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3,76

sur 1248 notes
Rendez-vous manqué !

Je n'ai absolument pas accroché à ce roman.
Pourtant, j'aime les ambiances ou les personnages décalés, les situations absurdes ou burlesques, mais là franchement je n'ai pas été séduite.
J'ai éprouvé très vite beaucoup de lassitude en lisant ce récit.

Les personnages sont en pleine quête existentielle et la machine qu'ils ont inventé doit leur permettre de renouer avec leurs souvenirs, les comprendre et les interpréter... cette machine les transporte dans un univers parallèle où ils rencontrent des personnages qui les questionnent et les interpellent ....
Les relations entre les personnages ne sauvent pas ce roman, ni les dialogues.

L'idée de ce récit pourtant est séduisante, mais pour moi ça ne fonctionne pas.
Dommage !
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Dans ma tête (ou ailleurs) certains livres vont de pair.
Il en est ainsi de l'Herbe rouge et de L'arrache-coeur.
Je prends donc la liberté d'émettre un double avis.
L'herbe rouge et L'arrache-coeur font partis des livres que j'emmènerais sur une île déserte (bon j'ai mis L'herbe rouge, mais j'entends par lui les deux, de toute façon sur mon île déserte Babelio ne va pas débarquer pour m'en retirer un puisqu'il n'y a pas la WIFI ; et puisque, soyons raisonnable, je ne vois pas comment un site internet pourrait physiquement me retirer un livre).
Donc, je vous écrivais que je les emmènerais les deux, car il m'est impossible de choisir lequel je préfère, je les lis comme les reflets l'un de l'autre et je ne sais pas lequel se regarde dans le miroir.
Alors bien sûr il y a le style, unique et inimitable de Boris Vian, ceci pour la forme, mais il y a aussi la vision, unique et inimitable de Boris Vian, cela pour le fond.
Je pars du principe (idée tout à fait personnel) que la réussite d'une oeuvre se situe dans l'alchimie de la forme et du fond.
La forme doit illustrer le fond, le fond doit se voir dans la forme.
Autrement dit, pour moi, la fin ne justifiant pas les moyens, les moyens doivent contenir en eux-même la fin.
Ces deux livres appuient à merveille ma théorie.
Voici une forme et un fond qui se font un tel écho qu'après lecture il est bien difficile de les distinguer l'une de l'autre.
Pour ce qui est des romans même, je les vois comme un ensemble qui exposerait la "philosophie" de Boris Vian sous deux angles différents.
L'Herbe rouge m'apparaît être une vision plus "intime", là où l'Arrache-coeur serait une vision plus "sociale".
Boris Vian est l'auteur qui a colorié ma noirceur, le premier qui m'a fait croire qu'un auteur s'était mis à écrire juste pour moi, pour que je puisse mieux affronter la vie, dans ce qu'elle a de meilleure ou de pire.
Bref, un de ceux dont je me sens le plus proche, que je sois en forme ou que je touche le fond.
Pour le reste, Boris Vian, ça passe ou ça casse : moi ça passe du tonnerre !
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L'herbe rouge n'est peut-être pas le meilleur Vian, mais si on aime Boris, on entre toujours dans son monde où l'absurde côtoie le cynisme, où le message est délivré en filigrane, où la dérision est reine, l'ensemble particulièrement regroupé dans ce livre pour les inconditionnels du mythe Vian.
Les lurettes fourrées sont constituées par trois nouvelles, le rappel, les pompiers, le retraité où l'absurde règne en maître. Ma préférée est le rappel avec ce saut interrompu depuis l'Empire State Building; du bon Boris.
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» Avant-dernier roman de Vian. Une sorte de monde utopique , toujours les jeux avec les mots et la poésie mais surtout l'angoisse . C'est ce que j'ai ressenti à sa lecture, angoisse sur notre incapacité à unifier les images diffractées qui compose ce que nous nommons notre moi,à laver le tissu de notre vie de ses tâches . Et la machine de Wolf , comme la psychanalyse , échouent . J'aime beaucoup ce Vian là !
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Il y a là un goût amer très agréable.
Ce roman est à mon sens un remède d'absinthe à l'écume des jours. Pour ma part il m'a permis d'apercevoir en filigrane un Boris Vian moins "prince de la jeunesse" et plus complexe.
Pour résumé : Wolf, a élaboré avec son ami Lazuli une machine à supprimer ses souvenirs, dans lesquels il fuit la déliquescence de son couple. Pour supprimer ces souvenirs il doit cependant s'y confronté via un interlocuteur imaginaire, parodie psychanalytique où l'on suit le déroulement de l'enfance, de la religion, des études, de la sexualité et du mariage, entrecoupé de retour à la vie de couple et d'amitié.
La confession est violemment ironique, autocritique, mais l'ambiance est légère, frôlant parfois l'onirique, voire le drolatique avec les aventures du Sénateur, les mots-valises. C'est une belle alchimie auquel on se laisse aisément prendre.

A lire, avec en prime dans la plupart des éditions (le texte ne faisant que 145 p.) un recueil de nouvelles réjouissantes "Les Lurettes fourrées".

