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sur 3369 notes
On débute tout doucement par un suicide : une vieille femme retrouvée noyée dans sa baignoire. On continue avec une seconde mort plus violente : un riche homme d'affaire campagnard la cervelle brûlée par sa propre arme à feu. le lien entre ces deux morts en apparence volontaires ? Un curieux symbole tracé près des cadavres et un voyage effectué en Islande une décennie plus tôt durant lequel les deux victimes se seraient brièvement côtoyées – voyage qui se serait terminé dans de tragiques et mystérieuses circonstances, mais chut ! N'en disons pas plus. Appelés à l'aide par un collègue un peu largué, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg et sa brigade se penchent sur l'affaire.

A ce stade du récit, la fidèle fan de Vargas que je suis est accrochée, mais pas encore tout à fait immergée. Bien sûr, je suis ravie de retrouver le nonchalant Adamsberg, sa douceur liquide, sa voix basse aux vertus narcotiques et ses dessins griffonnés dans les marges de ses carnets de flic. Ravie également de retrouver le commandant Danglard à la science infinie, ainsi que tous les membres de l'équipe gentiment désaxée du commissariat du 5e arrondissement : Veyrenc le versificateur pyrénéen, Retancourt le char d'assaut vivant et grande déesse vénérée de la brigade, Mordent l'amateur de contes de fées, le caractériel Noël… Je suis heureuse de jouir à nouveau du style subtil de Fred Vargas, de son surréalisme léger et poétique, de son humour tendrement décalé. Mais j'attends encore l'événement qui fera décoller l'intrigue, le coup de pouce qui me permettra de larguer les amarres et de voguer sur les eaux dansantes de l'imaginaire vargasien. En clair, j'attends le moment où l'Histoire (celle avec un grand H) viendra percuter et magnifier tout ce sympathique fatras.

Car le principal attrait des romans de Vargas a toujours été, pour moi, l'habitude de la romancière – historienne à l'origine – de ressusciter dans ses intrigues nos peurs ancestrales, celles que la terreur superstitieuse et le poids des siècles ont gravées profondément dans l'imaginaire collectif : peur de la Grande Peste, des vampires, des loups-garous et autres mythes démoniaques surgis des tréfonds de l'Histoire. Des mythes effrayants, certes, mais auxquels la patine du temps a donné un côté curieusement séduisant. L'idée de la chaise électrique révulse, mais cesserons-nous jamais d'être fascinés par le couperet sanglant de la guillotine ? Et c'est bien la guillotine qui surgit soudain au détour d'une page ! Et avec elle l'ombre glaçante de la Terreur Révolutionnaire, les débats acharnés des Montagnards et des Girondins, la paranoïa et l'angoisse des exécutions de masse et, dominant le tout et tel « le reptile qui se raidit et se dresse », le spectre pâle et terrible de Robespierre !

Comment ? Pourquoi ? Et quel est le fichu rapport avec l'Islande ? Te demandes-tu alors, ami lecteur. Je te laisse le plaisir de le découvrir, mais sache qu'à ce moment-là, moi, je plane. Je vogue, je me laisse porter en toute liberté par les courants secrets et mystérieux qui agitent chaque oeuvre de Vargas. Ça tourne, ça zigzague, ça louvoie, ça menace même de chavirer à certains instants, mais on s'en fiche puisque c'est ça qui est si bon. Jusqu'à la grande révélation finale, toujours un peu décevante dans son pragmatisme terre-à-terre, mais qu'importe, puisque c'est le voyage qui nous enchante et nous berce et pas sa destination.

Délicieux comme d'habitude !

