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Inspiré d'un fait réel, le crash d'un avion, le « Malabar Princess » dans les Alpes en 1950, « La neige en deuil » reste un de mes souvenirs de lecture d'adolescent les plus poignants, avec « Vipère au poing » de Bazin.

Un cadre, grandiose… La MONTAGNE…

Un personnage principal : Isaïe Vaudagne, un ancien guide de haute montagne qu'un grave accident a rendu simplet… Simplet, mais pas sans dignité.

Son frère cadet : Marcellin, prêt à tout pour arriver et particulièrement pour se transporter à la ville dont le mode de vie lui conviendrait certes mieux , pense-t-il, que cette vie miséreuse dans un hameau isolé de haute montagne.

Problème : l'argent lui manque pour mener à bien son projet.

La providence : un avion se crashe, là haut dans la montagne…

Mon premier Troyat, et il y en aura bien d'autres, dans des domaines aussi variés que le roman, la nouvelle et bien sûr dans le domaine où, à mon avis il excelle : la biographie romancée ; voir « Catherine la grande », « le prisonnier N°1 » et d'autres…

« La neige en deuil », 1952, un court roman, une grosse nouvelle… peu importe. Henri Troyat sait parfaitement , dans un cadre aussi somptueux que gigantesque, monter en épingle l'antagonisme entre les deux frères, l'un, Isaïe, issu de la « vieille école » respectueux de la Nature et des anciens, et son cadet Marcellin, plus prompt à la cupidité qu'au respect des traditions.

Poignant… Mais je crois l'avoir déjà dit…
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Isaïe, âgé de cinquante ans vit reclus dans la maison familiale où seule la présence de quelques brebis et de son frère Marcellin, trop souvent absent hélas, le relie encore au monde des vivants. Depuis que le mauvais sort s'est abattu sur lui par trois graves accidents, cet ancien guide de haute montagne, l'un des meilleurs de la région, est devenu quelque peu simplet...