["Martien dépressif" car l'herbe rouge est celle que les envahisseurs d'HG Wells laissent sur leur passage]
Lien : http://www.senscritique.com/..
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Roman complexe à aborder sur la première moitié. L'absurde règne dès les premières pages, il est donc difficile de s'accrocher à quelque chose (les personnages, le cadre...). Toutefois, peu à peu, l'esprit s'accroche et met de l'ordre. Et puis l'incompréhension se change en curiosité, surtout vis à vis de cette machine étrange permettant d'oublier des souvenirs. Ce n'est d'ailleurs que très rarement évoqué. Et justement, paradoxalement, le plus intéressant concerne les souvenirs de Wolf, sectorisés en plusieurs plans (les études, la religion, l'amour...). Une belle entrée en matière dans le monde de Boris Vian, qui change de L'écume des jours.
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N° 1464 – Mai 2020.

« L'herbe rouge » suivi de « Les lurettes fourrées » - Boris Vian – Jean Jacques Pauvert Éditeur.

L'herbe rouge est l'avant dernier roman de Boris Vian (1920-1959) publié en 1950 .
Ici, Wolf et Saphir ont inventé une machine à remonter le temps qui permet de se libérer de ses angoisses en les détruisant. Comme à son habitude l'auteur entraîne son lecteur dans son univers personnel et poétique que ses romans précédents, par l'alchimie de son langage, ont rendu presque coutumier, fait d'ironie créative, de jeux sur les mots, d'animaux qui parlent, de situations inattendues qu'il manipule à l'envi. Il tisse ainsi un monde parallèle, souvent outrageusement coloré, où les choses les plus ordinaires n'ont pas la même valeur ni les mêmes réalités, où ses personnages sont partagés comme lui, entre un appétit de liberté et une sorte de refoulement, comme Wolf et ses obsessions culpabilisantes et surtout comme Saphir qui voit constamment un homme qui le regarde en silence quand il est avec son amie. Cet aspect des choses me semble être évoqué dans la virée que font les deux hommes dans le quartiers des amoureuses. Pourtant, dans ce roman, et au-delà de cette histoire qu'il faut sans doute dépasser, Boris entend faire passer un message, celui de ses angoisses personnelles, de ses ressentiments. Ici, peut-être plus qu'ailleurs, il égrène les allusions à sa vie personnelle qu'il évoque sous le couvert de l'humour dont on dit qu'il est la politesse du désespoir ou qu'il permet de rire des choses plutôt que d'avoir à en pleurer. C'est l'époque des relations difficiles entre lui et Michelle Léglise, il a déjà rencontré Ursula Kübler qui deviendra sa deuxième épouse et cette situation le perturbe. Boris enfant a été surprotégé par sa mère à cause de l'état de sa santé chancelant. Il a reçu une éducation bourgeoise et catholique où il convenait de faire des études et de réussir dans la vie ce qu'il a fait en devenant ingénieur. Pourtant Wolf, et donc Boris, exprime face au vieil homme de la plage tout le ressentiment qu'il éprouve face à cette enfance, à cette éducation, à la religion, à cette société et même aux idées métaphysiques de son époque, autant de freins à son appétit de vivre. L'épisode de sa rencontre avec cet homme, qui est aussi un fonctionnaire borné, fait sans doute allusion à ses difficultés financières et fiscales du moment. Mais ce n'est pas tout, Wolf qui incarne peut-être le mieux Boris, est soumis à un jeu de questions qui explorent son passé personnel et intime à travers les discussions qu'il a avec des personnages comme Perle et Brul et aussi les deux vieilles demoiselles de la plage ou Carla. Cette analyse fait appel à la psychiatrie qui se nourrit de la mémoire et des fantasmes parfois refoulés des patients mais dont Boris semble nous dire qu'elle est limitée voire vaine et sans grand effet thérapeutique à cause des blocages qu'elle peut révéler sans les résoudre. Il en résulte une impression de solitude et de malaise.
Le personnage de la femme est central dans ce roman, mais on pourrait s'attendre à une évocation très personnelle de Boris en faveur de sa mère qui l'a surprotégé en étant d'une attention de tous les instants pour ce fils fragile. Mais ici, l'image de la femme est incarnée alternativement par Folavril et Lil mais aussi par Carla. Elles disparaissent toutes, Carla dans une sorte d'évanouissement maritime qu'on peut interpréter comme une impossibilité définitive et surtout les deux compagnes de Saphir et de Wolf qui elles se révèlent à la fin sous leur vrai jour, celui de deux femmes qui se sont lassées de cette relation un peu trop sérieuse, qui semble leur préférer des Don Juan de sous-préfecture et des amours de contrebande passagers et libres et qui considèrent les hommes comme des êtres futiles qu'on peut éventuellement humilier par vengeance. Elles trouvent, elles aussi, leur salut dans la fuite.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que Boris avait prédit qu'il n'atteindrait pas quarante ans. A l'époque de ce roman il ne lui reste que neuf ans à vivre et même s'il ne le sait pas, il sent l'échéance se rapprocher. le titre, à cet égard, est significatif, l'herbe c'est l'environnement, image qui revient souvent et le rouge (qui annonce la rivière rouge de l'arrache-coeur) c'est la couleur du sang, de la mort rappelée par la disparition de Wolf et de Saphir.
Ce volume est suivi de trois nouvelles (« Le rappel », « Les pompiers », « Le retraité »), reliées sous le titre « Les lurettes fourrées » parues à titre posthume en 1965 et qui n'ont rien à voir avec ce roman. Vian qui est toujours sensible à la beauté des femmes y poursuit son parcours sur le mode absurde et de l'humour caustique, des jeux de mots, des situations surréalistes, des critiques, notamment de la religion, mais le thème qui s'impose le plus est celui de la mort.

