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EAN : 9781500975319
426 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (10/09/2014)
4/5   9 notes
Résumé :
1933. La guerre d’Espagne se profile à l’horizon. Soledad, Juan et Jaime vivent dans un petit village du golfe de l’Ebro, au cœur de la Catalogne espagnole. Soledad, fille d’un propriétaire terrien, au destin dramatiquement lourd à porter dès ses treize ans. Juan, un garçon très pauvre qui s’épuise à travailler pour faire vivre ses vieux parents tout en rêvant d’égalité et de justice. Jaime, un jeune étudiant en médecine, fils de notable, catholique, mais sympathisa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans les déserts du vide c'est un premier tome captivant, une intrigue bien huilée et des personnages façonnés à la main… C'est une immersion dans un climat tendu, dans un contexte politique fort...

Autant vous l'avouer de suite, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en débutant cette lecture… J'ai effectué un plongeon en plein coeur des années 30 en Espagne, dans un petit village en apparence paisible qui va se révéler être le témoin de bien des drames. Dès les premiers chapitres, Lydia Valldepérez donne le ton, l'histoire sera sombre et violente, noire et profonde mais surtout intense en émotions. Soyez prêts à vibrer...

Tout au long du récit, le lecteur est amené à suivre le destin de trois personnages qui représente autant de chemins qu'il est possible d'emprunter. La famille, la politique, la guerre ou encore la religion constitueront des fils directeurs pour nos protagonistes en quête d'amour et de reconnaissance. C'est dans un climat de tension que Soledad, Jaime et Juan vont passer du statut d'adolescent à adulte, troquant leurs rêves de gosses contre la réalité d'un monde hostile J'ai énormément apprécié le fait que chaque personnage soit présenté dans son environnement, cela offrait une vue d'ensemble de la situation sociale et familiale mais permettait également de comprendre les réactions de chacun.

Le personnage de Soledad m'a beaucoup touché, il émane de la jeune fille une certaine tendresse, une maturité fragile, une sensibilité à fleur de peau. D'une beauté édifiante, elle va connaître bien des désillusions du haut de ses treize ans. Soledad possède une âme pure et innocente, elle va vivre drame sur drame et semble vouer sa vie à la solitude et au chagrin – ange sacrifié sur l'autel de la jeunesse en fleur. Sans s'en rendre compte ou plutôt sans le vouloir, elle attire les regards et fait chavirer les coeurs… Son évolution est sans doute celle que j'ai la plus appréciée, contrainte de rester chez elle, sous la domination d'un père qu'elle exècre, elle va puiser dans ses dernières forces afin de devenir une femme et révéler son vrai visage. Je suis admirative du chemin qu'elle a parcouru depuis ses treize ans, des épreuves qu'elle a affrontées, des monstres qu'elle a appris à terrasser.

En ce qui concerne Jaime et Juan, tous deux sont issus de milieux sociaux très différents. Leurs histoires respectives ne cessent de creuser le fossé qui les sépare, notamment en terme d'éducation et de religion mais également de politique. L'un n'est autre que le fils du médecin du village, un jeune bourgeois qui peine à se lier d'amitié avec d'autres jeunes de son âge… L'autre est le fils des plus pauvres paysans de ce même village, il cumule deux emplois afin de subvenir aux besoins de sa famille, sans jamais rechigner ou se plaindre devant la montagne d'efforts qui l'attend. le destin semble se jouer d'eux, rire du malaise provoqué par leur différence. Les aléas de la vie les conduiront-ils à se rencontrer ? Je vous laisse le plaisir de découvrir la destinée de ces deux jeunes garçons, deux histoires déchirantes qui ne m'ont pas laissé indifférentes.

A chaque chapitre une ambiance différente, une atmosphère lourde et oppressante, à l'image de la guerre qui ravage l'Espagne. L'auteure plante son histoire dans un décor sombre et sanglant qui contraste parfaitement avec la tranquillité paisible village catalan. La guerre civile a décimé le pays, ne faisant qu'accroître le fossé social qui séparait les bourgeois des paysans. de nombreuses larmes vont couler, des larmes de sang que seul l'amour peut tarir. En choisissant ce contexte si particulier et violent, Lydia Valldepérez témoigne de sa totale et parfaite maîtrise du sujet mais plus encore, elle nous livre un pan entier d'une jeunesse sacrifiée entre la mort et l'espoir, entre la tendresse du foyer et les souffrances de la guerre.

