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3,46

sur 217 notes
C'était mieux avant paraît-il? En tout cas pas dans le coin des Cévennes où Tixier situe son roman , au début du 20ème siècle! Des paysans à la limite de la survie sur une terre hostile , cherchant par tous les moyens d'améliorer leur ordinaire .Un animal mort , une mauvaise saison et c'est la catastrophe. Les mentalités modelées par cette vie de galère sont atroces :haines, exclusions , violences s'exercent à plein sur les faibles , femmes , enfants , marginaux. Une peur lourde s'installe quand des incidents inexpliqués s'enchainent (incendies , morts d'animaux et d'hommes) : serait-ce la vengeance des enfants martyrs de l'ancien bagne dont au village , beaucoup ont profité? Une histoire très sombre , des personnages pour la plupart méchants et violents .La beauté de l'écriture introduit une étrange dissonance avec la noirceur du propos.
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Je n'avais pas entendu parler de Jean-Christophe Tixier ni de son roman Les mal-aimés avant de le recevoir par le Livre de poche pour le Prix des lecteurs, catégorie polar.

Jean-Christophe Tixier nous plonge au coeur des Cévennes, à la fin du XIXe siècle, dans une communauté qui garde un lourd secret : les événements dramatiques qui se déroulaient dans la maison d'éducation surveillée. Un bagne en somme. En gardant leur inavouable secret, les habitants du village vont plonger un peu plus chaque jour dans les ténèbres. Ils ne sont plus que des ombres, de mauvaises herbes qui ont poussé sur une terre d'amertume et de culpabilité, passant leur vie entre la honte, la peur et la haine.

Jean-Christophe Tixier donne tout son sens au mot maudit et dénonce les conditions de vie des enfants envoyés dans les maisons d'éducation surveillée. Un nom joli pour masquer les horreurs, les tortures qui s'y produisaient ?

Dès les premières pages de Les mal-aimés, l'ambiance est sombre, malsaine. Il s'en dégage une sensation de moiteur, d'étouffement. C'est un récit glaçant, d'une profonde noirceur qui amène le lecteur jusqu'à la nausée. Plus on avance dans le roman, moins on entrevoit une lueur d'espoir. Chaque personnage est tellement déshumanisé, tellement engoncé dans les ténèbres que plus aucun espoir d'une amélioration nous apparaît.

Au début de chacun des chapitres courts, on découvre un extrait des registres d'écrou de la maison d'éducation surveillée de Vailhauquès, dans l'Hérault. de quoi rendre le récit encore plus palpable, plus réaliste, en le raccrochant à une part de réalité.

Le seul point négatif de Les mal-aimés, c'est qu'il manque de rythme. Tout est linéaire, cela manque de rebondissement, de révélations. Néanmoins, ce roman est une belle découverte, car malgré toute cette noirceur, la plume de Jean-Christophe Tixier est magnifique, fluide, presque poétique à certains passages.

Un roman à découvrir mais pas pour les âmes les plus sensibles.
Lien : https://desplumesetdeslivres..
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Un livre coup de poing, poignant, noir et hélas plein de vérités sur la noirceur humaine, la méchanceté et les brimades continuelles qu'il y a dans ce bagne pour enfant, fermé depuis longtemps mais dont les secrets affleurent petit à petit.
Un épisode de l'histoire dont on aurait bien voulu qu'il n'existe pas
Une belle écriture mais une lecture difficile.
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La fin d'un bagne pour enfants en 1884 qui sortent sous le regard des paysans du coin qui travaillant au bagne et faisaient souffrir les enfants.
17 ans plus tard des incidents à répétitions arrivent dans le village.
Un roman noir foncé qui nous décrit la face très sombre des habitants du village.
J'ai eu du mal avec tous des personnages aussi mauvais les un que les autres.
Pas une ame pour relever le niveau .
je n'ai pas vu le rapport immédiat avec l'ancien bagne quui au bout de 17 ans reste debout (?)
Les débuts de chapitres avec la fiches d'un enfant arrivé au bagne sans sortie n'amène pas grand chose et ne rend pas le livre plus joyeux
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Fin du 19 ème ,début du 20ème siècle,les maisons d'éducation surveillée si joliment nommées n'étaient en fait que des bagnes pour enfants où les murs résonnent encore des cris des sévices et tortures faits aux gamins enfermés.
A Vailhauqu§s dans les Cévennes, pas loin de Montpellier, en 1884 le bagne ferme ses portes pour toujours.
A partir de là, l'auteur commence son roman noir, on aime ou on aime pas, moi j'ai adoré.

