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EAN : 9782020125956
405 pages
Seuil (01/12/1993)
3/5   1 notes
Résumé :
L'examen et la comparaison des situations révolutionnaires, notamment dans les îles Britanniques au XVIIe siècle, en France au XVIIIe siècle, et en Russie au XXe siècle, amènent Charles Tilly à opposer les récentes révolutions nationales en Europe centrale et orientale et les avancées vers la supranationalité dans la Communauté européenne. Il estime probable le déclin du nationalisme révolutionnaire - ce qui serait un processus en soi révolutionnaire et de nature à ... >Voir plus
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Professeur de sociologie américain, Charles Tilly, mort en 2008, a fait des relations entre la politique, l'économie et la société son domaine de prédilection. Ses premiers écrits (The Vendée : A sociological Analysis of the Counter-revolution of 1793 (1964) From Mobilization to Revolution (1978) …) isolent déjà la thématique révolutionnaire pour en faire un objet d'étude à part entière. Considéré comme « le père fondateur de la sociologie du XXIème siècle » par Adam Ashforth, professeur d'anthropologie, de sciences politiques et de sociologie à l'université de Northwestern, Charles Tilly a fourni de précieux outils pour l'analyse de l'Etat et des institutions. Son étude sur La guerre et la construction de l'Etat en tant que crime organisé complète par exemple celle de Norbert Elias dans La dynamique de l'Occident et la Civilisation des moeurs en élaborant une théorie générale de la formation de l'Etat. Sa définition de l'Etat – entité revendiquant avec plus ou moins de succès le monopole de la violence physique légitime – nuance également celle de Max Weber. Enfin, son usage de la méthode quantitative dans l'approche sociologique de l'histoire a fait de lui une figure majeure de la discipline de la socio-histoire. Dans Les révolutions européennes 1492-1992 (1993), Charles Tilly s'empare d'un vaste sujet mais n'arrive pas en terrain vierge. Il écrit sur les révolutions depuis 1963. Son objectif est d'élaborer une théorie générale des révolutions, ou au moins de noter les récurrences historiques des cycles révolutionnaires. A terme explique-t-il, il doit être en mesure de « replacer fermement les révolutions est-européennes de 1989 et des années suivantes dans le contexte révolutionnaire » (p.48).

Cet ouvrage, qui ne constitue pas, rappelons-le, l'histoire des révolutions européennes, est donc le résultat d'un projet ambitieux. L'auteur commence par décomposer la révolution en deux éléments : l'issue révolutionnaire et la situation révolutionnaire. le premier terme renvoie à l'« apparition de prétendants ou de coalitions de prétendants qui formulent des revendications exclusives et concurrentes au contrôle de l'Etat ou d'une de ses composantes » (p.92) et le ralliement à ces revendications ainsi que l'absence de répression de la part de l'Etat, tandis que le second terme renvoie à la défection des membres du corps politique, à l'acquisition d'une force armée par les coalitions révolutionnaires, à la neutralisation ou défection des forces armées du régime et au contrôle de l'appareil d'Etat par des membres d'une coalition révolutionnaire (p. 92).

C'est principalement avec ces deux notions que Charles Tilly étudie les situations révolutionnaires dans les îles Britanniques au XVIIe siècle, en France au XVIIIe siècle et en Russie au XXe siècle et qu'il en dresse un tableau comparatif lui permettant d'émettre l'hypothèse que les révolutions nationales dans les pays d'Europe de l'ex-URSS ne sont en réalité qu'un trompe-oeil, la supranationalisation de l'Union européenne entraînant un déclin du nationalisme révolutionnaire, ce qui constitue en soi-même un processus révolutionnaire.

Autant vous dire que résumer ce livre et son développement n'est pas simple tant l'aire géographique et la période étudiée sont vastes. Cet ouvrage est plutôt à lire après avoir lu les classiques de Charles Tilly, car il constitue un dépassement synthétique de ses précédents écrits. Pour le comprendre, il faut connaître a priori l'auteur et sa pensée.

La lecture est donc exigeante et nécessite du lecteur des connaissances en histoire de l'Europe et des révolutions et en socio-histoire de l'Etat. A ce titre, les deux premiers chapitres (Conflit, révolte, révolution et Les transformations de l'Europe - véritables prolégomènes - et le dernier (Les révolutions d'hier, d'aujourd'hui et de demain) sont peut-être les seuls à lire (les seuls lisibles?) pour le lecteur non averti qui ne cherche pas davantage à comprendre les révolutions européennes que les révolutions en général.

A mon sens, le livre s'attaque à une aire trop large et une période historique trop importante pour être intelligible par le lecteur non-historien, ce qui le destine à un public cible duquel je ne fais probablement pas partie. Trop dense, pas assez aéré mais dans tous les cas érudit.
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