Ce premier tome pose des bases des solides, autant en ce qui concerne la construction des personnages que celle de l'intrigue. Et quelle intrigue ! de très nombreuses sous intrigues viennent nourrir cette dernière, donnant l'impression qu'il s'agit en réalité d'une immense peinture dans laquelle tous les destins semblent, d'une manière ou d'une autre, liés entre eux. J'ai apprécié prendre le temps de découvrir chaque sous-intrigue, de comprendre leur rôle dans le récit mais surtout, de les voir s'entremêler, se chevaucher et se percuter sans jamais se froisser. Au fil des chapitres, l'auteure ne cesse de nous faire comprendre que tout est dans l'interprétation et la subtilité, dans cet art habile et malaisé du langage qui se veut multiple, dans cette faculté d'extraire l'essence des choses. Une immense toile a été tissé, dans laquelle tout s'enlise et se percute avec une douce violence.

Parmi les grands thèmes abordés dans cette histoire, l'amour et le conflit sont les principaux. L'amour est ici examiné et analysé sous de nombreuses coutures, qu'il soit familial, amical ou encore physique et charnel, c'est au travers de ce prisme que les plus grandes joies mais également les plus grandes douleurs sont évoquées. L'amour c'est à la fois la tendresse d'un baiser, la douceur d'une mère, mais c'est aussi la déchirure de voir l'être aimé partir, la longue attente avant la prochaine étreinte, ce feu intérieur qui ne veut s'éteindre tant que l'espoir demeure… L'amour c'est ce qui peut et doit contrer l'horreur de la guerre, aimer son prochain et non point le tuer, respecter sa façon de penser au lieu de lui imposer la sienne. Car il n'est pire conflit que celui qui oppose deux frères qu'une simple ligne imaginaire sépare, qu'un grain de sable a brouillé à jamais. Sont relatés les différents parcours de ces jeunes hommes venus gonfler les rangs de la guerre – chair à canon que le courage a rendue aveugle. Des barricades à l'enrôlement dans l'armée en passant par les stratégies de guerre et la fin de cette dernière, tout y est. L'auteure ne se contente pas d'évoquer des faits, elle entre dans les détails, s'insinue dans les moindres recoins exploitables afin de livrer une histoire dont le réalisme nous glace, dans la violence nous fige sur place.

Lydia Valldepérez fait preuve d'une sensibilité unique et exacerbée, elle dresse un regard critique sur la situation de ses personnages, sur ce climat qui s'empire au fil des chapitres. Elle enveloppe l'histoire d'une douceur nécessaire, créant çà et là de minces faisceaux d'espoir auquel le lecteur se raccroche pour ne pas sombrer. Dans la noirceur des conflits qui font rage, il était nécessaire de distiller des passages plus légers mais non moins pertinents et crédibles pour insuffler une dynamique nouvelle à l'histoire. Entre des scènes plutôt crues voire déplacées, des paragraphes permettaient de faire passer des messages, de se rendre compte de l'horreur de la situation et de son importance pour la suite de l'histoire. L'auteure possède une plume délectable et vive, incisive et pourtant précise. Happée par un style fluide et une plume immersive, je n'ai qu'une hâte, me plonger dans le second tome.

Vous vous en rendrez compte assez tôt, la place de la femme est abordée, presque toujours sous couvert de religion et de domination masculine. le niveau social et l'environnement des femmes influencent énormément leur avenir et ce à quoi elles sont destinées. Il n'est pas encore question d'émancipation mais nous y venons progressivement, notamment à travers le personnage de Soledad. La femme doit rester à la maison, être fidèle à son mari mais surtout, lui être utile, or, c'est dans ce climat qu'une graine va germer dans l'esprit de Soledad : celle de la liberté. le chemin sera long et difficile, la jeune femme n'est pas au bout de ses peines… Je pense que le second tome réserve de belles surprises.

La femme, c'est aussi cet être qui met au monde les enfants, qui les observe grandir et devenir des adultes, ce ciment qui unit les familles… La figure de la mère joue un rôle central dans le récit, notamment pour Juan chez qui la mère représente tout à ses yeux. A travers les relations qu'entretiennent les personnages avec les membres de leur famille, l'auteure aborde les conflits qui peuvent naître et tout déchirer sur leur passage, réduisant à néant le peu d'estime qu'il subsistait entre les individus, le peu d'amour qui les unissait...

