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EAN : 9782882503916
560 pages
Noir sur blanc (25/01/2016)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Varsovie, 1939. Le lieutenant Konstanty Willemann erre dans la ville bombardée où l’occupation allemande étouffe toute liberté. Celui qui n’était avant-guerre qu’un dandy, un père et un mari inconstants, un noceur dévorant l’argent de sa famille dans les clubs les plus chics, se retrouve soudain au-dessus d’un abîme. Konstanty a été élevé par sa mère dans la langue et la culture polonaises, mais son père était un aristocrate allemand, officier de carrière. Est-il do... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Waouh, sacré roman… très troublant et en même temps, très prenant.
Fin 1939, au début de la Seconde Guerre Mondiale. Dans la Varsovie bombardée, après son siège par les allemands, le lieutenant Kostanty Willemann, morphinomane et tombeur de ces dames, erre dans les rues en pensant en vrac à sa famille, aux femmes et à la morphine...
Le plus dérangeant avec ce roman, c'est sa narration : Konstanty, surnommé affectueusement Kostia et Kostek raconte son amour pour sa femme Hela et son petit garçon Jurek. Cependant, il y a aussi Salomé chez qui il se perd dans les méandres du sexe et de la drogue. Mais derrière Kostanty, il y a une autre voix, qui donne une alternance entre le « tu » et « il », selon qu'elle s'adresse au lecteur ou à son cher Kostek. On se demande longtemps qui peut être ce second narrateur invisible, qui semble connaître passé et futur de chacun. Ce semblant monologue est déconcertant mais aussi complètement envoûtant. L'auteur montre Varsovie sous les décombres, les difficultés d'approvisionnement, les relations compliquées entre envahisseurs allemands et envahis polonais à travers ce « duo ».
Difficile d'aimer cet anti-héros qui ne semble posséder aucune volonté, cède à ses envies et agit plus vite qu'il ne pense. Et pourtant, lors de son voyage, perdu, il est aussi en recherche d'identité, est-il polonais ou allemand ? Qui aime-t-il ? Szczepan Twadoch plonge le lecteur dans les pensées de Kostek, dans l'omniscience de la voix et lui permet de saisir tous les tenants et aboutissements de chaque fait et moment.
Ce livre m'a énormément marquée par sa puissance narrative et l'humour noir de l'auteur qui nous apprend beaucoup sur la Pologne et ses rapports avec leurs voisins allemands au début de la Seconde Guerre Mondiale. Merci à Masse Critique et aux Editions Noir sur Blanc pour cette belle découverte.
(J'aime beaucoup la couverture du roman, troublante comme l'histoire : on y voit un homme qui souffre enlacé par une sorte de squelette à deux faces dans les rues d'une ville. (C'est l'oeuvre d'un certain Georg Grosz, un allemand antimilitarisme qui pratique l'exagération caricaturale. Donc parfaitement choisir par l'éditeur français, Noir sur Blanc). L'image de la couverture originale est plus simple, on y voit un homme avec deux bouches… )
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Livre que j'avais l'intention de lire en polonais mais que j'ai eu la chance de recevoir en version française grâce à la Masse Critique de Babelio.

Konstanty Willemann, officier de l'armée polonaise défaite par les Allemands à l'automne 1939, adore les femmes, les voitures, les fêtes, l'alcool et la morphine. Il regrette beaucoup l'insouciance et les plaisirs de sa vie d'avant la guerre. Il n'hésite pas à aller voir son meilleur ami-médecin pour le supplier de lui donner une fiole de morphine alors que l'hôpital est rempli de blessés qui en ont terriblement besoin. On a envie de le détester mais sa sincérité et son franc parler ont en même temps quelque chose d'attachant.

Entraîné un peu malgré lui dans la résistance polonaise, on le suit dans les rues de Varsovie après les premiers bombardements. J'ai commencé ce livre alors que je suis tombée par hasard sur un court documentaire français de 1954 montrant la destruction de la capitale polonaise qui, après 1944, n'était qu'un champ de ruines. Je vous invite à le regarder pour visualiser un peu l'insouciante Varsovie d'avant guerre et l'horreur qui va s'abattre sur la ville. Il s'intitule "Varsovie, quand même" et vous le trouverez facilement sur internet. "Morphine" nous fait donc visiter cette Varsovie d'octobre 1939, déjà écornée mais encore debout.

Kostek n'est jamais tout seul, une voix étrange l'accompagne constamment et nous apprend beaucoup sur lui même mais aussi sur le passé et l'avenir de tous ceux qu'il croise. C'est un peu déstabilisant au début mais on s'habitue assez vite à ces changements de narrateur.

