David Vann a réussi à construire un huis-clos en pleine nature. Dans une nature sauvage, hostile, un père et son fils de 13 ans décident de passer une année seuls et ensemble sur cette île perdue de l'Alaska.
Très vite,
David Vann donne le ton. La depression du père, les regrets du fils qui a accepté de vivre cette expérience presque à contre-coeur, la nature hostile et le manque de préparation pour affronter l'isolement et le froid laissent présager un drame.
Au fil des pages, l'état depressif du père est de plus en plus marqué, le fils doute et découvre un père dépassé et pétri de remords.
La nature est rude, majestueuse et il faut du talent pour l'apprivoiser.
Père et fils vont apprendre à mieux se connaître. L'isolement, la solitude sont à la fois des atouts pour faire tomber les faux-semblants et en même temps des catalyseurs de la noirceur des âmes.
J'ai été littéralement scotchée par la fin de la première partie. Saisie d'effroi, totalement surprise, j'ai mis quelques instants à pouvoir tourner la page pour poursuivre ma lecture.
Culpabilité, folie, déni, pardon...
David Vann explore les sentiments contradictoires et complémentaires qui habitent ses personnages.
Un roman noir et sublime.
Quand après la lecture, je découvre la postface de l'auteur, le récit prend encore une nouvelle dimension ! Postface à ne surtout pas lire avant le récit.