L'Espagne des années trente, c'est une Espagne très religieuse dans laquelle le catholicisme est presque roi. Être un bon chrétien semble indispensable pour être accepté au sein des sociétés espagnoles. La religion c'est l'opium du peuple, ceux en quoi on se raccroche quand l'espoir semble n'être qu'une illusion. Sous couvert d'être un bon chrétien, certains n'hésitent pas à commettre les pires atrocités, et ce, impunément… La religion et la politique n'ont jamais fait bon ménage, ce tome nous le démontre avec brio.

J'ai passé un excellent moment avec ce livre tant l'histoire m'a faite vibrer. Pour une fois j'ai trouvé une couverture avec des pièces d'échecs qui prend tout son sens, dont les échecs ne sont pas une simple illustration utilisée pour donner un style. Les échecs sont à l'image de la guerre, il est nécessaire d'user de stratégie afin de bouger ses pions correctement, chaque pièce correspondant ou à des alliés, ou à des ennemis. Mais plus encore, les pièces d'échecs me sont apparues ici comme autant de souvenir de l'amour et de l'amitié qui lient les personnages entre eux.

Dans les déserts du vide : la déchirure, est un superbe premier tome qui porte très bien son nom. Guidé par une plume fluide, le lecteur plonge au coeur des années 30 en Espagne, dans un pays ravagé par les guerres. Jaime, Juan ainsi que Soledad seront vos guides dans cette sombre histoire, trois jeunes que l'auteure ne va pas ménager, que le destin ne va pas épargner. C'est tout en subtilité que le jeu des ombres prend forme, que le poids du cadre historique et de la famille se dessine. Ce premier tome est noir, violent mais enveloppé d'une douce aura, d'un mince filet d'espoir auquel on a plus que tout envie de se raccrocher. Une romance dure et éprouvante, une romance comme je les aime. Je suis impatiente de découvrir la suite…
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Il y a ici une qualité d'écriture évidente. On est clairement face à un bon roman auto-édité. L'histoire se tient, les personnages sont crédibles, la relecture n'a pas été bâclée, le style est fluide... Vraiment, ce livre fait partie du haut du panier de l'auto-édition.

Et pourtant le début n'est pas très folichon. Dés les premières pages une chose grave se passe. On s'attend rapidement à une histoire glauque et malsaine, à des scènes que l'on a pas forcément envie de lire ou d'imaginer. Fort heureusement avec le changement de point de vue une trame nouvelle s'offre à nous et on entre dans un récit radicalement différent.

Des trois personnages que nous suivrons c'est Soledad qui m'ennuiera le plus. Bien qu'elle soit la pierre angulaire du récit on ne sait finalement pas grand chose d'elle à part qu'elle est incroyablement belle et que les hommes en tombent amoureux trop facilement, c'est énervant.
Elle est belle. Hop. Amoureux fou.
C'est trop simple. Ou alors les hommes étaient vraiment stupides au début du siècle et se satisfaisaient de bien peu avant de se déclarer fou d'amour.

"Petite réflexion sur la littérature en général et pas juste sur ce roman."
Ce qui m’amène d'ailleurs à un autre petit détail, rien de bien gros. Quoique... Mais surtout une réflexion qui ne concerne pas que ce roman mais à peut près 80% de ceux que j'ai eu entre les mains. Bien que ça le concerne aussi, évidement, sinon je ne digresserais pas ici.
Dans énormément d'histoires (et donc ici aussi) les héroïnes ou les femmes (même secondaires ou tertiaires) pour qui on (dans la plupart des cas ce "on" est un homme, obviously) est prêt à tout quitter, à tout faire, sont toujours superbes, merveilleusement belles, parfois intelligentes aussi mais c'est limite accessoire (et surtout jamais démontré, tout au plus indiqué dans un coin de paragraphe, entre la fermeté de ses seins et le rebondi de son cul), l'important étant qu'elles soient avant tout de foutues grosses bonasses. Seules les méchantes bonnes femmes médisantes ou encore les personnages secondaires asexuées ou clairement non baisable ont le droit d'être moche, grosse (même juste un peu), voire quelconque. C'est chiant, mais vraiment super chiant, de voir ressasser encore et encore ce cliché de merde qui sous entend qu'une femme ne peut être désirable, intéressante et source de projection dans l'avenir qui si elle est belle. Foutrement belle.

