Ce témoignage de cette toute jeune adulte de 18 ans sur son parcours d'enfant surdoué en proie à l'incompréhension des jeunes de son âge, au harcèlement scolaire, puis à la phobie scolaire, ouvre une porte sur le monde des "zèbres", leurs difficultés, leurs angoisses, leurs difficultés à se construire aussi.
Le plus intéressant dans cet ouvrage : Tiana montre que chaque "zèbre" est différent, et que le système scolaire devrait donc s'affranchir de leur plaquer dessus une image stéréotypée de petit génie qui réussira forcément à l'école.
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Un ouvrage très touchant, parce que cette jeune fille de 18 ans, Tiana, livre sans fard et avec une grande maturité sa vie déjà si riche d'événements, d'angoisses et de questionnements. Enfant à haut potentiel, enfant précoce, enfant surdoué, les qualificatifs ne manquent pas pour désigner ces jeunes pour qui entrer dans un parcours classique est très, très difficile. Une intelligence qui fonctionne différemment leur donne bien du fil à retordre dans leur vie relationnelle et les apprentissages. L'intérêt de cet ouvrage est de montrer qu'un cheminement vers une vie d'adulte sereine est possible à partir du moment où le diagnostic est posé et les bonnes solutions mises en place. Solutions différentes pour chacun, car aucun enfant n'est semblable à l'autre.
Un témoignage qui peut rassurer parents, enfants, éducateurs et professeurs qui y sont confrontés.
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Touchant et bouleversant. Ce livre lève le voile sur les idées préconçues sur les enfants précoces....
Les surdoués comme on les appelle. Tiana explique bien qu'il n y a pas de "normalité" ... Nous sommes tous différents. Tous les zèbres sont différents et pour peu qu'il y ait un enfant zèbre dans votre entourage vous reconnaîtrez tout de suite les similitudes mais aussi toutes les différences de ces enfants. Parfois difficiles à vivre, difficiles a suivre aussi, mais c est en eux, c est comme ça... Il faut juste s adapter a eux, comme on s adapte aux personnes en difficultés...
Superbe témoignage qui devrait être lu par pas mal de personnes qui pensent tout savoir sur tout et qui se permettent de juger purement et simplement le monde qui les entoure.
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Témoignage sur une différence, que beaucoup de professionnelle ne captent pas encore ou n'arrivent pas à discerner, en tous cas en France, c'est différent au Canada..
Tiana a un haut potentiel intellectuel ou émotionnelle ? L'on ne sais pas trop finalement, en tous cas une sensibilité sur le monde, l'environnement, ce qui l'a marginalisé.
À lire si vous ne connaissez pas ce qu'est être un "zèbre".
Pourquoi zèbre ? Car c'est le seul équidés qui n'est pas domptable par l'homme et qui se différencie pas ses rayures, qui je crois ne sont pas tout pareil, un peu comme les empreintes digitales.
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Sur le moment, je ne me sentis pas particulièrement heureuse d'être surdouée. Si j'étais surdouée, je n'allais pas, juste parce que je l'apprenais, devenir soudainement un génie. Mais je ressentis un immense soulagement. Enfin, un nom était donné à mon mal-être. Un nom sous lequel je pouvais me reconnaître. On ne pataugeait plus dans le noir, on savait ce que j'avais, ce que j'étais, pourquoi je souffrais depuis tant d'années. Pourquoi je pense comme ça ? Pourquoi je suis différente ? Pourquoi je me sens si seule ? Toutes ces questions trouvaient enfin une réponse. Je n'étais plus l'incompréhensible boule de symptômes et d'angoisses qui rendait les médecins fous : j'étais surdouée. Et enfin il existait un univers dans lequel j'étais normale. Savoir que tant d'autres enfants étaient dans mon cas était rassurant. Je n'étais pas unique ou bizarre, il y en avait d'autres comme moi, des gens qui me comprenaient, des gens qui pensaient comme moi. La sensation d'appartenir à un groupe, à une minorité peut-être, mais d'appartenir à quelque chose. De là est venue ma véritable joie.
Ma mère me dit que j'ai tendance à m'attacher aux gens bien trop vite. Je ne me méfie pas, je manque de discernement. Trois discussions, un éclat de rire et je les considère comme des gens extraordinaires, sans défauts. Je les considère comme des amis chers. Et quand je m'attache, je ne fais pas semblant. J'admire et estime énormément. Je me confie entièrement. Du coup, lorsqu'il m'apparaît qu'ils n'étaient pas aussi attachés à moi que je l'étais à eux, je me sens trahie et abusée. C'est arrivé un grand nombre de fois, et cela arrivera sans doute encore de nombreuses autres fois. Je tombe toujours dans le panneau.
Je ne me trouve pas intelligente, et je n'ai jamais trouvé les zèbres que j'ai rencontrés bien plus intelligents.
Empathique, hypersensible, créatif, curieux, la pensée en arborescence, cela suffit déjà amplement pour un zèbre.
Bien sûr, ceux qui arrivent à gérer tout cela peuvent en tirer un grand bénéfice et devenir bien vite des sortes de génies, mais je ne pense pas que cela soit le cas pour beaucoup. Je ne connais aucun génie, juste des zèbres.
Mais ce n'est pas ce que je veux. Pourquoi toujours cette barrière? Pourquoi ne puis-je jamais être avec eux ? Tantôt je suis l'actrice et eux les spectateurs et tantôt c'est l'inverse ? Il y a toujours cette barrière invisible qui me sépare d'eux. Quelle est cette barrière ? Ils sont d'un côté et moi de l'autre, j'ai beau tout faire, je ne la franchis jamais. Il m'a fallu des années pour comprendre. Cette barrière, c'est la normalité.
Quand je regarde les jeunes de mon âge dans la cour du collège, je me dis que j'ai un problème. Ils sont tous là, à rire et à plaisanter, comme si de rien n'était. Ils sont simplement bien. Ils profitent du moment présent. Du prof absent, du soleil cet après-midi, de l'autorisation des parents de rentrer tard à la soirée de l'un, du nouveau petit ami d'une autre. C'est si naturel, si normal. Je me demande pourquoi moi, je n'en suis pas capable.