Promenons nous à Prague avant-guerre, magnifiée par les souvenirs de jeunesse du romancier
Johannes Urzidil, née d'une mère juive prématurément décédée, d'un père allemand catholique remarié à une femme tchèque.
Il déambule dans une ville cosmopolite, où la minorité allemande rivalise avec les Tchèques, va de châteaux en cafés, de commerces en églises, enfant aventureux. Mais c'est la ville qui est au coeur du récit, majestueuse même dans ses taudis, vieille de tant de faits historiques comme un onctueux mille-feuille fait de siècles superposés .
D'autres récits succèdent à ce « Relief de la ville », comme « Moi, Weissenstein Karl », « Testament d'un jeune poète » où les littérateurs, aspirants écrivains, pamphlétistes praguois ressuscitent dans les fameux cafés de Prague. C'est un milieu qu'il connait bien, où qu'il a bien connu, avant que les lois anti-juives ne l'obligent à se cacher puis à fuir pour la Grande Bretagne et les Etats-Unis. Car Urzidil fréquenta Kafka (personnage de ses récits),
Max Brod,
Franz Werfel...
Dans ce Triptyque,
Johannes Urzidil, conteur né, redonne vie avec beaucoup de tendresse à sa ville, l'inscrit dans une sorte d'Age d'or hors d'atteinte de la modernité, au temps de la monarchie habsbourgeoise .