David Teboul retranscrit plusieurs entretiens avec
Simone Veil, ainsi que des rencontres auxquelles il lui a été donné d'assister, mettant en présence Simone et sa soeur Denise (ancienne résistante), Simone et
Marceline Loridan, Simone et
Paul Schaffer.
Simone Veil, puis Simone et ses proches, évoquent leurs souvenirs.
Dénonciation. Arrestation. Déportation. Déshumanisation.
Famine. Froid. Promiscuité. Humiliations. Injustice. Maladies. Vermine. Corvées. Survie.
Parfois, au milieu de tout cela, un éclair d'humanité, une main tendue, un sourire.
Plus tard, la solitude et la difficile reconstruction.
Une vie qui plus jamais ne pourra être « normale ».
Simone Veil raconte également ses débuts en politique et sa peur de ne pas être légitime. Ce qui ressort de ces entretiens, ce sont sa ténacité et sa droiture.
Simone Weil n'a jamais renoncé à ses convictions, même après avoir essuyé moqueries et propos antisémites.
L'auteur s'efface totalement, laissant au lecteur l'impression d'être dans un coin de la pièce, témoin direct du récit de Simone. Ce parti pris narratif, parsemé de petites digressions et même de quelques répétitions, confère à ce témoignage des accents de sincérité, d'humilité et de spontanéité.
Simone ne se pose pas en victime. Dans ses mots, aucune rancoeur ni désir de vengeance. Seulement la dignité d'une femme qui, en butte aux pires humiliations, a toujours su garder la tête haute. Une femme au destin « hors normes », qui de part son histoire et ses combats ne peut qu'inspirer le plus grand respect.
L'ouvrage est enrichi de photographies montrant les parents de Simone, Simone enfant puis adolescente (donc avant et pendant la guerre), seule ou aux côtés des membres de sa famille, ainsi que Simone adulte au moment des rencontres avec Denise, Marceline et Paul.
L'aube à Birkenau est une histoire bouleversante (car elle n'en est pas une…) qu'il convient de ne jamais oublier.