AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Gallimard (25/01/1982)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Que lire après Un nid de gentilshommesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Aux âmes russes tourmentées qui auraient encore quelque doute sur leur état et leur avenir, voici la voie que trace Ivan Tourgueniev dans les années fin 1850, où il revient de beaucoup de choses, de ses séjours à l'étranger et dont la France qui le déçoit par cette tournure historique qui laissait bien des espoirs et qui échoue.

L'histoire qu'il nous conte est du pur jus tourneguievien. Ce qui se dessine ne va pas se passer comme prévu. On est peut-être là dans le souvenir de Pouchkine. C'est un roman ou une nouvelle assez copieuse qui trouve pour appui la société en plein débat double sous la fin de Nicolas 1er, puis sous Alexandre ll, à la fois intérieur et extérieur, son rapport avec l'Occident et son rapport social dont la paysannerie qui la compose à 80% et qui est toujours à l'état de servage. À côté de cela, la société, la ville, est ouverte aux quatre vents, où peut-être que la vache ne retrouve pas son veau, une société donc en pleine ébullition vers laquelle Tourguéniev fait profession nouvelle et se prend d'un amour immodéré pour son propre pays. Ses théories de jeunesse volent en éclats !..

La romance est basée sur un croisement de destins qui semblent inévitables quand on les lit dans leur progression, un peu comme si c'était cousu de fil blanc, mais cette texture apparente cède plutôt à la simplicité du récit sans compter le talent et la poésie de celui qui avait les faveurs d'un très large public acquis à sa cause et qui en dictent ici les pages.

Il y avait, n'ayons pas peur des mots, un engouement presque atavique du public pour le grand séducteur Ivan, ce natif terrien de la province russe, gros foncier. Je le qualifierais de beau ténébreux de la gente littéraire : il impressionnait son entourage, qui plus est par l'air mystérieux que sa personne dégageait . Il renfermait beaucoup de choses en lui, que l'on pût dire éventées pour l'essentiel dans son oeuvre. Il a lui-même déclaré que sa vérité était dans ses livres, mais j'oserais dire que quand il quitta ce monde dans un grand déchirement et une grande tristesse, il emporta avec lui encore bien des secrets non révélés. J'entends dire parfois certains lecteurs que la vie de l'auteur lui-même qu'on lit se situe sur un autre plan que son oeuvre ; c'est à peine si on ne doit pas lire un livre les yeux fermés. En tout cas cette vue de l'esprit ramenée à Ivan me semble consubstantielle. C'est la psychologue-écrivain Annie Anargyros qui s'est penchée sur son cas avec discernement en 2019, je ne suis pas sûr que les 200 pages écrites aient suffi à le cerner.

Tourguéniev est donc à la fois tourné dans ce texte vers un idéal de justice fort attendu et un riche passé russe qui fout le camp qui le rend parfois mélancolique. S'il y a bien un auteur russe qui n'est jamais resté les deux pieds dans le même sabot, eu égard à la société contrastée impériale , c'est bien l'auteur de « Roudine » et de « Peres et fils » qui sous tendent cet arc-boutement intellectuel et qui témoignent de son aptitude à l'objectivité et à la pluralité du peuple russe tout entier. Ici Tourguéniev nous enseigne la tradition russe après avoir pensé tour à tour l'occidentalisme et le nihilisme, une tradition eu égard au peuple russe, à ce à quoi il aspire, jamais rétrograde. Il est étonnant de voir que jamais Tourguéniev n'a été un dilettante que laisse parfois suggérer son image. Il a au contraire énormément étudié ce qu'il avance dans ses romans, empreints de faits de société et non de faits divers, acception très moderne.

Pour la connaissance de l'auteur et de l'esprit de l'époque, à lire bien entendu, sans compter l'histoire en soi d'un Tourguéniev achevé au plan littéraire et poétique . J'aurais pu peaufiner davantage le dessein du protagoniste Lavretski plutôt introverti qui va être pris dans un dilemme amoureux où deux jeunes femmes fort jolies pour ne pas dire séduisantes, réserve d'usage à cause peut-être du destin de l'une d'elles, toutes les deux de tempérament diamétralement opposé vont jouer un rôle prépondérant et façonner cette histoire touchante de manière impromptue et fatale.

C'est en ces termes que Tourguéniev exprimera une vie heureuse qui lui échappe : « Salut, vieillesse solitaire ! Éteins-toi, existence inutile ! »
Commenter  J’apprécie          154


Video de Ivan Tourgueniev (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ivan Tourgueniev
En librairie le 23 mai 2019 ---
Byx serait-elle la dernière de son espèce, celle que l'on appelle l'ultimon ? Pour en avoir le coeur net, elle traverse le royaume de Nedarra à la recherche des siens. Mais chaque recoin regorge de prédateurs…
Un voyage fantastique par Katherine Applegate, l'auteure du Seul et Unique Ivan.
autres livres classés : littérature russeVoir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Premier amour

Quand a été publié le roman ?

1960
1880
1860
1820
1920

10 questions
91 lecteurs ont répondu
Thème : Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose de Ivan TourguenievCréer un quiz sur ce livre

{* *}