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EAN : 9782385060039
480 pages
Litos (18/01/2023)
3.62/5   8 notes
Résumé :
Marc Trévidic, Laurence Vichnievsky, François Molins, Renaud Van Ruymbeke, Jean-Claude Marin, Philippe Courroye, Éliane Houlette et bien d'autres... Plus de 80 magistrats, se confient pour la première fois. Présidents de cour d'Assise, procureurs, juges d'instruction, juges des enfants, ils révèlent ce qu'ils n'ont jamais osé évoquer : leurs angoisses, leurs souvenirs souvent traumatisants, leur détresse. Ils sont marqués, parfois de manière indélébile, par des affa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre de témoignages de magistrats et d'analyse de ceux-ci est destiné au grand public, à condition qu'il s'intéresse quelque peu au monde judiciaire ou qu'il ait accordé quelque attention aux affaires judiciaires les plus médiatisées. Ceci étant dit, il n'est point besoin de tout connaître de ces affaires qui sont suffisamment relatées et remises dans leur contexte par Dominique Verdeilhan, chroniqueur judiciaire. Et puis, il n'est pas question uniquement d'affaires médiatisées, ce qui fait également l'intérêt de ce livre sur le vécu des magistrats.

Cet ouvrage démontre que les aspects psycho-sociaux du métier (la charge psychologique, mentale), quasiment tabous durant un demi-siècle, sont aujourd'hui reconnus et pris en charge dans la mesure des moyens. Sachant que les moyens financiers manquent, il y a de beaux exemples comme celui de Pau, où les jurés de la Cour d'Assises (amenés à décider au même titre que des magistrats professionnels) bénéficient d'office de séances de soutien psychologique une fois par an, des professionnels se mettant gratuitement à la disposition des jurés. Hélas, ce modèle risque d'être unique.

La reconnaissance est toutefois un pas important. Ce que des magistrats ont vécu auparavant, obligés de mettre de côté leurs émotions, est une erreur à éviter. Parce que tôt ou tard les magistrats peuvent se reprendre ces émotions en pleine face.

La charge émotionnelle peut venir d'affaires sordides, qui vont au-delà de l'imagination du commun des mortels, de la pression dans des dossiers sensibles au regard de la personnalité des suspects, mais aussi de ce que, tout en restant dans le cadre juridique, il y a la perception de la situation, le pari sur le futur que le magistrat doit faire... au risque de se tromper parce que l'on est dans l'humain...

Il y a différentes stratégies qui sont démontrées par ce livre, dont l'évitement (par exemple par le changement de fonction), qui est la plus dommageable. Je vous laisse découvrir les autres...

Un livre à lire aussi si vous devez comparaître en justice...

Le seul bémol, ce sont les coquilles qui subsistent en trop grand nombre à mon estime. Cela m'empêche de mettre 5 étoiles, mais ne vous privez pas de sa lecture pour si peu !


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Publié pour la première fois en 2017 et revu en 2023, cet ouvrage condense les témoignages de dizaines de magistrats français. L'auteur, chroniqueur judiciaire, a fait le choix de nous transmettre leurs confidences de manière non linéaire, les regroupant plutôt par thème.
L'ensemble est très fluide et se lit aisément. Pour ma part, je l'ai dévoré parce que j'ai trouvé le contenu assez passionnant.

Il est vrai que pour le citoyen lambda, qui n'a jamais eu à se frotter à l'appareil judiciaire, la fonction des juges, qu'ils soient d'instruction ou des enfants, n'est pas très connue. Oh, il y a bien certains personnages médiatisés lors de grandes affaires mais dans l'ensemble, on n'en sait pas grand chose.

"Personne n'en sortira indemne, pas même vous Monsieur le procureur", Michel Fourniret
Cette phrase, bien qu'assénée avec arrogance par un des monstres médiatisés alors qu'il accompagne les enquêteurs à la recherche de cadavres, pourrait résumer à elle seule la situation.
Pourtant, les magistrats ont longtemps été les oubliés du système de soutien post-trauma. Alors qu'ils sont bien souvent sur les lieux très vite, devant faire face à des scènes horribles, qu'ils doivent compulser des dossiers aux détails exhaustifs, qu'ils doivent entendre les pires cruautés et bien souvent recevoir la lie du genre humain dans leur bureau, le système ne leur accorde ni soutien psychologique, ni soutien hiérarchique.
Ils sont seuls; seuls à prendre des décisions qui changent le cours des vies, seuls face à leurs interrogations sur les possibles erreurs qu'ils pourraient commettre, seuls quand l'erreur est commise, seuls avec leur conscience, leurs doutes, leurs cauchemars.

A travers tout l'ouvrage, on comprend que s'ils sont formés aux aspects techniques de leur métier, toute la relation à l'humain, pourtant au coeur de leurs activités, ils l'apprennent sur le tas, à la dure... mais toujours seuls. Ils sont préparés, parfois, à affronter la mort mais pas à se confronter à la réalité des vivants, leur désespoir, leur colère, leur tristesse, leur peur,...

"On est seul parce que personne ne veut partager un échec", Maryvonne Caillebotte (procureur de la république à Versailles).

J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour ces hommes et ces femmes qui ont confié leur inconfort, les tourments qu'ils vivent intérieurement en se remémorant les affaires qui les ont marqués, leur volonté de faire le bien, de rester impartial, d'être de bons juges dans un système qui manque cruellement de moyen, face à une hiérarchie absente, subissant parfois les pressions politiques...

