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4,07

sur 3444 notes
Quand sort la recluse, alors s'ouvre une brèche menaçante dans la fine équipe d'Adamsberg...Les nerfs se tendent, les citations volent, les coups aussi - et ce ne sont pas ceux de cette brute de Noël!

Quand sort la recluse, s'ouvre derechef un bestiaire fabuleux : des oiseaux, toutes sortes d'oiseaux : martins-pêcheurs qui pêchent dans les eaux troubles du souvenir, merles moqueurs qui n'attendent pas le temps des cerises mais grappillent des framboises dans la cour du commissariat, pigeons, qui roucoulent, qui pigeonnent, cloîtrés en leur pigeonnier, hors d'atteinte, chats, surtout un, énorme, vautré sur la photocopieuse, chèvres, pauvres petites chèvres de Monsieur Seguin, toujours dévorées par le loup, chiens, le chien fidèle de Saint Roch qui vient secourir son maître perdu dans ses brumes, murènes menaçantes, dentées et agressives, cachées sous leur rocher, mais surtout grouillement d' insectes: des blaps, sales bêtes au vilain nom qui se gavent de crottes de rat et la vomissent en d'immondes crachats, et surtout des araignées: veuves noires, tégénaires, et la terrible recluse, venimeuse et froussarde, dont la morsure nécrose , infecte. Et tue...

Quand sort la recluse, se réactivent les blessures d'autrefois, s'ulcèrent les plaies jamais fermées, suppurent les cicatrices, se réveillent les fantômes et les terreurs endormies. .

Quand sort la recluse,tremblent puis meurent les criminels impunis, les tortionnaires cyniques, les pères incestueux, les mauvais garçons violents, les violeurs impénitents.

Quand sort la recluse, les terres sont remuées, les boules de neige agitées, La Garbure-un restaurant béarnais- très fréquentée...

Quand sort la recluse, Retancourt rencontre Mathias, Louis aux cheveux rouges la belle Estelle, et Adamsberg un Danglard qu'il n'aurait jamais imaginé...

Quand sort la recluse, la mort des victimes est une jouissance et la capture de leur prédateur, une souffrance.

Quand sort la recluse, trottinent des vieilles dames qui se prennent pour Sherlock Holmes.

Quand sort la recluse, Sherlock - Adamsberg est pris en étau entre son flair et son vertige, entre son humanité et son devoir, entre ses anciennes fidélités et ses nouvelles découvertes.

Plus bulleux, vague, poétique, - plus maïeutique, sémantique, psychique et zoomorphique que jamais, Quand sort la recluse est un Vargas grand cru!

A déguster sans modération!
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Toujours avant d'ouvrir le dernier Vargas : cette crainte que la magie n'opère plus, cette volonté de ne pas se laisser emporter par cette aura entourant ses livres, capable de nous ôter tout esprit critique, sous prétexte que « c'est du Vargas » ! Faire table rase de toutes les étoiles d'avant. Remettre les compteurs à zéro et se lancer.

Ça y est. J'y suis. Je le tiens entre mes mains. Ce n'est pas que j'hésite à le commencer, mais plutôt que je savoure l'instant. Un Vargas, c'est comme un bon vin. Ça se regarde, ça se hume, ça se rêve, avant d'entamer la première phrase. Les premiers mots…

Il y a une part de féerie dans l'écriture de Vargas, une injonction à ne plus douter, à se laisser porter et accepter son univers : celui où les recluses sortent de leur tanière, où les vieilles dames surfent sur internet avec autant de dextérité qu'un jeune geek, où les chats se portent au pied des gamelles et où les framboises se picorent pour ne pas crever.

"- Raconte-moi cette femme qui t'a offert une araignée morte.
- Les hommes offrent bien des manteaux de fourrure. Quelle idée. Imagine-toi serrer dans te bras une femme qui porte soixante écureuils morts sur le dos.
- Tu vas porter ton araignée sur le dos ?
- Je l'ai déjà sur les épaules. Louis."

La magie opère. Perdue à travers les brumes, je suis les pensées évanescentes d'Adamsberg, les regarde se disperser doucement pour petit à petit laisser affleurer quelques vérités du passé. J'ai envie de botter le cul de Danglard, rajouter quelques ingrédients à la garbure, chercher la cellule et creuser la terre, amusée par ce nouveau visage de la Rétancourt… Je savoure doucement la lecture, me délectant des nouvelles inventions, bizarreries et trouvailles de l'auteure.

Mais ne vous y trompez pas : la noirceur des âmes n'a d'égale que la pesanteur des bulles qui naviguent entre deux eaux neuronales du cerveau de notre cher commissaire.

