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Valse froide de Pierre Thiry est un recueil de trois nouvelles dont le format est idéal pour une agréable prise en main et la belle photo de couverture en fait un objet précieux à garder avec soi pour pouvoir relire ce texte à tout moment et s'en délecter.
Si ces nouvelles sont de genres et de styles différents, elles sont néanmoins toutes trois nées de textes courts à formes fixes, écrits antérieurement par l'auteur lui-même.
La première a été composée à partir d'un triolet « l'art se bride », le triolet étant un poème fixe composé de huit vers sur deux rimes. Quant aux deux autres, ce sont des sonnets qui en sont à l'origine, le sonnet étant lui, composé de quatre strophes, deux quatrains et deux tercets, le sonnet comportant en tout quatorze vers.
Chacun de ces poèmes à forme fixe est reproduit à la fin de chaque nouvelle.
C'est donc en se servant de ces oeuvres poétiques courtes que le poète rouennais Pierre Thiry, auteur déjà de plusieurs romans, recueils de poésie et contes pour enfants a brodé, a inventé, créé un univers beaucoup plus large et laissé libre cours à son imagination.
La première intitulée Valse froide, titre éponyme du recueil, évoque l'émotion d'une fillette observant la chorégraphie des nuages, telle la valse d'Hector Berlioz dans la Symphonie fantastique. Mais c'est un sinistre matin d'hiver glacial et un drame est latent.
La question posée alors est : est-il possible d'échapper au tragique de la vie ?
Cette phrase reviendra au fil du récit, tels un leitmotiv, un mantra, une sorte de conjuration du destin. N'ayant pu échapper au drame, sa propre fille y échappera-t-elle ?
Cette nouvelle fait la part belle à la création. La fillette devenue adulte met toute son émotion dans la création d'une sculpture, une oeuvre qui est son histoire à elle, un arbre qui raconte sa vie, « Son art est une matière émotive qui ne cesse de frissonner ».
Lia Métonymie est cette femme mystérieuse avec qui nous faisons connaissance en Auvergne, à Clermont-Ferrand. Ce nom curieux est une figure de style par laquelle on désigne le tout par la partie, le contenu par le contenant et Pierre Thiry l'utilise en tant que personnage pour sa deuxième nouvelle, devenant par là même un magicien des mots. Lia se révèle être une sorte de fée dont la légèreté n'a d'égale que sa joie de vivre et de voyager et même de voler…
Pour la dernière, La Plume Rebelle, l'auteur fait référence, cette fois, au coq Apollon, surnommé Léon, car plus simple à retenir ! Ce coq est pour le moins fabuleux tant il a de la prestance, de l'aisance, de l'assurance, mais il a un défaut. « Au milieu de sa queue qui jaillissait et retombait comme un jet d'eau du palais de l'Alhambra, on apercevait une plume rebelle. » Léon nous emmène dans une aventure inattendue, une aventure cocasse, rocambolesque mais ô combien poétique dont la chute m'a subjuguée ! Que de symboles représentés par cette plume. Quant à la note explicative en bas de page, à la fin de la nouvelle, elle mérite à elle seule beaucoup de louanges.
C'est avec grand plaisir que j'ai fait connaissance avec le talent de Pierre Thiry, ce jongleur de mots, même si je dois avouer que la lecture de Valse froide m'a un peu obligée à sortir de ma zone de confort. Je le remercie chaleureusement pour m'avoir proposée cette lecture vraiment étonnante car j'en suis sortie charmée, charmée par cette écriture délicate, poétique, fascinante, musicale, souriante si je puis dire, qui incite à la rêverie mais peut également faire frissonner tout en incitant à la réflexion.
L'auteur, cet amoureux des mots, en expérimentant comment à partir de textes courts, il est possible d'imaginer des récits beaucoup plus étoffés et imprévisibles, et ce, en laissant la porte grande ouverte à l'imagination, réussit, et il me semble que c'est l'une des autres grandes valeurs de ce recueil, à donner à tout un chacun l'envie de se frotter à cet exercice et donc à prendre la plume, de Léon ou de Lion…


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Un tout petit recueil de 3 nouvelles toutes très agréable à lire.

