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EAN : 9782367344409
167 pages
Au Vent des Iles (05/05/2022)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, c’est un peu une fatalité pour Antoine.

De Notre-Dame-des-Landes à Kalgoorlie, petite ville minière de l’ouest australien, il n’y a presque qu’un pas pour le jeune trentenaire désabusé. Sauf qu’après un premier accident avec un kangourou, un autre survient, beaucoup plus problématique, qui l’entraîne dans une course-poursuite dans le désert australien.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre ! Admirez le graphisme de la couverture de Gabrielle Ambrym. Comment douter alors de ce temps de conception intuitif et aux traits révélateurs d'une histoire à venir résolument perfectionniste. Quel charme et quelle prouesse !
Olympien, merveilleux de délicatesse et de justesse, « Gugubarra » est un roman sensible, profondément humain.
Ce kaléidoscope sociétal, écologique, étire ses rais de lumière jusqu'au tremblant de l'antre d'Antoine, le narrateur. Il vit seul et pour cause. Il a en lui des blessures infinies, insondables et les regrets vifs. Remords-braises, ses regards se perdent sur Paris, sa ville.
Il ne travaille pas. Il vit avec l'héritage de son grand-père, ethnologue, pour un an de ressources en faisant très attention. Il cherche sa voie. Pas de côté.
L'écriture est un arc-en-ciel. À elle seule, elle déploie la force intrinsèque de ce récit bleu-nuit dont l'intimité est Antoine lui-même. Ce dernier observe une manifestation de sa fenêtre. Combat d'une jeunesse contre les fléaux inégalitaires, la terre blessée dans sa chair. Sans se sentir véritablement concerné, il va se fondre en elle, observer les mailles se refermer immanquablement. Essayer le mimétisme, survivre. Effet dominos, grand-écart, Antoine cherche les compensations, les moindres indices qui l'aideront à exaucer ses repentances.
Son grand-père était pour lui le socle. Orphelin de ses parents à dix-sept ans, un drame qui n'en finit pas. Tout se bouscule et la trame est un papillon de nuit sur une ampoule qui vacille.
« Moi, le spectateur attentif de ses récits j'admirais l'homme qui avait vécu sa vie. Une vie pleine, riche, forte. Une vie à l'opposé de celle que j'entamais. »
Un grand-père érudit, épris des tribus Aborigènes, les périples en Australie, sciences-humaines et connivence. de fil en aiguille Antoine va à Notre Dame des Landes. Il n'a pas le profil, pas encore.
« Je raconte à Glen que mon grand-père avait écrit un ouvrage sur le « temps de rêve » des Aborigènes de la région de Weemol, dans le Territoire du Nord. »
Glen est son opposé. Convaincu, engagé, petit-bourgeois, il prend son rôle à coeur. Il va entraîner Antoine jusqu'en Australie à Brisbane, sa terre natale.
« Alors j'observe ces gens. Impossible de douter de leur bonne foi, de leur sincérité. Mais cette pensée unique de groupe me rebute, c'est plus fort que moi. »
On ressent l'idiosyncrasie et les habitus de l'Australie. Manichéenne, dualité, les Aborigènes « tous connectés, tous reliés par un fil invisible. Invisible surtout pour nous les occidentaux. »
Le récit est souffle et quintessence. La capacité hors norme de Jacques-Olivier Trompas de mêler une fiction au réalisme fou, sentimentale, existentialiste, politique et engagée. Et la gravité d'une renaissance à la vie pour Antoine. Dans les entrelacs de « Gugubarra » Kookaburra, le plus gros martin-pêcheur du monde. Symbole quand tu nous tiens ! de ce peuple Aborigène broyé par les blancs. Les coutumes et rites écrasés du pied. le travail dans les mines, poussières noires au profond des yeux, corruption et soumission.
« Faire société, c'est être capable de comprendre l'autre, l'empathie, Antoine...et c'est accepter des règles communes. Pour les Aborigènes, les règles australiennes ne sont pas communes, elles ont été plaquées sur eux comme de la peinture sur de la poussière... »
Ce livre de salut, extraordinaire, est un hommage mémoriel pour les Arborigènes. Une ode générationnelle. Pétri de compassions, loyal et initiatique, ce livre à tiroirs, visages et altruisme est un voyage dont on revient métamorphosé. Après « Au pays des borgnes » et « Blackbird », « Gugubarra » signe la consécration d'un grand écrivain. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions Indépendantes 2022. Publié par les majeures éditions Au Vent des îles.
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Lire un roman publié par Au vent des Îles c'est généralement synonyme de voyage et d'évasion. Alors, quand je me suis retrouvée en début de roman en pleine manifestation parisienne (d'actualité) puis dans la ZAD de Notre Dame des Landes (à quelques kilomètres de chez moi) , j'ai été quelque un peu décontenancée . Mais je vous rassure tout de suite, quelques pages et heures de vol ( bien trop d'heures pour moi) plus loin, nous arrivons en terre australienne, et plus particulièrement à Kalgoorlie, une ville minière du Sud-Ouest.

