en ouvrant un placard une sorte de petit bonze bien vivant qui prétend être le Dieu de la misère ! La tradition veut qu'on ne doive pas le regarder sous peine de devenir pauvre…Celui qui a dû se cacher pour avoir été tenu responsable de la terrible crise économique du Japon qui dure depuis 1991 va leur donner des idées en vue de punir l'ancien et riche patron de Kohei, qui l'a licencié. Ils vont pénétrer chez lui par effraction, leur petit Dieu sur le dos, dans l'idée de lui présenter, mais vont découvrir une sorte de jumeau de leur Dieu emprisonné chez le boss, qui prétend qu'il s'agit…du Dieu de la fortune !!! Les deux mini-Dieux vont tomber nez à nez…Un récit tonique, où la frontière entre richesse et pauvreté est finalement ténue…

Dans Mr Bojangles (2011), une jeune femme qui va bientôt se marier a fait appel au détective privé Yamazaki pour retrouver un certain Seiichi Matsuda, qu'on appelait « Monsieur Bo ». Voisin d'immeuble de sa mère célibataire, il l'avait sauvée d'une forte fièvre quand elle avait 3 ans et par la suite il était devenu très proche. Au fil des années et des déménagements, elle l'a perdu de vue, avant de l'apercevoir de la vitre d'un taxi six mois plus tôt, l'air affaibli et vieilli…Elle lui avait donné un sachet de 27 billes plates, et il avait promis de venir à son mariage quand elle serait grande, et y jouer des claquettes. Yamanashi va enquêter, interroger celles et ceux qui l'ont croisé, découvrant les mille vies chaotiques, faites de drames et de rebonds, de cet homme sans visage et sans identité stable et au destin tragique, qui montre une nouvelle fois que les accidents de parcours rendent la vie difficile au Japon…

Goggles (2003) met en scène Koichi, 24 ans, sans emploi qui vit en collocation avec Murata, un homme de 42 ans, qui bosse dur, et qui a récupéré une ado, Hiroko, dans son appartement. Il lui demande de s'en occuper durant ses absences. Koichi est vite désemparé, la gamine ne parle pas et ne quitte pas ses grosses lunettes noires de moto. Koichi s'occupe au mieux d'Hiroko, et découvre qu'elle a des bleus partout. Murata va lui expliquer…c'est l'histoire tragique d'une enfant non désirée, battue, et ballotée par la vie et des évènements tragiques, dont le dernier est que son grand-père, son dernier tuteur, s'est récemment tué en moto…Murata connaissait la famille, il a récupéré la petite en attendant de trouver une solution pérenne, que les deux hommes ont bien du mal à entrevoir. Une nouvelle chargée d'émotion face à la situation de cette enfant innocente, une victime pas complètement isolée d'un des maux de la société japonaise, où les femmes, qui ont déjà du mal à monter en responsabilités dans l'entreprise, ruinent souvent toutes chances d'y parvenir lorsqu'elles tombent enceintes. Si la mélancolie est présente, la fin pourrait suggérer comme une vague lueur d'espoir à l'horizon. Toutefois, quand l'auteur revient à son sujet en 2012, dans « Aller voir la mer », il nous ramène le temps d'une belle journée de complicité à la mer et en balade à moto entre Hiroko et son grand-père.

Nouvelles acquisitions à la bouquinerie Tsukinoya (2007) est un intermède de deux pages sur le monde du livre qui s'en va. Mais le ton n'est pas triste, d'abord réaliste et désabusé, une lueur d'espoir apparaît dans le propos, il y aura toujours des irréductibles (comme nous ici !), mais surtout la dernière vignette nous fait rire !

