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3,79

sur 3662 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magistrale démonstration de "Comment foirer absolument tout ce que l'on entreprend, jusqu'à sa propre vie !".
Un père immature, irresponsable, égoïste, égocentrique et faible qui se conforte dans l'idée que le simple fait de formuler oralement sa médiocrité suffit à l'en absoudre et à l'en délester des conséquences.
Il est tellement centré sur son insignifiante petite personne qu'il ne voit rien, n'entend rien, ne comprend rien à tout ce qui est extérieur à lui-même.
Dans la première partie du livre, je l'ai perçu comme un individu exécrable et, dans la seconde, il m'est apparu simplement pitoyable. Je n'éprouvais plus pour lui qu'une sorte de compassion teintée de mépris. Juste un pauvre type totalement "largué", tantôt confus, tantôt lucide, mais toujours indéniablement lâche.
Et, l'écriture de David Vann ! Prodigieuse, incisive, bouleversante !
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Une petite île isolée et déserte sur les terres âpres et majestueuses d'Alaska: c'est ici qu'a décidé de vivre pendant un an un père avec son fils adolescent, une vie en autarcie, proche de la nature, ponctuée par la chasse et la pêche.

Bon ça, c'est pour la carte postale.
Ce retour à la nature va se révéler en fait bien moins idyllique que prévu.

J'ai été soufflée par la capacité de l'auteur a créer dès les premières pages une atmosphère noire et malsaine au sein d'une nature somptueuse et impitoyable. Les paysages désolés d'Alaska offrent un cadre parfait à ce huis clos, parfois un peu glauque, entre un père toxique et défaillant et son fils plus fragile.
Un scénario qui vire progressivement au cauchemar, avec un suspens obsédant et cette nature toujours sauvage et omniprésente et qui est un personnage à part entière dans l'histoire.
Un livre qui laisse une impression de malaise une fois la dernière page tournée mais brillamment écrit et dont on se souvient longtemps !
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Ce livre est terrible, vraiment terrible. Il m'a profondément marquée, et je pense que je ne vais pas l'oublier de sitôt.
L'auteur donne vie à son livre, les descriptions de la nature son très réalistes et nous visualisons très bien chaque paysage. Il a su créer une atmosphère particulière, cette solitude face à l'immensité de la nature et à la dureté des éléments, ce quotidien où seul compte la survie, ce tête à tête qui devient oppressant. Nous sentons poindre la tragédie au fil des pages mais sommes tout de même surpris par la violence et surtout par la nature de celle-ci.
L'auteur a également décrit avec beaucoup de justesse la folie dans laquelle sombre petit à petit le personnage, et nous ne pouvons qu'assister, impuissants, à l'enchaînement des terribles événements.
C'est vraiment un livre choc sur la dépression, la folie, mais aussi sur l'égoïsme, le besoin d'amour et surtout celui d'être entouré. Rappelons-le, l'homme n'est pas fait pour vivre seul.
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Le malaise est présent assez rapidement dans cette histoire où le père apparaît comme un bras cassé. Divisé en deux parties, racontées en suivant d'abord le fils puis le père, le roman est en fait une sorte de huis-clos à ciel ouvert, dans cette région froide, pluvieuse, hostile. Si les personnages luttent difficilement contre cette hostilité, en raison surtout de la maladresse et de l'incompétence du père qui n'a pas forcément pris conscience de l'ampleur du projet, on se rend compte au fur et à mesure que l'adversaire n'est pas limité à cette nature sauvage du Sud de l'Alaska.

La narration est quant à elle clinique, froide, très neutre. Je retrouve cette forme de dialogues très bruts que j'apprécie et qu'on retrouve par exemple dans la Route ou Au-delà du mal. Et justement, avec ce très froid, l'auteur crée une atmosphère très tendue, très poisseuse entre ses personnages et leur entourage.

Malgré tout, si le malaise est pregnant tout au long de l'histoire (cette fin de première partie complètement glaçante...), le livre est quand même une putain de réussite. Parce que les personnages sont forts, cohérents, bien construits. Parce que l'atmosphère est parfaitement désagrable. Parce que l'adversaire n'est pas forcément celui qu'on croit. Parce que le dénouement du livre ajoute au glauque. Sukkwan Island est sans doute un livre âpre, froid, tendu, c'est surtout un très grand roman.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Audacieux projet pour un père et son fils de treize ans que d'habiter pendant un an une île isolée en Alaska. Dès le départ, on sent que la préparation est déficiente, les savoirs essentiels incomplets. L'entreprise capotera-t-elle, si oui de quelle façon et sinon par quel miracle ? J'ai été happé par ce suspense, renversé par un développement majeur inattendu et empathique tout au long pour ces deux êtres qui se débattent dans une confusion de sentiments au sein d'une nature impitoyable.

