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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le chignon de Simone Weil faisait le bonheur des caricaturistes à la fin du siècle dernier, il aura permis à David Teboul de rencontrer ce symbole de la génération Shoah, d'enregistrer sa voix de déportée à Birkenau (dans une usine Siemens) puis de la faire dialoguer avec Denis Vernay, sa soeur emprisonnée comme résistante, de partager une mémorable fumerie avec Marceline Loridan-Ivens, éternelle insoumise, et enfin d'échanger avec Paul Shaffer, l'amoureux qui offrit à Simone une raison de survivre.

Illustrés de nombreuses photos de la famille Jacob, à Nice avant et pendant la guerre, ces témoignages sont bouleversants, et l'ouvrage d'une lecture facile, grave dans la mémoire du lecteur le message de résistance chère à l'ancienne ministre.

La formule « le poids des mots, le choc des images » nous met sous les yeux un ouvrage abordable dès l'adolescence, qui apporte sa contribution au « devoir de mémoire ».

Je craignais un discours académique, j'ai été conquis par ces échanges à bâtons rompus. J'ai cheminé page à page cette semaine dans ce récit que je conserverai à portée de mains pour donner envie à nos enfants et petits enfants de mieux connaitre ces héros et ces martyrs.

N'oublions jamais leurs sacrifices !

Merci à David Teboul et à l'éditeur pour la qualité de ce livre.
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Dans Une vieSimone Veil se racontait, directe et entière, dans ses nombreux combats, dont le plus essentiel avait été de tenter de protéger la vie de sa mère de sa soeur et la sienne alors qu'elles étaient plongées dans l'enfer des camps. Dans L'aube à Birkenau, David Teboul a convaincu Simone Veil de revenir sur son enfance, sa déportation et les conséquences sur sa vie. Un témoignage, si c'est possible plus fort encore que celui d'Une vie, associé à des photographies du temps de l'enfance heureuse puis des premières inquiétudes et difficultés jusqu'à l'éclatement de la famille dû à la guerre et à ses terribles conséquences pour les juifs. Simone Veil, une femme hors norme par le regard qu'elle pose sur ce qu'elle a vécu, avant pendant et après les camps, qui par son témoignage bouleversant et essentiel nous exhorte à ne pas oublier ce qui a été fait aux juifs, pour que ça ne recommence jamais.

« ... il ne m'est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent, obsédant même, de six millions de Juifs exterminés pour la seule raison qu'ils étaient juifs.
Six millions dont furent mes parents, mon frère et nombre de mes proches. Je ne peux me séparer d'eux.
Cela suffit pour que, jusqu'à ma mort, ma judéité soit imprescriptible.
Le Kaddish sera dit sur ma tombe. »
Simone Veil

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Simone Veil revient ici sur son passage dans le camp de Birkenau et de Bobrek, sur la longue marche qui a suivi, sur son retour à la "vie normale", sur les liens tissés avec d'autres détenus.
David Teboul retranscrit ici sa rencontre avec Simone Veil. Il évoque aussi les rencontres auxquelles il a participé entre Simone Veil et sa soeur Denise, entre Simone Veil et Madeleine Loridan-Ivens et entre Simone Veil et Paul Schaffer. Lors de ses rencontres, chacun évoque ses souvenirs. le lecteur a vraiment le sentiment d'être témoin de ces conversations, en spectateur neutre. Ici pas de regrets, pas de larmes, pas de rancoeur ni de désirs de vengeance. Malgré le thème, cet écrit est presque serein...
En tant que lectrice, Mme Veil m'inspire le respect, dû à son histoire, à ce qu'elle a accompli par la suite, mais surtout par sa façon d'être, cette dignité qui semble se dégager naturellement de tout son être.
Merci pour ces témoignages, merci à toutes les personnes qui ont participé à ce livre.
Je me suis toujours demandé comment certains déportés ont pu survivre à cette époque, comment ile ont pu aussi vivre après cela. Au fil de mes lectures, j'en arrive à penser qu'il n'y a pas de réponses; Ils n'ont pas eu le choix... Ils ont survécu, ont continué à se lever le matin et ont chacun vécu leur vie comme ils ont pu... sans peut-être se poser la question du pourquoi...
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Le destin tragique d'une de ces dames que l'on regarde dans bas. Une histoire bouleversante que l'on souhaiterait effacer, mais que nous ne devons jamais oublier. Parfois la honte d'être humain, tant il peut être cruel, mais aussi la fierté de se sentir du côté des opprimés, de ceux qui comme Simone Veil on su garder malgré les pires humiliations leur dignité.
Un grand respect pour cette femme hors du commun.
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On ne peut qu'être touchés en lisant la vie de cette femme. Elle tente de nous expliquer comment elle a été déshumanisée par ses bourreaux mais également comment elle s'est relevée de ces terribles moments qui l'ont marquée à vie. Simone Veil nous livre ici un témoignage terriblement intime, elle se met à nue devant le lecteur mais également pour le lecteur. Dans quel but ? Dans le but de ne jamais oublier et d'en tirer des connaissances.