Dans Tonkatsu (2012), un patron de banque confie à une chargée d'investigations le soin d'interroger M. Sakai, ancien n°2, retraité d'une filiale, pour dénouer une affaire, dénoncée par lettre anonyme, d'hypothèque potentiellement frauduleuse accordée à une société. C'est important car le n°1 de la filiale doit prochainement devenir le boss de la maison mère. le vieux est assez récalcitrant, prétendant qu'il a égaré son carnet d'anciennes notes professionnelles, exigeant pour parler qu'on lui permette de retrouver le restaurant oublié où il a dégusté le meilleur Tonkatsu de sa vie ! Ce restaurant a d'autant plus une valeur affective qu'il est étroitement lié dans son esprit à la mort accidentelle de son fils. On a furieusement l'impression que le vieux mène l'enquêtrice par le bout du nez, mais il finit par lui dire que l'hypothèque était valable. Au terme de l'enquête, l'enquêtrice lui paie un tonkatsu, et il s'avère que c'est LE restaurant tant recherché ! le dénouement nous montrera que tout est un peu cousu de fil blanc, tant côté Sakai que de son enquêtrice Chiaki…Une nouvelle malicieuse, qui est d'abord un hommage à la recette japonaise de porc pané !

Un recueil de bonne facture, de récits à l'origine non conçus en vue d'être rassemblés, mais qui nous parle souvent de questions autour de la famille, du deuil, des violences intra-familiales et des difficultés et charmes, quand même, de la vie japonaise.
Commenter  J’apprécie          210
« Goggles », autrement dit « lunettes » en anglais, est un one shot qui regroupe six nouvelles imaginées et illustrées par Tetsuya Toyoda, déjà remarqué lors de la sortie de son précédent recueil : « Undercurrent ».



Il est toujours délicat de juger un recueil de nouvelles dans son ensemble car bien souvent, celles-ci sont inégales et laissent une impression contrastée. Cependant, dans le cas de « Goggles », c'est quelque chose que j'ai très peu ressenti. Au contraire, j'ai été complètement séduite par l'ambiance générale du recueil, qui oscille entre humour et fantaisie (avec Slider notamment), mélancolie et tendresse et nous immerge dans la culture japonaise avec son folklore, sa gastronomie et ses pachinko (jeux à gains). Même « Nouvelles acquisitions à la bouquinerie Tsukinoya », qui est la plus courte (2 pages !) m'a beaucoup amusée !



Si chaque histoire se lit indépendamment des autres, deux nouvelles sont néanmoins liées : « Goggles » et « Aller voir la mer », dans lesquelles on retrouve Hiroko, une jeune fille introvertie de dix ans, battue par sa mère et qui entretient une relation privilégiée avec son grand-père. le thème des problèmes familiaux revient souvent, que ce soient les relations conflictuelles d'un père avec son fils, d'une mère avec sa fille, d'un frère et d'une soeur ou un proche perdu de vue, la relation à l'autre est au coeur de plusieurs histoires et favorise la nostalgie, le regret, mais aussi l'entraide et la bienveillance.



Par ailleurs, le dessin est précis, parfaitement maîtrisé et de toute beauté ! La mise en scène quant à elle est vivante, riche en détails et sert à merveille l'histoire, permettant de véhiculer de nombreuses émotions. Bref, un très beau recueil de 228 pages, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, qui m'a émue tout en me donnant le sourire et que je recommande vivement !



Un grand merci aux éditions Latitudes et à Libfly pour ce partenariat réalisé dans le cadre du Festival d'Angoulême !
Commenter  J’apprécie          250
Goggles est un manga comprenant six courtes nouvelles composées entre 2003 et 2012 sans intention de les regrouper. Pourtant apparaissent des thèmes communs : la précarité due à l'éclatement de la bulle financière et l'excessive sévérité des parents. Chaque nouvelle touche, émeut. Les scénarios sont maîtrisés, les personnages sont secrets, se dévoilent à peine. Il n' y a pas de moralisme lourdingue, simpliste, définitif mais un réalisme sobre, pudique qui laisse songeur. Les dessins suggèrent les émotions des personnages : les cases vides avec un ou deux éléments de décor , les gros plans sur les visages très travaillés.