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Depuis quelques mois, je vais régulièrement piocher dans la bibliothèque qui me vient de mes parents. Et, vu mon âge, les livres qui s'y trouvent sont là depuis une cinquantaine d'années, voire plus. Ce qui permet de dénicher des pépites qui, sans les avoir lues, nous sont familières bien qu'elles soient tombées dans l'oubli enfouies sous les décennies de productions littéraires qui leur ont succédé.
Et, en terme de pépite, celle-ci en est, bel et bien, une. L'écriture est parfaite ; aucune pesanteur, chaque phrase a une raison d'être. Les personnages, le décor, l'atmosphère, tout prenait forme dans mon esprit au fur et à mesure que je lisais et les images se juxtaposaient aux mots.
Comme toujours, je ne vous résumerais pas l'histoire ; la 4ème de couverture est faite pour ça. Je vous dirais seulement que c'est une très jolie, réaliste et non moins émouvante histoire humaine.
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Dégotté dans une boîte à livres, qui a le mérite de remettre à l'honneur des livres oubliés, « la neige en deuil » raconte l'affrontement de deux idéaux. Celui d'Isaïe, d'abord : ancien guide de montagne, il aime sincèrement la vie en ce lieu et ses brebis, qu'il s'est mis à élever après un grave accident l'ayant laissé pour simplet ; Celui de son frère Marcellin, ensuite : de 20 ans son cadet, méprisant l'humanité d'Isaïe et prêt à tout pour partir vivre en ville loin de lui, y compris à vendre leur maison de famille.
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Tout bascule le jour où, dans les sommets alpins en 1938, un avion venant d'Inde s'écrase, sur des pics difficilement accessibles. Les repérages aériens semblent montrer qu'il n'y aurait pas de survivant. Mais dans le village des deux frères, plus bas, une équipe de guides volontaires et aguerris décide de braver les éléments, afin de récupérer les lettres et courriers transportés par l'avion - ce qui semble être un bien noble sacrifice au vu des conditions climatiques…
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A sa suite, ouvertement guidé par d'autres considérations, loin d'être humanitaires, Marcellin contraint Isaïe par les sentiments à les mener tous deux jusqu'à la carcasse de l'avion. Confiant en ses talents d'ancien guide, il tentera d'atteindre son but au mépris de toute vie humaine, celle de son frère comme des passagers.
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Mais la montagne est sans pitié pour les âmes impures. Dans un décor digne de Tintin au Tibet, les fantômes et les consciences s'affrontent. Ce qui se passe à la montagne reste dans la montagne, pourrait-on dire. Mais c'est avec brio qu'Henri Troyat, en moins de 200 pages, nous en ouvre les portes et l'ambiance, soufflant le chaud et le froid dans cette atmosphère de bruit blanc : aussi chaude que l'étable emplie de lainage sur pattes, et aussi glaciale que les tombes de neige sur lesquelles il faudra bien se recueillir. A la fois simple, désuet et plus complexe qu'il n'y paraît, ce roman est, à l'exacte image de son personnage principal, très attachant.
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« il n'avait jamais vu un avion de près. Celui-ci était de dimensions énormes. Trop grand pour les hommes. Trop lourd pour le ciel. Déchiqueté, rompu, il gisait sur le ventre dans la neige, tel une bête blessée à mort. le nez de l'appareil s'était aplati contre un butoir rocheux, l'une des ailes, arrachée, avait dû glisser le long de la pente. L'autre n'était plus qu'un moignon absurde, dressé, sans force, vers le ciel. La queue c'était détachée du corps, comme celle d'un poisson pourri. de larges trous béants, ouverts dans le fuselage, livraient à l'air des entrailles de tôle disloquée, de cuir lacéré et de fers tordus. une housse de poudre blanche coiffait les parties supérieures de l'épave. Par contraste, des flans nus et gris, labourés, souillés de traînées d'huile, paraissaient encore plus sales. La neige avait bu l'essence des réservoirs crevés. Des traces d'hémorragie entouraient la carcasse. le gel tirait la peau des flaques noires. Même mort, l'avion n'était pas chez lui dans la montagne. Tombé du ciel dans une contrée de solitude vierge, il choquait la pensée comme une erreur de calcul des siècles. »
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Un condensé de pleins de choses dans cette petite merveille qui démarre en montagne au milieu des moutons et des agneaux ! Deux frères vivent dans la maison de leurs parents décédés. le cadet veut la vendre et profite des faiblesses de son frère, ancien guide de montagne traumatisé par plusieurs accidents. le cours des choses va changer avec le crash d'un avion hindou sur le glacier. Fait inspiré par le Malabar Princess d'Air India en 1950. J'ajoute que des journalistes ont enquêté, sans succès, pour comprendre comment des gens de la vallée s'étaient enrichis si brusquement à cette époque. La relève, quant à cette prose de Troyat, est assurée par Bouysse, Vann, Fermine, en autre.
Petit bilan des fermetures des bibliothèques : je suis trop conditionnée par les nouveautés, alors que j'avais sous le coude certaines pépites de livres de garde qui ne demandaient qu'à s'aérer et à se faire déguster.
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Je crois que je me faisais une idée erronée sur le compte d'Henri Troyat. Je le voyais comme un auteur guindé et vieillot. Je m'étais trompée. "La neige en deuil" a balayé mes préjugés. Ce roman, à la fois drame terrible et récit d'aventure, est une belle réussite.

Le drame raconté par Troyat est dur, la confrontation tragique entre les 2 frères suscite beaucoup d'émotions : colère envers la dureté, le manque de tendresse de Marcellin envers son frère, compassion envers Isaïe, si fragile, si innocent...
L'aspect psychologique du roman est très intéressant. le personnage de Marcellin est peut-être un peu manichéen mais le personnage d'Isaïe est très bien dépeint. Mais outre, ces deux personnages, il y a un 3ème personnage tout aussi important dans le roman : la montagne. Elle est constamment présente dans le récit. Elle domine de sa présence le village, sublime et dangereuse. Elle est la vie et la mort. Elle est l'origine et la conséquence des rapports de force entre les 2 frères et sera inéluctablement le théâtre de leur confrontation finale.

Toute la partie du roman qui raconte l'ascension des 2 frères pour retrouver l'avion écrasé au sommet est palpitante. Très bien menée, cette partie, j'ose le dire, est digne des meilleurs récits d'action. le lecteur est clairement sous tension, suivant prise après prise le parcours des alpinistes. L'auteur transmet bien les sensations, les douleurs liées à un tel périple. L'écriture est très visuelle, c'est un film qui se déroule sous nos yeux.

Je remercie Allantvers qui m'a permis de dépasser mes préjugés sur un auteur que je ne connaissais que de nom et surtout de m'avoir permis de passer un très bon moment de lecture.



