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EAN : 9782080125354
720 pages
Flammarion (13/09/2002)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Des bas-reliefs de Thèbes à Bazaine, de Louxor à Vieira da Silva, d'une statue assise de Ramsès II à l'Unité d'habitation de Le Corbusier? L'histoire de l'art de Jacques Thuillier est celle du monde et de ses représentations à travers l'architecture, la peinture et la sculpture. Une histoire qui s'étend des premières affirmations artistiques en Égypte et au Proche-Orient à la reconquête humaniste, de l'âge du raffinement aux pouvoirs de la rhétorique, jusqu'aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On ne compte pas les histoires de l'art. On compte plus facilement celles qui sont réussies, ne serait-ce que par leur mise en page. Je fuis comme la peste les ouvrages qui font des reproduction en noir et blanc et de frises chronologiques où les oeuvres, forcément réduite dans un ouvrage, ont la taille d'un timbre poste. Rien de tel ici où le choix des oeuvres est non seulement judicieux mais servi par un texte de très bonne qualité.
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Jacques Thuillier, après tant d'ouvrages "austères" à vocation scientifique, se fait ici plaisir et ce bonheur de voir est largement partagé.
Comme l'ont rappelé Adrien Goetz et Etienne Dumont, il n'y a dans cet ouvrage, à l'exception de l'architecture chinoise, "aucune oeuvre
que l'auteur n'ait vue". Certes un tri, des choix donc, avec le risque de contestations inhérentes. Mais Thuillier a théorisé sur son domaine d'expertise
et son immense culture, pour l'intelligence qu'il en avait, lui a permis de prendre ses distances avec une doxa ancrée, souvent idéologique.
Le résultat est intense de fond comme superbe de forme et quelque ironie ici ou là bien sentie tacle à bon droit "turlupinades" et autres "abstractions construites par
les préjugés et les pédantismes des derniers siècles". Cette histoire de l'art en forme d'essai se concentre sur l'occident mais les excursions alentours nous rappellent
aux splendeurs formelles du "monde noir" - têtes d'Ifé - comme à la sensibilité toute particulière et autre de l'Extrême Orient. Un livre somptueux et salutaire à bien des égards !
Lien : https://www.facebook.com/jea..
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Historien ou critique? L'auteur balaie en une ligne méprisante des artistes comme de Chirico ou Salvador Dali parce que - à son avis! - ils n'auraient rien produit de pertinent!!! On croit rêver. Et personne ne trouve rien à redire à ça? Étonnant. Je vous invite à lire un article complet à ce sujet en cliquant sur le lien.
Lien : http://www.huguesfolloppe.co..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le « faire » et le « rendu »
Un autre clivage apparaît dans la peinture de ces deux siècles (XVIIe et XVIIIe).
Cette fois, il ne touche pas à la représentation ni à la rhétorique choisie, et il concerne bien moins l’inspiration que la technique proprement dite.
On voit en effet - sans qu’on puisse en donner une explication claire - les peintre se séparer en deux familles.
Les uns sont soucieux de représenter ce qu’ils voient ou conçoivent avec une fidélité qui persuade les yeux.
Ils modèlent attentivement les formes, souvent à l’aide d’un jeu de glacis ; s’ils ne se risquent pas à imiter Van Eyck, du moins veulent-ils « rendre » tous les détails et toutes les nuances.
Cette science du « rendu », au contraire, paraît à d’autres mesquine.
Pour leur part, ils préfèrent qu’on admire leur beau « faire », soit le brio de leur pinceau, l’éclat de leur fa presto.
Ils souhaitent que quelques coups de brosse, jetés comme au hasard, mais dont ils savent bien que les amateurs goûteront l’habileté, se recomposent à une certaine distance et suggèrent avec force les couleurs et les lumières.
Cette sorte de non finito de la peinture avait été presque absent jusqu’au XVIe siècle.
Désormais il préoccupe nombre de peintre et parfois efface les différences d’esprit et de sujet.
(page 386)
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Le rejet des vieux déterminismes
… La plupart des histoires de l’art écrites à ce jour, même les plus concises, font passer au premier plan les circonstances économiques, sociologiques ou religieuses censées expliquer la création des artistes. (…) L’art, affirmait-on, n’est qu’un « épiphénomène ». Il est entièrement conditionné par la situation de l’artiste dans son siècle.
Somme toute, il n’a guère d’intérêt que de révéler par des images la dialectique de l’histoire.
Le temps est venu, croyons-nous, d’une révolution « copernicienne ».
Dans cet ouvrage, nous avons tenu à replacer l’art au centre des problèmes.
Nous partons de cette expérience que la création, même si l’artiste est soumis à une commande très précise, même s’il se réclame personnellement de quelque doctrine, reste toujours imprévisible.
Un peintre vivant au milieu de la guerre et de la misère peut trouver de grands accents tragiques, mais plus souvent son œuvre ne reflète que la paix et la sérénité.
D’un admirable tableau religieux, on a tort de conclure à une foi profonde : il arrive qu’il soit l’œuvre d’un athée convaincu.
L’iconographie, par nature, est trompeuse : elle renvoie moins à l’auteur qu’à la destination de l’œuvre.
La création des grands artistes dépasse de très loin les concepts qu’ils ont pu ou voulu proférer, comme ceux où l’on cherche à les enfermer.
(page 9)
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Claude Monet - La Pie - 1869
.”.. Mais enfin c’est lui (Monet) qui a le plus clairement conçu cette quête de la lumière, qui l’a poursuivie avec obstination jusqu’à sa mort, et qui en a tiré d’exceptionnels chefs-d’œuvre.
Prenons l’un d’eux, La Pie. Rien de plus simple : un paysage de campagne sous la neige. Mais rien de plus subtil aussi : quelques troncs d’arbres, s’opposant aux talus sombres, établissent discrètement une sorte de grille géométrique et donnent au tableau sa solidité, tandis que le calme est souligné par la ligne de la haie, qui partage la surface en deux parties égales.
Et sur tout cela s’étend une symphonie de blancs que le soleil fait briller jusqu’à bleuir les ombres, jusqu’à dorer insensiblement les parties lumineuses. La pie n’est pas seulement là pour introduire, dans tout cet éclat, une tache noire et bleue : elle apporte aussi une présence, qui suffit à chasser l’idée de désert et de mort qui menace tout paysage de neige.
Depuis le premier chef-d’œuvre, la page du mois de février dans les Très Riches heures du Duc de Berry, on en avait peint un grand nombre en France ou dans les Flandres, mais la toile de Monet est capable de les faire tous oublier.”
(page 486)
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Débarrasser la vision de l’art des abstractions construites par les préjugés et les pédantismes des derniers siècles, revenir aux œuvres mêmes et à notre intuition devant les œuvres, les laisser simplement parler : tel a été notre souci.
Nous savons très bien les insuffisances que comporte un tel volume : mais nous serions heureux si nous avions tant soit peu rendu au lecteur la simplicité du regard.
(page 11)
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Video de Jacques Thuillier (1) Voir plusAjouter une vidéo

Jacques Thuillier : Poussin
A propos du livre de Jacques THUILLIER "POUSSIN" dans la série "Grandes monographies" chez FLAMMARION, Olivier BARROT raconte la vie du peintreNicolas Poussin.
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