©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com
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Vian qui fait la psychanalyse de toute une vie, ça donne quoi ? Ça donne L'herbe rouge. de l'absurde, de la poésie, de la beauté, des souvenirs, un puits vers mon fort intérieur et le tour est joué. A 30 ans, Vian sait qu'il lui reste moins de 10 ans à vivre, et à la manière d'un vieil homme, il se retourne sur ses accomplissements, ses désirs, les choses qui le constituent, font de lui la personne qu'il est, et entraine le lecteur dans ce tourbillon avec lui. A-t-il été heureux ? A-t-il vécu ? Ces réflexions sont vraies pour nous tous, et Vian nous donne Wolf comme support pour nous aider à le faire à notre tour. Merci Boris, encore un ouvrage qui se place très très haut dans ma liste.
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J'ai longtemps négligé de lire ce livre de Boris Vian, car j'avais un peu peur d'être déçu par la comparaison avec "L'écume des jours" que j'avais adoré. L'ambiance est a priori assez semblable dans ces deux romans: deux hommes et leurs bien-aimées, deux jeunes vies qui tournent au tragique, un mélange de gaîté loufoque et de triste névrose, une écriture souvent légère et empreinte d'humour noir, des images quasiment surréalistes...
Ici, l'ingénieur Wolf a mis au point avec son "mécanicien" Lazuli une machine à remonter le temps. S'il a les apparences d'être heureux, Wolf a en lui un profond malaise qui date de son passé mal "digéré". Grâce à sa machine, il explore divers aspects de sa personnalité, telle qu'elle s'est formée dans sa jeunesse. A chaque retour vers le passé, il rencontre un interlocuteur qui l'aide à se "confesser". Mais toutes ces verbalisations successives ne suffiront pas à le sauver. Pas plus que l'amour de Folavril ne sauvera Lazuli, qui (un peu comme Musset) croit voir un sombre alter ego, chaque fois qu'il se rapproche de son aimée. En définitive, ce qui paraissait d'abord aimablement fantaisiste s'achève sur un dénouement fatal. Seules restent les deux femmes, qui se promettent de fuir à l'avenir les partenaires "à problèmes".
En définitive, ce roman me semble très inférieur à "L'écume des jours". D'abord, les personnages principaux sont moins travaillés et moins attachants. Mais surtout, après un début léger et agréable, le synopsis est construit d'une manière rigide et prévisible. Wolf se livre successivement à des introspections, consacrées à des thèmes précis: ses 16 ans d'études, ses relations avec ses parents, sa position vis-à-vis de la religion, ses rapports avec les femmes et sa sexualité: ces "séances" font penser à une caricature de psychanalyse. Et, pour moi, la fin des deux héros ne brille pas par une atmosphère d'authenticité et de juste émotion. J'ajouterai que j'ai retrouvé l'écriture inimitable de Vian seulement au début du roman et que la seconde moitié semble plus terne.
Donc, c'est pour moi une déception (à laquelle je m'attendais un peu). Ceci étant, le roman se lit facilement et je ne me suis pas ennuyé.
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Aucun doute, les romans de Vian ont un caractere unique dans la litterature francaise. Cette « herbe rouge » melange absurde, imaginaire, parodie et « realisme » avec talent ! Pour ce qui est du resume … l'exercice est difficile. Il 'sagit d'une sorte de « quete existencielle » du personnage principal, Wolf qui a construit une machine dont le role est devoile en cours de roman. Autour de ce personnage gravitent un technicien et ami, Saphir Lazuli, leurs 2 compagnes, Lil et Folavril, et enfin un chien parlant, le senateur Dupont. Outre de nombreux passages tantot burlesques, tantot satyriques, tantot poetiques, ce livre questionne aussi le desir, le sens de l'existence et les souvenirs.

Toute cette combinaison donne bien sur au livre une grande consistance. J'en suis cependant aussi sorti avec le sentiment que le texte aurait pu etre plus etoffe, qu'il y avait moyen d'exploiter encore plus les thematiques mentionnees ici avant. Une demi-frustration de ce point de vue donc. Un livre aussi un peu macho. Mais un grand livre tout de meme ! Mon edition etait accompagnee de quelques nouvelles assez cocasses qui sonnent un peu comme des variations sur les thematiques deja mentionnees.

En resume, un livre qui offre a rire, a rever, a s'emerveiller et a penser.
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