Ce 58ème album de la réédition de l'Intégrale de la Saga Ric Hochet (sur les 82 volumes qu'elle contient) due au scénariste
André-Paul DUCHATEAU, au dessinateur TIBET et au coloriste Didier DESMITT... nous offre en 60 pages pas moins de 11 courtes histoires (taille variable, de 1 à 8 pages chacune).
C'est le fameux "bain de nostalgie", pas clichetonnesque pour deux ronds, et magnifiquement "naïf", quoique...
Ric est même — une seule fois — carrément gamin (âgé de 8 à 9 ans, tout au plus), en culottes courtes et dûment en classe de Primaire (CE1 voire CE2) MAIS arborant déjà son immanquable "éternelle" veste blanche tachetée de traits noirs lorsque son Maître l'interroge face au tableau noir : dans "LA TOUTE PREMIERE ENIGME DE SA CARRIERE", il se trouve bientôt face à quatre adultes, tous "hautement suspectables", il pointe sans inhibition l'index vers THE coupable à l'avant-dernière case de la page unique... et le jeune inspecteur Sigismond Bourdon (cheveux noir corbeau et moustache idem) de le féliciter pour son flair et son culot, tout en soulevant respectueusement son chapeau mou à la dernière case (à l'envers, où on nous donne l'argumentaire de l'intime conviction riquienne)... et le gamin est heureux, pas peu fier de sa première enquête à succès !
Bon, il est d'autres sommets de cet album lorsque Tibet et Duchâteau sont retrouvés à moitié occis dans leur burlingue après une joute verbale à haute teneur en décibels "scénariste versus dessineux" : le coupable (Allez hop, on "spoile" !) est un certain Firmin, cousin de Nestor, le brave domestique de Haddock, majordome en livrée rayée, un aminche du duo dans la vraie vie, nommé Jacques Pessis (explications biographiques qu'on trouvera page 7 du dossier final de l'album : "Des figures et des cibles")....
Ah, il y a aussi la scène magnifique de LA crise de nerfs, de dépit amoureux et de larmes de la chère blondinette Nadine, nièce du Commissaire... qui attend évidemment que "son" Ric passe à l'acte et arrête de lui offrir "seulement" leur sortie hebdomadaire (du mardi soir) au cinoche des Grands Boulevard pour aller zyeuter le dernier film de "Bebel"... et puis plus rien après ! :-)
Bref, tout est du même tonneau, avec la toute première histoire parue où le jeune Ric, coupe brossue à la mode d'alors (et le faisant furieusement ressembler à son compatriote Spirou, rouquin lui aussi), vêtu d'un lourd Duffelcoat beige avec écharpe vert pomme au compteur, tout juste quatorze ans au compteur, vend "LA RAFALE" sur les trottoirs de Bruxelles...