"C'est souvent, quand on a eu un enfer, qu'on en parle et on en parle, comme s'il fallait le tuer tous les jours. Vous me suivez ? Qu'on en parle même en rigolant, comme si ç'avait été un paradis. le bon vieux temps, quoi. Et eux, leur enfer, (...) ils l'appelaient 'La Miséricorde'."

Alors oui ! Vargas fait du Vargas. Mais c'est tellement bon, qu'on laisse le livre à porter de main, pour mieux rêver du prochain…
Lien : http://page39.eklablog.com/q..
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❤️Loxosceles rufescens 🕷

« Qui a vécu par la recluse périra par la recluse » .
Une fois de plus l'inventive Fred Vargas frappe fort avec son imagination créatrice et nous entraîne dans une enquête certes un peu surréaliste mais dans laquelle, et c'est là tout son talent, l'improbable devient vraisemblable, l'excessif passionnant.
Interpellé par les recherches internet clandestines d'un de ses officiers portant sur des décès de vieillards dans le Sud-Est par morsure de recluse, les « brumes » cérébrales du commissaire Adamsberg reprennent instantanément du service. Il faut dire que cette arachnide n'est pas agressive et sa morsure non-mortelle, son venin n'étant pas neurotoxique mais nécrotique.
Il flaire que « quelque chose cloche », ne croit pas à une coïncidence.
Au sein de sa brigade l'enquête débute dans la confidentialité entre conciliabules et tensions car les membres de son équipe sont sceptiques, oscillant entre réticence et obéissance.
Ils remontent néanmoins la piste d'un orphelinat dans lequel sévissait « la Bande des recluses » composée de pensionnaires peu scrupuleux et machiavéliques, des « Blaps » impliqués dans ce que l'on appelait alors « le cauchemar des recluses ». Cette dernière est de retour pour les décimer.
On brûle de savoir par qui, pourquoi et comment l'arachnide est devenue instrument d'attaques sadiques avant de devenir celui de furies vengeresses.
Dans cette enquête sinueuse et riche on sera également confronté à une femme Recluse contemporaine emblématique de l'araignée mais aussi à un monde de brutalité.
Cette énigme palpitante est pimentée par les sensations de malaise du flegmatique mais perspicace Adamsberg (la recluse fait resurgir un trauma de l'enfance), par ses notes décousues, ses « Proto-pensées » ou « bulles gazeuses » qui embrouillent son raisonnement mais finiront par « danser ensemble » et l'aider à élucider le mystère.
La force de ses dialogues percutants, ses personnages décalés et attachants, les intrigues secondaires, les procédures d'enquête judiciaire peu orthodoxes, les références culturelles singulières participent également à créer une atmosphère ensorcelante.
Génial et addictif❤️
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Quand sort la recluse...Adamsberg revient !
Mais que l'attente fut longue et dès le retour annoncé du commissaire et de sa fine équipe ,j'ai délaissé mes autres héros de papier sans état d'âme.
Et là, jubilation totale ou immersion dans les brumes, dans les "bulles" .
Une belle évasion.

Comme dans tout polar, le but est bien sûr de résoudre l'énigme mais ce qui différencie les ouvrages de ce genre littéraire c'est sans nul doute le charisme des personnages bien sûr mais aussi l'environnement plus ou moins riche qu'il soit culturel, scientifique, historique, ethnique ...
Et , Fred Vargas nous offre plus qu'un environnement : elle entraîne le lecteur dans son univers et, au fil des lectures, je me suis sentie happée !
Pour chaque livre, on perçoit le travail de recherche intense, un travail de fourmi ou chaque détail est traité avec une précision d'orfèvre.
On peut aussi y voir le partage d'une érudition certaine de la manière la plus ludique qui soit.
A ce propos, j'ai un peu regretté le sort réservé cette fois au "pauvre " Danglard !
Mais, je rassure ceux qui ne connaissent pas encore l'oeuvre ,tous les personnages sont bien présentés et pour le plus grand plaisir des habitués, on revoit en détail les personnalités et leurs particularités sans oublier le chat !

Le retour au quotidien sans altération du jugement est un peu laborieux ... d'ailleurs, même la quatrième de couverture est bizarre ,brumeuse , énigmatique... c'est sans doute Adamsberg qui l'a rédigée ...