Je suis souvent frileuse quand il s'agit de nouvelles, car souvent je suis frustrée de ne pas en avoir assez, ou alors de ne pas avoir de vraie fin.
Mais ici ,j'avoue avoir été séduite, par la qualité d'écriture, mais également par le contenu.

J'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur douce et poétique.
Mais également par les histoires drôles et touchantes ,

Je suis souvent bluffée par le talent des auteurs a pouvoir être aussi concis.

Un vrai régal que cette petite balade au coeur de l'univers de Pierre Thiry.
Alors pour être parfaitement honnête je n'en ai pas eu assez, moi qui aime les pavés, et les descriptions.
Mais l'auteur maîtrise formidablement ce format qu'est la nouvelle.

Néanmoins, je reste curieuse, et je me demande ce que peut valoir le talent de l'auteur sur un travail plus étoffé.

J'ai passé un très bon moment.... et je ne verrais plus les belles plumes blanches sous le même jour... :)
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Trois nouvelles réunies dans ce petit livre, trois nouvelles écrites en réponse à trois poèmes écrits précédemment par l'auteur et ajoutés à la fin de chacun des textes. Une idée intéressante, qui m'a beaucoup plu. Je me suis questionnée sur l'ordre, aurait-il été préférable de citer le poème avant la nouvelle ? En ce qui me concerne, j'ai relu chacune après avoir découvert le poème, et cette deuxième lecture était différente, enrichie.

Les trois nouvelles sont très différentes, et dans le style, et dans le propos. Chacun aura ses préférences. La première est la plus dramatique, la seconde la plus poétique, empreinte de légèreté, et la troisième la plus ébouriffante, dans tous les sens du terme, puisqu'une plume récalcitrante y tient la première place. Elle est celle qui m'a le plus séduite, par son humour. Chacune laisse une part belle à l'imagination, à la fantaisie.

La nouvelle n'est pas mon genre littéraire préféré, mais l'auteur ici m'a impressionnée par son aptitude à créer des univers très différents en peu de pages. Il joue avec les mots, le style pour créer dans chaque nouvelle une atmosphère très spécifique.
J'ai été entrainée dans chacun de ces univers très rapidement, j'en suis sortie tout aussi vite, dommage … j'aurai aimé en profiter un peu plus.

Merci infiniment à l'auteur pour l'envoi de son livre.
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Autant vous le dire tout de suite, j'ai horreur des notes en bas de page qui souvent m'ennuient et sont toujours écrites trio petites et pour tant, pour Pierre Thiry, je fais toujours des exceptions car l'on y trouve souvent des perles d'imagination, comme c'est le cas ici et notamment dans sa dernière nouvelle (du moins celle de ce recueil intitulée "La Plume rebelle" qui avait déjà fait l'objet d'une première publication en 2018 et qui ne peut que m'inciter, ou vous chers lecteurs, à faire peut-être un jour la biographie du célèbre écrivain américain Apollo Sunlight. Comment, vous ne connaissez pas ? Alors lisez ce recueil de nouvelles car ce dernier existe bel et bien dans l'imaginaire de notre auteur. Je connaissais ce dernier (Pierre Thiry et non pas notre cher Apollo) pour ces recueilles de poésie dans lesquels il s'amuse à jouer avec es mots, tout en gardant toujours un cadre bien structuré (ne s'improvise pas poète qui veut) et j'ai eu le plaisir de le découvrir ici en tant que nouvelliste mais toujours avec "des textes courts à formes fixex" comme il le dit lui-même. Parmi ces trois nouvelles se trouvent également quelques poèmes de ces précédents recueils qui y font toutes écho.

Ici, on se retrouve en plein coeur de l'actualité (bien que ce dernier ne l'ai pas anticipé car celle-ci est malheureusement dramatique), faisant parfois un petit détour par Kiev où de jeunes amants se rencontrèrent dans un train ou encore avec un crime crapuleux mais qui ne restera pas impuni.