1) Slider :
Un écolier, un intérimaire fauché (Koheï) et un chômeur ( Kôichi) jouent au base ball; Kôhei envoie la balle hyper loin. Il la retrouve dans une bicoque abandonnée. En ouvrant le frigo, il tombe sur un tout petit vieillard : le dieu de la misère ! Il suffit de le regarder pour tomber illico dans la pauvreté ! Nos trois pieds nickelés, déjà pauvres, vont pouvoir se venger...

2) Mr Bojangles :
Une jeune femme sur le point de se marier engage un détective pour retrouver la trace de M.Bo qui lui avait sauvé la vie enfant...

3) Goggles (prix Afternoon qui révéla l'auteur)
M. Murata, un salary man et Koïchi, le chômeur glandeur de la première histoire, vivent en colocation. Murata confie à son coloc une fillette de dix ans avant de partir au travail. La petite est très maigre, mutique et porte de grosses lunettes de protection ( goggles)...

4) Nouvelles acquisitions à la bouquinerie Tsukima :
Un couple revient d'une brocante. Elle vend des livres, lui des disques. Elle a le bourdon...

5) Aller voir la mer :
On retrouve Hiroko la petite fille de Goggles avec son grand-père. La petite est battue. le vieil homme se confie à un ami, puis il emmène Hiroko faire une virée à moto jusqu'à la mer...

6) Tonkatsu (modeste plat à base de porc pané) :
Une jeune cadre ambitieuse est chargée par son patron d'établir si M.Sakaï a été témoin de malversations financières. Problème: M.Sakaï désormais à la retraite ne parlera qu' à la condition de retrouver le Tonkatsu perdu...


Commenter  J’apprécie          241
Cet ouvrage est un recueil de six nouvelles pré-publiées entre 2003 et 2012 dans les hebdomadaires japonais Afternoon et Hôsho gekkan. Un jeune chômeur superstitieux qui rencontre le Dieu de la misère, un détective privé chargé de retrouver un être cher, un jeune économiste affectée à une enquête culinaire… les situations sont éclectiques.

L'auteur, Tetsuya Toyoda, est connu en France depuis la publication d'Undercurrent. Il n'y a pas d'orientation précise dans le choix des nouvelles qu'il a retenues pour Goggles. On y retrouve les protagonistes d'Undercurrent le temps d'une historiette de deux pages intitulée Nouvelles acquisitions à la bouquinerie Tsukinoya ; l'auteur devait répondre à un cahier des charges précis (un récit développant le thème des librairies d'occasion), il a donc imaginé ce que feraient les personnages d'Undercurrent s'ils étaient devenus disquaire et bouquiniste.

Cet ouvrage d'un peu plus de 220 pages développe des personnages d'une grande sensibilité et d'un altruisme certains. le lecteur s'y attache facilement, les intrigues sont si bien menées que l'on se prend rapidement au jeu de chaque histoire. La difficulté sera de gérer la frustration de ne pas voir les univers plus étoffés qu'ils ne le sont mais c'est là un reproche récurrent que je formule à l'égard des recueils de nouvelles (mon avis sera donc à modérer). Toutes ces histoires explorent une palette plus ou moins larges de sentiments et d'émotions mais, pour le lecteur, chaque récit est l'occasion du passer du rire aux larmes en quelques cases. On remarquera également l'attention systématique dont fait preuve Tetsuya Toyoda quant à la psychologie des personnages. Des personnalités agréables, cohérentes et que l'on se représente assez rapidement.

Parmi toutes ces histoires, Goggles est la plus conséquente. Initialement, c'était un récit que l'auteur souhaitait voir aboutir mais les autres projets éditoriaux l'ont peu à peu éloigné de cet objectif. On perçoit malgré tout qu'il a déjà investi les différents protagonistes de cet univers et qu'il en avait imaginé quelques ramifications. D'ailleurs, une autre nouvelle de ce recueil – Aller voir la mer – reprend la fillette de Goggles et nous permet de vivre avec elle une journée qu'elle passe en compagnie de son grand-père.