Dans Gugubarra, nous suivons les (més)aventures d'Antoine, trentenaire, ingénieur agronome de formation. Suite au décès de son grand-père, un ethnologue passionné par l'Australie et plus particulièrement par les Aborigènes, il hérite de ses biens et notamment de son appartement parisien, place de la République. Depuis que son grand-père est parti, Antoine se laisse vivre. Une oisiveté qui cache de nombreuses blessures. En effet, dans sa jeunesse, il a eu un grave accident de voiture qui a coûté la vie à ses parents. Depuis lors, la culpabilité le ronge. En ce jour de manifestation, il se retrouve bien malgré lui embarqué dans la foule et les représailles des CRS. Mais une âme charitable répondant au nom d'Anaïs viendra le secourir. Une rencontre qui marquera le début de nombreux déboires …

Retour un peu mitigé concernant ce roman. J'avais beaucoup aimé le précédent de l'auteur, Blackbird, c'est pourquoi je me suis lancé avec un a priori plutôt positif dans cette nouvelle parution. Malheureusement, tout n'a pas fonctionné ici. Je n'ai, entre autres, pas eu d'attachement envers les personnages, et l'intrigue (qui part un peu dans tous les sens) ne m'a pas plus passionnée que ça. de plus, j'aurais aimé que la condition des Aborigènes soit encore plus exploitée.

Malgré ces bémols, c'est un roman qui se lit aisément. Il y a de nombreux rebondissements, et j'ai aimé me retrouver en Australie. En fait, Antoine, c'est un peu un Pierre Richard. Il se retrouve toujours là où il ne faut pas, et fait souvent les mauvais choix… J'ai également aimé la relation avec son grand-père. Une relation qui n'aura malheureusement pas pu s'épanouir comme elle aurait dû…
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Si j'ai choisi ce roman parmi tous ceux proposés dans la masse critique, je dois reconnaître que c'est grâce à sa superbe illustration de couverture qui m'a tout de suite attirée. Promesse de délicatesse et d'ailleurs, je me suis laissée tentée.

Hélas, j'ai eu du mal à rentrer dans le roman, notamment à cause de son personnage principal, Antoine. Loin d'être émue par ses mésaventures, je l'ai trouvé aussi apathique que pathétique. Je ne suis pas parvenue à m'attacher à lui. Par ailleurs, j'ai eu du mal à saisir le fil conducteur de l'intrigue. Paris, puis Notre-Dame-des-Landes et enfin l'Australie... Je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulait en venir, ballottant ainsi son personnage entre différents lieux sans que rien de concret ne se passe, si ce n'est des rencontres plus ou moins désastreuses.