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Sur la couverture de Temps glaciaires, se dessine au loin la silhouette d'un sanglier ou plutôt d'un marcassin. le susdit se prénomme Marc et a le groin sympathique. le personnage est secondaire dans le dernier roman de Fred Vargas mais il n'en a pas moins son importance et il faudra attendre la toute dernière page du livre pour connaître son sort. Techniquement, Fred Vagas écrit des polars ; objectivement, ses récits appartiennent à la littérature avec un l'majuscule. Temps glaciaires débute avec des suicides suspects à Paris, l'enquête fait une embardée vers l'Islande avant de s'attarder auprès des membres d'une drôle de communauté qui se "divertit" dans des jeux de rôles autour des discours de Robespierre durant la Terreur. de quoi y perdre son marcassin pour une laie normalement constituée dans cette "grosse pelote d'algues enchevêtrées." Mais le lunaire commissaire Adamsberg et son escouade de policiers étranges veillent au grain. Résolution (française) il y aura après moult circonvolutions, échappées poétiques, fantastiques et drolatiques en prime. le voyage est géographique et historique, et même parfois gastronomique (ah, les pommes paillasson !). Chaque livre de Vargas est à part. Elle se renouvelle, explore de nouvelles contrées. Mais son univers, qui balance entre rêverie, réalisme et absurde, reste familier. Une marque (Marc ?) de fabrique qui en fait bien plus qu'une simple auteure de rompols. C'est une équilibriste, une ambianceuse hors pair, une romancière qui enchante la langue française et guillotine toute idée préconçue d'intrigue linéaire. Comme dit-on magicienne en langue marcassin ?
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Nous retrouvons son personnage récurrent le commissaire Adamsberg qui va être confronté à une série de meurtres assez étranges. En effet, un signe qui ressemble fortement à une guillotine est retrouvé sur les lieux des crimes sans aucune explication ni aucune revendication.

Ce casse-tête policier va mener notre cher commissaire ainsi que son équipe d'enquêteurs vers les contrées lointaines de l'Islande et ses légendes mais aussi vers une piste étonnante qui va leur faire remonter le temps jusqu'à la Révolution française.

Concernant mon avis sur le livre, je dois reconnaître que malgré mon enthousiasme et mon attirance pour la plume de la romancière, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Il a fallu un peu de temps à l'auteur pour poser les bases du récit et cela se fait sentir; Ma femme n'a pas succombé au charme de l'histoire et a préféré abandonner la lecture (et les cadavres) en cours de route.

Par contre, une fois rentrer dans le récit, il est difficile de lâcher le roman car le suspense monte crescendo et l'on est impatient de découvrir qui se cache derrière la série de meurtre et aussi de connaitre le lien entre le meurtrier et ses victimes.

J'ai appris pas mal de chose à la lecture de ce roman notamment concernant le très emblématique Robespierre et la période trouble dite de la Terreur. Etant assez réceptif aux récits historiques, j'avais déjà très envie de lire « Fouché, les silences de la pieuvre » d'Emmanuel de Waresquiel et le roman de Fred Vargas m'a aussi motivé à acquérir « Robespierre » de Hervé Leuwers.

Pour conclure, je dirais que « Temps glaciaire » est un livre intéressant, plein d'humour mais que je risque d'oublier malheureusement car il n'a pas su me captiver de bout en bout !
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Un roman policier très étrange dans lequel se mêlent le fantastique, l'histoire et le mystère. le Héro récurrent, Adamsberg, est confronté à une étrange série de suicides pour lesquels il détecte une curieuse marque.

De l'Islande à une société très fermée d'adorateurs de Robespierre, le commissaire semble perdu dans de nombreux signes qu'il est extrêmement difficile de relier entre eux. Luttant contre les réticences de ses collaborateurs, Adamsberg, s'engage sur des voies pour le moins tortueuses.

Le rythme de Fred Vargas est hypnotisant. le commissaire nous conduit dans les méandres de sa réflexion, il nous perd, nous rattrape et nous convainc. Fred Vargas est maître dans l'art d'imposer son tempo et j'apprécie énormément.
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Des personnages croustillants, irréels, comme dans un monde de dessins animés, des caractères trempés, des situations improbables. Ca sonne comme un conte.
Un commissaire rêveur, un commandant hypermnésique porté sur la bibine, un lieutenant à la chevelure bicolore, une adjointe maigre qui ne pense qu'à manger, un autre qui dort toujours, une nounou qui vit dans une cabane dans les bois protégée par un sanglier, un maître de haras qui se fait obéir en sifflant, des amateurs d'assemblée nationale révolutionnaire qui revivent, en habits d'époque, les séances historiques, des touristes français en Islande victimes d'un criminel qui les terrorise.

Toutes ces choses pourraient être dans un polar quelconque, une à la fois. Ici tout y est d'un coup comme dans une soupe mixée et savoureuse. C'est ça le monde de Fred Vargas. Et ça marche et on y est bien et on en reveut.

Quant à l'intrigue : Je ne dévoilerai rien du tout en écrivant simplement que tout est dans le titre : « temps glaciaires »
Oui, Fred Vargas nous fait naviguer, selon son bon vouloir, dans le temps et dans les glaces.
Un très bon Fred Vargas, c'est-à-dire un très bon roman policier pas comme les autres….
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Un nouvel opus des aventures du silencieux commissaire Adamsberg qui l'entraînent sur les terres inhospitalières d'Islande et dans l'époque tout aussi hostile qui suivit la fin de la monarchie française et les affrontements de Danton et Robespierre.
Le rythme du roman est comme à l'habitude bien soutenu et sa lecture un réel plaisir.
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Que dire après 249 critiques ?
Juste quelques mots quand même, je ne serai pas longue.