Challenge Multi-défis 2017- 48 (item 49 un livre dont l'action se déroule en haute montagne)
Challenge 14-68 entre 2 points de bascule 2017
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Isaïe Vaudagne était un homme confiant et heureux, un guide de haute montagne expérimenté et respecté de tous. Mais c'était avant. Avant que la montagne ne le rejette, que trois expéditions successives tournent mal et que la dernière le laisse sur le carreau, blessé, diminué, inutile. A 52 ans, Isaïe ne vit plus que pour ses quelques brebis et son frère adoré, le jeune Marcellin qu'il a aidé à mettre au monde et qu'il a élevé comme un fils. Depuis qu'il n'a plus toute sa tête, les rôles se sont inversés et c'est maintenant le cadet qui commande, qui décide et l'aîné qui obéit. Et Marcellin a des idées bien à lui : quitter leur hameau isolé, vivre en ville, devenir riche sans se fatiguer au travail. Mais quitter la maison familiale est un crève-coeur pour Isaïe qui ne veut pas entendre parler de la vendre. Son entêtement met Marcellin en rage mais très vite, il a un autre plan. Au sommet de la montagne, un avion en provenance de Calcutta vient de s'écraser. Les secours n'ont pas encore réussi à se rendre sur les lieux et Marcellin veut y entraîner son frère pour tout simplement vider les poches des cadavres et peut-être trouver de l'or. Isaïe que la montagne effraie ne peut refuser cette opportunité à son frère. Malgré ses réticences, il ouvre la marche vers les sommets glacés.

Un court roman où se confrontent deux frères, deux personnalités, deux façons de penser, deux mentalités. Isaïe est certes simple d'esprit mais il a pour lui la bonté, l'honnêteté, la dignité, le courage, la droiture. A l'opposé, Marcellin est pleutre, vénal, fainéant et malfaisant. Après l'avoir élevé, aimé, conseillé et parfois recadré, Isaïe est sous l'emprise de son frère depuis qu'il est diminué. Si son amour pour lui le rend aveugle à ses défauts, cela ne dure qu'un temps et quand il va trop loin, Isaïe se rebiffe. La confrontation entre ces deux frères a pour décor la montagne qui les entoure et parfois les étouffe. Isaïe a vécu par elle, pour elle, en a tiré ses revenus, sa fierté, sa réputation. Les accidents successifs, la mort de plusieurs de clients, sa chute l'en ont éloigné mais quand il réussit à vaincre sa peur, il redevient lui-même. Sur les pentes verglacées, dans le froid, la neige et le vent, l'homme qu'il était retrouve son instinct, ses gestes et la force de résister à un frère qu'il ne reconnaît plus comme sien.
Une histoire bien écrite, très vivante, rude et émouvante, belle et tragique. L'occasion de redécouvrir Henri Troyat, un auteur prolifique et quelque peu oublié.
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Isaïe le simple, diminué depuis que la montagne l'a rejeté, aime ses moutons et sa maison au hameau. Il aime son frère aussi, trop et trop simplement pour ne pas en voir les travers.
Quand un avion venu de Calcutta s'écrase au-dessus d'eux, dans cette montagne où il ne va plus et que son frère veut l'y emmener, un dernier chemin d'initiation s'ouvre devant lui…

J'ai plongé dès les premières lignes dans ce court et rude roman et ne l'ai pas lâché jusqu'à la dernière ligne, accrochée par son angle – nous sommes dans la tête d'Isaïe, et le robinet à empathie coule à flots dès la rencontre -, envoutée par son atmosphère – toutes les odeurs, les sensations, les images de la montagne sont là – et scotchée par une narration dramatique qui culmine à son sommet.
Une forte envie, du coup, de redécouvrir Henri Troyat.
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Ce court roman (une centaine de pages) nous raconte l'histoire de deux frères aux caractères très différents, vivant un peu en marge, dans une bergerie en montagne.
L'un, ancien guide de haute montagne, est attaché à sa vie rurale, ses animaux; l'autre, ne rêve que de gagner la ville, à tout prix.

C'est alors qu'un avion s'écrase au sommet d'un glacier voisin... Et que les deux frères, animés de motivations très différentes, vont tenter l'escalade.

Ce récit ne peut laisser de marbre, il est très touchant, voire poignant. Impossible de ne pas se prendre d'affection pour Isaïe, le frère aîné.

Très bonne lecture, on s'y croirait. le style fluide et vivant de Troyat reste très agréable.
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On ne lit plus Henri Troyat aujourd'hui. C'est passé de mode. J'ai découvert ce livre à l'âge de 13 ans, au siècle dernier. Il me trouble encore. Une histoire simple, d'avion écrasé dans la montagne, mais une histoire efficace : il est question de différences, de rêves aussi.
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