J'ai rarement lu quelque chose d'aussi ennuyant que ce roman philosophique que je n'ai fini que parce qu'il faisait partie des lectures obligatoires.
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Ceci est le premier roman de Michel Tournier, qui fut immédiatement remarqué par les critiques. Il s'agit de la réécriture du célèbre "Robinson Crusoé" publié en 1719. Dans une large mesure, le romancier moderne suit d'assez près la trame proposée par Daniel Defoe. Mais ce n'est pas un hasard si c'est le nom de Vendredi qui figure dans le titre: par sa expérience solitaire sur l'île, puis sous l'influence de l'Indien qu'il a sauvé, Robinson évolue vers une conception de la vie de plus en plus éloignée de celle qui prévaut en Occident. Quant aux limbes, ce sont les lieux où va l'âme d'une personne morte en ignorant la "vraie religion": de fait, meme "converti", Vendredi se situe en marge du christianisme.
L'histoire est bien connue: Robinson, victime d'un naufrage sur une île déserte, survit tant bien que mal. Puis il recueille un Indien, que ses congénères cannibales avaient amené là pour être sacrifié. Une relation maître-esclave s'établit entre eux. Mais une énorme explosion met fin aux liens que Robinson conservait avec sa culture d'origine; une nouvelle vie commence pour lui, avec Vendredi. Quand un navire accoste au bout de 28 ans, Robinson choisit de rester.
Comme toujours chez Tournier, le roman est rigoureusement construit. Le chapitre zéro, avant le naufrage, met en scène une prédiction de l'avenir de Robinson (par le tarot). Trois parties sont nettement définies: les débuts solitaires marqués par la volonté de quitter l'île ou, à défaut, de l'administrer comme s'il en était le vrai gouverneur; puis la rencontre de l'Autre avec l'arrivée de Vendredi; enfin la rupture complète avec le monde d'origine. Le récit est entrecoupé par des extraits du journal tenu par Robinson, où il consigne ses pensées (qui me semblent un peu trop philosophiques !).
Il y a dans le roman de beaux passages, qui permettent à Tournier de renouveler complètement le personnage mythique créé par Defoé. Le livre nous adresse aussi une leçon de vie qui trouve une résonance chez le lecteur. Une réserve cependant: j'y ai trouvé des longueurs.
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Pour un livre philosophique, ça se lit tout seul.
Mais moi qui avait une image de Robinson très édulcorée par les dessins animés de mon enfance, je suis ressortie de cette lecture un peu bouche-bée ! C'est beaucoup plus philosophique que je l'imaginais au départ : la vie, la mort, la croyance et même le sexe sont les grands axes de ce roman. Il fait énormément réfléchir sur la société humaine au sens large.
Je pense qu'il faut l'avoir lu au moins une fois dans sa vie, à l'image du Petit Prince ou de Candide !
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Réflexion sur la civilisation, la pertinence des valeurs qu'elle véhicule, le formatage qu'elle engendre, ses dérives, ses côtés négatifs.
Robinson échoué sur un île déserte, privé de ses repères, de son cadre habituel commence par sombrer dans le désespoir, puis s'évertue à recréer les bases d'une société civilisée car il ne peut imaginer vivre sans. Sa santé mentale dépend de son sentiment de maîtrise sur l'environnement.
Il fait donc tout son possible pour recréer une apparence de société dont il est le seul élément.
L'arrivée de Vendredi lui permet d'avoir un tiers à assujettir et brutaliser à loisir, affirmation supplémentaire de la suprématie de la civilisation de l'homme blanc sur les « sauvages » et par extension sur la nature dans son ensemble.
Puis Robinson se laisse peu à peu influencer par Vendredi, sa liberté, sa décontraction, sa façon de vivre avec et dans la nature, et de privilégier le plaisir par rapport au devoir.
Ainsi, il prend conscience des côtés négatifs et contestables de la civilisation et se connecte de plus en plus à la nature environnante et à la vie.
A tel point qu'il refuse de retourner à la civilisation lorsque l'opportunité se présente, ayant découvert ses vraies valeurs dans son île déserte.
Où se trouve la vie véritable ? Dans la société ou dans la nature ?
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Ce livre est une petite merveille!
A découvrir absolument!
C'est une aventure humaine, philosophique, une recherche du bonheur, de la vérité, de Dieu, de soi, de l'autre.... enfin, tout y est abordé à travers la vie de notre Robinson, mais d'une autre façon.
Ne le manquez pas.
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Cette réécriture de l'histoire de Robinson et Vendredi ne m'a pas convaincu. C'est ennuyeux, on a hâte d'en finir. Il y aune description intéressante du rapport de l'homme occidental à la nature et à l'autre (le non-occidental), mais qui se perd dans des considérations philosophiques peu intéressantes et peu intelligibles. Je ne parle même pas de la post face de Deleuze, complètement inintelligible. Lecture non essentielle dont on peut se passer.
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