J'ai toujours peur de trop en dire ou de ne pas en dire assez mais ici, je vais m'arrêter là car j'espère seulement avoir réveiller votre curiosité, votre envie de découvrir "ces jeux de mots", toujours aussi bien placés pour des histoires qui malgré tout, nous font frissonner (appréciez la rime s'il vous plaît). Je n'ai qu'un seul regret : encore une fois avoir lu ce petit recueil trop vite mais n'est pas la caractéristique justement des nouvelles : d'être brèves et d'éveiller un sentiment de frustration chez ses lecteurs ? Une lecture très agréable que je ne peux que vous recommander !
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Un recueil de trois nouvelles d'un auteur à l'imagination débordante dont l'univers me ravit à chaque lecture. Lire du Pierre Thiry, c'est ouvrir grand les fenêtres, laisser passer l'air frais, retrouver son âme d'enfant. Attention c'est également un technicien hors pair qui maîtrise son art. Trois nouvelles, différentes, mais nées de poèmes. Si la première, Valse froide est belle et vengeresse sur fond d'hiver et de la symphonie fantastique de Berlioz, la troisième, la plume rebelle, légère et un brin loufoque, ma préférence est pour la deuxième, Lia Métonymie. J'ai pris une sacré bouffée d'oxygène, clouée au fond de mon lit et manquant d'air justement. Quel vol plané !

Merci, encore une fois, pour ce souffle de mots savoureux et cette possibilité de mettre les voiles d'un quotidien chiffonnant. Mention spéciale pour cette note de bas de page succulente.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Résumé : Trois nouvelles :

Quel lien entre cette petite fille dans une matinée d'hiver et cette femme qui sculpte et qui admire sa fille de quatre ans qui joue avec des cubes

Comme le touriste en Auvergne à Clermont-Ferrand, suivras-tu l'inconnue dans le parc, la disparue du jardin Lecoq ?

Une plume qui relie Napoléon le bel Andalou de la basse-cour et l'écrivain Apollo Sunlight

Et puis bien sûr, de la poésie



Mon avis :

Dans ce petit recueil de 47 pages, Pierre THIRY s'attaque cette fois aux nouvelles et il nous en offre trois.

Valse froide : une petite fille qui fait une macabre découverte, deviendra grande et se servira de la sculpture pour raconter et exorciser ses démons, sera maman à son tour d'une petite fille de quatre ans qu'elle voudrait préserver des vicissitudes de la vie. Une nouvelle triste mais belle et très émouvante.

Lia Métonymie : un touriste aperçoit une inconnue qui l'intrigue et la suit, il s'agit de Lia, qui l'entraîne à Paris puis ailleurs, ils flânent, se racontent et ça se termine sur une note poétique. Un petit conte fantastique magnifique.

La plume rebelle : On commence dans une basse-cour pour terminer dans un hôtel ; ici c'est la montagne russe des émotions, c'est drôle au début puis il y a des parties plus tristes pour terminer de façon déconcertante. Une nouvelle fantastitragicomique (je sais, j'ai inventé le terme).

Et pour épicer le tout, Pierre THIRY nous offre un triolet et trois sonnets ; du pur plaisir.


Comme d'habitude la plume de Pierre est habile, je l'ai découvert sous un nouveau jour dans ce recueil, un peu plus « triste » mais aussi avec beaucoup d'humour. Comme l'auteur le dit lui-même, il voulait des textes courts dans un monde où les gens sont de plus en plus pressés et rechignent à lire de gros livres. Pari réussi, cher Pierre, cette petite pépite se lit rapidement, se glisse dans un sac, une poche, sur le chevet… Bon, j'avoue, plus long ça ne m'aurait pas dérangée, j'en redemande, encore et encore !

Textes courts mais néanmoins riches en émotions, en découvertes, en plaisirs. Pierre THIRY a un style bien à part, le jeu de mots n'est jamais loin, la poésie omniprésente, en vers ou en prose. Merci Pierre pour ces savoureux moments.


En bref, un livre qui ravira les amateurs de poésie, ceux qui connaissent déjà l'auteur et ceux qui n'ont pas encore osé lire ce genre littéraire, l'occasion est belle pour essayer et pour y revenir très certainement. Alors, n'hésitez pas et procurez-vous ce recueil et vu le prix modique, ajoutez-y cinquante-deux reflets du même auteur, vous n'aurez aucun regret !