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Pour ce premier roman que je lis de Jean-Christophe Tixier, je me trouve en présence d'une chronique rurale qui me fait penser aux romans de Franck Bouysse ou Sébastien Vidal, en plus noir. Oui amis lecteurs, ce roman est le plus noir que j'ai lu depuis bien des années. Loin de Jean Giono et Gabriel Chevallier qui tous deux avaient magnifié la ruralité, vous n'y trouverez aucun répit, aucun sourire, aucune complaisance, aucune respiration contemplative.
1884 : un bagne pour enfants est démantelé et un village qui vit de cette activité est en quelque sorte poussé à sa ruine.
1901 : de nos jours, les villageois ont repris leur vie médiocre et misérable, tentant d'oublier le passé peu glorieux.
Les légendes maléfiques naissent de la mauvaise conscience des hommes ainsi il est simple de faire endosser au « malin » les malheurs que l'on attribue au mauvais sort ou au destin. Tous les villageois ont des choses à se reprocher, même ceux qui apparaissent aux lecteurs comme les victimes d'un système esclavagiste dépassé.
L'auteur met en scène les destins croisés dans cette vallée du bout du monde qu'ils appellent « le creux », au pied de la falaise. Plusieurs générations ont ainsi hérité d'une conscience perturbée par le bagne. Au rythme de la nature, des bêtes, le lecteur va donc côtoyer tous les personnages, dans des situations sordides, entre empathie et antipathie pour cette microsociété. Jean-Christophe Tixier se donne ainsi élégamment la possibilité d'égratigner la société d'avant voire celle d'aujourd'hui en décrivant les bassesses humaines intemporelles.
Donc oui, plus noire que noire et sans concession, cette chronique villageoise vous ébranlera à coup sûr et … si tel n'est pas le cas, allez consulter d'urgence !
Lu en version numérique 7.49 €


Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Et quelle lecture…

La quatrième de couverture m'a donnée envie de commencer par celui-ci dans la nouvelle sélection malgré un sujet très difficile : les bagnes d'enfants.

J'avoue que je connais mal le sujet mais tout ce qui touche aux violences envers les enfants me touchent. J'étais curieuse de voir comment l'auteur allait traiter ce sujet difficile.

Ce livre, c'est en fait une façon de rendre hommage aux enfants qui ont subis ces bagnes injustes. À chaque début de chapitre, l'auteur cite un de ces enfants en citant l'extrait des registres d'écrou. C'est quelque chose qui m'a beaucoup marqué dans ce livre car en quelque ligne on comprend l'horreur sans avoir tous les détails.

Toute l'action du livre se passe après la fermeture de l'un deux dans un village du sud de la France. On s'immerge dans la campagne de cette époque. Elle n'avait rien d'idyllique. Les droits des femmes n'étaient pas d'actualité ainsi que la bientraitance des enfants.

L'ambiance est ce qui marque dès les premières pages. Elle est extrêmement sombre. Tout est pesant car la vie est dure dans cette campagne. Les gens sont englués dans des croyances qui nous paraissent totalement arriérés.

Les différents personnages sont quasiment tous détestables. Mais c'est leur éducation et leur culture qui les rend ainsi. Cependant il y a un personnage qui se dégage des autres et qui va nous conquérir très vite : c'est Blanche. Cette jeune femme qui subit les violences de son oncle est admirable. On ne s'en rend compte qu'à la fin du livre mais tout au long du livre on voit bien qu'elle est différente des autres.

Ce n'est pas une lecture facile car les différentes histoires, qui sont liés entre elles, sont toutes très sombres. Il n'y a pas d'enquête policière mais une sorte d'enquête pour comprendre d'où viennent les événements étranges. On va donc faire une plongée dans le passé des personnages et ce ne sera pas facile.

Malgré une histoire difficile c'est une lecture que j'ai appréciée car elle met en lumière un fait sombre de l'Histoire.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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Il y a déjà 17 ans que le bagne pour mineurs a fermé ses portes, voyant ses enfants détenus le quitter le sourire aux lèvres et le coeur léger.
Pourtant, lorsque les bottes de foin prennent feu, les troupeaux tombent malades et la mort frappe, il n'y a qu'une phrase dans la bouche des paysans : "les enfants reviennent se venger".
Coupables ou complices des abus et violences en tout genre, les paysans continuent à en payer le prix.
Le diable serait-il venu sévir dans cette campagne reculée où tous ont essayé d'oublier ?

Mon avis:

Tous les livres ne pouvaient pas me plaire, ça aurait été trop beau.
Pour moi, cette lecture a été le bagne, et je ne crois pas si bien dire.

