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3,76

sur 1248 notes
C'est un bon Boris Vian, même si je préfère L'écume des jours. Là, dans un univers surréaliste et burlesque, c'est l'histoire d'un homme qui a du vague-à-l'âme, un mal de vivre, alors lui et son ami utilisent une machine à remonter, non pas le temps, mais la mémoire, pour supprimer les souvenirs...après avoir fait quelques détours dans le passé jusqu'à l'enfance pour comprendre ce qui fait qu'on est devenu ce qu'on est. le tout plein d'humour absurde et écrit avec beaucoup de légèreté. Est-ce parce qu'il sait qu'il a moins d'une dizaine d'années à vivre que Boris Vian se comporte comme un vieil homme, se retournant sur son passé, ses réalisations, ses désirs, faisant le bilan ? En tout cas il reste une impression de malaise pour le lecteur, mais un malaise dans un monde fantaisiste et loufoque, où rien n'est impossible.
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De tous les romans et poèmes de Vian que j'ai pu lire jusqu'à présent, L'Herbe Rouge est celui où il fait montre de la plus grande virtuosité à utiliser les mots tout à la fois pour leur sens, leur sonorité, leur beauté. L'Herbe Rouge se savoure pour son style, son histoire, sa poésie. Un roman complet, dense, surréaliste et d'un singulière beauté et dont le fond mérite sûrement une seconde lecture.
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L'Herbe Rouge sonne comme une quête introspective, mâtinée de trop d'extraversion. Laissez-moi m'expliquer : on s'agace du burlesque forcé, incompréhensible, de Boris Vian dans les premières pages. S'enclenche une seconde phase où il n'est quasiment plus question que d'une plongée inquiète et cynique dans la nature de l'homme. Et là, on touche au sublime.

1. Entre le chien qui parle, les gallimaties toutes de non-sens des officiels de la mairie et du vilage, la scène du repas qui ne rime à rien, j'ai failli lâcher le livre. Trop de mots insensés, une lecture heurtée et agaçante. On reconnait parfois quelques jolies trouvailles de langue qui font rappeler la poésie vianesque, mais pas plus et c'est presque trop peu.

2. Arrivent les plongées dans la psyché.
a. Wolf, en effet, qui, cherchant à s'"oublier lui-même", se consacre à la revue et l'analyse de ses souvenirs, de manière thématique (enfance, education, religion, amours) auprès de personnages oniriques. Ces assesseurs sont finalement guides et confrontent le héros au ressenti derrière le vécu, le ramenant toujours aux fondations et répercussions des evènements.
b. Lazuli qui se confronte à son démon d'amour, celui qui le hante et qui l'obsède quand l'amour est si proche, palpable, comme dans cette magnifique scène de sexe et d'amour auprès de Folavril.
Ce sont ces plongées qui m'ont le plus émue, qui ont donné matière à réflexion et a émerveillement. D'un coup, la langue retrouve la légèreté que Vian sait trouver à ses détournements. Quel regret j'aurais eu à lâcher précipitamment ce livre.

En conclusion, amis lecteurs avides de psychologie et de droliesse, sautez directement au chapitre X.
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L'écume des tourments


De la science-fiction psychanalytique, absurde et désespérée. La tentative d'embrasser dans un même élan le connu et l'inconnu.

Docteur, je suis paranoïaque ! Je crois que Dieu essaie de me tuer et je suis à peu près sûr d'avoir raison. Voila un bon résumé de L'herbe rouge.

Au centre de tout, la machine, qui permet à notre héros une introspection en profondeur, une analyse, un bilan, l'échange définitif comme un prélude à la préparation du grand voyage.

C'est comme si Vian avait convoqué tous ses thèmes de prédilection pour nous offrir un peu de la lumière d'un testament précoce.

Un surréalisme de profusion nous étreint par sa colorimétrie. Passant du noir et blanc à la couleur, du psychédélique terne à la fluorescence, de la pénombre à la surexposition, du clignotement à la persistance.