L'intérêt de cet ouvrage tient également à la présence d'une postface en fin d'album. Rédigée par l'auteur, il reprend point par point chaque récit présent dans Goggles. Ce texte, écrit à l'occasion de cette publication, lui permet de commenter avec recul les différents travaux qu'il a sélectionnés. Certains ayant été rédigés il y a plus de 10 ans, voire 20 ans, il est amusant d'apprendre que l'auteur est incapable de retrouver une explication logique à la présence de tel ou tel élément (un titre, un personnage…). La présence d'anecdotes autour de la réalisation de ces différents récits épice le propos : un passage trouve son origine dans un fait réel (vécu ou entendu), son refus de retirer une scène malgré la demande d'un éditeur. Tetsuya Toyoda est un critique acerbe et amusé à l'égard de ses travaux. Il se reproche notamment d'avoir donné la même apparence à deux personnages issus d'univers différent ou s'étonne : « en regardant ces planches pour la première fois depuis longtemps, j'ai été surpris de voir que le dessin était plus détaillé que dans mes souvenirs ».

Les genres se succèdent, on passe ainsi du polar à la classique tranche de vie, une pointe de fantastique sur la première histoire vient créer une atmosphère fantasque très appréciable. On ne pourra que s'attendrir pour la petite Hiroko, le personnage principal de Goggles, dont la posture stoïque surprend autant qu'elle n'intrigue le lecteur.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          80
Après le superbe Undercurrent, Goggles est la nouvelle oeuvre de Tetsuya Toyada que nous pouvons découvrir en France. Il s'agit ici d'un recueil de 6 histoires courtes qui plonge le lecteur dans un Japon contemporain, au coeur de drames sociaux et familiaux, entre mélancolie et sourire.

Le recueil s'ouvre avec Slider où 3 amis jouant au base-ball se retrouvent à chercher une balle perdue dans une maison abandonnée. Enfin, abandonnée, pas tant que ça car ils découvrent dans le frigo un petit vieillard qui dit être le Dieu de la misère. Depuis son apparition à la télévision et la crise financière qui a suivie, il a décidé de se cacher ! Une aubaine pour Kôhei qui décide de s'en prendre à son ancien employeur, responsable de son chômage et de ses malheurs.
C'est une petite histoire fantaisiste qui flirte entre le fantastique et l'humour et semble par là même un peu à part dans ce recueil.

Dans Mr Bojangles, une jeune femme demande à un détective de retrouver un ancien voisin qui l'avait beaucoup aidé quand elle était petite fille. Son prochain mariage est l'occasion de l'inviter et de le remercier pour sa bienveillance.
On retrouve ici le personnage de Yamakazi, déjà présent dans Undercurrent. Son enquête permettra de lever le voile sur ce fameux Monsieur Bo qui n'était pas forcément ce qu'il laissait paraître.

La nouvelle suivante qui donne son titre au recueil est certainement la plus touchante du livre. Écrite en 2003, Goggles a lancé la carrière de l'auteur. On y retrouve le personnage de Kôichi, présent dans Slider. Hébergé par un ami, il se retrouve à s'occuper bon gré mal gré d'une petite mutique qui se cache derrière de grosses lunettes de moto que ce dernier ramène temporairement à son domicile. Il tente de la dérider, de la faire sourire et de l'emmener promener. Bientôt, il va découvrir son difficile passé. Maltraitée par sa mère, elle vivait avec son grand-père qui vient de mourir d'un accident de moto.

On retrouvera d'ailleurs la petite Hiroko et son grand-père dans Aller voir la mer. On y découvre le lien fort qui les unissait, un lien qui se passait de mots et en est d'autant plus fort et émouvant.

Plus anecdotique, Nouvelles acquisitions à la bouquineries Tsukinoya imagine en 2 pages les protagonistes d'Undercurrent en disquaire et bouquiniste.

