Forget me not

Dans une boîte à livres, j'ai trouvé : Forget me not de Kenji Tsuruta. Il s'agit d'un manga de type seinen et même s'il est annoncé comme un premier tome, aucune suite n'existe, c'est donc un one shot.
J'ai découvert Mariel Imari, une jeune détective privée domiciliée à Venise. Mademoiselle a un emploi du temps chargé, entre un célèbre voleur d'objets d'art qui lui pose des lapins, la quête du tableau Forget me not, son idylle avec le jeune brocanteur Beppo, et ses deux soeurs débarquées du Japon...
Forget me not est un manga rythmé dont les illustrations m'ont beaucoup plu. Les dessins sont vraiment magnifiques. Mariel Imari est charmante avec sa moue boudeuse et son regard enjôleur.
L'histoire est intéressante, il y a de l'humour. J'ai trouvé ce livre sympathique.
La seule chose qui m'a dérangée au début c'est que ce manga est à lire dans le sens original de lecture. Je ne lis pas souvent de mangas donc au début il m'a fallut un petit temps d'adaptation. Mais après, je dois avouer que j'ai apprécié ma balade à Venise.
Pas de coup de coeur mais je mets trois étoiles et demie à Forget me not.

Mariel Imari est une jeune et jolie détective privée évoluant à Venise. D'origine italo-japonaise, elle tente de mettre la main sur le voleur d'un tableau intitulé "Forget me not", disparu depuis 22 ans que même son grand-père, célèbre détective n'a pas réussi à retrouver. On connaît le nom du voleur, qui annonce ses forfaits la veille dans la presse et signe Vecchio, agissant depuis 40 ans dans toute l'Italie, mais pas moyen de mettre la main dessus.

Au fil des pages, on suit les micro-aventures de la belle, qui vit sans grandes ressources personnelles dans la maison luxueuse de feu son grand-père mais n'en a pas encore hérité. Peut-être trop dilettante, ne pensant qu'à dormir, généralement à poil, à nourrir les chats, et à se déguiser pour tenter d'amadouer des hommes d'âge mûr qui pourraient peut-être s'avérer utiles à l'enquête, voire être le coupable. Mais cela piétine...Son autre centre d'intérêt est d'essayer de chopper un charmant jeune homme curieusement assez fuyant, Veppo...

Un manga paru il y a une vingtaine d'années, qualifié de fantaisie policière, à l'ambiance glamour dans les décors des canaux et palais vénitiens. le graphisme est précis, rien à dire, et illustre bien les trésors de Venise. Mais l'histoire est assez embrouillée au départ, et les rencontres masculines que fait Mariel valent surtout pour nous montrer ses nouveaux déguisements, elles ne sont pas d'un grand intérêt pour faire avancer l'histoire et ces hommes n'ont pas d'épaisseur et pas grand rôle à jouer, y compris son majordome, très présent, à part quand il lui rappelle avec justesse que "s'agiter n'est pas travailler". de même pour la visite de ses deux soeurs venues du Japon.

Une histoire pour se distraire, sans grande prétention, et qui n'atteint que partiellement son objectif.

Tsuruta est devenu pour moi au fil des ans et des ouvrages, le pape des pin-up nonchalantes et improbables. Dans ses décors toujours un brin désuets et hors du temps, il a construit des histoires intemporelles cocasses et intrigantes où il a su imposer son propre rythme, un rythme mélancolique qui me parle bien.

Retour en arrière ici, en 2004 - wow presque 20 ans ! - avec une petite chose toute amusante : les aventures d'une détective forte en déguisement mais poisseuse comme tout, Mariel, qui doit résoudre une affaire irrésolue par son génie de grand-père afin de pouvoir hériter. Elle n'est pas sortie de l'auberge ! Mais veut-elle vraiment en sortir ?

C'est dans un beau décor vénitien qui semble s'être figé dans le temps, que nous entraîne Kenji Tsuruta pour suivre les aventures ou plutôt le quotidien de sa jeune détective nonchalante qui ne semble pas tant que ça avoir envie d'hériter. Elle préfère flâner, jouer les détectives sans jamais vraiment avoir de résultat, boire, se promener en petite tenue dans son bureau-maison et profiter de la vie ! Comment le lui reprocher ? Mariel est une des héroïnes typiques de l'auteur et c'est pour ça qu'on l'aime quand on apprécie ce dernier. Pas de prise de tête avec elle, tout vient à point à qui sait attendre et si ça ne vient pas tant pis. C'est donc très relaxant de la suivre.

