Après Temps glaciaires, Fred Vargas repart d'Islande où le commissaire Adamsberg tente d'oublier les dures réalités de son métier… Hélas, on le réclame d'urgence à Paris et il doit se résoudre à retrouver le commandant Danglard et toute son équipe de la Brigade criminelle du 13e arrondissement avec ses vingt-sept agents.
Avec son talent habituel, Fred Vargas me captive aussitôt, débutant par un crime horrible que Jean-Baptiste Adamsberg éclaircit assez rapidement. C'était une fausse piste qui en ouvre une autre, celle qui va nous mener au bout du récit.
L'auteure joue avec les citations, sport favori de Danglard, mène rondement les discussions, définit bien les différents caractères, montre les défauts, les qualités et les manies de chaque membre de l'équipe.
Voisenet attire l'attention de tous avec sa tête de murène qui infeste les lieux, ce qui motive l'intérêt du commissaire, toujours méthodique, énigmatique, parfois intriguant mais, au final, efficace. Ce Voisenet se passionne pour les araignées, en particulier pour la recluse dont j'ai beaucoup appris en cours de lecture.
Adamsberg s'appuie sur Violette Retancourt, « déesse polyvalente d'un mètre quatre-vingt-cinq pour cent-dix kilos » mais surtout sur le lieutenant Veyrenc, béarnais comme lui. Ils vont souvent manger à La Garbure, leur restaurant favori, et se désaltèrent au madiran. C'est bien meilleur que lorsque le commissaire tente de cuisiner des pâtes. Lorsqu'il tend le bocal de sauce tomate à Voisenet, il annonce : « On ne sait pas ce qu'il y a là-dedans. Quarante-trois pesticides, du pétrole, des cosmétiques, du cheval, du vernis à ongles. On ne sait pas ce qu'on bouffe. »
Une raideur au cou embête Adamsberg qui craint une piqûre d'araignée. Cela le pousse à se documenter sur la recluse d'autant plus qu'il apprend la mort de trois personnes, apparemment victimes du venin de cette araignée.
De rencontres en rencontres, d'un déplacement à l'autre, surtout dans la région nîmoise, il découvre une histoire horrible avec les viols les plus sordides causés par des hommes qu'il qualifie de blaps, ces coléoptères noirs appelés aussi scarabées funèbres ou scarabées puants.
On voyage beaucoup dans l'hexagone en lisant Fred Vargas. On apprend aussi l'histoire de ces femmes recluses, entre le VIIIe et le XVIIe siècle, qui choisissaient d'être emmurées vivantes pour le restant de leur vie. Impossible de ne pas penser à l'excellent roman de Carole Martinez, du domaine des murmures.
Fred Vargas sait mener son récit en poussant l'intrigue à son paroxysme tout en ménageant quelques respirations pleines d'humour et en réservant de bonnes surprises qui m'ont tenu en haleine jusqu'au bout.
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