L'auteur nous plonge dans le milieu rural du début des années 1900, nous mettant face à la dure réalité de la vie de cette époque.
Le décor est planté, le bagne, même si on n'approfondit pas vraiment l'aspect vie du bagne (et tant mieux, je ne suis pas sûre que j'aurais pu faire face à cette violence).
L'histoire se passe 17 ans après la fermeture du bagne, alors que les paysans se font rattraper par un passé qu'ils auraient préféré oublier.

L'ambiance du livre est pesante, et je dirais même malsaine.
Et ce qui me dérange le plus, c'est que cela ait réellement pu se passer. (qui plus est dans ma région !! 😱)

Cependant, il faut saluer tout de même le travail irréprochable de documentation et d'écriture de l'auteur.

Malheureusement, pour moi, c'était beaucoup trop noir et pas assez dynamique, ça n'a pas matché.
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Un roman noir, traumatisant, que j'ai vraiment dévoré et apprécié. Un roman plutôt dur à lire, puisqu'au début de chaque chapitre, de vrais enregistrements d'écrou pour enfant sont retranscrits, enfants qui ont fréquentés un bagne dans l'Hérault. Et tous, condamnés à la correction très jeunes, sont ressortis 1 ou 2 ans plus tard, pour décès. C'est juste totalement abominable, horrible.

J'ai beaucoup aimé l'histoire et les différents personnages : Blanche, Jeanne, Léon, Etienne et d'autres... (même si l'histoire de Blanche est affreuse!) Tous cachent un lourd secret commun, un secret qui va doucement remonter à la surface, pourrir leur existence et nourrir leurs peurs.

Ce livre est vraiment oppressant, mais addictif. Les seuls petits bémols que je lui reproche, ce sont les longueurs et le fait que, finalement, on attend aussi que les enfants reviennent. Mais justement, ce livre nous oppresse parce qu'on ne sait pas où ils sont.

Une bonne lecture, un peu traumatisante, mais tellement prenante !
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Le sujet est sombre à l'image de la couverture de ce roman et de ce titre qui sont vraiment un reflet de cette histoire.
Tout tourne autour de la « terre », pas celle qui tourne autour du soleil, elle tournerait même le dos au soleil écrasant qui ponctue cette histoire. Une terre qui façonne l'Homme. Une terre gorgée de misère et de sang. Les superstitions et les croyances à ce tournant de fin de siècle ont la main mise sur les consciences. On découvre les ravages de la misère et l'alcoolisme n'est pas la meilleure échappatoire.
Je ne connaissais pas ces bagnes pour enfant qui étaient de véritables couloirs de la mort, l'enfer sur terre. Une lecture en entrainant une autre… cette histoire fait écho au roman « île aux enfants » d'Ariane Bois qui nous raconte une autre exploitation des enfants en milieu rural plus de 70 ans après.
Jean-Christophe Tixier nous entraîne dans un enchaînement de vies et de morts. Dès la naissance, certains êtres sont voués à souffrir, à payer les fautes des parents.
La terre nourri et la terre reprend, le fameux tu es poussière et tu redeviendras poussière ! Mais même pour être enterré il y a des différences, tous ne sont pas acceptés au même endroit. On sent les tensions entre l'obscurantisme religieux et la nouvelle pensée qui conduira à la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Jean-Christophe nous dépeint les personnages clés de ces villages. le curé, le docteur et l'instituteur… Ici il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Leur âme à l'air comme souillé par leurs actions et c'est comme si ce bagne avait répandu son malheur autour du village. On découvre que certains ont su et savent tirer profit du malheur des autres. Tout semble perverti, corrompu. Parfois il y a des consciences qui ne laissent pas tranquille.
Les propriétaires terriens ne sont pas mieux lotis, l'avidité, la cupidité et l'instinct animal font ressurgir la monstruosité ordinaire.
Ce n'est déjà pas très reluisant pour les hommes alors imaginez pour les femmes et les enfants !
Ce roman n'a rien de misérabiliste, il n'est pas fait pour faire pleurer dans les chaumières, il n'y a pas de pathos. C'est un roman noir qui montre les bas instincts de l'homme dans un environnement délétère où l'on vit en vase clôt.
Tout au long de la lecture on se demande : Que ressortira t-il de tout cela ? Est-ce qu'une fois que l'orage éclatera une petite lueur d'espoir apparaîtra ? Je vous laisse le découvrir.
Chaque chapitre à pour incipit un extrait de documents officiels (réels) informant de cas d'enfant condamné au bagne et à chaque fois la conclusion est un décès. Cela donne un rythme avec une sentence qui tombe comme un couperet. Cela augmente la tension de ce qui se déroule au présent. Il y a comme un effet de miroir déformant. Les condamnations de ces enfants sont disproportionnés par rapport au délit, d'autant qu'on assiste à des scènes hautement plus condamnables qui ne sont pas jugées.

Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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