Une bande dessinée sur la guerre d'Espagne comme un film noir d'avant-guerre, avec pour personnage principal un dilettante qui serait un peu légionnaire à la Gabin dans La Bandera et brigadiste à la Bogart dans Casablanca.
Alger, 1938. le capitaine Lacombe, officier français de la Légion étrangère, déserte à cause d'une femme et quitte l'Algérie en catimini sur un bateau de pêche, direction l'Espagne. Capturé par la Marine italienne, il est livré aux franquistes et incarcéré à Vinaròs , où il partage sa cellule avec Cisco, un anar de la C.N.T.
Quand un commando républicain mené par un brigadiste français prend la prison d'assaut, Lacombe décide de se joindre aux colonnes anarchistes alors que la dissolution des Brigades est proche.
Belle lecture, quand on aime le travail de
Lele Vianello, digne héritier de
Hugo Pratt, dont il reprend codes et style. le dessin est épuré, en noir et blanc, la symbiose avec le texte est totale. Mention spéciale pour la couverture, la seule en couleur avec la quatrième de couv', qui n'est pas sans rappeler la célèbre photo de Marina Ginestà, sur le toit de l'hôtel Colón. Bémol tout de même pour les couleurs de la Tricolor en brassard (on dirait le drapeau roumain, quésaco?).
La trame est simple, c'est le chant du coq de l'armée républicaine et des Brigades fin 38, ainsi que la traque des anarchistes par les Soviétiques à Barcelone, garantie sans manichéisme dedans. C'est carré et efficace. Lacombe en homme de principes va jusqu'au bout de ses convictions. Une femme (fatale bien sûr) avait décidé de son destin au début de l'histoire, et c'est une autre femme, pilote roumaine de la Gloriosa (fatale aussi , mais pour l'aviation ennemie) qui clôt l'histoire. J'ai eu l'impression d'être au cinéma.