Alors bien sur il est plus glamour d'avoir un personnage principal sexy, beau, bandant, mais le problème et là ou ça commence à user c'est que c'est systématique chez les héroïnes alors qu'il n'est pas si rare que les héros ne possèdent pas un physique parfait. Ils peuvent avoir la mâchoire un peu trop carrée, le bide un peu gras ou encore des ongles incarnés et ça ne choquera personne. Par contre les héroïnes ont (presque) toujours la taille mannequin, des yeux envoutant, une crinière de braise-jais-or fin qui cascade sur des épaules fines que l'on souhaite enserrer et protéger...

Bon, ici, époque oblige on peut difficilement être face à un roman féministe. Les femmes n'avaient aucun droit, étaient considérées comme des utérus sur pattes et avaient plutôt intérêt à tenir leur langue si elles ne souhaitaient pas prendre un coup. Ce qui est d'ailleurs très bien rendu dans cette histoire et qui fait fulminer intérieurement plus d'une fois. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu'il aurait été intéressant que les héros puissent tomber amoureux de Soledad même si celle ci n'avait pas été une gravure de mode. Ça aurait rendu leur sentiments moins superficiels à mes yeux.

Et on en arrive, à mon goût, au plus gros problème de ce récit. Mais en même temps je sais qu'il s'agira du plus gros points positif pour d'autres lecteurs.
Je ne me suis pratiquement pas attachée aux personnages.
Ou, quand j'arrivais finalement à le faire ils agissaient l'instant d'après de telle façon que je ne pouvais pas être tristes pour eux dans leur malheurs vu qu'ils avaient finalement bien mérités ce qui leur arrivait.
Le comportement général de tout les personnages est agaçant. Ils sont tellement plein de défauts, tellement bien ancrés dans la réalité et tellement détestable car parfaitement crédibles... Des personnages à ce point inspirés de personnes réelles devaient obligatoirement être blindé de défauts, l'être humain en possédant par nature tellement et appréciant follement les cumuler. Seulement, en ce faisant on se retrouve avec des personnages qui sont problématique non pas parce qu'ils sont trop parfaits comme c'est trop souvent le cas mais qui au contraire sont détestable par bien des points. Ils sont trop humains, trop réalistes. Trop souvent je me suis dis « Bah, il lui arrive des merdes mais c'est un peu bien fait pour sa tronche ». A mon avis ce n'était pas l'effet recherché et ce n'est que ma propre sensibilité qui parle.
Du coup pour toute personne n'ayant pas la même que moi sur ces sujets (et ça en fait un paquet) je pense que ce coté réaliste pourra plaire.

Je ne suis pas adepte des récits témoignage (et donc des personnages trop ancré dans la réalité, trop plein de défauts et d’attitudes que l'on rencontre dans la vie de tout les jours, on l'aura compris) ce qui fait que je ne classerais pas ce livre parmi mes coups de cœur. En revanche je n'hésiterais pas à le conseiller à des gens qui aiment ce genre d'histoire parce qu'on est ici face à un produit qui a indubitablement un paquet de qualités. Ce ne sont juste pas celles que je recherche.

Lien : http://www.kobaitchi.com/arc..
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Tout d'abord, je tenais à remercier chaleureusement Lydia Valledepérez de m'avoir envoyer ses romans « Dans les déserts du vide ». Je suis partie dans cette lecture ne sachant rien de la guerre d'Espagne qui avait eu lieu. Désolée pour nos voisins espagnols...Ce fût là l'occasion de combler ma lacune car l'auteur s'est beaucoup documenté sur le thème et décrit une Espagne tourmentée et déchirée dans une guerre fratricide.

Dans ces romans, on va trouver plusieurs « tableaux » . le petit village d'Espagne, un peu reclu, peu d'habitants mais très catholiques et où il ne se passe rien. Lieu idéal pour les commérages et mesquineries entre voisins.(Bah oui, vu qu'il n'y a rien d'autre à faire!) Dans ce village, à l'écart, il y a une ferme enviée et jalousée, on va trouver notre héroïne qui porte vraiment bien son nom. Soledad. (Tu l'as sens la grosse notion d'isolement qu'il va y avoir?)