Un ouvrage que devraient lire les jeunes qui comptent se lancer dans une carrière de magistrat; pas pour y renoncer, mais pour s'y préparer.
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J'ai eu l'occasion de lire "Les magistrats sur le divan" de Dominique Verdeilhan, paru aux Editions Litos grâce à la Masse Critique de Babelio_

L'auteur, Dominique Verdeilhan, est chroniqueur judiciaire et journaliste.
Dans sa carrière professionnelle, il a eu l'occasion de couvrir les plus grands procès en France, de rencontrer les ténors du barreau, les criminels les plus affreux de France mais aussi les magistrats qui permettent une justice.

Ce livre est un récit de témoignages des différents juges, procureurs et autres magistrats qui ont bien voulu se raconter à lui sur leurs difficultés, leurs vécus durant leurs années dans les tribunaux de France.
Alors c'est un récit divisé en chapitres : le terrorisme, les affaires criminelles, les grandes affaires judiciaires.
Mais c'est surtout a mon sens un récit sur la solitude des magistrats...
Le titre parlant du divan est assez évocateur sur finalement ce qui semble leur manquer au quotidien : pouvoir parler de leur vécu et leurs ressentis.
Je l'ai trouvé un poil long à lire car cela fait un peu penser à une litanie d'expérience dont peu de personnes peuvent comprendre le vécu des personnes qui témoignent.
Mais ce livre est intéressant tout de même par les informations sur les affaires judiciaires.
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A travers un récit journalistique qui dépeint le quotidien des magistrats, le document de Dominique Verdeilhan décortique, analyse et interroge ceux pour qui, la mort, la souffrance et la violence sous toutes ses formes, composent le quotidien. Autant de récits livrés sans fards et souvent sans filtres pour une douleur usuelle autant dans les affaires traitées que dans la solitude à laquelle le magistrat est confronté chaque jour.
Une oeuvre qui s'avère cependant rapidement inégale dans le choix des histoires contées autant que dans leur succession minutieuse. Un enchainement d'histoires souvent horribles donnant lieu à des réflexions parfois confuses et répétitives qui, si elles offrent une vision du métier du magistrat intéressante pour le profane, n'en reste pas moins brutale et souvent peu démonstrative. Dommage.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Obligation d'impartialité, de neutralité de la part du magistrat, mais aussi obligation de réserve. Si le magistrat du Parquet a une relative liberté de parole, il n'en est pas de même pour celui du siège. "Des attaques, des mises en cause auxquelles nous ne pouvons pas répondre", constate amèrement Bruno Cotte.

(Page 163)
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Vous ne pouvez en parler à personne. Encore moins quand vous êtes la seule à occuper cette fonction dans le tribunal. Aucun soutien moral ou psychologique de la hiérarchie, surtout quand le président de la juridiction vous considère plus comme une assistante sociale que comme une magistrate.

(Page 395)
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Je ne veux plus participer à ce genre de choses. Après Outreau, j'ai décidé de ne plus m'occuper d'affaires pénales, d'affaires criminelles. Je me suis tournée vers le droit du travail. Je le reconnais, c'est une forme de fuite.

(Pages 255-256)
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En fait, sous le feu de l’action, sur ce moment, la disparition de ce gamin, je l’ai encaissée, absorbée. Elle m’est revenue à vitesse grand V, comme un flash, quelques années plus tard alors que je suis devenue mère. » Une parfaite illustration de la différence de réactions, d’analyses, d’appréciation entre le magistrat et l’individu. Le premier réagit en professionnel. Sans émotion apparente. N’écoutant que son devoir. Le second est touché en plein coeur.
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"En fait sous le feu de l'action, sur le moment, cette disparition de ce gamin, je l'ai encaissée, absorbée. Elle m'est revenue à vitesse grand V, comme un flash, quelques années plus tard, alors que je sui devenue mère." Une parfaite illustration de la différence de réactions, d'analyses, d'appréciation entre le magistrat et l'individu. Le premier réagit en professionnel. Sans émotion apparente. N'écoutant que son devoir. le second est touché en plein coeur. Alors les souvenirs se ravivent dans certaines circonstances.

(Page 354)
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Video de Dominique Verdeilhan (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Verdeilhan
À partir d'une vingtaine d'affaires, Dominique Verdeilhan nous fait revivre plusieurs procès qu'il a suivis et interroge l'institution : pourquoi l'affaire du « petit Grégory » symbolise-t-elle l'échec de la justice ? le dossier « Omar m'a tuer » s'apparente-t-il à une erreur judiciaire ? Comment justifier que Patrick Balkany et Jérôme Cahuzac n'aient pas eu le même traitement dans des dossiers similaires ? Maurice Papon a-t-il bénéficié d'une justice laborieuse ? En quoi le crime de Bertrand Cantat a-t-il marqué un tournant dans la lutte contre les violences faites aux femmes ? Pourquoi le cardinal Barbarin, d'abord condamné, a-t-il finalement été relaxé ? En quoi l'affaire DSK montre-t-elle l'opposition flagrante entre le système judiciaire américain et notre système français ? Comment le duo Gentil-Heaulme a-t-il pu bénéficier d'un double acquittement ? La justice a-t-elle tiré les leçons du fiasco qu'a représenté l'affaire « Outreau » ? Au fil des dossiers qu'il rouvre, en s'appuyant sur ses propres archives, Dominique Verdeilhan décode les bases de notre justice pénale : de l'intime conviction au mandat de dépôt en passant par la prison avec sursis, la révision, la prescription, les circonstances atténuantes, la justice antiterroriste, l'influence de la presse, la souffrance des victimes… Un ouvrage qui conjugue la narration et la pédagogie. Parution : 10 mars 2021
Chroniqueur judiciaire sur France 2 et France TV Info pendant plus de trente ans, Dominique Verdeilhan a couvert les grandes affaires judiciaires. Il est l'auteur aux éditions du Rocher "Des magistrats sur le divan" (2017).
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