Ce n'est qu'à la moitié du roman environ que l'histoire m'a semblé prendre sens, notamment grâce à l'enquête à laquelle Antoine se retrouve mêlé. Celle-ci apporte du suspense, suspense qui m'a poussée à lire le roman jusqu'à son dénouement avec curiosité.

En résumé, même si j'ai apprécié l'écriture et que quelques phrases m'ont vraiment frappée par leur justesse, je n'ai pas vraiment accroché au roman. Son personnage principal m'a laissée de marbre et j'ai trouvé que l'auteur voulait aborder beaucoup trop de thèmes en même temps (deuil, quête de soi et de pardon, écologie, injustices, politique...)

Malgré tout, je tiens à remercier Babelio et les éditions Au vent des îles de m'avoir envoyé ce roman et permis d'élargir mes horizons de lecture le temps d'une soirée.
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Admirez la première de couverture. N'est-elle pas magnifique ?
Cet oiseau se tient là, avec force. Ce martin-pêcheur est sublime perché sur cette branche, observant l'horizon comme pour inviter le lecteur à pénétrer dans ce récit.
C'est le premier roman que je lis de l'auteur et je peux vous dire que ça ne sera pas le dernier.
L'histoire nous parle d'Antoine, un jeune homme qui vit seul à Paris. Antoine vit sur l'argent qu'il a hérité de son grand-père. Ce n'est pas un homme épanoui, heureux. Sur un coup de tête, il décide de tout quitter pour rejoindre l'Australie, terre à laquelle son grand-père vouait une admiration sans faille. Ce voyage le conduire sur un chemin tumultueux , ponctué par de nombreuses surprises.
Ai-je aimé ma lecture ? Oui, absolument oui. Ce n'est pas l'histoire en soi qui m'a conquise, c'est l'écriture , que j'ai trouvé belle, mélancolique, poétique.
C'est un roman introspectif qui explore les pensées, réflexions et regards que portent le narrateur sur le monde. C'est court, fluide et c'est beau.
J'ai surtout aimé les passages se déroulant en Australie, où l'auteur parle des Aborigènes, des règles auxquelles ils sont confrontées, de cette société australienne qui a tout fait pour gommer leurs coutumes, leurs traditions au profit d'une idéologie imposée.
Je remercie Babelio pour l'envoi de ce roman que j'ai réellement apprécié et que je vous recommande.
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Seconde lecture des éditions « Au Vent des îles » découverte, cette fois, grâce à l'opération Masse critique de septembre.

On suit Antoine, jeune homme désabusé qui a du mal à s'intéresser au monde qui l'entoure, il porte un regard critique sur les gens, mais aussi sur sa vie, alors au point mort depuis quelque temps.
Sur un coup de tête, ressemblant à une fuite en avant, il part retrouver une jeune femme et de fil en aiguille il débarque en Australie, pays qui fascinait son grand-père et où il espère peut-être un peu le retrouver. Mais il va y vivre une succession d'évènements rocambolesques.
Ce court roman est fluide et se lit d'une traite, malgré le peu de dialogues qui le jalonne. On y découvre avant tout les introspections du narrateur et je me suis un peu reconnue dans cet homme qui ne sait pas bien où se poser et qui regarde les gens de manière désabuser sans comprendre les passions qui les animent.

C'est encore une fois une bonne lecture. Je vais suivre cette maison d'édition qui propose des ouvrages du Pacifique et promet de belles découvertes.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Grand-Père était un guide, ses mots sont des indications de route. Mais, comme tous les bons guides, les orientations sont multiples, à chacun de les interpréter comme il le sent.
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Une langue, une culture particulière, un morceau de peuple... C'est fragile comme du verre. Et quand tu es fragile, tu te retrouvés absorbé par le plus fort, c'est la règle...
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Qu'il est doux de savoir ! Se lever le matin sans l'ombre d'un doute, avec la certitude d'être là où il faut quand il faut.
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