Je ne connaissais pas ce poète belge contemporain, pourtant reconnu malgré sa discrétion et honoré de différents prix...
Dans la postface de
Gérald Purnelle, il est écrit que ses poèmes sont" étrangement captivants". J'adhère complètement à cette façon de considérer les textes du poète.
S'il utilise un vocabulaire simple, et une forme poétique brève et sobre, les associations de mots sont souvent curieuses et certains termes peu courants en poésie, comme" citernes"," farine" . Déjà, le titre de ce recueil, qui rassemble des poèmes s'étendant de 1988 à 2000, est particulier...
le poète suit une géographie intime, assez énigmatique, où il est souvent fait allusion aux montagnes, aux cols, au brouillard. L'atmosphère est assez mélancolique, les absents, les morts sont régulièrement évoqués. le poète questionne mais n'utilise pas le " je".
En dépit de cette singularité, de cet univers qui peut sembler à certains moments hermétique, j'ai effectivement été captivée, les mots ont fait résonance en moi. Même si un poème ne me plaisait pas forcément dans son ensemble, il y a toujours eu au moins quelques vers qui ont retenu mon attention:
" Laissez la fournaise du chant
Se prendre au clair gravier des astres"
ou:
" Et ce ciel plein d'étoiles
Comme des oiseaux émiettés..."
Une voix unique, précieuse, s'élève. C'est à cela qu'on reconnaît un poète.