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EAN : 9782702143346
352 pages
Calmann-Lévy (22/08/2012)
2.62/5   17 notes
Résumé :
Nevada jaillit de la confluence entre une sensibilité et un lieu. Avec ce recueil de nouvelles à la puissance d'évocation exceptionnelle, Claire Vaye Watkins se fraye vaillamment un chemin à travers la mythologie de l'Ouest américain, et par le biais de la création littéraire affronte un héritage sanglant dont elle est la dépositaire, celui de la Famille de Charles Manson. Comme les oeuvres de Cormac McCarthy ou d'Annie Proulx, ses histoires se déploient du sublime ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un touriste italien attend dans un bordel le retour de son compagnon de route perdu dans le Mojave. Deux jeunes filles partent à l'aventure, pour se retrouver coincées par quatre étudiants dans une chambre de motel de Las Vegas. Une femme dans sa baignoire contemple ses maigres chances d'être une bonne mère, tout en chérissant le souvenir de son amant perdu. Un vieux solitaire recueille une adolescente fugueuse dans le silence et les cailloux du désert. And so on… Dans les nouvelles de Claire Watkins, les désemparés sont aussi les chercheurs d'or, réels ou métaphoriques, les rejetons de parents diaboliques qui enfanteront d'autres désemparés. Au coeur du coeur du mythe américain, le désert souffle un vent aride et n'offre d'autre réponse que son immensité.

Ce que j'aime et recherche dans la littérature US, ce n'est pas le folklore, c'est sa capacité à contempler sa propre légende, à devenir en se disant. Dans plusieurs sens du terme : comme si le pays, par la voix de ses auteurs, conscient d'être un mythe moderne, sociologique, économique (quoique), littéraire, et se regarde être un mythe. Bon, mauvais, porteur d'espoir ou de misère, ce n'est pas la question – encore que la moralité, la morale tout court soit souvent en question. En particulier et parce que j'ai tendance à me dire que l'Europe, ou l'Inde ou n'importe quelle nation assise sur 4000 ou 2000 ans d'histoire, a un rapport au temps particulier, je suis attirée, en tant que lectrice, par le rapport de la littérature américaine à l'espace américain. C'est un poncif, j'en conviens.

Recueil cohérent, déjà, centré sur le thème certes peu nouveau de la vie individuelle au contact de l'espace collectif. Les personnages de CVW ont une histoire personnelle, souvent douloureuse d'ailleurs, qui s'entremêle sans cesse à l'immensité vide du Nevada, se dissout en elle, se barre dans la perspective. de sorte que l'un et l'autre respirent de concert, formant une sorte de poumon géant où l'on s'étouffe vaguement. On respire mal dans le désert, on s'y engloutit, mais il existe néanmoins un rapport organique, pas forcément très sain, entre le personnage et son espace. Contrepoint : le Nevada, c'est aussi Las Vegas et Reno, les fausses villes historiques, le sexe à des prix défiant toute concurrence, les paillettes cheap, les trailers parks, la pauvreté et une sorte d'indigence des sentiments. Évidemment, le contraste est brutal et cultivé comme tel.
il existe quand même des liens sous-jacents entre tous ces personnages. Ils sont tous paumés, leurs parents étaient tous aussi paumés et cela laisse des traces (au moins deux nouvelles explorent le rapport à la maternité sous l'angle « comment devenir mère quand la vôtre était un très mauvais modèle ». Ils ont une peur panique des relations humaines, mieux, ils ne les comprennent pas et les envisagent comme sans cesse perdues, à l'image de ces trois étudiants partis en vadrouille à Virginia City et qui regardent leur amitié s'envoler au vent mauvais. Il y a peu d'histoires d'amour dans ces nouvelles, aucune qui soit heureuse, mais plusieurs histoires d'amitié ou de fraternité, envisagées comme plus fiables, de meilleurs bastions. En fait, c'est tout aussi périlleux, tout aussi triste. Tout cela sous-tendu par une petite voix froide et sarcastique, avec une prédilection pour les narrateurs passifs et peu bavards, un peu gauche.

j'ai fini le recueil il y a quelques temps et surnagent des images de cailloux et de poussière de route, de ranch en vrac et de putes en solde. À quelques exceptions près, je trouve qu'on est très vite happé dans les textes de Claire Vaye Watkins.
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C'est le titre et la couverture de ce recueil de nouvelles qui m'ont d'abord tapé dans l'oeil. Puis la 4ème de couverture a fait le reste.

J'ai donc entamé la lecture sans plus attendre mais la première nouvelle m'a tout de suite laissée perplexe. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre de quoi elle parlait vraiment : naissance de l'Etat du Nevada ou autofiction autour de père de l'auteur.

