Un bon roman policier fidèle au canevas de la serie Jason Bourne un beau roman bien arrangé, ave dur ythme des rebondissement et surtout de l'action: A devorer pour les amateurs !
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Donc, si jamais on le capturait pour lui faire subir un interrogatoire en règle, le troupeau ne courrait aucun risque. Pourtant, elle savait qu’il dissimulait des secrets dans les recoins les plus obscurs de son esprit. Des secrets qu’elle lui soutirerait avec le savoir-faire de l’amateur de crustacés qui extrait la chair d’un homard. Telle était sa mission : le faire parler à tout prix.
La pieuvre et le homard. Aucune autre image ne convenait mieux à leurs deux personnages.
Il se revit à une exposition de gravures japonaises – des estampes magnifiques dégageant une grande sérénité. Toutes sauf une. Il s’agissait d’une image érotique célèbre dans le monde entier mais dont personne ou presque n’avait vu l’original. La gravure suspendue devant ses yeux montrait une femme en pleine extase, enlacée par les huit bras d’une pieuvre. C’était ainsi qu’il voyait sa maîtresse, la femme qui le pourchassait. Une pieuvre. Dans la moiteur de leur chambre d’hôtel, à Dahr El Ahmar, il avait vécu les profondeurs – ou les sommets – de la jouissance qui possédaient la Japonaise de l’estampe. Sur ce plan du moins, il n’avait rien à redire. Jamais il n’aurait imaginé qu’une femme pût lui donner autant de plaisir. Et pourtant si. Pour cette raison, comble du paradoxe, il éprouvait une véritable gratitude envers celle-là même qui cherchait à le faire passer de vie à trépas.
En l’absence de faits, les rumeurs, les allusions, les intuitions, les conjectures ont tendance à construire un mythe. Et les mythes ont tendance à imprégner l’esprit des gens. Ils grandissent, se développent et prennent des proportions démesurées. Songez à Nietzsche et à sa théorie du “surhomme”.
Rien n’existait au-delà de cette blancheur – neige, glace, et les maisons de pêcheurs peintes en rouge foncé qui se découpaient sur le fond blanc, rien que des cabanes ramassées sur elles-mêmes, pourvues du strict nécessaire. Il admirait cette sobriété.
Il revit la chambre d’hôtel empestant la sueur et le sexe. Il se rappela l’instant précis où elle lui avait mordu la lèvre en disant quelque chose comme « Je sais. Je sais ce que tu es. »
Pas qui tu es , mais ce que tu es .
Eric Van Lustbader discusses his book, The Testament