Pour lire ce dernier Vargas, j'ai pris mon temps, je m'en suis délectée d'autant que j'ai désormais tout lu de cette auteure . Et, à nouveau débute l'attente du prochain !
Cette attente gourmande n'est pas sans m 'en rappeler une autre, bien plus ancienne , dans l'enfance, quand j'attendais avec impatience le nouveau "Club des Cinq" !

Toute l'oeuvre de Fred Vargas m'a plu mais, il me semble percevoir encore une belle évolution dans les derniers ouvrages ,encore plus étoffés, plus travaillés , mais ce n'est qu'un ressenti personnel ...

Et, ce dernier livre alors ?
" Un grand cru " disent d'autres lecteurs ...
Moi ,je dirais même plus ...
c'est :... "un grand cru " !




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Si vous aimiez Fred Vargas avant ( ce qui est mon cas ) vous aimerez partir à la poursuite de la recluse en question. Si vous n'aimiez pas avant, vous n'aimerez pas non plus celui-là !
On est là dans du Fred Vargas ultra vargassien. Tout y est ! Un joyeux salmigondis où on croise des araignées, des blaps, Magellan, de la garbure, des viols collectifs et des collections de boules à neige … Ben oui.
Pas de surprise en vue, donc, on peut même assez facilement et précocement deviner qui est le coupable, mais aucune importance . Un Fred Vargas, ça se déguste lentement, comme un bonbon qu'on suçotte en espérant qu'il va durer très longtemps, histoire de profiter pleinement de la qualité de la langue, comme toujours jubilatoire avec des dialogues décalés souvent truculents voyageant en absurdie. Chaque chapitre est un éloge à la digression, à la lenteur, aux méandres de la pensée, à la force de l'intuition, bien loin de beaucoup de polars actuels qui trépident à tout va dans une course folle aux rebondissements.
Et pourtant, notre cher Adamsberg a maille à partir avec cette épidémie fort inhabituelle de morts attribués à l'araignée recluse. Hypersensitif en mode sismographe à fleur de peau, il sent des microbulles gazeuses se promener dans son cerveau, se croiser, se cogner, le titiller, autant de proto-pensées parfois vacillantes qui vont le conduire à résoudre le mystère . Avec prime, toute sa joyeuse clique enquêtrice, sans surprise, si ce n'est un Danglard très en retrait et un poil rebelle.
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Quand on ouvre un Vargas c'est toujours un évènement. On sait que l'on va retrouver de vieux copains.

Ici avec son dernier opus des aventures d'Adamsberg, Fred Vargas frappe fort. Elle nous emmène dans des contrées d'où l'on ne sort pas indemne, et c'est également le cas du grand commissaire (grand par sa réputation pas par sa taille).
Je crois qu'au fil du temps Jean-Bapt a pris une place importante dans mon panthéon des détectives. Aujourd'hui il y côtoie Sherlock, Maigret, Hercule .
Ils sont tous différents mais Adamsberg a une façon d'être, de voir dans les brumes qui n'appartient qu'a lui.

Un tome d'une excellent facture. Et pourtant on pense deviner assez aisément, mais c'était sans compter sur l'extravagance et l'esprit tortueux du commissaire qui fini par nous laisser entrevoir des choses que le communs des mortels ne peut pas voir.

Et puis à côté de l'enquête il y a aussi la vie de la brigade, les errances de certains, les restaurants ou l'on mange de la Garbure qui donne une autre dimension à ce roman.

Entrer dans l'univers de Fred Vargas est a coup sûr un énorme moment de lecture , ou l'on retrouve l'humanité et l'humour d'Adamsberg avec plaisir.
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Quand sort le dernier Vargas…
Le petit nouveau appelé à régner.
Car oui, après lecture de ce récit nul ne pourra ignorer qu'en sus de la malheureuse emmurée dans son abominable cellule, le terme de recluse désigne également une exquise créature de la famille des arachnides. En voilà un roman qu'il est instructif.

Cherchez pas l'hémoglobine, la tueuse fait dans le furtif, mais quand même, ça se déglingue sévère au commissariat embarqué par hasard sur les traces de cette recluse assassine qui, jusque dans les termes, s'en va semer la confusion au sein même de l'hétéroclite équipe du commissaire Adamsberg.

J'en ai déjà trop dit, si, si.

Bref, on est chez Vargas, alors question vraisemblance mieux vaut ne pas trop chercher la petite bête et fermer les yeux sur les coïncidences hasardeuses. Ainsi l'on pourra voguer sans complexe dans l'imaginaire si particulier de l'auteure, au gré des «micro-bulles» et des «proto-pensées» de l'atypique Adamsberg et de ce ton de poétique absurdie qui n'appartient qu'à lui.