J'ai été à deux doigts de m'arrêter là (je ne me force plus quand ça me plait pas et tant pis si je passe à coté d'un chef-d'oeuvre !) mais la nouvelle suivante m'a quelque peu réconcilier avec l'auteur.

Le problème que je rencontre bien souvent avec les recueil de nouvelles c'est que toutes les histoires sont parfois inégales. Quelques temps après la lecture, je n'en garde déjà plus grand souvenir. Et ce fut un peu le cas là. J'ai terminé la lecture de cet ouvrage il y a deux semaines et je serai bien incapable de citer l'un des titres de ces nouvelles.

Malgré un style et un univers qui se rapproche d'Annie Proulx, ces nouvelles n'auront pas su me séduire tout à fait. Dommage.

Merci une fois encore aux Dialogues croisés pour cet envoi.
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Un recueil de nouvelles avec de super critiques en 4ème de couverture: "Profondeur du regard, maturité d'une écriture incisive, éclat et tranchant du diamant".
Et bien, je me suis forcée à terminer ce recueil, espérant toujours tomber sur une nouvelle qui en vaille la peine. Cela ne parle que de paumés qui fument, se droguent, boivent, vomissent, couchent à droite à gauche.
C'est démoralisant, désagréable, inintéressant et ps particulièrement bien écrit. il n'y a pas de fond, de personnages incarnés, on s'ennuie et on ne comprend même pas ce que l'auteur veut transmettre à part du dégoût et le sens de la loose.
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Des histoires qui s'enchaînent toutes très différentes. Des univers assez sombres. J'avoue avoir eu du mal à me plonger dans ce livre, l'écriture est parfois difficile à suivre et je me suis parfois demander où voulait en venir l'auteur mais au final après avoir refermé cet ouvrage je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas forcément de chemin à suivre, juste un instant d'histoire à découvrir, sans morale ni fin. La nouvelle qui m'a le plus ravi c'est Les Orpailleurs qui parle de la recherche de l'or américain, le reste est sombre et parfois dérangeant comme dans le plus que parfait, le passé continu et le passé simple. A découvrir pour ceux qui aime l'Ouest Américain mais je le recommanderais pas.
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Histoire sans queue ni tête. J'ai abandonné au bout de 20 pages.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un casino peut rendre séduisant un homme quelconque. La lumière est tamisée, le plafond bas et tapissé de miroirs. Les machines éclairent son visage par en dessous d'un bleu pastel délicat. Les cartes des jeux électroniques, quand elles révèlent en tournant sur l'écran, illuminent son regard d'éclairs étincelants. L'épaisse fumée des cigarettes vous enveloppe d'un voile vaporeux qui rend votre présence presque irréelle. Comme si le moment appartenait déjà au passé. Comme si votre vie n'était pas une vie, mais un vieux film nostalgique. Duel au soleil, peut-être. Imaginez l'effet qu'un casino peut produire sur un bel homme.
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Si ce voyage s'était déroulé comme prévu, Renzo et lui seraient au Grand Canyon à l'heure qu'il est. Si tout n'avait pas foiré en une seconde, de façon aussi tragique, ils auraient pris leur vol de retour en août et quand ses amis l'auraient interrogé sur son été, il leur aurait parlé du paysage américain insondable, des drogues américaines innommables, des Américaines insatiables. Ou, s'il était d'humeur nostalgique, il aurait simplement dit : C'était magnifique. Je n'avais jamais vu autant d'étoiles.
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Il ne se rappelait plus quand il avait reçu un invité pour la dernière fois, si toutefois il pouvait considérer la fille comme telle. Ça remontait à seize ans au moins. Et même si elle était inconsciente, sa présence éveillait en lui un sentiment de honte à l'égard des années de désordre qu'il avait accumulées, sans personne pour lui sonner les cloches.
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Il n'existait pas de baume pour le vide qu'il avait laissé. S'il y en avait eu un - si la science avait mis au point un onguent pour le chagrin, une pilule pour les peines de coeur - je m'en serais passée. Je voulais souffrir. Je voulais éprouver une détresse cataclysmique.
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L'espérance est une maladie dangereuse pour un orpailleur - elle rend avide, violent, fou. La fièvre de mon frère était plus brûlante que celle d'aucun autre prospecteur des gisements alluviaux. Je le sais, parce que c'est moi qui la lui ai transmise.
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Videos de Claire Vaye Watkins (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Vaye Watkins
Les grands débats - O… comme Ouest : Les Grands espaces - Ivy Pochoda - Guy Vanderhaeghe - Claire Vaye Watkins - Francis Geffard Marqué par la grandeur et la richesse de ses paysages, patrie du Western, l'Ouest est un lieu incontournable de l'imaginaire américain. Erigé au rang de mythe par des générations d'écrivains et de cinéastes, de quoi est-il encore le nom aujourd'hui ? Comment en renouveler les motifs ? L'Ouest authentique existe-t-il toujours ?
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