Le territoire que peint l'auteur est majestueux, immense, possède ses propres lois immuables, cycliques, ce qui rend que les tentatives d'adaptation de ces deux urbains soudain transplantés dans une nature qu'ils ne comprennent que très peu. L'espèce de huis-clos dans lequel sont confinés le père et le fils provoque lentement une montée de tension entre les deux, mélange d'incompréhension, de problèmes personnels et de la pression de la survie en milieu hostile. Vann maitrise complètement la connaissance de ce milieu et sait nous le rendre avec réalisme. de même la psychologie de ses personnages sonne juste et il nous tarde de savoir comment ils pourraient s'en sortir. J'ai tout aimé dans ce roman dur et marquant.
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J'ai lu ce livre il y a quelques mois, maintenant.
J'avais imaginé le relire pour pouvoir écrire une critique sur Babelio.... mais en fait je n'en ai pas le courage. le souvenir de l'effet que cette lecture à produit sur moi est encore trop vif.
Ce sentiment de malaise, d'angoisse, d'inquiétude pendant la lecture de la première partie, n'est pas un état dans lequel j'ai envie de me retrouver à nouveau...
Il est vrai que je suis toujours très bon public : je ris quand il faut rire, je pleure quand il faut pleurer... mais je reste toute de même assez souvent spectatrice. Mais là quelques mois après cette lecture, je me rends compte que j'étais en empathie complète avec le narrateur, et c'est toute la force de ce livre : happer le lecteur dans cet univers glacial.

Même si cette lecture peux être difficile émotionnellement, je pense que c'est une expérience à tenter
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Impossible de rester de marbre face à un roman d'une telle force et d'une telle intensité, on a envie de haïr cet homme irresponsable, incompétent et égoïste mais d'un autre côté on se demande comment l'on réagirait dans la même situation ; puis au fur et à mesure de ses erreurs on sent que l'issue ne pourra être que dramatique et c'est la haine qui reprend le dessus tandis que l'on tourne frénétiquement les pages pour découvrir quel forme prendra ce drame que l'on sait inéluctable.
Fin de la première partie et le drame survient comme on coup de poing dans le bide il nous coupe le souffle. Et dire que l'on a à peine dépassé la première moitié du bouquin ! On se prend alors à espérer que l'homme comprenne enfin que c'est lui le seul responsable et agisse en conséquence plutôt que de s'apitoyer sur son propre sort et sa vie de merde. Mais non rien n'y fait, il est irrémédiablement con !
L'auteur, David Vann, a travaillé deux ans sur ce premier roman, il nous livre une oeuvre d'une incroyable noirceur, glauque et désespérante mais aussi, et c'est bien là le pire, terriblement réaliste.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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David Vann a réussi à construire un huis-clos en pleine nature. Dans une nature sauvage, hostile, un père et son fils de 13 ans décident de passer une année seuls et ensemble sur cette île perdue de l'Alaska.

Très vite, David Vann donne le ton. La depression du père, les regrets du fils qui a accepté de vivre cette expérience presque à contre-coeur, la nature hostile et le manque de préparation pour affronter l'isolement et le froid laissent présager un drame.

Au fil des pages, l'état depressif du père est de plus en plus marqué, le fils doute et découvre un père dépassé et pétri de remords.
La nature est rude, majestueuse et il faut du talent pour l'apprivoiser.

Père et fils vont apprendre à mieux se connaître. L'isolement, la solitude sont à la fois des atouts pour faire tomber les faux-semblants et en même temps des catalyseurs de la noirceur des âmes.

J'ai été littéralement scotchée par la fin de la première partie. Saisie d'effroi, totalement surprise, j'ai mis quelques instants à pouvoir tourner la page pour poursuivre ma lecture.

Culpabilité, folie, déni, pardon... David Vann explore les sentiments contradictoires et complémentaires qui habitent ses personnages.
Un roman noir et sublime.

Quand après la lecture, je découvre la postface de l'auteur, le récit prend encore une nouvelle dimension ! Postface à ne surtout pas lire avant le récit.


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Sukkwan Island. Ou comment les retrouvailles d'un père et son fils partis pour l'Alaska se transforment progressivement en cauchemar. Une belle maîtrise pour ce premier roman de l'Américain Vann.
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Etrange objet que ce « Sukkwan Island » de David Vann. Dix années, c'est le temps qu'il aura fallu pour que l'auteur peaufine son roman. Un savant mélange de naturalisme américain décrivant avec minutie les contrées sauvages de ce désert de glaces qu'est l'Alaska et d'angoisse à la Stephen King période « Shining ». Ici la nature est plus que jamais partie prenante de cette peur qui imprègne le lecteur peu à peu. Je ne souhaite pas dévoiler le sel de ce livre, tout juste puis-je vous dire que Jim, un ancien dentiste, s'installe avec son fils sur une île perdue aux confins de l'Alaska. Jim vient de quitter sa femme et il décide de s'isoler avec son fils au coeur de cette nature aussi belle que dangereuse car rien ne s'y improvise. Impossible de décrocher de ce livre une fois embarqué dans cette histoire saisissante à plus d'un titre. Couronné par le prestigieux prix Medicis 2010, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce petit bijou de noirceur.
Lien : https://thedude524.com/2011/..
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