C'est un roman étonnant et dérangeant parfois. Je l'ai apprécié pour l'originalité du sujet et du style. J'ai aimé cette vision différente de Varsovie et de la Pologne avec un anti héros mis en avant. Un jeune auteur polonais à découvrir (que cet amas de consonnes dans son prénom ne vous fasse pas peur) et une traduction remarquable de Kamil Barbarski, nom pas tout à fait inconnu pour ceux qui ont déjà lu les polars de Zygmunt Miłoszewski.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Ce livre a reçu le "prix Passeport" et sans doute que c'est le passeport pour la dernière errance du personnage principal Konstanty (Baldur) Willermann (Von Strachwitz).
Un superbe roman très noir où la mort rode jusque dans les pas, dans la tête de Konstanty mais n'est elle pas le seul être, la seule femme aimant "son petit Kostek"?
Un superbe livre qui nous entraîne dans le sillage d' un personnage existentialiste ,flou, mal dans son être, amateur de paradis artificiels qui se transforment en enfers bien réels dans une période également trouble génératrice de tous les possibles et surtout les pires.
Et en plus une maestria narrative de Szczepan Twardoch
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J'ai tout de suite été attirée par le résumé de ce roman qui promettait le récit intime d'une Pologne tout juste vaincue. Un contexte que j'ai trouvé très intéressant, car éloigné de l'évocation plus connue des ghettos ou des camps.

Cependant, j'ai eu énormément de peine à entrer dans l'histoire. En cause, le personnage principal qu'il est tout simplement impossible d'apprécier. Lâche, morphinomane, hommes à femmes et meurtrier, pour ne citer que quelques-unes de ses qualités. J'ai beaucoup pensé aux Bienveillantes de Littell et à Aue, son officier SS embarqué presque par erreur dans les atrocités de la guerre. Et pourtant, à choisir entre Konstanty, résistant polonais, et Aue, je passerais plus volontiers une soirée avec le membre des SS, c'est dire.

Le style également est très perturbant. Konstanty est en permanence suivi par une sorte de conscience dont les pensées s'entremêlent à celles de notre héros. Dans un mélange maitrisé mais compliqué, la narration passe ainsi du "je" au "il", de Konstanty à sa conscience, parfois dans la même phrase, à grands renforts de répétitions. le tout donne l'impression d'un dialogue complètement schizophrène et entêtant, mais épuisant à la lecture, voire au final lassant.

Un roman d'une grande originalité, pour son thème et sa forme, mais un style et une narration qui m'ont fatiguée au point d'en perdre tout intérêt pour l'intrigue et son héros que j'avais déjà tant de peine à suivre. Une rencontre un peu ratée de mon côté mais qui pourrait enchanter un autre lecteur exigeant et moi fatigué que moi en ce moment.
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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Grande originalité que ce roman, qui m'a attiré par son thème.,Mais dés le départ, avec son style narratif particulier, je me suis perdue ; j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, garder un intérêt pour le héros : morphinomane, homme à femmes, meurtrier. le rappel au « petit Kostek »
sans cesse. Bref une lecture épuisante que je n'ai pu mener à son terme.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il te regarde sans regret ni jalousie, il te regarde avec amour et c'est de l'amour-propre, comme l'est toujours l'amour des parents. Aucun de vous ne le sait, mais l'amour pour le fruit de ses entrailles est de l'amour-propre, vous vous aimez vous-mêmes dans vos enfants, bien que vous croyiez que ce soit le plus noble des amours, ce n'est que de l'égoïsme pur.
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Efik finit par ne plus avoir peur du vieux monsieur Willemann, il prit la jeune fille dans ses bras et la coucha sur les sacs d'avoine, il retroussa ce qu'il y avait à retrousser, arracha c'est qu'il y avait à arracher et déchira ce qu'on ne déchire qu'une seule fois.
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- Je pense qu'il n'y a pas d'humains du tout. Nous nous sommes inventé ce concept d'humanité et certains vont jusqu'à vivre comme s'il était réel, mais il ne l'est pas, car personne n'est à sa hauteur, les gens ne sont pas humains selon la définition communément admise ; selon cette définition, ils ne sont que des animaux.
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Il parlait de lui sans gêne, ou plutôt comme s'il ne connaissait pas du tout la gêne, il parlait sans cette modestie disgracieuse et toujours feinte dont usent d'ordinaire les vaniteux qui amenuisent leurs mérites pour pousser leurs interlocuteurs à les assurer que ces mérites sont incontestables.
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Un grassouillet assis dans un coin déforme avec sa large poitrine les pans de sa veste tendue comme le boyau craquelé d'un boudin frit ; sa chemise difficilement boutonnée dévoile sa peau, dans les ellipses de tissu entre les boutons, on dirait une pâtisserie poilue.
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