À lire avec des oeufs sur le plat ou du coq au vin (P. 35) avec un bon verre de Montbazillac ; une belle plume blanche en guise de garde-page.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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VALSE FROIDE :
C'est un magnifique poème en prose que je lis :
La petite fille regardait les nuages danser dans le ciel, elle admirait ! Ils dansaient sur l'air de la Symphonie Fantastique de Berlioz. La valse était froide.
Mais la campagne, silencieuse et la petite fille était immensément triste.
A ses pieds : un cadavre, celui de son père.
Aujourd'hui, Eve, la petite fille a grandi elle est artiste, elle sculpte la pierre, elle fait rejaillir la vie.
Elle sculpte et elle admire.
Elle admire sa fille qui joue, elle qui n'a pas échappé au tragique de la vie.
Elle admire aussi les arbres, le matin et son lever de soleil, elle qui n'a pas échappé au tragique de la vie
Elle sculpte, elle écoute et se remémore le tragique de sa vie.
Les mots s'en vont, reviennent, se croisent, reviennent, elle admire, elle sculpte, elle n'a pas échappé… sa fille, les arbres, le silence, son père, sa fille et finissent par former une ronde, une valse.
Un texte très poétique, pas banal, car quand les gendarmes viennent l'arrêter, les nuages continuent à danser.
LIA METONYMIE
Définition : Une métonymie est une figure de style qui, dans la langue ou son usage, utilise un mot pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée.
C'est là que je me suis rendue compte que l'auteur joue avec les mots de l'ordre de : le guide a l'air d'être Asterix devant l'obélisque ascétique d'un lugubre très romantique…..
Un livre trouvé par hasard dans un parc de Clermont Ferrand s'envole ……………fait des escales : Riom, Châtel-Guyon, Vichy et jusqu'à Paris.
Et puis les mots toujours les mots : Armures, vaisselles, meubles, auberges, châteaux etc ;;;;
Comment traduire cette description que fait l'auteur de ce mot, les comparaisons qu'il lui trouve, ce qu'il lui fait dire.
Juste un petit chef d'oeuvre de vocabulaire.
LA PLUME REBELLE
C'est un coq, ses parents l'ont appelé Apollon mais on le surnommait Léon.
Il était beau, il avait du succès auprès des poulettes qui gloussaient quand il passait. Il avait tout pour lui, son seul défaut, une plume rebelle au niveau de sa queue.
Mais on a beau être beau et avoir toutes les qualités, un jour il est passé à la casserole.
Sa plume rebelle a été récupérée mais malheureusement tous ceux qui l'ont récupérée y ont laissé, eux aussi, la vie.
Sauf l'écrivain qui s'en est servi pour écrire cette histoire.

Pierre Thiry est un vrai poète, un magicien des mots qu'il manipule avec autant d'adresse qu'un jongleur avec des balles. Ce recueil est magnifique il fait bon le lire à voix haute tant les mots résonnent avec harmonie sur un fond de musique que l'auteur a le bon goût de citer (Symphonie Fantastique de Berlioz, le lac des cygnes, et ce petit rossignol qui revient dans deux nouvelles !).
Je vous remercie Pierre de m'avoir envoyé ce recueil que je ne manquerai pas de relire tout comme je le fais pour Hugo, Lamartine, Prévert et beaucoup d'autres.

