Je dois tout d'abord remercier les éditions La Grande Ourse ainsi que Babelio pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir ce livre à travers l'opération Masse critique.
Je sors de cette lecture avec un avis assez mitigé : Il y a de bonnes idées, l'intrigue est accrocheuse au début et le style de l'auteur est agréable à lire. Malheureusement, l'histoire s'essouffle assez rapidement. La dernière partie, surtout, m'a semblé assez plate, la faute sûrement à ce schéma qui est le même chaque fois et qui lasse de plus en plus.
Le roman se construit en trois partie avec, chaque fois, un héros d'origine juive qui va se retrouver confronté au fameux bleu divin. le premier héros, Osée, est un juif qui vit au XIIIe siècle. Il vit en nomade, prenant de fausses identités, à une époque où la chrétienté persécute les siens. Il se fait embaucher comme ouvrier à la construction de la cathédrale de Chartres puis fait la rencontre d'un juif en possession d'un objet magique qui renferme le "techelet", le bleu divin. le deuxième héros, Chaïm, est un peintre juif qui se cache à Chartres des Allemands pendant l'Occupation. Un officier Allemand est dépêché à Chartres pour retrouver le vitrail bleu créé par les juifs au Moyen age et vérifier ses propriétés divines. le troisième héros, Raoul, est un jeune homme qui voyage sur les routes et qui se retrouve embauché par une châtelaine comme homme à tout faire, avant de rencontrer un verrier cherchant à reproduire le bleu divin. Ces trois histoires sont liées, les destinées des personnages se croisent.
En points positifs, j'ai aimé la manière dont la cathédrale de Chartres est véritablement le centre de ce roman : en construction dans la première partie, elle est retrouvée dépouillée de ses vitraux et soumise à l'ennemi durant l'Occupation. Dans la troisième partie, on la retrouve enfin dans toute sa splendeur. le côté historique du roman est aussi bien exploité : d''abord au Moyen Age avec les juifs persécutés, les guerres de religion... ensuite durant l'occupation allemande, avec encore une fois un certain nombre de détails historiques pour remettre en contexte la situation de l'Allemagne à cette époque et montrer l'état de soumission forcée de la France.
La première chose qui m'a posé problème dans ce roman, c'est le style un peu trop descriptif de l'écriture : Cela donne l'impression d'une certaine distance avec les personnages, les évènements sont plus racontés que vécus pour le lecteur. J'aurais aimé un peu plus de dialogues, de discours direct pour nous permettre de nous sentir plus proches des personnages, qui sont par ailleurs plutôt bien développés : On comprend leurs motivations, leurs sentiments, leurs raisons, bonnes ou mauvaises... le seul problème est cette distance dans l'écriture qui fait que l'on ne s'attache pas à eux. le ton neutre et détaché de la narration fait qu'on se détache facilement de l'intrigue, surtout que certaines descriptions sont longues et tendent à nous faire décrocher. C'est un point de vue personnel mais j'aime quand il y a un vrai focus sur les personnages, là, on reste toujours en surface, le roman est surtout descriptif des évènements.
Ensuite, pour ce qui est de l'intrigue elle-même, je trouve que l'histoire, pourtant prenante au début, traine pas mal en longueur sur la fin. Au final, je pense que l'intrigue se prêtait plus à un contexte moyenâgeux : plus on se rapproche de notre époque et plus les discours religieux semblent trop appuyés, forcés. le schéma trop répétitif contribue aussi à nous lasser : On retrouve toujours un héros juif contraint de se cacher, des "méchants" antisémites un peu caricaturaux, surtout ceux de la dernière partie, et une jeune et jolie femme dont le héros tombe amoureux. J'ai trouvé notamment bien pratique le fait qu'une personne faible d'esprit ou un enfant soit toujours à disposition pour mettre en pratique les propriétés du vitrail magique.
D'ailleurs, pour en revenir à ce fameux bleu sacré, son existence et ses effets ne m'ont pas gêné au Moyen age, époque où les superstitions, surtout religieuses, étaient nombreuses, où l'on croyait en beaucoup de choses. L'histoire du vitrail aux vertus magiques semble coller à une telle atmosphère. Dans les époques plus modernes, cependant, j'aurais aimé qu'il y ait un peu plus d'explications sur son existence. est-ce que c'est réellement un objet surnaturel, magique, ou bien est-ce qu'il y a une explication à son fonctionnement, scientifique, chimique ou que sais-je encore ? Je cherche peut-être une explication là où il n'y a pas lieu d'en avoir, j'aurais bien aimé tout de même qu'au moins un personnage soit là pour tenter d'expliquer le phénomène, même pour conclure qu'il n'y avait pas d'explication.
Pour conclure, il y a du bon et du moins bon dans ce roman, mais je salue tout de même le talent de l'auteur qui fait habilement s'entrecroiser tous ces destins et qui s'est vraisemblablement beaucoup documenté sur les périodes historiques auxquelles il s'est intéressé dans ce roman.
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Native et habitante de Chartres, c’est avec grand plaisir que je remercie Babelio pour sa dernière Masse Critique ainsi que les éditions La Grande Ourse pour l’envoi de cet ouvrage.
La Quête du Bleu Divin de Sylvain Treperman est un roman situé dans trois époques différentes : le Moyen-Age (au moment que la construction de la cathédrale), la seconde guerre mondiale et les années 1970. Ces trois époques sont bien entendues reliés par la quête d’un vitrail bleu qui aurait des propriétés divines d’origine juive. Le roman tourne d’ailleurs majoritairement autour du traitement qu’on put subir les juifs à ces trois différentes époques. Traitement que l’on constate très identique: rejet et haine de ces populations par une communauté chartraine très catholique.
Les différentes actions sont situé dans la région Chartraine (avec un passage à Troyes et au Mont Saint-Michel), c’est avec plaisir que j’ai lu des lieux qui me sont familiers. Le bleu étant une couleur très importante pour Chartres, je m’attendais à apprendre des choses véridiques et non romancées comme le roman en donne l’impression. J’aurais aimé que l’auteur se documente plus profondément sur la ville pour partager des choses peut-être un peu moins connus sur Chartres, d’autant plus que la cathédrale regorge d’énormément de secrets et de légendes que j’aurais aimées retrouver dans cet ouvrage.
Les trois différentes parties du roman sont assez inégales. La première partie qui tient lieu au Moyen-Age ainsi que la dernière, dans les années 70 ont su me passionner mais la partie du milieu m’a paru fade et ennuyeuse. Le récit n’en reste pas moins intéressant à suivre malgré les nombreuses répétitions et facilités scénaristiques. Un bilan assez mitigé pour cet ouvrage.
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Nous, les maîtres verriers, sommes des musiciens de la lumière. Nous composons nos concertos et nos symphonies polychromes en utilisant les notes multicolores qui jaillissent de nos orgues de verre.
Écumant méthodiquement en parfait pirate toutes les bibliothèques de France et de Navarre, son attention ne pouvait ignorer la plus fameuse et la plus ancienne de toutes les bibliothèques, celle de Chartres.