Est-ce utile de réaffirmer que j'ai été passablement impressionné par ce roman, par sa globalité, sa folie, son dénouement doublement tragique, sa fantasmagorie ; c'est jazz mais c'est rock mais c'est punk (tout en restant lyrique). Vian met à l'amende avec des décennies d'avance tous ceux qui
lui succéderont sur les chemins cahoteux de la création originale. le département des studios Marvel n'aurait pas suffisamment de talent pour rendre compte du génie formel qui se cache dans chacune des phrases de Vian.

La langueur fantasque qui se dégage de L'herbe rouge est puissante, provoquant chez le lecteur avisé non pas une pétrification des sens mais l'animation, la stimulation, d'un réel insoupçonné.

Pour conclure, un livre fracassant, profond sous des dorures superficielles, l'estocade d'un écrivain qui compte, la floraison d'un imaginaire en surexcitation, qui s'étale jusqu'à prendre toute la place.

L'air de rien j'aurai lu tous les romans de Boris Vian et si L'automne à Pékin en reste ma dilection favorite par sa démesure imaginative, L'herbe rouge vient magistralement ponctuer ces années de quête littéraire pour un auteur prodigieux. Quant au mini-recueil de nouvelles Les lurettes fourrées, je n'ai rien à en dire.


Samuel d'Halescourt
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Wolf est un ingénieur qui construit avec son ami et mécanicien Saphir Lazuli une machine qui permet de se remémorer ses souvenirs puis de les oublier. Wolf est marié à Lil et Lazuli est amoureux de Folavril. Il faut encore ajouter le sénateur Dupont, un chien, pour que le tableau soit complet. C'est une histoire à la Boris Vian, avec des textes très loufoques, incompréhensibles, chargés d'humour plutôt noir, mais avec de belles phrases, beaucoup de poésie. Et, il y a les thèmes… Mal-de-vivre, satyre de la psychanalyse, réalisation des désirs, mais également des parties très féministes, assez épatantes. le tout est assez surréaliste et pourtant magnifique.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Folavril aime Lazuli. Lil est mariée à Wolf, qui est l'inventeur d'une machine à remonter dans son passé, et surtout dans ses angoisses. le chien parle, enfin jusqu'au moment où il trouve un ouapiti. En clair, tout ce petit monde a l'air de s'ennuyer prodigieusement.

Critique ouverte de la psychanalyse, ce court roman montre des femmes de plus en plus autonomes qui s'affranchissent peu à peu d'hommes très conventionnels et caricaturaux.

L'ensemble est bourré de clichés pour le moins éculés, et il a fallu me battre pour que le livre ne me tombe pas des mains. Je crois que je n'adhère définitivement pas à l'univers de Boris Vian.

Par contre, l'édition que j'ai lue était suivie d'un court recueil de nouvelles intitulé Les lurettes fourrées, qui contient trois très courtes histoires pleines d'humour noir et, à mon humble avis, d'une bien meilleure qualité que l'extravagante histoire de L'Herbe rouge.
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L'herbe est beaucoup trop verte chez moi pour que je puisse partager les doutes et questionnements de Wolf/Boris sur le sens de la vie. Et en cas de sécheresse ponctuelle, j'arrose abondamment avec l'eau pure, naturelle et revigorante de la montagne ...
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Rien à faire, Vian je n'adhère pas..je referai un essai plus tard, j'ai horreur des résistances ....je persévererai....c'était pourtant bien engagé mais j'ai décroché et j'ai piqué du nez..plusieurs fois...
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Pour moi, le meilleur Vian
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Un texte suréaliste, déconcertant parfois mais sur le fond une analyse de la vie qui m'a interpellée. Vian ne manque pas d'humour et utilise beaucoup la dérision. J'ai finalement apprécié ce livre déroutant.
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