La série est à son sommet ici avec un mélange de candeur et de violence terrible qui file des frissons et fait battre le coeur comme jamais.
J'ai encore vécu de très grands moments avec son opus dans un chapitre qui ne semble que gagner et gagner en qualité, sachant qu'on partait déjà de très haut. Ranking of Kings est conçu comme un manga pour la jeunesse et quelle leçon de vie elle leur offre !
Entre l'affrontement entre Bojji et Ouken, les bonnes actions d'Hiling, les nuances apportées à l'ensemble des personnages et les plongées dans les pensées des méchants pas si méchants, c'est un vrai petit bijou ! Revenons d'abord un instant sur la narration tellement efficace de
Sosuke Toka. Alors que son dessin est des plus simples et pas forcément des plus séduisants, il est d'une efficacité folle en même temps. Il y a de nombreux passages quasi muets dans ce tome qui montrent que les mots ne font pas tout et qu'on peut raconter des choses très fortes sans eux, juste avec la puissance des émotions mises dans les dessins. Et franchement, j'adore le concept qui me rappelle à la fois ces BD muettes jeunesse que je trouve géniale et bien le fabuleux
Mitsuru Adachi dont c'est un peu la marque de fabrique, notamment dans l'excellent Touch.
Mais Sosuke Toda c'est plus qu'un dessin, c'est aussi une histoire et surtout des personnages très bien travaillés. Car si l'histoire est assez classique, basique et fortement inspirée des jeux de rôles, les personnages eux sont bien plus fins et profonds. Ce qu'il y a de bien avec lui, c'est qu'aucun de ses personnages n'est blanc ou noir, et ici il montre bien la complexité de chacun, de ce soutien à Miranjo qui défi le groupe d'Hiling mais pour aider Miranjo à se sauver d'elle-même, en passant par Miranjo elle-même qui est terriblement malheureuse d'avoir perdu son seul soutien le roi Bosse et fait tout ça pour le retrouver, sans parler d'Ouken qui semble totalement perdu au milieu de tout ce qu'on lui a appris. Ces personnages sont des « méchants » mais ils sont terriblement touchants et nos héros l'ont compris. C'est ce qui fait tout le sel et l'émotion de leurs affrontements.
Bojji est adorable à laisser libre cours à sa colère lorsque son maître est blessé puis à combattre comme jamais avec ce qu'il vient d'apprendre. Hiling est une reine en soignant ainsi son adversaire juste parce que ses propos l'ont émue. La troupe des gardes d'élite met notre coeur à rude épreuve en essayant de défaire l'immortel Ouken qui est terriblement plus fort qu'eux. Même notre serpent géant à trois têtes s'y met, lui qui n'est pas un combat. *petite larme* Et que dire de cette virée le long du Styx où on croise les mères de nos héros, eux qui sont tous des orphelins (Bojji, Miranjo et Ombre). Comment résister devant tant d'émotions si bien amenées ?
Ainsi au fil de ce tome, voit-on chacun combattre, tout donner et tout risquer. L'auteur ne nous épargne rien et montre la violence de ce moment avec pas mal de sang qui coule. Mais il montre aussi le grand coeur de chacun, leurs hésitations, leurs déchirements, leurs envies de sauver leur prochain. C'est beau, c'est émouvant et chacun en sort grandi. C'est une épopée humaine de la plus belle eau qui nous emmène dans les confins de notre âme.
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