Autre tableau, un jeune homme pleins de rêves et de contestations contre le gouvernement du pays qui l'étouffe. Travailleur et honnête mais qui souhaite faire évoluer son pays. La pauvreté extrême entraîne Juan a tout rejeter pour chercher la gloire et les honneurs dans la guerre du côté des républicains (plutôt communiste si on peut dire) contre le général Franco.

le troisième tableau est plus doux, plus heureux. Dans une famille riche de médecin aimante, Jaime (à prononcer Djaimé) est plus naïf, un doux rêveur, blond qui souhaite suivre les pas de son père dans la médecine.

Et le dernier tableau, pour moi c'est le 2e roman complet qui se passe en France, dans un tout nouveau décor, nouvelle vie, mais les mêmes personnages dans la riziculture camarguaise où l'opulence est présente. (même si j'ai du mal avec ce terme. On est quand même en pleine 2e guerre mondiale...France occupée toussa , toussa ...) Toutes les histoires vont se réunir dans un même cadre. (tableau, cadre...oui je fais des recherches de champs lexicaux ;) mais c'est comme ça que je vois le roman.)

On va suivre l'évolution de ces trois personnages qui vont se croiser tout au long de leur jeunesse dans le tome 1 et dans leur vie d'adulte dans le tome 2.

Personnellement j'ai préféré suivre Juan qui part toujours plus loin dans ses batailles. La frustration dans la fin de la guerre d'Espagne, à la fin du tome 1 pour moi c'était celui qui avait l'histoire la plus intéressante car il a tout à prouver encore et on souhaite le découvrir évoluer. Il reste humain avec ses failles, ses doutes et ses obligations. C'est pourquoi j'étais un peu frustrée de son rôle dans le tome 2. Trop de coups durs vont rendre son histoire non achevée à mon goût.

Pour Soledad, j'avoue que suite à la lecture du 1e chapitre, j'ai gentiment posé le livre en me disant « Whouaaa euh je reprendrai la lecture plus tard, on va laisser décanter tout ça. » J'ai parlé de notions d'isolements auparavant et ce n'est pas pour rien. On découvre la jeune fille 13 ans libre et heureuse. A l'écriture et descriptions que fait l'auteur on se doute très vite de ce qui va lui arriver. (Je ne dis pas quoi, je vous laisse le plaisir de découvrir !) Alors par contre je ne pensais pas qu'on rentrerait autant dans la description ça m'a mise mal à l'aise même si on sait que c'est le but. A partir de ces incidents à répétition elle va particulièrement bien porter son prénom. Pour moi ce n'est pas le personnage le plus interessant. Elle a vraiment ce rôle de "Elle est belle, douce et tout le monde est amoureux d'elle."

Pour Jaime, dit aussi le fantôme ^^. Il apporte vraiment un vent de fraîcheur parmi le trio. Très apaisant mais à un moment on se demande vraiment si on va le revoir où non. Mais oui rassurez-vous mesdames ce beau jeune homme reste jusqu'au bout. Je trouve qu'au final c'est lui qui a la fin la plus aboutie en suivant ses rêves.

La religion a une place énorme dans ce roman. Pour moi qui ne suis pas habituée, ça me faisait souvent rager de me dire. « Sérieux, tu vas écouter ce prêtre stupide? » Mais c'est bien pensé car oui il ne faut pas oublier le contexte, le lieu et le poids étouffant de la religion surtout sur les femmes. Comment elles sont vite classées perdues pour un oui, pour un non ou un regard de travers par le voisin. Grr,la féministe en moi se rebelle à chaque fois.

Juan était assis à côté d'une jeune femme aux cheveux bruns. Rosario la connaissait bien cette Soledad. Les Delmonte étaient un couple aisé et honorable, mais leur fille...Rosario fit une grimace de mépris. Soledad Delmonte. Une péronnelle qui s'était fiancée à seize ans! Des fiançailles presque aussitôt rompues. Quel scandale dans le village!