Humour désinvolte, atmosphère toujours singulière, comme une signature, intrigue complexe et plutôt futée… du Vargas quoi. Et du pas mauvais, croyez-moi.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Excellent cru, le Vargas 2017 !
J'ai les papilles réjouies d'y avoir retrouvé, plus que dans le précédent, toute la consistance et l'équilibre incertain qui font de la lecture des rompols de Fred Vargas un moment à part : un commissaire Adamsberg à l'état gazeux – et comme chacun sait plus Jean-Baptiste s'évapore, plus il prend de la substance, une Rétancourt plus tellurique que jamais, une brigade embarquée, sceptique, dans une galère sur les traces de Magellan, et le chat sur la photocopieuse ; une enquête improbable avec dans le rôle de l'assassin une araignée invisible et non létale, une famille de merles, une recluse dans un pigeonnier, et d'abominables secrets dans un orphelinat.
Et des mots, beaucoup de mots notés, cités, mis en valeur, disséqués, comme des indices précieux.
Pas de nuages pelletés cette fois-ci, mais une marche ralentie pour favoriser l'éclosion de proto-pensées, en gestation dans des bulles gazeuses.
Bref, cette nouvelle plongée dans l'univers délicieusement brumeux, chargé d'humus, criblé de chemins perdus et interlopes est une réussite et un bol d'air nourrissant !
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Pas possible cet Adamsberg ! On lui sert sur un plateau, de vrais enquêtes (quoi que de courte durée) avec des vrais coupables, preuve à l'appui, de l'interpellation clef en main, meeuuuh naan ! Pas drôle ! Alors il va réfléchir en s'occupant de ses merles dans la cour du commissariat, aidé pas son fidèle lieutenant Froissy qui n'oublie pas de cacher la nourriture des merles. Et il réfléchit et il s'aperçoit que Voisenet surveille un sujet sur la toile, c'est bien le cas de nommer ainsi le ouèbe, puisqu'il s'agit d'une araignée, une petite araignée inoffensive, peureuse, qui se terre, se cache, c'est bien pour cela qu'on l'appelle « la recluse ». Et apparemment, elle tue… chacun leur tour, des hommes âgés à Nîmes. Et puis notre fin limier flaire… comme il sait le faire, c'est pourquoi on l'apprécie tant ! Capable de se mettre à dos toute son équipe, persistant et signant, renonçant, puis persistant à nouveau… Il en sert pourtant de toutes sorte, des mots ou expressions qui aboutissent à des idées bien capillotractées. C'est ce qui fait le croustillant du roman, assister à ses enlisements, ses pédalages dans la semoule tout en sachant que ça risque fort d'aboutir !

Mais quand même, savoir qu'il faudrait le venin de 22 recluses pour tuer un homme… et pourtant, ces décès ne peuvent pas être une coincidence…


Un bon petit policier comme je les aime, avec ce qu'il faut de suspense, ce qu'il faut de mystère, ce qu'il faut d'engueulades, ce qu'il faut de culture générale, le tout bien enveloppé des flanerie et supposition d'un commissaire qui a fait ses preuves. Je n'ai pas lu énormément de Fred Vargas, mais je crois que je vais combler cette lacune, je l'aime beaucoup le père Adamsberg !

Challenge mauvais genre
Challenge multi-défis
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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J'ai adoré retrouver Adamsberg et sa « clique » à Paris où le commissaire, contraint de quitter les brumes de la petite île islandaise où il se reposait, est de retour pour éclaircir une sombre affaire.

Tout commence par une femme écrasée par le 4x4 de son avocat de mari qui la méprisait, elle et son amant, lui-même marié et père de famille. Une affaire qui ne résiste pas longtemps au flair du commissaire. Mais quand sort la recluse, une dangereuse petite araignée dite violoniste, pour Adamsberg, en désaccord avec les trois-quarts de la Brigade dont Danglard son fidèle adjoint, les évidences ne sont plus à l'ordre du jour ; l'attribution d'une série de morts à l'arachnide lui parait plus que douteuse, mais le prouver ne va pas s’avérer simple.

Sans aucun doute, l'un des meilleurs romans de l'archéologue médiéviste qui nous régale de situations et dialogues savoureux. Nous intrigue aussi, tout en nous éclairant sur la psychologie humaine et la vie des petites bêtes ; dans une brillante démonstration Fred Vargas soulève les problèmes environnementaux essentiels du réchauffement climatique et de l'utilisation irraisonnée des pesticides. Bref, comme toujours avec elle, on apprend autant que l’on s’amuse.
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