L'ouvrage se termine avec le récit Tonkatsu. Une enquêtrice de la banque Natsume est chargée de faire le jour sur une éventuelle hypothèque liée au candidat au poste de président. Son seul témoin : Mr Sakai qui, avant de révéler ce qu'il sait, demande qu'on l'aide à retrouver un restaurant de tonkatsu au goût unique. Leurs recherches se font promenade culinaire et peu à peu on découvre la vraie raison qui pousse notre homme à retrouver un modeste plat.

Profondément humaines, ces tranches de vie proposées par l'auteur porte souvent sur des drames sociaux ou familiaux : le décès d'un fils ou d'un proche, la maltraitance infantile, le chômage et la misère qui s'en suit. On revient sur le passé avec mélancolie alors que le temps continue de passer inexorablement. le quotidien se déroule avec lenteur, comme si la vie semblait au ralenti. Cela donne une atmosphère envoutante où la mélancolie plane au dessus de chacun. le ton se fait souvent grave même si parfois des pointes d'humour ressortent. On s'attache rapidement à ces personnages simples qui nous ressemblent. Leurs émotions, leur sensibilité affleurent à chaque instant et Tetsuya Toyada réussit avec brio à partager ces petites choses insaisissables qui créent une atmosphère évanescente. Les dialogues sont simples, réduits à l'essentiel. L'auteur ne s'encombre pas de paroles inutiles qui surchargent les récits. Les longs silences sont des moments forts et le dessin sert avec force ses moments de pause.
Le mangaka utilise un trait simple et léger qui sait mettre en valeur les personnages en gardant pour eux le souci du détail qui fait mouche. Les décors sont également très précis et l'auteur nous précise en préface son souci de réalisme qui l'entraîna à aller parfois sur place pour s'approprier certains lieux.