Vargas c'est un style ! Elle emballe une sombre affaire de tueur en série dans une belle langue. On nage avec bonheur dans un univers désuet plein d'aristocrates déjantés, et de sociétés secrètes bizarres, avec de faux suicides et des vrais meurtres.

Une enquête dans laquelle elle brouille soigneusement les pistes jusqu'à la fin et nous régale des échanges pittoresques de nos policiers fidèles au commissariat de 15 e.

On se balade de Paris à Rambouillet puis en Islande sur la piste d'un coupable pervers et manipulateur qui a ficelé un groupe de survivants terrorisé dans un pacte de silence .

Vargas ce n'est jamais de l'eau tiède .

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Je n'avais jamais lu de polar, celui-ci est mon premier. N'étant pas en mesure de le comparer à d'autres du genre, je ne pourrais donc dire s'il est meilleur ou moins bien. Ce que je peux affirmer, par contre, c'est que je l'ai beaucoup aimé.

J'ai aimé ses personnages surprenants, la bienveillance des uns, la folie des autres, les fragilités et failles de tous. J'ai aimé l'histoire et ses références à l'Histoire. Toutes ces anecdotes sur cette période de la Révolution Française, qui m'a toujours passionnée, m'ont vraiment captivée. J'ai aimé l'originalité de l'intrigue qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin.

Voilà, j'ai aimé. Vraiment. D'où ma "critique" quelque peu platounette. Mais que dire de plus... est-il nécessaire de décortiquer les raisons de notre plaisir ?
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Fred Vargas est l'autrice de pas moins de 35 livres et a remporté de très nombreux prix littéraires tout au long des années. « Temps glaciaires » fait partie de la série du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, qui compte actuellement 10 tomes. Mais pas de panique, ils peuvent se lire indépendamment. Cette autrice parvient à allier Islande et Révolution française dans un seul livre, en étant passionnant. Cela démontre tout le talent de sa plume affûtée.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Adamsberg a compris l'appel de l'afturganga. Il est le seul. Ce qui lui vaut une fois de plus de liguer contre lui les sceptiques de sa brigade. Les matérialistes qui restent accrochés aux fondamentaux du métier : les indices et les preuves. Alors que l'afturganga n'a rien de tangible. C'est une croyance en un démon, un mort-vivant qui règnerait sur un ilot au large de l'Islande. Mais les légendes ne perturbent pas Adamsberg, elles excitent son intuition.

L'Islande et ses noms imprononçables a été le théâtre de crimes non élucidés. Ils sont prescrits lorsqu'un autre, commis en France celui-là, pourrait avoir un lointain rapport avec cette vieille histoire de l'Islande. Il n'en faut pas plus pour qu'Adamsberg, envers et contre tous, y voit la collusion avec les agissements de la mouvance d'un club de fanatiques de la révolution française. Un club de robespierristes dont il n'hésitera à endosser le costume d'époque pour infiltrer ces illuminés au cours de restitutions plus vraies que nature.

Intuition, obstination seraient la marque de fabrique de ce flic qui ne craint ni de cheminer aux lisières de la légalité ni de se mettre son équipe à dos pour parvenir à ses fins : empêcher le tueur qui marque ses crimes d'un dessin énigmatique de supprimer qui pourrait raviver de vieux souvenirs honteux.

Un soupçon de fantastique ne nuit pas à l'intrigue quand il reste du domaine de la croyance des uns et des autres. Un beau rappel à l'histoire aussi, de cette période de folie débridée lorsque les têtes tombaient sous le couperet de la terreur aussi dru que grêle sous bourrasque d'été.

Il y a toujours un clin d'oeil à cette nature qui constitue notre environnement et qu'il faut préserver coûte que coûte dans les romans de Fred Vargas. Elle intervient parfois sous un aspect inattendu. Une sagesse animale, un coup de colère des éléments auxquels Adamsberg sait se plier pour laisser à la nature sa souveraineté.

Encore un bon polar qui m'a fait prendre un abonnement aux dossiers d'Adamsberg. Un genre que je fréquentais peu. Il suffit d'un personnage intéressant pour faire basculer les prédilections.
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