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Je remercie Pierre Thiry pour l'envoi, en service presse, de son recueil de trois nouvelles : Valse froide.
Le premier texte, Valse froide, donne son nom au titre de l'ouvrage.
Un matin d'hiver, une petite fille regarde le ciel, où dansent les nuages. Ils lui font penser à la valse d'Hector Berlioz dans la Symphonie fantastique. A ses pieds, un drame se noue. Peut-on échapper au tragique de l'existence ?
30 ans plus tard, la petite fille a bien grandi et près d'elle se tient sa propre fille.. Les années passent mais parfois certaines scènes se rejouent.. surtout quand la soif de vengeance est là..
Cette première nouvelle est empreinte de poésie et d'une grande sensibilité. Quelle jolie écriture :)
J'ai été très touchée par cette petite fille et la femme qu'elle est devenue. J'ai aimé l'ambiance et cela pourrait être le début d'un grand roman.
Difficile d'en dire plus..
Ma note : 5 étoiles
A la fin de ce texte, on trouve un triolet : L'art se bride qui clos la nouvelle en beauté.
La seconde nouvelle s'intitule Lia Métonymie et nous permet de partir à Clermont-Ferrand où nous faisons connaissance avec cette femme mystérieuse.
J'ai adoré partir dans un jardin sur les traces de Lia, pour un moment hors du temps, très poétique.
Là encore c'est joliment écrit et j'ai été charmée. Difficile d'en dire plus sans dévoiler trop de choses..
Ma note : 5 étoiles.
Est intercalé ensuite un joli sonnet intitulé Clermont-Ferrand.
Le dernier texte, c'est La plume rebelle où nous suivons, en Dordogne, Apollon, surnommé le coq Léon. Il nous entraine dans une aventure inattendue.
J'ai aimé ce coq, les aventures vécues par cette plume rebelle et le dénouement inattendu.
Là encore, une jolie surprise qui m'a charmé de la première à la dernière lettre.
Ma note : 5 étoiles.
Pour clore ce recueil, l'auteur nous fait découvrir deux sonnets : Apollon et Lion Sunlight.
Alors que je ne suis pas une réelle amatrice de poésie, Pierre Thiry a su réussir le pari de me faire aimer ça ! Et ce n'était pas gagné d'avance.
L'auteur réussi à rendre la poésie accessible à tous, même si on n'est pas au départ amateur du genre.
Sa plume est charmante, c'est frais, court mais cela fait mouche à chaque fois. Et il est facile d'imaginer une version longue de ces nouvelles.
Valse froide est un ouvrage qui mérite un énorme cinq étoiles et que je vous recommande sans aucune hésitation.
En tout cas, moi j'ai apprécié le voyage :)
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Poésie littéraire littérale, envolées lyriques, sidérales, Les images virevoltent entre ciel et terre dans cette valse à trois temps fantasque, à la fois mouvante et immobile, où l'auteur étire ses couleurs tel un peintre sur sa toile, témoin et réceptacle.
Temps1 : contemplation-réception. Des formes, des émotions, exaltation sublimée de l'être au contact de la nature : l'enfant contemple les nuages, les arbres, le soleil, et s'émerveille à l'instar de Baudelaire et ses «merveilleux nuages »
Temps2 : transmission-transformation-expression : l'artiste transcende l'émotion par son art, malaxe, sculpte, modèle, file la matière et crée un objet nourri de son talent et de ses peurs.
Temps3 : confrontation au réel et à la douleur : l'art ne suffit pas, l'objet délaissé ne permet plus de transfert, « le tragique appelle le tragique », l'adulte contemple l'enfant qui contemple les nuages, son esprit fragile y capte les reflets d'un monde trop grand, trop vil, et se rétracte, vaincu, s'abîme, et la main qui magnifiait tue.
Lia Métonymie
Une ville, un touriste, une visite guidée. Soudain un ange passe, une femme. L'apparition happe le poète, le prend dans ses rets, l'emmène à travers le miroir où Alice n'est pas. L'auteur ne nous pose pas un lapin, mais un livre d'où sort une deuxième nouvelle.
Plume rebelle
Plume belle, qui survit à son possesseur, vole au vent, à la barbe du lecteur, entre les doigts du raconteur, de l'écrivin. Il s'appelait Apollon, on l'appelait Léon c'était un coq, oh, vain, qui devint un lion écrivain.
Avec ses exercices de styles à la Queneau, Pierre Thiry aurait trouvé sa place dans l'OuLiPo. Dans cet alliage innovant entre littérature et poésie propice aux libertés, l'auteur a ses raisons que la raison affole et fait flèche de tout bois. Laisse aller, lecteur, c'est une Valse. Froide.
éditions BoD (@bodfrance
Lien : https://www.pierre-thiry.fr
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Ce tout petit livre propose trois nouvelles, subtilement liées entre elles par des fils invisibles, des thèmes sous-jacents, une certaine vision de la beauté et de la brutalité.

Les phrases sont courtes, le style est maîtrisé, le rythme est musical, l'ensemble contient une haute teneur en poésie. L'auteur nous invite dans une partie de son univers littéraire : entre le tragique et l'onirique, toujours poétique et un brin surréaliste, avec des touches d'humour dissimulées par-ci, par-là... J'ai cru entrevoir entre les lignes l'âme d'artiste qui émane de ses mots... Bravo !
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