Réalisées entre 2003 et 2012, les nouvelles de Goggles font preuve d'une belle maîtrise narrative et graphique. Ces 6 histoires que l'auteur nous confie charme sans fausse note le lecteur et l'entraîne dans un voyage au coeur de l'intime. Derrière une apparence simple, chaque histoire se ferme sur un changement subtil, presque imperceptible qui nous rappelle qu'un événement infime peut changer notre vie, la conception que l'on a a : le pardon, l'ouverture au monde, l'acceptation du passé. A vous de savoir le détecter.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (5)
BoDoi
31 décembre 2013
Entre génie et monotonie, toujours sincère – peut-être un peu trop.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BullesEtOnomatopees
03 décembre 2013
Goggles est une très bonne lecture pour tous les amateurs de tranches de vies touchantes [...] On achève la lecture avec un sentiment très agréable et les titres « feel good » sont trop rares et précieux pour se permettre de passer à côté.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Bedeo
05 novembre 2013
Tetsuya Toyoda, arrivant à jongler habillement entre les différentes atmosphères de ses histoires, le répercute de manière juste sur son dessin.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
31 octobre 2013
Subtil et émouvant, le lecteur se détend et s’attache à ses protagonistes hors-normes. Ce recueil offre un voyage au cœur du Japon contemporain, entre rires et larmes. L’auteur d’Undercurrent, son autre titre-phare, surprend par sa richesse narrative et questionne le lecteur sur le sens moral de la vie.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Liberation
14 octobre 2013
Comme ces deux grands mangakas, Toyoda ne se complaît pas dans l’exposition des fêlures de ses personnages et le récit n’est jamais glauque. Il prend même parfois des tournures réjouissantes, voire burlesques.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- La mère d'Hiroko travaillait pour une filiale d'une grande société de courtage, et juste quand elle allait enfin être mutée au siège, elle est tombée enceinte. Elle a gardé l'enfant pour faire plaisir à son mari, mais elle ne l'avait pas désiré et ne pouvait se résoudre à l'aimer...Elle ne le voyait que comme l'obstacle qui avait ruiné sa carrière. Pour ne rien arranger, sa fille était d'un naturel très sensible. Ce n'était pas si grave, à mon avis. Rien qu'une petite bizarrerie. Malgré tout, elle ne pouvait pas l'accepter. La petite avait souvent des accès de panique en guise d'autodéfense...Sa mère voyait ça comme un gros handicap. D'autant que sa fille avait mis longtemps à parler et était terriblement timide. L'idée qu'elle soit peut-être inadaptée à la vie en société devait lui être intolérable. Il faut dire qu'elle était perfectionniste à un point un peu maladif. Elle était déjà comme ça à la fac !
- C'est à cette époque-là que tu l'as connue ?
- Oui...On s'est rencontrés tous les trois là-bas...On était amis...C'était il y a 20 ans. Cet homme était plutôt du genre à négliger sa famille...Sa femme s'est mise à le détester de lui avoir imposé un enfant pour n'en faire ensuite qu'à sa guise...et à haïr sa fille...Quand la gosse est entrée au jardin d'enfants, la situation s'était passablement dégradée dans le couple. Le grand-père devait être le seul à tenter de la protéger de ces vagues d'émotions négatives ! Et peu après son entrée à l'école primaire, ses parents ont divorcé. Hiroko est restée avec sa mère, mais celle-ci se montrait de plus en plus intransigeante avec elle et lui reprochait de ne pas se conformer à ses attentes. C'est à partir de cette époque qu'elle a commencé à se montrer violente envers la gamine...
- Et à l'école, comment ça se passait ? Elle n'avait pas d'amis ?
- Apparemment elle était incapable de se mêler aux autres. Elle restait dans son coin, et ses professeurs la traitaient comme une autiste...A cause de ça, elle a fini par cesser d'aller à l'école pour passer son temps chez son grand-père. Il semble qu'il l'emmenait souvent en balade à moto. Bref, c'était la seule personne à qui elle était attachée ! Je te l'ai déjà dit, mais il est mort dans un accident de la route, récemment...Il a été pris dans une collision entre un camion et une voiture...Et la petite était avec lui à ce moment-là...
- !
- Elle s'en est sortie quasiment indemne, peut-être parce qu'elle était légère et qu'elle est bien tombée...Mais elle a dû recevoir un sacré choc ! Depuis, elle n'a pas quitté les lunettes de son grand-père et n'a pas prononcé un mot...

Extrait du récit "Googles"
Commenter  J’apprécie          71
- Est-ce que par hasard vous seriez Monsieur Bo ?
- Absolument pas !
- Ah bon...
- Qu'est-ce qu'il a encore fait celui-là ?
- Hein ?
- Il a débarqué chez moi il y a deux ans...Son immeuble avait été détruit et il n'avait plus nulle part où aller !
- C'était un ancien camarade de beuverie...Je l'ai hébergé quelque temps, mais il a disparu subitement il y a trois mois...Il a beau avoir été un employé de bureau tout ce qu'il y a de plus normal, il a toujours été le genre de personne à se laisser porter au gré du vent...Même en changeant constamment de boulot, il avait trouvé le moyen de se marier et d'avoir un enfant...Mais un jour, sa fille est morte dans un accident...ça l'a détruit, il s'est mis à boire...Alors sa femme l'a quitté et il a tout laissé tomber. Il avait souvent des ennuis avec la police.
- Est-ce qu'il vous aurait parlé d'une petite fille qui vivait dans son ancien immeuble ?
- Oui, il lui avait appelé une ambulance...Ce jour-là il tentait de cambrioler l'appartement d'à côté...Mais cette histoire lui a donné la motivation pour commencer à reconstruire sa vie...Il s'est trouvé du travail dans la surveillance ou le nettoyage, et il est entré aux alcooliques anonymes...Je pense qu'il a toujours voulu être quelqu'un d'autre...Son vrai nom était Makoto Tsuda, mais il a vécu sous toutes sortes de noms d'emprunt...
- Pourquoi est-ce qu'il prétendait avoir été artiste ?
- Apparemment, c'était son rêve quand il était petit...Il dansait bien, faut dire ! Vous connaissez ce vieux tube, "Mr Bojangles" ?
- Celui interprété par Sammy Davis Jr ?
- C'est ça...Il adorait cette chanson...Peut-être qu'il voulait faire pareil...Ou alors il cherchait à impressionner la petite. En japonais, "Bo" signifie bâton, mais se retrouve aussi dans "voleur". Même s'il semble qu'il ait vraiment pratiqué le saut à la perche !
- Comment est-ce qu'il allait, avant de mettre les voiles ?
- Ce n'était pas la grande forme...Il semblait constamment épuisé...Il m'a dit qu'il avait un cancer de l'intestin en phase terminale...
- ...
- S'il n'est pas hospitalisé quelque part, je ne suis pas sûr qu'il soit encore en vie...
- A ce point-là ?
- Comment est-ce qu'on appelle ces morts anonymes dont on n'a pas réussi à retrouver la famille ?
- Ah, des corps non identifiés...Je ferais peut-être bien d'aller vérifier ça...