Pour moi c'est une bonne histoire, elle avance bien et vite, je n'ai pas senti de longueurs dans ma lecture. Ça m'a permit de découvrir un pan de l'histoire des espagnols. Autant il y a plein de fois où je voyais où l'auteur voulait aller mais je ne m'attendais pas à cette fin de ses romans. J'ai plutôt apprécié d'être surprise et de voir que la romance ne prenne pas l'intégralité du roman. Je vous le recommande si vous rechercher un roman parlant du début du siècle en Espagne.
Lien : https://www.histoiresdeplume..
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Très beau roman. Lu d'une traite, en une nuit, tant le texte est addictif. Il convient d'admirer le grand talent de Lydia Valldepérez qui décrit, dans un style très fluide, une langue pure et précise, des personnages pris dans le tourbillon d'événements qui les dépassent. L'auteur semble être une familière du jeu d'échecs, et l'on partage son empathie très sensible pour ces individus qui apparaissent être des pions projetés sur l'échiquier géant de la vie et de l'histoire. Une écriture élégante qui vous emporte et coule en vous, sans jamais vous lasser, comme une fontaine que vous ne voudriez jamais voir se tarir.

Personnages bien campés, héroïne solaire, héros attachants, décors subtilement évoqués, beauté, parfois, émouvante des images, mélange habile et réussi de la grande histoire et des petits événements. Les scènes bénéficient d'un découpage quasi cinématographique, et il serait, d'ailleurs, aisé de les porter à l'écran. On vibre avec les héros, partage leurs exaltations et leurs peines, admire la maîtrise de l'écrivain… et attend avec impatience le second tome !
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Tout au début de ma lecture, j'ai été hésitante à poursuivre, certains passages ne me plaisaient pas trop, mais étant curieuse par nature, et n'aimant pas abandonner un bouquin, j'ai persévéré et le résultat est sans regret.
Le livre est parfaitement bien écris, chaque mot, chaque personnage, chaque lieu nous fait voyager entre 1933 et 1946, entre la révolution espagnole et la seconde guerre mondiale. On y découvre des tranches de vie de Soledad, fille de paysan, Juan, pêcheur, et Jaime, fils de médecin, dont les chemins se croisent et se décroisent. Je conseille à ceux qui sont hésitant lors des premières pages à poursuivre leur lecture, de continuer, pour ne pas passer à coté d'un tel chef d'oeuvre.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Juan, il y a d'autres façons de montrer ton courage. N'accepte jamais de tuer un être humain. Je donnerais volontiers ma vie pour épargner celle des autres.
À quoi ça sert de tant souffrir en mettant des enfants au monde, et ensuite les élever, pour les voir finalement partir faire la guerre ? Un jour, toutes les femmes de la Terre se révolteront et marcheront ensemble sur les champs de bataille. Elles feront de leur corps une muraille pour empêcher leurs enfants de courir vers la mort. Ces enfants conçus dans leur ventre, avec leur chair, pendant neuf mois. Ces enfants ayant sucé leur lait...
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C’est en revenant du champ de maïs que Soledad rencontra Juan Delapedra. Ils ne se connaissaient que de vue. Ce jour-là, il lui adressa la parole pour la première fois, ce qui la fit fuir comme une criminelle. Elle ne devait le revoir que bien des années plus tard, après la guerre. En une étrange coïncidence, ce même jour, Jaime Barbera, le fils du médecin, entra aussi dans sa vie. Les deux hommes qui compteraient le plus dans son existence. Juan et Jaime. Juan, le garçon le plus pauvre du village. Et Jaime, le fils du médecin. Tous deux, le même jour. Dieu s’amuse avec les humains.
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- La liberté n'est pas une parole ni une décision, lui chuchota la Lune, la liberté est une réalité, elle-même libre d'investir qui elle veut. Elle n'est pas aux ordres de celui qui l'appelle. La liberté n'habite pas une prison, Juan. Or tu es prisonnier, Juan. Ta prison, c'est l'amour d'une vieille mère aux cheveux d'argent et aux yeux délavés par les larmes.
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Guerre. Le mot était tombé comme un couteau de guillotine. Il eût préféré ne jamais l'entendre. Révolution, c'était mieux. Plus léger, plus dynamique. Plus insouciant. Mais la guerre ? Une vision de bâtiments détruits, en flammes. Bombardements. Cris d'effroi et de douleur. Des corps ensanglantés.
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Va, dit-il, je te livre à ta propre misère,
Trop indigne à mes yeux d’amour ou de colère,
Tu n’es rien devant moi.
Roule au gré du hasard dans les déserts du vide.
Qu’à jamais loin de moi le Destin soit ton guide
Et le Malheur ton roi.
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