Même s'il a planté son décor à Venise, l'histoire pourrait très bien se dérouler dans n'importe quelle ville d'art tant cela a peu d'incidence. Il n'utilise pas vraiment ce si beau décor, si ce n'est pour la mélancolie donnée par la forme lacustre de la ville et son ancienneté donnant du lustre aux ruelles empruntées et aux ponts visités. C'est un joli cadre où poser son appareil. Mais cela fonctionne car Forget me not est avant tout un titre d'ambiance, une ambiance désuète, rétro, des plus savoureuses.

Avec un petit air de Cat's Eye, on découvre un chassé croisé amical-amoureux entre Mariel et Vecchio, le voleur qu'elle tente d'attraper, qui lui envoie à chaque fois un petit courrier pour l'avertir de son prochain méfait. C'est amusant et savoureux, rappelant bien des souvenirs au vieux lecteur. Cela se déroule en plus dans une atmosphère bon enfant, presque sans tension, puisque chaque plan est abordé tranquillement, sans mélodrame si jamais le voleur n'est pas attrapé, mais plutôt avec un jeu de dupes assumé puisque très vite l'identité de Vecchio est partiellement dévoilée. J'ai beaucoup aimé ce jeu surprenant et différent de bien des titres du genre.

En plus, retrouver la patte graphique du mangaka dans ce cadre a beaucoup de charme. Son héroïne a toujours d'aussi belles formes, comme toutes celles qu'il dessine. Elle est amusante également dans sa posture de détective - non-détective et nous entraîne dans de jolis coin avec ce trait très crayeux qu'on connaît à Tsuruta. Cela a un charme certain.

Alliant cette fois petite variation romanesque sur la thème des détective-voleur dans une Venise intemporelle et dessins dignes d'un artbook, Tsuruta offre un beau et sympathique moment de détente décalé, amusant, nonchalant, à l'image de son héroïne ici. C'est simple mais original et savoureux, cela aurait pu continuer longtemps tant l'efficacité y est de mise. Mais on ne lui reprochera pas de s'en être tenu là, tant il s'est perdu en déliquescence en voulant faire durer et durer ses héroïnes d'Emanon quelques années plus tard. Finalement le format court est celui qui lui convient le mieux et on ne s'en plaindra pas !
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Un one shot signé Kenji Tsuruta qui ne m'a pas du tout convaincu. Cette histoire est relativement sympathique au premier abord, Mariel possédant un caractère attachant qui colle bien à l'idée que l'on peut se faire d'une détective privée. La manière de procéder dans son enquête est originale car l'héroïne apporte un grain de folie, de plus les décors sont magnifiques, la ville de Venise est bien retranscrite. Cependant c'est beaucoup trop confus pour un one shot, l'intrigue se disperse avec des transitions vraiment incompréhensibles et irrégulières. Ce n'est pas du tout agréable à lire d'une part, et de l'autre le mangaka est bien moins subtil pour dessiner les scènes d'interactions autant que les décors... ce qui m'a fait décrocher des les premières pages. L'auteur use de clichés sur l'atmosphère romantique et mélancolique que l'on attribue instinctivement à cette ville, avec gondoliers, mandolines et musées d'oeuvres d'art. Malheureusement ça n'aura pas suffit à susciter mon intérêt.

J'avoue que les mangas ne sont pas trop ma tasse de thé.

Déjà, il faut lire de droite à gauche, chose qui n'est guère évidente en soi. Ensuite, l'intrigue policière est confuse, dense, difficile à suivre, voire même incompréhensible.

Malgré tous ces points négatifs concernant la compréhension générale de l'histoire, je reconnais que les illustrations – qu'elles soient en couleurs ou en noir et blanc – sont précises, nettes, voire même aux détails près.

Il est vrai que le Manga est un genre littéraire à part, et, surtout quelque peu déroutante pour tous ceux qui ne l'apprécient guère et/où n'en lisant jamais.

En ce qui me concerne, je ne renouvellerais pas l'expérience manga !!!