Extrait de "Mr Bojangles"
Commenter  J’apprécie          60
- Au risque d'énoncer une évidence, certains ouvrages ont de la valeur pour une personne même s'ils ne représentent rien pour les autres. Ça ne te réjouit pas, ce genre de rencontre ? Et le tas de vieilleries qu'on a récupéré contient sûrement aussi des pépites du même genre !
- C'est vrai...Tu as sans doute raison...
D'un coup, je me sens plus légère !
- Ah oui ?

NB : la scène est drôle car sur la vignette comportant les deux dernières répliques, alors qu'ils devisent au volant de la camionnette qui les ramène à la maison, la porte arrière s'ouvre et répand sur la route tout leur stock de livres rapportés de ce décevant marché du livre d'occasion.

Extrait de "Nouvelles acquisitions à la bouquinerie Tsukinoya"
Commenter  J’apprécie          20
Tu sais quoi, Hiroko ?! Quand on roule tout le temps à moto, comme moi, on sent les saisons qui défilent tout doucement !! On perçoit d’infimes variations invisibles à l’œil nu, dans les odeurs ou la douceur de l’air… Alors même si tu as l’impression que les jours se suivent et se ressemblent, n’oublie pas que tout change, petit à petit, continuellement…
Commenter  J’apprécie          50
Au risque d'énoncer une évidence, certains ouvrages ont de la valeur pour une personne même s'ils ne représentent rien pour les autres...
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Tetsuya Toyoda (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tetsuya Toyoda
"CoffeeTime" : une première pause café en trailer... .Dans "Coffee Time", Tetsuya Toyoda nous invite à partager l?espace d?un instant la folie et les angoisses des acteurs de son fascinant théâtre moderne. D?Antonio Morelli, réalisateur italien complètement mythomane, aux enquêtes de Yamazaki, détective privé désabusé, en passant par les déboires d?une jeune ado fugueuse, Toyoda s?amuse à nous faire passer du rire aux larmes. Amères, corsées, suaves ou revigorantes, ces 17 nouvelles sont autant de moments de vie à déguster? comme un bon café. Recueil de nouvelles éclectiques avec pour thème commun le café, "Coffee Time" marque la seconde incursion du talentueux Tetsuya Toyoda dans la collection Latitudes après le superbe "Goggles" (sélection officielle Angoulême 2014).
+ Lire la suite
autres livres classés : mangaVoir plus
Les plus populaires : Manga Voir plus


Lecteurs (164) Voir plus



Quiz Voir plus

Le manga en quelques mots (facile)

Quel est le pays d'origine du manga ?

La Chine
Le Laos
Le Vietnam
Le Japon

5 questions
1463 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , mangakaCréer un quiz sur ce livre

{* *}