L'affrontement de deux frères à l'ombre de la haute montagne.
Henri Troyat fait partie de ces auteurs qui vous font vous interroger sur la gloire et la postérité. A l'époque de ma jeunesse, ses livres trônaient partout en librairie et sur les étagères de mes parents, par vagues de gros pavés qui revenaient chaque année aussi régulièrement que les fruits sur les arbres. Mais aujourd'hui, hormis les livracionados, qui connaît encore son nom ? Alors j'avais envie de voir ce qu'il en était, 50 ans après.
Eh bien, c'est une surprise très agréable. Malgré le temps, l'écriture est restée moderne, bien travaillée, avec de temps à autres de très belles images, des petits diamants qui brillent en passant, mine de rien. Pas de longueurs, de mots ou de phrases superflus.
Et même si le cadre de l'histoire est vieillot (1951 !), le thème reste universel. Bien sûr, le deuxième frère est caricatural (on dirait un « méchant » sorti de chez Coelho !), mais on s'attache énormément au premier, dont le cheminement intérieur est, lui, parfaitement rendu.
Bref, un bon moment de lecture. Qui fait se poser des questions. Qu'est-ce qui fait qu'un auteur passe à la postérité ? Pourquoi ne lit-on plus ces livres qui restent tout à fait modernes, en préférant toujours se jeter sur les dernières nouveautés des auteurs actuels, dont les talents sont moindres ?
Vous avez quatre heures…
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