Simone Veil ne se pose pas en victime et nous remarquons même que dans ce quotidien si terrible elle et son amie Marceline nous font le récit d'une fois où elles arrivent à déjouer la vigilance des Kapos pour se retrouver au coin d'un Block et redevenir quelques instants des jeunes adolescentes. C'est tellement touchant et à la fois tellement perturbant de voir comment ces deux femmes évoquent ce souvenir quasiment le sourire aux lèvres.

Simone Veil nous livre également ses débuts en politique et sa peur de ne pas être légitime. Mais ce qui ressort de ces entretiens concernant son activité politique, c'est son côté tenace et son envie de faire bouger les lignes. Elle est active et engagée même si elle subit des moqueries ou même des propos antisémites, elle reste là ancrée dans le sol, fidèle à sa ligne de conduite.

Ce livre est incroyablement touchant, par sa construction mais également par sa simplicité. Côté construction, j'ai trouvé que les dialogues apportent un plus, cela nous permet de nous sentir encore plus proche de cette grande dame – cela confirme ce qu'a dit Jean d'Ormesson lors de son discours à l'Académie Française, que Simone Veil est la femme, la mère, l'amie rêvée par beaucoup d'entre nous ! Enfin, j'ai aimé ce côté un peu « brouillon » du livre où Simone Veil dérive parfois dans ses paroles, on sent que ces entretiens sont pleins de sincérité, d'humilité et de spontanéité.

Un grand livre pour une grande dame.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Le livre-album «L'aube à Birkenau» sur Simone Veil, est plus intimiste que l'autobiographie de celle-ci («Une vie»).
En effet, le ressenti de Simone Veil, comme ses émotions, affleurent dans les témoignages qui sont recueillis dans cet ouvrage de David Teboul.

Les récits, les dialogues et les photos qui le composent sont très touchants.

Les souvenirs d'enfance de Simone Veil sont teintés de nostalgie.
Et c'est avec des mots simples, sans apitoiement ni rancoeur, qu'elle parle des camps de concentration et de leur impact sur sa vie, du vide creusé par le décès des membres de sa famille (de sa mère en particulier), de la souffrance provoquée par le silence et l'incompréhension qui régnaient après la libération.

Simone Veil fut animée par un « devoir de mémoire » qui n'accusait pas. Son esprit, libre de ressentiment, a essentiellement été tourné vers la réconciliation, qui seule, pouvait étayer une paix durable.
Elle fut animée tout autant, par sa solidarité envers les autres déportés (morts dans les camps ou rescapés), qu'elle qualifiait de «devoir de fidélité».
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Dans les camps, des barbelés les enfermaient à l'écart du reste du monde. Rescapés, une barrière est restée. Une séparation persiste entre ceux qui ont connu cette funeste expérience des camps de la mort et les autres. Il y avait ceux qui étaient dedans et les autres nous dit George Semprun dans le grand voyage. Les premiers savent que nul ne peut envisager, imaginer et même croire à cette vie hors du temps, hors de l'humanité. Mais au-delà de ce souvenir de l'enfer, l'amertume qui assombrit la renaissance à la vie des rescapés est de constater, de déplorer que leur expérience ne rend pas le monde meilleur.

Voilà un ouvrage auquel nul ne peut rester insensible. Emotion pure que les paroles retranscrites par David Teboul dans ce recueil d'entretiens en forme de témoignage de la part de cette grande dame dont la gravité nous troublait lorsqu'il nous arrivait de la voir à l'écran : Simone Veil.

Outre le texte, cet ouvrage comporte nombre de photos : les visages fermés de ceux qui ont échappés au sinistre destin auxquels ils étaient promis, les visages juvéniles de ceux qui le resteront parce que figés pour l'éternité. Des photos qui fendent le coeur quand on sait qu'elles nous disent l'innocence, l'espoir d'avenir qu'il y avait dans les yeux des enfants. Que leur sourire a été effacé par une volonté humaine, laquelle avait conçu et mis en oeuvre une industrie de mort.

Simone Veil nous raconte les camps. Et la vie après. Quand il a fallu vivre avec ce souvenir qui lui a volé son adolescence. David Teboul lui a suggéré des entretiens avec d'anciens déportés : sa soeur Denise, Marceline Loridan-Ivens, Paul Schaffer pour qu'ils échangent leurs souvenirs. Sachant qu'entre eux il n'y aurait pas cette barrière de l'incrédulité. Car même ceux qui ont visité Auschwitz-Birkenau ou autre sinistre lieu de mémoire ne peuvent se faire la moindre idée de ce que c'est d'avoir été déchu de son statut de personne humaine, et promis au sort des choses : l'incinération ou l'enfouissement sans autre forme de considération.

Les chapitres sont séparés de pages entièrement noires. Les mots sont lourds de souvenirs glaçants. Les visages sont beaux et graves. Les sourires appartiennent au passé, avant les camps. Après, c'est la maturité sévère. le regard tourné vers l'intérieur, vers la mémoire. Voile noir tendu au travers d'un chemin de vie.

Ils resteront des personnages solitaires de ne pas être compris à hauteur du traumatisme subi par un monde oublieux et futile. Leur peur est désormais de voir à nouveau le voile noir fermer l'horizon. Tant que l'enfant n'est pas tombé, on peut lui dire que le sol est glissant. Il ne le croit pas.

Grande, grande restera cette dame qui a mis toute ses forces dans le combat pour que l'humaine nature n'oublie pas qu'elle porte aussi en elle le gène du mal, et que celui-là il ne faut le laisser prospérer. Pour que cela ne recommence pas. Jamais.
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Ce récit a été recueilli par David Teboul, cinéaste et photographe qui a découvert Simone Veil à la télévision dans les années 70 et qui rêvait de la rencontrer et de l'interviewer. Rien n'est éludé surtout pas les treize mois passés en camp de concentration de Drancy en passant par Auschwitz Birkenau, Bergen-Belsen et les marches de la mort jusqu'à son retour à l'hôtel Lutetia. Un témoignage bouleversant tout comme deux amis qu'elle a connu en déportation : Marceline Loridan-Ivens et Paul Schaffer
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Simone Veil, l'aube à Birkenau est un livre vraiment extraordinaire. David Téboul, documentaliste et cinéaste, l'a conçu à partir des conversations enregistrées et filmées pendant plusieurs années.

C'est un livre qui est construit comme un documentaire, Simone Veil parle de son enfance, de ses parents, frère et soeurs. C'est un beau mélange de souvenirs d'enfance, des conversations enregistrées entre Simone et sa soeur Denise, ses amis Marceline Loridan-Ivens et Paul Shaffer, des photos de famille commentées, mais aussi la situation difficile et confuse qui régnait un peu partout en Europe après le retour des camps.

Comme dans La Vie, écrit par Simone Veil, le style est pudique, mais ici Simone Veil nous permet d'entrer un peu plus dans l'intimité de la famille Jacob avant la déportation. Aussi les détails de la vie dans le camp de concentration sont racontés d'une manière pudique et retenue. On n'a pas besoin de plus pour essayer de comprendre. Je dis bien « essayer de comprendre » parce que selon les personnes interviewées on ne peut pas comprendre ou s'imaginer comment c'était la vie dans les camps quand on ne l'a pas vécu. Elle nous raconte aussi comment cette expérience a changé sa manière de voir la vie pour toujours.

Très beau livre documentaire, qui a encore renforcé mon admiration pour cette femme, Simone Veil. J'admire sa philosophie de voir les choses de la vie, sa force, sa manière de parler et sa dignité. Quoi qui est arrivé dans sa vie après le camp, elle a toujours su rester digne.

On ne peut que sortir émue de cette lecture, quelle FEMME !

Challenge multi-défis 2019
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David Teboul retranscrit plusieurs entretiens avec Simone Veil, ainsi que des rencontres auxquelles il lui a été donné d'assister, mettant en présence Simone et sa soeur Denise (ancienne résistante), Simone et Marceline Loridan, Simone et Paul Schaffer.

Simone Veil, puis Simone et ses proches, évoquent leurs souvenirs.

Dénonciation. Arrestation. Déportation. Déshumanisation.
Famine. Froid. Promiscuité. Humiliations. Injustice. Maladies. Vermine. Corvées. Survie.
Parfois, au milieu de tout cela, un éclair d'humanité, une main tendue, un sourire.

Plus tard, la solitude et la difficile reconstruction.
Une vie qui plus jamais ne pourra être « normale ».

Simone Veil raconte également ses débuts en politique et sa peur de ne pas être légitime. Ce qui ressort de ces entretiens, ce sont sa ténacité et sa droiture. Simone Weil n'a jamais renoncé à ses convictions, même après avoir essuyé moqueries et propos antisémites.

L'auteur s'efface totalement, laissant au lecteur l'impression d'être dans un coin de la pièce, témoin direct du récit de Simone. Ce parti pris narratif, parsemé de petites digressions et même de quelques répétitions, confère à ce témoignage des accents de sincérité, d'humilité et de spontanéité.

Simone ne se pose pas en victime. Dans ses mots, aucune rancoeur ni désir de vengeance. Seulement la dignité d'une femme qui, en butte aux pires humiliations, a toujours su garder la tête haute. Une femme au destin « hors normes », qui de part son histoire et ses combats ne peut qu'inspirer le plus grand respect.

L'ouvrage est enrichi de photographies montrant les parents de Simone, Simone enfant puis adolescente (donc avant et pendant la guerre), seule ou aux côtés des membres de sa famille, ainsi que Simone adulte au moment des rencontres avec Denise, Marceline et Paul.

L'aube à Birkenau est une histoire bouleversante (car elle n'en est pas une…) qu'il convient de ne jamais oublier.
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